Une implantation ardue marquée par une guerre privée (1812–1821)


À titre de commis, d’agent recruteur et de conseiller, Archibald McDonald a contribué à la naissance de la colonie de la Rivière-Rouge et a été rapidement confronté à une situation mettant la sécurité des colons en danger :

Archibald McDonald fut engagé par lord Selkirk [Douglas*] au début de 1812 pour servir de commis et d’agent dans la colonie de la Rivière-Rouge. En Écosse, il aida à recruter le deuxième groupe de colons qui s’embarquèrent en 1812 [] En juin 1813, à titre de lieutenant du docteur Peter Laserre et en compagnie de 94 émigrants originaires de Kildonan, en Écosse, il quitta Stromness, à bord du Prince of Wales, pour se rendre à York Factory (Manitoba) [] Avant son départ de la Grande-Bretagne, McDonald avait été nommé au Conseil d’Assiniboia, organisme créé par Selkirk pour assister le gouverneur de la colonie, Miles Macdonell*, et, pendant l’hiver de 1814–1815, il fut l’un des principaux lieutenants de Macdonell. Au printemps de 1815, Cuthbert Grant et les Métis, encouragés par la North West Company, qui s’opposait à l’établissement des colons de Selkirk, harcelèrent ouvertement la colonie, volant du bétail et attaquant les colons jusqu’à les forcer, en juin, à quitter les lieux.

 

Comme l’évoque l’extrait précédent, les premiers colons ont non seulement dû faire face aux rigueurs du territoire, mais aussi subir les contrecoups d’un âpre conflit, surnommé la guerre du Pemmican, entre la Hudson’s Bay Company et la North West Company. Cette guerre privée a fait des morts, ainsi que le relate la biographie du trafiquant de fourrures, explorateur et gouverneur de la colonie Peter Fidler :

En juin 1815, après la démission du gouverneur de la colonie, Miles Macdonell, Fidler se trouva temporairement en charge de la Rivière-Rouge. Puis, le 25 juin 1815, vaincu par le harcèlement constant des Métis, qui étaient menés par Cuthbert Grant* et encouragés par la North West Company, il signa une capitulation ordonnant à « tous les colons de quitter immédiatement cette rivière sans laisser le moindre signe d’installation ». Abandonnant l’établissement, Fidler et les colons se réfugièrent à Jack River House (Manitoba), où ils furent accueillis par Colin Robertson*, qui partit rétablir la colonie avec quelques colons. Fidler continua jusqu’à York Factory, où on lui confia la tâche de conduire à la Rivière-Rouge le nouveau gouverneur des territoires de la Hudson’s Bay Company, Robert Semple*, et d’autres colons. Il retourna ensuite à Brandon House, d’où il continua d’aider la colonie menacée. Les Métis répliquèrent au début de juin 1816 en pillant son poste. Deux semaines plus tard, à Seven Oaks (Winnipeg), Semple et une vingtaine d’hommes furent tués. L’année suivante, Selkirk rétablit la colonie encore une fois et Fidler se remit à l’arpentage des lots.

 

Les biographies regroupées dans les listes suivantes permettent d’en savoir davantage sur les défis que les colons, les administrateurs et le fondateur de la colonie, Thomas Douglas, 5e comte de Selkirk, ont dû relever durant les premières années de son existence, ainsi que sur le conflit qui a perduré jusqu’à la fusion des deux compagnies en 1821.

La guerre du Pemmican : violences dans le milieu de la traite des fourrures