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CHARLEVOIX, PIERRE-FRANÇOIS-XAVIER DE, prêtre, jésuite, professeur, auteur de l’Histoire et description générale de la Nouvelle France [...] (1744), procureur à Paris des missions des jésuites et des monastères des ursulines de la Nouvelle-France et de la Louisiane, né le 24 (al. le 29) octobre 1682 à Saint-Quentin, France, fils de François de Charlevoix, substitut du procureur du roi, et d’Antoinette Forestier, décédé à La Flèche, France, le 1er février 1761.
La famille Charlevoix était d’ancienne noblesse. Pendant des siècles elle avait fourni des officiers de robe, des échevins et des maires à la ville de Saint-Quentin. Pierre-François-Xavier de Charlevoix commença ses études au collège des Bons-Enfants, dans sa ville natale, puis devint élève des jésuites. Le 15 septembre 1698, n’ayant pas encore 16 ans, Charlevoix entra dans la compagnie de Jésus à Paris et commença ses deux années de noviciat. Or, à la fin du xviie siècle, les jésuites de la province de Paris faisaient l’essai d’un nouveau programme de formation pour les régents de leurs collèges, et il est probable que Charlevoix fit ses études selon le plan récent : une année de rhétorique après le noviciat, puis quatre années de philosophie au collège Louis-le-Grand à Paris. Peut-être est-ce durant sa dernière année de philosophie que Charlevoix devint préfet de chambre et, à ce titre, responsable d’élèves plus jeunes. Voltaire, qui entra à Louis-le-Grand en 1704, se rappelait encore, à la fin de sa longue vie, « le R. P. Charlevoix, qui fut mon préfet, il y a soixante et quinze ans, au collège Louis le Grand, et qui était un peu bavard ».
Ordonné diacre, Charlevoix fut envoyé en Nouvelle-France pour y enseigner la grammaire au collège des jésuites. Arrivé à Québec le 7 septembre 1705 sur le navire qui portait le nouvel intendant, Jacques Raudot*, et ses fils, Antoine-Denis* et Jacques-Denis, Charlevoix alla se joindre au petit groupe des professeurs dans le bâtiment délabré du collège. Il fut en rapport quotidien avec les vétérans des missions canadiennes qui vivaient retirés au collège : Louis André*, qui avait passé 12 ans dans la région de Baie-des-Puants (Green Bay, Wisc.), Pierre Millet*, missionnaire chez les Onneiouts, et Antoine Silvy*, qui avait l’expérience de la baie d’Hudson. Les autres résidents du collège étaient au milieu de leur carrière : Sébastien Rale*, provisoirement à l’infirmerie, Vincent Bigot*, supérieur général des missions canadiennes, et Pierre Raffeix*, le procureur. Là aussi Charlevoix rencontra « Monseigneur l’Ancien », François de Laval*, que l’incendie du 1er octobre 1705 avait arraché à son bien-aimé séminaire. À proximité, au Château Saint-Louis, le gouverneur Philippe de Rigaud* de Vaudreuil tentait de maintenir la colonie dans un difficile équilibre ; son fils aîné, Louis-Philippe, fut l’élève de Charlevoix. Le futur historien de la Nouvelle-France n’aurait pas pu rêver d’un milieu plus propre à le renseigner.
On ignore si Charlevoix visita beaucoup la colonie pendant son premier séjour ; il écrivit plus tard dans son Journal [...] qu’il l’avait « autrefois parcouru[e] dans toutes les Saisons ». Quoi qu’il en soit, il était à Montréal en septembre 1708 quand le groupe conduit par Jean-Baptiste Hertel* de Rouville et Jean-Baptiste de Saint-Ours Deschaillons revint de son attaque contre Haverhill [V. Mary Silver*].
De retour en France, Charlevoix fit ses quatre années de théologie (1709–1713) et fut ordonné. Il fut alors attaché à Louis-le-Grand comme professeur d’humanités et de philosophie. Son premier essai en historiographie remonte à cette période : il s’agit de l’Histoire de l’établissement, des progrès et de la décadence du christianisme dans l’empire du Japon [...] (1715), édition revue et augmentée, en trois volumes, d’un ouvrage alors épuisé qu’avait publié en 1689 le jésuite Jean Crasset.
Dix ans après son retour du Canada, Charlevoix fut de nouveau entraîné dans les affaires canadiennes quand, en 1719, on lui confia la tâche délicate de faire des recommandations sur les frontières de l’Acadie, lesquelles étaient l’objet de disputes constantes entre l’Angleterre et la France depuis le traité d’Utrecht (1713) [V. Jean-Baptiste Loyard*]. Il consacra dix mois à cette recherche et présenta un rapport qui n’a pas été conservé mais qui est résumé dans un mémoire de l’ancien procureur général François-Madeleine-Fortuné Ruette* d’Auteuil. Charlevoix soutenait dans son rapport que l’Acadie cédée aux Anglais en 1713 comprenait la péninsule de la Nouvelle-Écosse seulement, et que les Français devaient continuer à soutenir les Abénaquis et à commercer avec eux – interprétation qui allait être contestée par les Anglais jusqu’à la fin du régime français [V. Pierre de La Chasse].
