ALLAN, WILLIAM, homme d’affaires, officier de milice, juge de paix, fonctionnaire, juge et homme politique, né vers 1770 à Moss, près de Huntly, Écosse, fils d’Alexander Allan et de Margaret Mowatt ; le 24 juillet 1809, il épousa à Kingston, Haut-Canada, Leah Tyrer Gamble ; décédé le 11 juillet 1853 à Toronto.

Les antécédents familiaux et l’éducation de William Allan demeurent obscurs. Il n’avait fréquenté l’école que pendant peu de temps et maîtrisait mal l’art d’écrire, ce qui devait lui causer des ennuis plus tard dans sa vie. Il arriva au Canada aux environs de 1787, probablement à titre de commis de la Robert Ellice and Company, firme de Montréal qui, par suite d’une réorganisation en 1790, devint la Forsyth, Richardson and Company. Comme la famille Forsyth venait de Huntly et que John Forsyth* était l’un des associés de la Robert Ellice and Company, c’est peut-être par l’intermédiaire de cette famille qu’Ahan obtint son poste au Canada.

En 1788 ou 1789, Allan s’établit à Niagara (Niagara-on-the-Lake, Ontario), probablement en tant que commis de George Forsyth, directeur de la succursale que la compagnie avait dans cette ville. Important centre de transbordement sur la route des lacs Supérieur, Michigan et Huron, Niagara était un endroit idéal pour apprendre à connaître en détail le travail de marchand général, la traite avec les Indiens et les méthodes d’approvisionnement de la garnison. En 1795, Allan demanda et obtint un lot urbain et une concession supplémentaire de 200 acres dans la nouvelle capitale du Haut-Canada, York (Toronto). Il s’installa dans cette ville et devint le représentant de la Forsyth, Richardson and Company. Comme la compagnie était établie à Montréal et avait une excellente cote financière et des relations commerciales au delà de l’Atlantique, Allan se trouvait, à titre de représentant, dans une position plus avantageuse que nombre de marchands rivaux de la capitale isolée.

S’installer à York n’avait pas dû être sans risque : le lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe* était à peu près le seul à aimer l’endroit. Mais cette mutation fut bénéfique pour Allan. Il échangea presque tout de suite son lot urbain contre un terrain situé dans le port et, en 1798, il obtint le lot de grève adjacent pour y construire un quai. Vers 1797, il avait ouvert un magasin général avec Alexander Wood*, autre immigrant écossais qui avait travaillé à Kingston pour la Forsyth, Richardson and Company avant d’aller à York. Leur association dura jusqu’en 1801, puis fut dissoute dans une atmosphère assez tendue. Apparemment, les bâtiments se trouvaient sur le lot d’Allan, car il conserva le magasin et les marchandises. De plus, il acheta les créances de l’association, à un prix que Wood jugea beaucoup trop bas. Quoi qu’il en soit, chacun poursuivit seul, avec succès, sa carrière commerciale. Et, surtout, Allan put demeurer représentant de la Forsyth, Richardson and Company.

Comme cela se faisait couramment à l’époque, Allan créa bientôt son propre réseau de représentants dans les centres de l’arrière-pays d’York, qui étaient alors en pleine expansion. Même si le plus gros marchand d’York avant la guerre de 1812 était probablement Laurent Quetton* de Saint-Georges, Allan ne tarda pas à se tailler une excellente réputation. Le Church devait signaler dans la notice nécrologique qu’il fit paraître après la mort d’Allan que celui-ci avait « mérit[é] l’entière confiance de toutes les classes de la communauté, grâce à ses excellentes habitudes [d’homme] d’affaires, à la régularité de toutes ses transactions et à sa parfaite intégrité ». De plus, en mai 1811, il s’associa à William Jarvie pour former la William Allan and Company, qui fut dissoute en avril de l’année suivante.

