RAFFEIX, PIERRE, prêtre, jésuite, missionnaire, fondateur de la mission de Laprairie, né à Clermont-Ferrand le 15 janvier 1635, mort à Québec le 29 août 1724.

Pierre Raffeix entra au noviciat de Toulouse le 23 mars 1653, enseigna à Aubenas (1655–1656), à Rodez (1657–1659), à Aurillac (1659–1660) et à Albi (1660–1661). Après avoir étudié la théologie à Toulouse, il arriva à Québec le 22 septembre 1663. D’abord logé à Sillery, il y apprit l’algonquin et le montagnais. En 1666, on le nomma assistant du père Chaumonot* à la mission huronne de Québec. Au début de cette même année, il avait accompagné l’expédition du gouverneur de Courcelle [Rémy*] contre les Iroquois, et, en septembre, il fit encore partie de celle du marquis de Tracy [Prouville*]. L’année suivante, on le voit professeur de rhétorique et d’humanités au collège de Québec. Son enseignement fut interrompu à la fin de 1667, alors qu’il alla passer l’hiver aux îles Percées, plus exactement à la nouvelle habitation de Pierre Boucher, en prévision de l’ouverture du fief de La Prairie de la Magdeleine. En 1668, le père Raffeix distribua les premières concessions aux Français et il reçut les dix ou douze futurs fondateurs du village iroquois qu’on voulait y établir. Il conduisit ceux-ci à Québec pour y être instruits dans la foi et, en 1669, les premières cabanes indigènes commencèrent à s’élever à proximité des champs délimités par le missionnaire. En 1671, il laissa cette œuvre au père Frémin*, pour aller commencer l’évangélisation des Tsonnontouans avec le père Julien Garnier. Malgré les dangers et les difficultés, il y demeura jusqu’en 1679, année où il fut appelé à Québec comme procureur, tantôt du collège, tantôt des missions, tantôt des deux. Il exerça cette fonction durant 18 ans, jusqu’en 1697, puis durant 15 ans, de 1700 à 1715. Entre ces deux mandats, il fut ministre un an, en 1697–1698, et assistant du curé de Lorette, en 1698–1699. C’est en 1699, probablement, qu’il fut envoyé comme missionnaire de la colonie de Mont-Louis, dans la baie de Gaspé. L’échec de l’entreprise, l’année suivante, le ramena à Québec.

Comme procureur, le père Raffeix dut représenter les Jésuites en de nombreuses affaires qui eurent des échos dans les cours de justice. La cause la plus importante fut celle qu’Ignace Jucherpau Duchesnay souleva en 1704 à propos de la frontière commune à la seigneurie de Beauport et à celle de Notre-Dame-des-Anges. Juchereau voulait faire changer l’orientation du bornage, déterminée au temps de Montmagny [Huault*]. Cette difficulté subsistera longtemps entre les seigneurs des deux domaines.

Vieux et malade, Raffeix passa ses dernières années à Québec, exerçant le ministère de la confession à l’église du collège ; c’est là qu’il mourut le 29 août 1724.

Lucien Campeau

ASJCF.— Jug. et délib., IV : 481–484, 928, 941, 993, 1049, 1091.— Campbell, Pioneer Priests, 276–284.— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIe siècle, II : 412 ; III : 284.

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Lucien Campeau, « RAFFEIX, PIERRE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/raffeix_pierre_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    1 décembre 2024