Alors que Charlevoix était encore occupé à cette étude, le régent, Philippe, duc d’Orléans, lui confia une mission supplémentaire : examiner les nombreux bruits relatifs à l’existence et à la situation géographique d’une mer de l’Ouest qui séparerait le Nouveau Monde de l’Orient – question qui devenait, en ces années, une préoccupation commerciale grandissante. Les autorités françaises espéraient qu’une enquête approfondie, menée par un agent impartial, dont les voyages apparaîtraient comme la visite de diverses missions, éviterait une publicité malencontreuse et de coûteuses expéditions.
Muni d’une lettre du Conseil de Marine l’autorisant à « monter dans les pays d’en haut avec deux canots et huit voyageurs », Charlevoix quitta Paris à la mi-juin 1720 et, le 1er juillet, s’embarqua à Rochefort sur la flûte royale le Chameau, dont le capitaine en second était son ancien élève de Québec, Louis-Philippe de Rigaud. Après une lente traversée et plus d’un mois d’un violent mal de mer, Charlevoix arriva à Québec le 23 septembre et se résigna à y attendre jusqu’à la fin de l’hiver. Il mit la dernière main à son rapport sur l’Acadie, qu’il adressa à la cour le 19 octobre, recommandant fortement une ferme résistance de la France à l’infiltration anglaise dans ce qui est maintenant le Nouveau-Brunswick. Il commença aussi à prendre des notes sur Québec et ses habitants. Celles-ci, avec les autres observations qu’il ferait pendant ses voyages, enrichies encore par ses lectures et ses conversations, prendraient éventuellement place dans son Journal [...].
Brûlant de commencer ses recherches, Charlevoix attendait impatiemment la fin de l’hiver. Au début de mars 1721, avant que la débâcle se produisît sur le Saint-Laurent, il se rendit en carriole jusqu’à Trois-Rivières, visitant en chemin Pierre Robinau* de Bécancour, qu’il appelle par erreur « baron de Bécancour ». Quittant Trois-Rivières le 9 mars, il atteignit Montréal le 14 et passa deux mois à visiter le fort Chambly, commandé par son ami Jacques-Charles de Sabrevois*, Sault-Saint-Louis (Caughnawaga, Québec) et le fort Frontenac (Kingston, Ont.). À mesure qu’il avançait vers l’ouest, guidé par Jacques Hertel de Cournoyer, Charlevoix, à chaque étape du voyage, décrivait les alentours : l’anse de La Famine (Mexico Bay, près d’Oswego, N.Y.) lui sembla « le plus mauvais endroit du monde » ; il trouva la région des chutes Niagara – où Louis-Thomas Chabert* de Joncaire avait bâti l’année précédente un nouveau poste français – infestée de serpents à sonnettes ; les environs du lac Sainte-Claire, près du fort commandé par Alphonse Tonty*, faisaient honneur à leur réputation de « plus bel endroit du Canada ». Durant le long voyage en canot sur les Grands Lacs, Charlevoix, le compas à la main, prenait des notes sur le littoral, estimait les distances ou vérifiait les latitudes. Ses observations et ses calculs, maintenant perdus, permirent plus tard à l’hydrographe Jacques-Nicolas Bellin de publier des cartes fort améliorées de la région des Grands Lacs.
Vers le 28 juin, Charlevoix avait atteint Michillimakinac, où il rencontra Jean-Paul Legardeur* de Saint-Pierre et Jacques Testard* de Montigny. Ce dernier se rendait prendre possession de son nouveau poste au fort Saint-François de la baie des Puants ; Charlevoix saisit l’occasion et l’accompagna afin de questionner certains Sioux campés à la baie des Noquets (Big Bay De Noc, Mich.). Les ayant entendus parler d’« une grande rivière qui coule à l’Ouest, et se décharge dans la Mer du Sud », Charlevoix retourna à Michillimakinac trois semaines plus tard et interrogea Zacharie Robutel* de La Noue, le commandant de Kaministiquia, et le père Joseph-Jacques Marest*, qui avaient vécu chez les Sioux. Le 27 juillet il écrivit au ministre, Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, pour faire part de son intention de passer l’hiver à enquêter en Louisiane et de retourner ensuite visiter les postes du lac Supérieur pendant l’été de 1722 ; il demandait que tous les rapports disponibles sur la mer de l’Ouest lui fussent transmis, et que Jean-Daniel-Marie Viennay-Pachot fût désigné pour le guider dans son voyage au lac Supérieur. Entre-temps, le Conseil de Marine avait écrit (6 juillet 1721) aux commissaires de la Compagnie de la Louisiane à La Nouvelle-Orléans pour donner instruction à Charlevoix de retourner en France quand il aurait atteint cet établissement. Ignorant cette décision, Charlevoix partit de Michillimakinac (29 juillet) avec Robert Groston* de Saint-Ange comme guide et mit le cap au sud, le long de la côte est du lac Michigan, puis entra dans la rivière Saint-Joseph.