Allan s’était vite intéressé à la vie politique de la région, surtout pendant les saisons où le commerce lui laissait des loisirs. York faisait partie du district de Home, administré par des juges de paix de l’endroit qui siégeaient dans une cour des sessions trimestrielles. Le 1er janvier 1800, Allan se joignit à eux et commença de jouer un rôle majeur dans le gouvernement du district. Il lui incombait par exemple de délivrer divers permis, entre autres pour les mariages ou l’exploitation des boutiques et des tavernes. Le 9 avril 1800, on lui confia les lourdes responsabilités de trésorier du district, et son nom figure parmi ceux des membres de commissions chargées de divers travaux publics. Le 6 août, il devint receveur des douanes à York et inspecteur de farine, de potasse et de perlasse pour le district. (Il connaissait particulièrement bien la potasse car il en avait construit une fabrique en 1800.) II succéda à William Willcocks* comme maître de poste à York en 1801 et, à compter de cette année-là, il fut directeur du scrutin pendant plusieurs élections provinciales. C’est lui qui, en 1807, présida l’élection de Robert Thorpe*, dont il rapporta les allégations perfides au lieutenant-gouverneur Francis Gore.

Allan se tailla aussi une bonne place dans la petite élite mondaine d’York. Pendant la première décennie du siècle, il se fit dans les cercles officiels des amis influents parmi lesquels se trouvaient deux autres Écossais, John McGill*, inspecteur général des comptes publics, et Alexander Grant*, administrateur de la province (1805–1806), qui habita quelque temps avec lui. Il compta parmi les premiers défenseurs de l’Église d’Angleterre. Avec Duncan Cameron, il fut en 1803 trésorier du fonds de construction de l’église St James et, en 1818, il fut surveillant principal de l’agrandissement de cette église. Avant de quitter le poste de marguillier élu par les fidèles qu’il avait occupé de 1807 à 1812, il accueillit un nouveau rector, le révérend John Strachan*, qui venait comme lui de l’Aberdeenshire et allait devenir un ami intime. Allan s’était marié en 1809, et sa femme, Leah Tyrer Gamble, fille d’un chirurgien des Queen’s Rangers de Simcoe, avait de nombreuses relations familiales qui ne durent pas nuire à la carrière d’Allan ; Samuel Smith*, par exemple, qui devint plus tard administrateur de la province (1817–1818, 1820), était l’oncle de Leah. Ainsi, même si la guerre de 1812 allait marquer à certains égards un tournant dans sa carrière, Allan avait jeté les bases de ses activités et de son influence futures bien avant les hostilités en gagnant le respect et la protection des gouvernants de la région et, de la province et en édifiant un commerce prospère.’

Allan avait obtenu un grade d’officier dans la milice de Lincoln en 1795 et, trois ans plus tard, son poste de lieutenant avait été transféré à la milice d’York. À la veille de la guerre, en avril 1812, il fut promu major du 3 e régiment de milice d’York, dont le territoire embrassait la ville et ses environs. Au début des hostilités, en juin, les compagnies de flancs-gardes du régiment, fortes de 120 hommes, se joignirent à la garnison. Allan passa l’hiver de 1812–1813 à faire du service de garnison et à escorter des prisonniers jusqu’à Kingston. Au moment de la première capitulation d’York, en avril 1813, le major général sir Roger Hale Sheaffe et les troupes britanniques régulières battirent en retraite jusqu’à Kingston, laissant à Allan et au lieutenant-colonel William Chewett*, les plus haut gradés de la milice, le soin de négocier les termes de la reddition, qui prévoyaient que la propriété privée ne serait pas touchée. Allan fut alors fait prisonnier sur parole. Il assista au pillage de son magasin, mais, avec John Strachan, il parvint à maintenir l’ordre dans la ville. Il fut considéré à juste titre comme l’un des héros de la capitulation.

Son statut de prisonnier sur parole interdisait à Allan de porter des armes, mais en tant que représentant du gouvernement il s’attacha à contrer les manifestations de déloyauté et à dépister les agents ennemis dans le district de Home. Son zèle impressionna favorablement le juge William Dummer Powell*, qui était conseiller exécutif et probablement la figure dominante du gouvernement. Allan fit aussi une vive impression sur les Américains, qui le jugeaient « antipathique », et, quand la ville fut sur le point d’être prise une seconde fois, en juillet, il s’enfuit en toute hâte. Son magasin fut pillé de nouveau. Les occupations d’York ayant donné lieu à des déclarations publiques de sympathie envers l’ennemi, des dirigeants comme Allan et Powell insistèrent pour que des mesures de répression soient prises. En août, Allan, Strachan et quatre autres personnes formèrent un comité d’enquête dont les conclusions menèrent à la condamnation de porteparole comme Elijah Bentley*. En mai 1814, Allan reprit du service actif à la suite d’un échange de prisonniers sur parole. Il n’assista pas à d’autres combats, cependant, même s’il continua de commander la milice à la garnison jusqu’à l’automne de 1815.