Retardé par la maladie et le mauvais temps, Charlevoix séjourna au fort Saint-Joseph (probablement Niles, Mich.) durant le mois d’août et le début de septembre ; il profita de ses loisirs forcés pour étudier les Indiens Miamis. Afin d’éviter d’autres retards, il choisit, plutôt que la route du portage de Chicago, la rivière Theakiti (Kankakee), qu’il descendit au début d’octobre. Puis il suivit la rivière des Illinois jus qu’au Mississipi, atteignant l’embouchure du Missouri le 10 octobre. À la mission de Cahokia (East St Louis, Ill.) il rencontra deux de ses anciens élèves, les abbés Dominique-Antoine-René Thaumur* de La Source et Jean-Paul Mercier. En vue de refaire ses forces, Charlevoix resta près d’un mois à la mission jésuite de Kaskaskia. Le voyage sur le Mississipi devenait difficile dans les pirogues, que le groupe avait adoptées en cours de route : la rivière était remplie de bancs de sable et d’arbres tombés, et la température, à l’approche de décembre, était étonnamment froide. On passa le jour de Noël à Natchez, où Charlevoix put de nouveau observer les coutumes indiennes. Il y rencontra l’ingénieur Adrien de Pauger, avec lequel il descendit la dernière partie du Mississipi jusqu’à La Nouvelle-Orléans. Arrivé là le 10 janvier 1722, Charlevoix trouva que cet établissement, décrit sous des couleurs si favorables par le Nouveau Mercure, consistait tout bonnement en « une centaine de baraques » ; il put néanmoins prévoir qu’il deviendrait un jour « une ville opulente ». Plus tard il accompagna Pauger jusqu’à l’embouchure du Mississipi, où l’ingénieur dirigea une série de sondages dans les canaux du fleuve. Ils atteignirent Biloxi (Ocean Springs, Miss.) au commencement de février, et là Charlevoix attrapa la jaunisse. Après six semaines de maladie, il jugea qu’il ne pouvait entreprendre le voyage de retour en remontant le Mississipi ; aussi, dans l’espoir de retourner à Québec par mer, il s’embarqua (24 mars) sur l’Adour, une flûte qui jaugeait 300 tonneaux. Le 14 avril, l’Adour donna sur un récif au large des cayes de Floride : équipage et passagers furent saufs, mais il leur fallut 50 jours pour refaire, sur un esquif, leur chemin le long de la côte de Floride jusqu’à Biloxi. Enfin, le 22 juin, Charlevoix se rembarquait à Biloxi, cette fois sur le Bellone, et, après un autre retard, faisait voile le 30 juin vers Saint-Domingue (île d’Haïti) ; le voyage allait durer plus de deux mois. N’étant arrivé au Cap (Cap-Haïtien) qu’à la fin de septembre 1722, Charlevoix jugea l’année trop avancée pour tenter de retourner à Québec et chercha plutôt à passer en France, exécutant ainsi, sans le savoir, les ordres du Conseil de Marine. Il fit voile le 25 septembre sur le Louis de Bourbon, un navire marchand du Havre, et après une longue traversée atteignit Plymouth le 2 décembre ; retenu trois semaines en Angleterre, il débarqua enfin au Havre le 26 décembre. Deux jours plus tard, rapporte Charlevoix, le bateau qu’il venait de quitter « tomba en pièces de pourriture ».
Forcé de s’arrêter à Rouen pour y attendre un coche, Charlevoix y eut une longue entrevue avec l’associé de René-Robert Cavelier* de La Salle, Henri Joutel. Puis, se hâtant vers Paris, il présenta au comte de Toulouse un rapport sur ses voyages et ses enquêtes (20 janvier 1723) ; quelques mois plus tard il devra répéter ces renseignements au nouveau ministre, Charles-Jean-Baptiste de Fleuriau, comte de Morville. Les conclusions provisoires de Charlevoix étaient que la mer de l’Ouest se trouverait vraisemblablement entre les 40e et 50e degrés de latitude, que les tribus indiennes vivant à l’ouest des Sioux étaient proches de la mer, que des Espagnols avaient déjà pénétré dans cette région, et que près de la source du Missouri on pourrait rencontrer des rivières qui coulent vers l’ouest. Invité à formuler des propositions précises, Charlevoix déclara qu’il ne concevait que deux lignes de conduite pour trouver la mer de l’Ouest : remonter le Missouri « dont la source n’est certainement pas loin de la mer », ou établir une mission chez les Sioux, grâce auxquels on pourrait se mettre en rapport avec les tribus demeurant plus à l’ouest. Le régent opta pour la seconde proposition mais le manque de missionnaires retarda sa réalisation pendant quelques années. Bien qu’il préférât la proposition relative au Missouri, Charlevoix s’offrit néanmoins, et en dépit de son ignorance de la langue des Sioux, pour être missionnaire auprès de cette nation si d’autres prêtres compétents ne pouvaient en être chargés, mais son offre ne fut pas acceptée.
Les deux années et demie passées en Amérique du Nord avaient apporté bien peu de satisfaction à Charlevoix. Il avait été harcelé par la maladie et poursuivi par une véritable malchance à presque toutes les étapes de ses pénibles voyages. Ses incessantes enquêtes avaient peu contribué à la recherche de la mer de l’Ouest ; en effet ses conclusions sur la proximité de cette mer se révéleront erronées. Heureusement, de ce triste voyage sortit l’un des journaux les plus importants de la documentation historique d’Amérique du Nord. Les notes manuscrites de son voyage furent reprises par Charlevoix sous la forme de 36 lettres adressées à la duchesse de Lesdiguières, Gabrielle-Victoire de Rochechouart de Mortemart, fille du frère de Mme de Montespan, Louis-Victor de Rochechouart de Mortemart, duc de Vivonne. Chaque lettre raconte les événements et décrit les curiosités d’une étape du voyage de Charlevoix de France à Québec, à Michillimakinac, en Louisiane, et le retour en France. En plus de cette partie narrative, les lettres contiennent les éléments d’un long essai sur les Indiens d’Amérique du Nord qui complètent l’ouvrage de Joseph-François Lafitau, Mœurs des sauvages amériquains, comparées aux mœurs des premiers temps (2 vol., Paris, 1724). Par le détail de ses observations et la précision de ses références, le Journal [...] de Charlevoix est un document unique. « Il n’y a aucune autre source, écrit son éditeur, Louise Phelps Kellogg, qui approche son journal pour l’exactitude ou le discernement, et aucune qui donne une aussi bonne description des postes, des routes, des missions, des tribus et des conditions qui prévalaient dans la vallée du Mississipi dans le premier quart du xviiie siècle. »
Bien que Charlevoix, à son retour de Louisiane, eût déjà conçu l’idée de publier son journal avec une histoire générale des colonies françaises en Amérique du Nord, l’ouvrage ne paraîtra effectivement que plus de 20 ans plus tard. Dans l’intervalle, Charlevoix allait publier trois autres ouvrages et servir comme rédacteur d’une des plus remarquables revues littéraires et scientifiques d’Europe – ce qui eût été suffisant en soi pour que son nom passât à la postérité.
La première publication de Charlevoix après son retour en France fut sa vie de Marie Guyart*, dite de l’Incarnation, dédiée à la fille du régent, Louise-Élisabeth d’Orléans, en 1724. Si, comme il l’affirme dans sa préface, cette biographie fut écrite en reconnaissance pour son heureux retour du Nouveau Monde, elle doit avoir été composée avec beaucoup de hâte : le manuscrit fut approuvé par le censeur ecclésiastique en novembre 1723, moins de 11 mois après l’arrivée de Charlevoix à Paris. En se lançant dans une nouvelle vie de la fondatrice des ursulines de Québec, Charlevoix espérait réussir un portrait plus concis et moins anecdotique que celui qu’avait donné le fils de Marie de l’Incarnation, dom Claude Martin, en 1677. Cependant la biographie de Charlevoix, destinée à un public dévot, reste essentiellement hagiographique et offre peu d’intérêt du point de vue historique.
En 1725 Charlevoix se rendit à Rome, peut-être à propos de la traduction italienne de la Vie de la Mère Marie de l’Incarnation [...] qui était annoncée cette année-là et qui parut en 1727. À son retour à Paris en 1728, il se remit à son histoire de l’Amérique du Nord française et reprit des mémoires qu’il avait reçus de son ami Jean-Baptiste Le Pers, un jésuite missionnaire à Saint-Domingue depuis 1704. Jugeant que les textes du père Le Pers avaient besoin d’être vérifiés à fond et d’être considérablement amplifiés, Charlevoix s’adressa au ministre Maurepas, qui lui permit en avril 1729 de consulter les documents et les plans du dépôt de la Marine. En reconnaissance, Charlevoix dédia à Maurepas son Histoire de l’isle Espagnole [...] en deux volumes (1730–1731), et il plaça dans son avertissement une dissertation sur l’importance en historiographie de faire une étude critique des sources originales et de comparer les témoignages oraux avec les documents écrits. C’est précisément cette préoccupation au sujet de toute espèce de documentation : observations personnelles, témoignages oraux, sources bibliographiques et documents d’archives, qui font de Charlevoix un historien remarquablement moderne.