Les affaires d’Allan n’avaient pas pâti de la guerre, puisqu’il avait eu à approvisionner la garnison par l’entremise du bureau du commissaire général. En tout, le commissariat versa plus de £50 000 aux marchands d’York, dont la plus grande partie à Quetton de Saint-Georges et à Allan. Ce dernier reçut au moins £12 724, ce qui représentait une hausse d’environ 100 p. cent sur les prix initiaux. Bien entendu, il eut aussi droit à une indemnisation pour les dommages subis par son magasin pendant les occupations et, après la guerre, il reçut un don de 1 000 acres de terre du prince régent. En 1815, il prit son beau-frère John William Gamble* comme associé dans son magasin et, plus tard, un autre de ses beaux-frères, William Gamble*, se joignit à eux.

Marchand important et titulaire de nombreux postes dans sa région, Allan devint petit à petit, dans les années de l’après-guerre, le principal financier de la province. Suivant la même courbe que sa réputation, ses fonctions prirent de plus en plus, politiquement parlant, une importance provinciale plutôt que locale. Mais, dans ce domaine, Allan semblait hésiter à trop s’avancer, peut-être parce qu’il souhaitait conserver toute la latitude nécessaire par rapport aux entreprises économiques qui retenaient le plus son attention. Il refusa toujours de briguer les suffrages. Quand, lors des élections de 1800, l’Upper Canada Gazette, organe officiel du gouvernement, annonça qu’il serait candidat dans la circonscription d’York, il réagit avec colère. Si cette nouvelle parvenait à ses relations d’affaires du Bas-Canada sans être contredite, se plaignit-il au gouvernement, cela aurait « un effet considérable sur ses intérêts ». Il exigea donc que les rédacteurs du journal, William Waters et Titus Geer Simons, soient démis de leur poste d’imprimeur du roi.

Même s’il était très réticent à se présenter, Allan participa plus étroitement que jamais à l’administration publique. En 1818, probablement à cause de son expérience de juge de paix, il siégea à York comme juge assesseur aux côtés des trois juges de la Cour du banc du roi, William Dummer Powell, William Campbell* et D’Arcy Boulton*, au procès de partisans de la North West Company qui étaient impliqués avec Cuthbert Grant dans le meurtre du gouverneur Robert Semple*, perpétré à Seven Oaks (Winnipeg). Plus tard, en 1826, il figura au nombre des juges qui siégèrent au procès des émeutiers accusés d’avoir détruit la presse à imprimer de William Lyon Mackenzie*. On lui confia les finances de travaux publics aussi importants que la reconstruction des édifices du Parlement, en 1819–1820. Puis, un incendie les ayant de nouveau détruits, il aida, au cours des années 1826 à 1829, à faire dresser les plans et à établir les devis en prévision de la reconstruction. Ces fonctions n’étaient guère de celles qui pouvaient lui rapporter ; par contre, pendant les années où il fut officier payeur de la milice, soit de 1818 à 1825, il manipula plus de £28 000, ce qui dut lui valoir une commission intéressante. En outre, on publia en 1822 sa nomination de commissaire chargé d’examiner les réclamations en dommages de guerre, de sorte que, avec Alexander Wood et d’autres, il autorisa le versement d’indemnités qui lui étaient destinées, ainsi qu’à des amis.