Considéré comme une autorité sur la mer de l’Ouest, Charlevoix fut consulté au début de l’année 1730 sur l’expédition vers l’ouest que préparait Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye. Maurepas, qui cherchait à se rassurer sur le projet de La Vérendrye, envoya les propositions de ce dernier à Charlevoix, qui répondit longuement, plus d’une année après. dans un texte non signé. Il endossait, avec quelques réserves, la conception générale de La Vérendrye, mais le mettait en garde contre les retards qu’occasionnerait la construction de postes permanents en cours de route et suggéra certaines économies. Quand Maurepas transmit ces commentaires à Québec à l’été de 1731, l’expédition s’était déjà mise en marche ; le gouverneur Charles de Beauharnois et l’intendant Gilles Hocquart* répondirent néanmoins, point par point, dans un long mémoire de leur cru daté du 10 octobre 1731.
Chaque fois qu’il le pouvait, Charlevoix continuait de travailler à son histoire de la Nouvelle-France ; en avril 1732, Maurepas l’autorisa même à transporter dans sa chambre, au collège Louis-le-Grand, les documents d’archives dont il avait besoin pour ses recherches, « à l’exception néanmoins des actes ou pièces originales portant tant sur les limites que sur les principales affaires qu’il ne convient pas qu’il sorte du dépost où il pourra en prendre communication ».
Vers 1733, alors que son histoire de Saint-Domingue était réimprimée à Amsterdam, les trois œuvres principales publiées par Charlevoix lui avaient valu une modeste réputation dans le monde savant de l’Europe. En décembre de cette même année, la revue mensuelle respectée des jésuites, Mémoires pour servir à l’histoire des sciences et des beaux-arts (subséquemment appelée Journal de Trévoux simplement, du nom du lieu original de sa publication) subit une réorganisation et fut déménagée à Paris, où Charlevoix devint l’un de ses nouveaux rédacteurs. Pendant la vingtaine d’années qu’il semble avoir conservé ce poste, il publia dans le Journal de Trévoux un seul article signé, son ambitieux « Projet d’un corps d’histoire du Nouveau Monde » (janvier 1735), qui fut plus tard reproduit avec de légères modifications dans ses histoires du Japon et de la Nouvelle-France. Dans ce texte important, Charlevoix, alors âgé de 52 ans, fait part du modèle qu’il allait suivre dans ses grandes histoires pendant les 20 années suivantes. Après avoir défini le terme « Nouveau Monde », par lequel il entendait « tous les pays qui étaient inconnus aux Européens avant le xive siècle », il dressait la liste des composantes d’une histoire générale : une bibliographie exacte et annotée de toutes les contributions antérieures sur le sujet, une description complète du pays et de ses habitants, un récit chronologique de son histoire entière, en incluant tous les événements significatifs mais en excluant les faits sans importance, le tout accompagné de cartes et de plans nombreux et d’illustrations sur la flore et la faune.
Le seul autre texte du Journal de Trévoux qu’on attribue à Charlevoix, bien qu’il ne soit pas signé, est l’« Éloge historique de M. le cardinal de Polignac » (juin 1742). La principale activité de Charlevoix comme rédacteur paraît avoir été de rédiger des recensions anonymes de récents ouvrages littéraires et historiques. Les recensions de quelques livres intéressant l’Amérique du Nord, et notamment celui des Aventures du s. C. Le Beau [...] (1738) [V. Claude Lebeau*], peuvent être identifiées, par des preuves intrinsèques, comme étant de Charlevoix.
En plus de ses nouvelles responsabilités au Journal de Trévoux, Charlevoix était occupé à la révision et à l’expansion de son histoire du christianisme au Japon, qu’il réédita en 1736 sous le titre amplifié Histoire et description générale du Japon [...]. Cette étude, qui devenait la seconde de sa série d’histoires du Nouveau Monde, comportait en introduction les « Fastes chronologiques de la découverte du Nouveau Monde ». Après la publication de cet énorme ouvrage, Charlevoix retourna à son manuscrit sur la Nouvelle-France, qu’il acheva au printemps de 1740.
Au moment où il surveillait l’impression des deux éditions de sa dernière histoire, Charlevoix reçut la nouvelle, en 1742, de sa nomination comme procureur à Paris des missions des jésuites et des monastères des ursulines de la Nouvelle-France et de la Louisiane. Commentant cette nomination, le chanoine Pierre Hazeur* de l’Orme écrivait sèchement (2 mai 1742) : « Je doute qu’il soit autant goûte que celui qui vient de mourir [le père Joseph Des Landes]. [...] Il a l’esprit bien vif pour gouverner les affaires. » Charlevoix lui-même découvrit avec angoisse que la procure avait des dettes pour 40 000#. « Je perds tout mon temps à chercher à emprunter, écrivait-il au ministre en juillet 1742, et je n’en trouve qu’à des conditions qui achèveraient d’abîmer toutes les missions dont je suis chargé. Charlevoix occupa cette fonction jusqu’en 1749, alors qu’il fut remplacé par Michel Mésaiger.
La publication en août 1744. après une longue attente, de l’Histoire et description générale de la Nouvelle France [...], dédiée à Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse, marqua le sommet de la carrière de Charlevoix comme historien. Jusque-là tous ses écrits avaient été des refontes d’histoires publiées par d’autres, ou, dans le cas de son Histoire de l’isle Espagnole [...], le produit d’une documentation fournie par quelqu’un d’autre. Bien qu’elle fasse appel aux ouvrages antérieurs comme la Description géographique et historique des costes de l’Amérique septentrionale [...] (1672) de Nicolas Denys* ou les Relations des jésuites, son histoire de la Nouvelle-France était une création originale. Ayant visité la plupart des endroits dont il parle et ayant mis au point sa propre théorie de l’historiographie, Charlevoix avait consulté tous les documents disponibles et avait donné, après plus de 20 ans de recherche et de réflexion, la première histoire générale des établissements français en Amérique du Nord. en même temps que la première bibliographie annotée de Canadiana.
La suite chronologique de son histoire est introduite par une « Dissertation préliminaire sur l’origine des Amériquains », dans laquelle sont examinées les diverses théories relatives aux origines et aux premières migrations des Indiens de l’Amérique du Nord ; elle se poursuit avec une version révisée des « Fastes chronologiques du Nouveau Monde », qui résume les plus anciennes références à l’existence et à la découverte du Nouveau Monde. L’histoire elle-même se présente en 22 livres et couvre entièrement la période allant des premiers voyages de découverte à 1731, avec une page additionnelle sur la mort de Pierre d’Artaguiette en 1736 [V. François-Marie Bissot* de Vinsenne]. Le Journal historique d’un voyage fait par ordre du roi dans l’Amérique septentrionnale, avec une page de titre distincte, complète le dernier tiers de l’ouvrage auquel sont annexés de nombreux plans et cartes et une « Description des plantes principales de l’Amérique septentrionnale » généreusement illustrée. Charlevoix mentionne quelque 70 noms de plantes dans le corps du texte mais environ la moitié de ce nombre seulement figurent dans l’appendice botanique, ce qui donne à penser qu’il ne fut pas l’unique auteur des deux listes. Charlevoix ou son collaborateur décrivent au moins deux fois plus d’espèces canadiennes que Jacques-Philippe Cornuti n’en a identifiées dans son Canadensium plantarum (1635). Charlevoix, par exemple, identifie huit variétés de chênes nord-américains tandis que le botaniste suédois Carl von Linné n’en énumère que cinq dans Species plantarum (1753). Néanmoins, l’apport scientifique de Charlevoix par sa « Description des plantes [...] » est passé presque inaperçu.
Les éditions in quarto (en trois volumes) et duodecimo (en six volumes) de l’Histoire et description générale de la Nouvelle France parurent simultanément, l’une et l’autre en cinq tirages portant la rubrique de cinq différents imprimeurs parisiens. Les deux éditions sont prisées par les collectionneurs comme étant de beaux exemples de la typographie et de la reliure du xviiie siècle, avec leurs pages de titre en deux couleurs, leurs cartes et plans pliants, œuvres de Bellin, et leur 22 (in quarto) ou 44 (duodecimo) gravures pliantes.
L’Histoire et description générale de la Nouvelle France [...] semble avoir beaucoup circulé et avoir présenté un intérêt particulier pour les lecteurs anglais. The importance and advantages of Cape Breton, imprimé à Londres en 1746 et attribué à William Bollan, fait un usage poussé de Charlevoix. En 1754, Thomas Jefferys, géographe attaché au prince de Galles (le futur George III), publiait une brochure intitulée The conduct of the French with regard to Nova Scotia [...] qui était une critique détaillée des passages de Charlevoix relatifs à la querelle de la frontière acadienne ; en 1763 enfin, la seconde traduction anglaise du Journal [...] affirmait que « c’est grâce à ce livre en particulier si nos ministres se firent une idée de l’importance du Canada ».
La dernière histoire publiée par Charlevoix, son Histoire du Paraguay (1756), fut le plus largement diffusé de tous ses ouvrages ; il fut éventuellement traduit en anglais, en latin, en allemand et en espagnol. Paru au moment précis où, tant en Europe qu’en Amérique, l’on mettait en question le rôle de la Compagnie de Jésus, il est demeuré l’apologie classique de l’administration des jésuites au Paraguay.
On connaît peu de chose des dernières années de Charlevoix, qu’il vécut dans la retraite au collège des jésuites de La Flèche. Il y mourut le 1er, février 1761, dans sa 79e année. Le Mercure de France résuma sa carrière en peu de mots : « Auteur de plusieurs histoires des différentes parties du Nouveau Monde, & qui sont estimées [...]. » Charlevoix fut, en effet, pour sa génération et pour celles qui la suivirent, le seul et incontestable historien du Nouveau Monde. « Un homme très véridique », au dire de Voltaire, qui acheta tous ses ouvrages. Les Encyclopédistes le citèrent comme étant la plus grande autorité concernant les peuples primitifs. Et quand François René de Chateaubriand écrivit les Natchez, Atala et son Voyage en Amérique, il paraphrasa des passages entiers de l’Histoire et description générale de la Nouvelle France [...] et du Journal [...].