Étant donné que certains des postes qu’Allan occupait lui permettaient de surveiller ses intérêts, il était peut-être presque obligé d’accepter ces charges ; quoi qu’il en soit, elles lui valurent d’être reconnu. À l’intérieur du family compact, on apprécia beaucoup ses services et, en 1825, il fut nommé au Conseil législatif. L’année suivante, parlant de toute évidence de la nomination d’un nouveau maître général des Postes adjoint, le procureur général John Beverley Robinson* fit remarquer à John Macaulay, de Kingston : « Vraiment, c’est un homme si bien et un fonctionnaire si honnête et précieux que tout le monde, vous compris, hésiterait à mettre un frein à tous les espoirs qu’il pourrait raisonnablement nourrir. »

Dans les années qui suivirent sa nomination au conseil, Allan abandonna peu à peu les fonctions qu’il exerçait depuis tant d’années dans sa région ; il cessa d’être maître de poste et receveur des douanes en 1828 et renonça à la charge de trésorier du district de Home l’année suivante. Même si une grande partie du travail avait été accomplie par des assistants, ces responsabilités avaient dû prendre beaucoup de son temps et entrer en conflit avec l’intense activité qu’il déployait alors dans le domaine bancaire. De même, les attaques de réformistes radicaux comme William Lyon Mackenzie, qui voyait en lui une figure politique et l’accusait de monopoliser des postes, avaient dû le blesser.

La carrière commerciale d’Allan prit un tout nouveau tournant dans les années 1820, mais, encore une fois, il ne s’y engagea pas sans préparation. Comme tous les marchands de l’époque, il avait joué le rôle de banquier, faisant par exemple une très grande partie des opérations de change de la Forsyth, Richardson and Company dans la région. En 1818, il devint le représentant à York de la Banque de Montréal, fondée l’année précédente, et il le demeura pendant trois ans. Le succès de cette banque et la nécessité de créer des services bancaires se firent bientôt sentir dans le Haut-Canada où, dès 1817, des groupes rivaux d’ York et de Kingston [V. Thomas Markland*] avaient commencé à se battre pour fonder la première banque privilégiée. Le groupe d’York fut d’abord mené par John Strachan et Alexander Wood plutôt que par Allan, à cause de ses liens avec Montréal, mais, vers 1819, il en prît la direction. S’étant livré à diverses manœuvres complexes à la chambre d’Assemblée et ayant gagné le soutien essentiel du lieutenant-gouverneur sir Peregrine Maitland, le groupe d’York obtint la charte qui avait d’abord été octroyée au groupe de Kingston, et la Bank of Upper Canada fut reconnue juridiquement en 1821. Allan présida le comité de souscription. En novembre, les 4 000 actions nécessaires, parmi lesquelles se trouvaient 2 000 actions vendues au gouvernement, avaient été souscrites. Pour lancer les opérations, il fallait avoir déboursé £20 000 en or ou en argent, mais le versement se faisait attendre. En conséquence, le groupe d’York fit modifier la charte de la banque pour que les opérations puissent commencer après un versement de £10 000. Maitland accorda la sanction royale à cette modification le 17 janvier 1822 et, en juin, le capital versé devint suffisant. La banque ouvrit ses portes le mois suivant. Toutefois, le receveur général de la province, John Henry Dunn, ne lui confia pas ses comptes, mais continua de faire affaire avec la Forsyth, Richardson and Company et la Banque de Montréal lorsqu’il s’agissait des finances et des opérations de change de la colonie, ne recourant à la Bank of Upper Canada que pour les transactions faites à l’intérieur de la province. Comme Allan travaillait de plus en plus pour la banque, qui logea dans l’édifice de son magasin jusqu’en 1825, il vendit les intérêts qu’il possédait dans le magasin à ses associés, les Gamble, en juillet 1822, et « cessa tout à fait de faire du commerce ».

En 1822, le premier conseil d’administration de la banque comprenait, outre John Strachan et Allan, George Crookshank, Duncan Cameron, secrétaire de la province, Thomas Ridout*, arpenteur général, Henry John Boulton*, solliciteur général, et John Henry Dunn. Lorsque vint le moment d’élire un président, Dunn ainsi que Crookshank, qui se trouvait à l’extérieur de la province, obtinrent apparemment quelque appui, mais les administrateurs portèrent plutôt leur choix sur Allan, à cause de sa réussite comme marchand, de l’expérience qu’il avait acquise à la Banque de Montréal et de l’énergie qu’il avait consacrée à la nouvelle banque. Sauf pendant l’année où il ne se présenta pas parce qu’il fit un voyage outre-mer et où Crookshank fut président, c’est-à-dire en 1825–1826, Allan fut réélu chaque année jusqu’à sa démission en 1835. Le fils de Thomas Ridout, Thomas Gibbs Ridout*, fut le premier caissier (directeur général) de la banque et le demeura pendant près de 40 ans.

Le conseil d’administration, comme William Lyon Mackenzie n’allait jamais manquer de le rappeler, comprenait un groupe issu du family compact. Au début, les réformistes avaient été représentés à la banque par Francis Jackson et William Warren Baldwin*, mais, en tant que membres du groupe fondateur de 1821, ils n’avaient guère été en position de contester les premières orientations de l’établissement. Il apparut encore plus que la banque était une émanation du gouvernement lorsque, en janvier 1823, une loi vint autoriser le lieutenant-gouverneur à nommer 4 des 15 membres du conseil d’administration, parmi lesquels se trouvaient déjà plusieurs conseillers exécutifs ou législatifs. Toutefois, la question des banques ne suscitait pas encore de grands débats politiques, et Allan pouvait compter sur la, collaboration de la chambre d’Assemblée dans ce domaine. En 1823, pour tenter d’ajuster la capitalisation aux exigences de l’économie provinciale, on réduisit le capital de la banque de £200 000 à £100 000. L’année suivante, elle acquit un monopole provincial sur l’émission de papier-monnaie, grâce à une loi qui exigeait que, pendant cinq ans, toutes les banques qui faisaient affaire dans le Haut-Canada remboursent leurs billets dans la province. La banque n’était pas pour autant à l’abri des dissensions internes. En 1825, certainement pendant l’absence d’Allan, un groupe dirigé par William Warren Baldwin et Thomas Gibbs Ridout tenta de prendre la direction du conseil d’administration. Le groupe sollicita de nombreux votes, surtout à Niagara et à Kingston, mais essuya tout de même un grave revers.

Grâce à sa prudence et à son jugement, Allan réussit très bien comme banquier et contribua à la prospérité que la Bank of Upper Canada connut à la fin des années 1820. À compter de 1824, elle remit sur le capital versé des dividendes annuels de 8 p. cent, plus quelques primes. Après l’expiration de la loi sur le remboursement des billets de banque, en 1829, elle se lança dans une guerre pour mettre la main sur le numéraire avec la Banque de Montréal, qui avait renvoyé des représentants à York et à Kingston, en partie pour tirer profit des sommes investies par le gouvernement impérial dans les travaux du canal Rideau. Chacune des banques achetait les billets de l’autre dans l’intention d’exiger d’être remboursée en espèces en les présentant. Allan se servit avec audace de ses atouts, envoyant Thomas Gibbs Ridout à Montréal pour organiser des envois hebdomadaires de numéraire. Finalement, Allan informa plus tard le lieutenant-gouverneur sir John Colborne* que lui et sa banque « avaient traversé triomphalement la crise et surmonté toutes les difficultés ». Les banques parvinrent à une entente aux termes de laquelle la Banque de Montréal acceptait de rappeler tous ses représentants du Haut-Canada, sauf Henry Dupuy, détaché à Kingston, et de servir de mandataire à la Bank of Upper Canada à Montréal. Par la suite, Allan usa de son amitié avec Peter McGill, membre influent du conseil d’administration de la Banque de Montréal, pour maintenir des relations cordiales. La Bank of Upper Canada bénéficia aussi de la multiplication des travaux publics entrepris dans la province et financés par des débentures du gouvernement. La banque achetait ces débentures à un taux de 6 p. cent et les négociait à Montréal, à Londres ou à New York. Au début de 1833, Allan obtint de la Trésorerie britannique qu’elle confie ses affaires du Haut-Canada à la banque, et notamment les transactions lucratives du commissariat à Kingston.