Plus récemment, les admirateurs de Charlevoix se sont moins manifestés et ses critiques se sont révélés plus bruyants. On l’a accusé d’être inexact, partial et ennuyeux. L’accusation d’inexactitude – portée contre chaque génération d’historiens par leurs successeurs – était prévisible. Charlevoix lui-même nota dans sa vieillesse, en parlant de son premier livre, qu’il s’y était « mépris en plusieurs endroits ». Pourtant, tout critique honnête sera frappé de la rareté des erreurs sérieuses d’information dans les œuvres de Charlevoix. Une date fausse (défense de Québec contre sir William Phips*), un événement non appuyé sur les documents (second voyage de Jean-François de La Rocque* de Roberval), ou un épisode déformé (expédition de Jacques-René de Brisay* de Denonville en 1687) ne balancent certainement pas ses nombreuses pages d’un récit substantiellement exact, résultat d’un culte tenace pour l’idéal cartésien de « démêler le vrai d’avec le faux ». On ne peut pas non plus mettre sérieusement en doute, dans le contexte de son siècle, l’impartialité relative de Charlevoix – malgré son intérêt évident, qu’il confesse volontiers, pour l’activité missionnaire et sa sympathie pour les principes chrétiens.
Enfin, Charlevoix, qui assimila pendant de longues années les grands écrivains de l’antiquité et du xviiie siècle français, et qui baigna pendant toute sa vie dans la tradition humaniste et philologique d’un des collèges jésuites les plus renommés d’Europe, possède une phrase admirablement balancée, élégante et variée, qui ne le cède qu’aux meilleurs auteurs de son siècle. Or les indéniables qualités littéraires de ses récits adroitement menés, de ses descriptions pleines de goût et de ses portraits pénétrants des personnages importants disparaissent presque complètement dans les versions anglaises à peine acceptables offertes ou réimprimées par ses éditeurs modernes. Plus que tout autre écrivain Charlevoix mérite d’être réédité de façon critique dans sa langue originale.
Par une curieuse ironie du sort, ce maître historien, qui cherchait à faire revivre le passé pour ses lecteurs, semble avoir été destiné à n’écrire que des nécrologies de régimes morts ou mourants. La Nouvelle-France dont il avait raconté l’histoire échappait aux mains de la France au moment précis où Charlevoix lui-même était sur son lit de mort ; les empires des jésuites au Japon et au Paraguay s’écroulaient, et dans l’espace de quelques mois après sa mort, la puissante Compagnie de Jésus elle-même serait humiliée en France. On eût dit que Charlevoix, en écrivant les histoires en or du Nouveau Monde et de ses jésuites, communiquait la malédiction de Midas à tout ce qu’il touchait.
P.-F.-X. de Charlevoix, Histoire de l’établissement, des progrès et de la décadence du christianisme dans l’empire du Japon. Où l’on voit les différentes révolutions qui ont agité cette monarchie pendant plus d’un siècle (3 vol., Rouen, 1715) ; La vie de la mère Marie de l’Incarnation, institutrice et première supérieure des Ursulines de la Nouvelle France (Paris, 1724) ; Histoire de l’isle Espagnole ou de S. Domingue. Ecrite particulièrement sur des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiste le Pers, Jésuite, missionnaire à Saint-Domingue, et sur les pièces originales, qui se conservent au Dépôt de la marine (2 vol., Paris, 1730–1731) ; Histoire et description générale du Japon – où l’on trouvera tout ce qu’on a pu apprendre de la nature et des productions du pays, du caractère et des coutumes des habitans, du gouvernement et du commerce, des révolutions arrivées dans l’empire et dans la religion ; et l’examen de tous les auteurs, qui ont écrit sur le même sujet. Avec les fastes chronologiques de la découverte du Nouveau Monde (2 vol., Paris, 1736) ; Histoire et description générale de la Nouvelle France, avec le Journal historique d’un voyage fait par ordre du roi dans l’Amérique Septentrionnale (3 vol. et 6 vol., Paris, 1744) ; Histoire du Paraguay (3 vol., Paris, 1756). Presque toutes les œuvres de Charlevoix ont connu plusieurs éditions et ont été traduites en différentes langues. Aucune d’elles cependant n’existe en édition critique, bien que des traductions anglaises annotées de l’Histoire et description générale de la Nouvelle France [...] et du Journal [...] qui l’accompagne aient été publiées : History and general description of New France, traduit et édité par J. G. Shea (6 vol., New York, 1866–1872 ; New York, 1900 ; Londres 1902 ; Chicago, 1962) ; Journal of a voyage to North America, traduit et édité par L. P. Kellogg (2 vol., Chicago, 1923). Il existe une collection complète des œuvres de Charlevoix à la John Carter Brown Library (Providence, R.I). Certains renseignements ont été fournis par M. Bernard Boivin, docteur en sciences, ministère de l’Agriculture du Canada. [d. m. h.]