Au début des années 1830, malgré son succès, la banque eut constamment à faire face à des dissensions internes, à de l’opposition politique et à de nouveaux concurrents. Dans une colonie où l’immigration venait grossir rapidement les rangs de la population et où s’annonçait un boom économique, les mesures rigoureuses d’Allan sur le rôle et l’expansion de la banque devenaient de plus en plus impopulaires. À cause de ses antécédents de marchand, Allan voyait la banque comme un centre qui, par exemple, consentait des prêts ou des escomptes sur les billets à ordre et les lettres de change, maniait des pièces de monnaie et des lingots ou achetait et revendait les débentures du gouvernement. Les capitaux que la banque faisait circuler sous forme de prêts aux marchands [V. James Crooks] étaient sa principale source de profits. En 1837, Thomas Gibbs Ridout rapporta qu’environ le tiers des opérations de la banque avait consisté à permettre au « marchand de verser par son entremise et avec son aide ses paiements à d’autres pays », service pour lequel elle exigeait une prime sur le taux normal de change. D’après ce que signala Allan en 1831, la négociation de lettres de change tirées sur Montréal et sur New York « pour aider » le commerce du blé, de la farine et l’exportation de marchandises diverses avait une valeur moyenne de £500 000 par an. La banque laissait des capitaux dans ces villes et à Londres pour pouvoir y vendre des lettres de change à n’importe quel moment de l’année. À New York, elle faisait régulièrement affaire avec la Prime, Ward and King et, à Londres, avec la Thomas Wilson and Company.

La banque avait ouvert des agences à Kingston (1823), Niagara (1824), Montréal (1829) et Cobourg (1830). En 1830 cependant, Allan avisa John Macaulay, ami intime et représentant de la banque à Kingston, qu’il préférait « s’en tenir à ce qui [était] sûr », c’est-à-dire éviter une croissance trop rapide qui pourrait obliger par la suite à réduire l’importance des agences ou à les fermer. Habitué à diriger seul ses propres affaires, Allan était prêt, pour agir vite, à faire ce qu’il jugeait « bon et sûr » sans soumettre chacune de ses décisions aux membres du conseil d’administration. Toutefois, il ne pouvait pas toujours les manœuvrer comme il l’entendait. Il prêchait la modération à un conseil qui approuvait sa gestion mais qui, dès 1823, était majoritairement en désaccord avec ses orientations. Allan décriait les manœuvres spéculatives de ses associés. Dans certains cas son pessimisme fut justifié, par exemple lorsque James Gray Bethune*, premier caissier de la banque à Cobourg, connut une débâcle en 1833 après s’être lancé dans des entreprises hasardeuses. Mais les pertes résultant de ces échecs furent absorbées sans que la réputation de la banque en soit ternie. Par ailleurs, même le succès de l’établissement en vint à susciter des controverses, et un grave mécontentement se fit jour parmi les hommes d’affaires qui souhaitaient briser le monopole de l’élite d’York sur les affaires bancaires et se servir davantage de la banque comme d’une source de capital d’investissement.

En 1830, Allan se trouva en butte à une opposition concertée dont la motivation était politique. William Warren Baldwin et son fils Robert, appuyés par William Lyon Mackenzie, demandèrent une liste des détenteurs d’actions et un compte rendu complet des affaires de la banque. Allan résista aux requêtes d’un comité de la chambre d’Assemblée présidé par Mackenzie mais ne parvint pas à riposter de manière convaincante aux accusations que Robert Baldwin lança devant la chambre en février, à savoir que la banque était un « dangereux appareil d’oppression politique » et que le refus d’honorer certains billets ou l’escompte exigé pour d’autres avaient été faits « suivant des motifs politiques ». Puis, en juin, sous l’impulsion des Baldwin, le même comité tenta, mais en vain, d’obtenir les renseignements voulus en élisant un administrateur qui lui serait solidaire. D’après Allan, qui, remarqua-t-on, s’emportait en pareilles circonstances et s’exprimait alors avec un « riche accent d’Aberdeen », George Ridout* et peut-être Thomas Gibbs Ridout, son frère, avaient aussi été mêlés à l’affaire, dans l’espoir, semble-t-il, de faire élire George au conseil.