AN, Col., B, 42, f.448 ; 44, f.62 ; 53, ff.53, 75v. ; 55, f.26 ; 56, f.28 ; 59, f.12 ; Col., C11D, 8, ff.163–164v. ; Col., C11E, 2, ff.63–68v. ; 3, ff.14–15v. ; 16, ff.96, 102–104v., 106–109 ; Col., C13A, f.4v. ; Col., F1A, 21, ff.277–278 ; 22, f.31 ; Marine, 3JJ, 388 ; 394.— BN, MSS, NAF 9 287.— Archives du service hydrographique (Paris), 67–2, 11 ; 115–116, 4.— Découvertes et établissements des Français (Margry), V : 632–639 ; VI : 521–580.— Jean Prat, correspondant de Bernard de Jussieu, Roland Lamontagne, édit., RAPQ, 1960–1961, 146.— Journals and letters of La Vérendrye (Burpee), 73–90.— JR (Thwaites), LXIX : 234, 303s.— Lettres et mémoires de l’abbé de l’Isle-Dieu, RAPQ, 1935–1936, 279, 280.— Charlevoix (1682–1761), Léon Pouliot, édit. (« Collection classiques canadiens », 15, Montréal, 1959).— Allaire, Dictionnaire.— Bibliothèque de la Compagnie de Jésus. Première partie. Bibliographie, par les pères Augustin et Aloys de Backer. Seconde partie. Histoire, par Auguste Carayon, Carlos Sommervogel, édit. (11 vol., Bruxelles et Paris, 1890–1932), II :1 075–1 079.— DAB, IV : 23s.— Biographie universelle (Michaud et Desplaces), VII : 658s.— C.-M.-J. Bédier, Études critiques (Paris, 1903), 125–294.— Gustave Charlier, De Ronsard à Victor Hugo (« Travaux de la faculté de Philosophie et Lettres de l’université de Bruxelles », Paris, [1931]), 221–234.— Gilbert Chinard, L’Amérique et le rêve exotique dans la littérature française au XVIIe et XVIIIe siècle (Paris, 1934), 333–339, passim.— Delanglez, French Jesuits in Louisiana, 88–90, passim.— Gustave Dupont-Ferrier, Du collège de Clermont au lycée Louis-le-Grand (1563–1920) (2 vol., Paris, 1921–1922), I : 52–54.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, III : 367s. ; Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, I : 176–181, 199s., 206–308, 246–350.— H.-A. Scott, Nos anciens historiographes et autres études d’histoire canadienne (Lévis, 1930), 167–181.— Thérèse Ferron, Essai sur un vieil historien de la Nouvelle-France, Revue trimestrielle canadienne, V (1919) : 418–437.— J. R. G. Hassard, Shea’s Charlevoix, Catholic World (New York), XVII (1873) : 721–730.— Velera Keller, An Early Visitor to Michigan : Charlevoix, Michigan History (Lansing), XII (1928) : 252–366.— Albert Merchier, Le Canada au siècle dernier d’après un Saint-Quentinois, Union géographique du Nord de la France (Douai), VIII (1887) : 36–57.— W. F. E. Morley, A bibliographical study of Charlevoix’s Histoire et description générale de la Nouvelle France, Cahiers de la Société bibliographique du Canada, II (1963) : 21–45.— Gilbert Chinard, Les Michaux et leurs précurseurs, Les botanistes français en Amérique du Nord avant 1850 (« Colloques internationaux du C.N.R.S. », LXIII Paris, 1957), 267s.— Léon Pouliot, François-Xavier de Charlevoix, s.j., Documents historiques (Sudbury), 33 (1957) : 5–39.— J.-E. Roy, Essai sur Charlevoix, MSRC, 3e sér., I (1907), sect. i : 3–95.— Jacques Rousseau, Michel Sarrazin, Jean-François Gaultier et l’étude prélinnéenne de la flore canadienne, Les botanistes français en Amérique du Nord avant 1850 (« Colloques internationaux du C.N.R.S. », LXIII, Paris, 1957), 152.— William Sheppard, Observations on the American Plants Described by Charlevoix, Literary and Historical Society of Quebec, Transactions, 1re sér., I (1829) : 218–330.— Auguste Viatte, Chateaubriand et ses précurseurs français d’Amérique, Études françaises (Montréal), IV(1968) : 305–315.
David M. Hayne, « CHARLEVOIX, PIERRE-FRANÇOIS-XAVIER DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/charlevoix_pierre_francois_xavier_de_3F.html.
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Auteur de l'article: | David M. Hayne |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
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