Défaits sur ce terrain, les adversaires politiques de la Bank of Upper Canada se regroupèrent autour de John Solomon Cartwright* et d’autres hommes d’affaires de Kingston qui voulaient fonder une banque privilégiée. Cette initiative bénéficiait d’un large appui car elle intéressait aussi bien ceux qui souhaitaient une multiplication des banques, comme aux États-Unis, que ceux qui croyaient que la banque d’York retardait délibérément le développement économique pour conserver un avantageux monopole. Allan réagit en suivant ses principes sur l’expansion et en tenant compte des impératifs politiques. Selon lui, pour que les opérations bancaires soient sûres, il fallait des espèces monnayées – du papier-monnaie « ayant une valeur or ou argent convenable ». Or, à son avis, le meilleur moyen de réaliser cet objectif était de n’avoir qu’une banque, dotée d’un capital suffisant, qui ouvrirait des succursales dans toute la province. Pour se lancer dans un pareil plan d’expansion, la Bank of Upper Canada avait besoin de capitaux supplémentaires, mais il lui fallait pour cela l’autorisation de l’Assemblée, avec laquelle Allan n’était plus en bons termes. Tant qu’Allan et d’autres conseillers législatifs empêcheraient l’octroi d’une charte à la banque de Kingston, l’Assemblée refuserait de ramener le capital de la Bank of Upper Canada à £200 000. Il semble qu’à la fin de l’année 1830 Allan tenta de faire accepter par le gouvernement la modification de la capitalisation, en encourageant John Macaulay à discuter de la question avec le député Peter Perry et à « persuader » Cartwright d’écrire au solliciteur général, Christopher Alexander Hagerman*, présumément pour trouver une issue à l’impasse politique. Deux ans plus tard, les projets de loi sur la constitution juridique de la Commercial Bank of the Midland District et la capitalisation de la Bank of Upper Canada étaient adoptés. Contrairement à Allan, John Strachan, qui ne siégeait plus au conseil de la banque mais exprimait l’avis d’un bon nombre de ses membres, ne jugeait pas absolument nécessaire que le papier-monnaie soit relié aux espèces ; il était favorable à une expansion prudente de la Bank of Upper Canada, mais estimait que la prudence d’Allan avait nui à cette opération.

Tandis qu’Allan se préparait à faire affaire avec la Commercial Bank of the Midland District dans un esprit d’ « aimable » rivalité, William Lyon Mackenzie se rendit au ministère des Colonies pour y manifester son opposition aux avantages dont jouissaient toutes les banques privilégiées. Il convainquit les autorités britanniques que les lois de 1832 sur les banques n’offraient pas de garanties suffisantes et revint dans la colonie en 1833 en répandant des rumeurs selon lesquelles ces lois étaient sur le point d’être révoquées. Devant cette menace, Allan se retrouva solidaire des autres hommes d’affaires du Haut-Canada : il usa de son influence pour apaiser les inquiétudes et pour faire campagne, avec succès, auprès des autorités britanniques afin qu’elles renoncent à leur opposition. Toutefois, cette victoire sur une « fausse représentation scandaleuse » et sur la tromperie ne fut pas suivie d’une paix durable.

En décembre 1831, Allan avait fait remarquer à William Hamilton Merritt* que, une fois que la banque de Kingston aurait obtenu sa charte, la « justice commune » exigerait que l’occasion soit offerte à d’autres ; aussi avait-il promis à Merritt d’appuyer sa proposition en faveur d’une banque à St Catharines ainsi que « toutes les demandes futures qui sembler[aient] raisonnables ». En 1834, la Bank of Upper Canada avait elle-même de nouvelles succursales – à Hamilton et à Brockville – et des agences à Amherstburg, Penetanguishene, Prescott et Bytown (Ottawa). Des banques privées faisaient aussi leur apparition : l’Agricultural Bank de George Truscott par exemple, ouverte à Toronto en 1834 et qui, en versant des intérêts sur les dépôts, établit un précédent controversé que les autres institutions durent suivre. Allan n’avait aucune confiance en Truscott et en ses méthodes bancaires, et les deux hommes se trouvèrent bientôt engagés dans une guerre dont l’enjeu était les espèces. Truscott, qui avait entendu dire que le conseil d’administration d’Allan ne soutenait pas sa campagne sans réticence, traita en 1835 la Bank of Upper Canada de « vieille dame prudente » et s’attaqua sur un ton mordant à l’intégrité de son président.

Entre-temps, Allan trouvait de moins en moins de satisfaction dans son travail à la banque. En 1832, un décès survenu dans sa famille et une grave maladie qui l’avait lui-même frappé l’avaient laissé « très déprimé ». Il envisagea de se faire construire une petite villa et de voyager outre-mer, laissant entendre que moins d’un an plus tard, s’il survivait, il aurait « abandonné tout cela », y compris la banque, « à d’autres ». Il remonta la pente, mais se sentit de plus en plus isolé au sein d’un conseil qui, confia-t-il à John Macaulay, ne l’appuyait plus sans réserve et sous-estimait ses services.

Pendant l’hiver de 1834–1835, les rapports d’Allan avec le gouvernement ne furent pas plus heureux. Selon lui, il n’était plus utile pour la banque de demeurer liée au pouvoir politique, mais le lieutenant-gouverneur Colborne et les administrateurs membres du gouvernement avaient bloqué la tentative d’Allan de faire vendre les actions du gouvernement, le soumettant encore aux critiques constantes des adversaires politiques de la banque. On n’écouta pas davantage ses objections au plan de John Henry Dunn, qui consistait à circonvenir la banque en vendant directement les débentures sur le marché britannique. Allan avait avancé que, en versant les intérêts sur les débentures dans le Haut-Canada, on attirerait capitaux et capitalistes dans la colonie. De plus, il savait que la Bank of Upper Canada verrait diminuer son rôle d’intermédiaire dans ces opérations de financement interne si, suivant le plan de Dunn, les intérêts étaient versés en Angleterre. Fatigué de se battre, il démissionna de la présidence en 1835.

Allan voyait en Dunn le candidat le plus sérieux à la présidence et le favori de Colborne et des administrateurs membres du gouvernement. Il n’en désapprouvait pas moins profondément ses idées sur les emprunts publics et son habitude de courtiser le pouvoir et le peuple. Il avait meilleure opinion de John Spread Baldwin, ancien membre du conseil d’administration, mais celui-ci ne recueillit que peu de voix, du fait qu’il ne faisait plus partie du conseil. Finalement, les membres du conseil d’administration élirent l’accommodant William Proudfoot*. Allan n’avait nullement l’intention d’accepter de jouer un rôle secondaire dans un établissement qui, d’après lui, s’était rapidement et « grandement » détourné de son « système » et de sa « gestion ». Après sa démission, la banque fut de plus en plus subordonnée à des intérêts politiques, ce qui contribua dans une large mesure à son déclin [V. Robert Cassels* ; Thomas Gibbs Ridout]. Allan n’en continua pas moins d’entretenir des liens avec elle dans l’intérêt d’entreprises comme la Welland Canal Company, la Canada Company et la Compagnie d’assurance de l’Amérique britannique contre le feu et sur la vie, autres sociétés dont il s’occupait beaucoup.

La Welland Canal Company avait obtenu sa charte en 1824 sous l’égide de William Hamilton Merritt. L’année suivante, Allan versa les £250 nécessaires pour entrer au conseil d’administration et fut dûment élu avec d’autres éminents personnages de la province comme John Henry Dunn et John Beverley Robinson. Plus tard, il devint vice-président de la compagnie. Convaincu que le canal Welland constituerait une voie d’eau intérieure utile aux Canadas, il fut l’un de ceux à qui Merritt demanda leur appui lorsqu’il pressentit la Bank of Upper Canada – qui en 1824 devint de par ses règlements la trésorière de la compagnie du canal – pour obtenir des emprunts. La banque refusa tout prêt direct à la compagnie, mais prêta aux membres de son conseil d’administration moyennant des garanties personnelles. Même si la banque achetait des débentures du gouvernement, qui remettait ensuite l’argent à la compagnie, celles-ci étaient revendues. En 1830, Allan fit valoir à Merritt qu’un projet de canal entrepris dans l’intérêt public n’était pas assez attrayant pour des investisseurs privés. Et, même si les sommes que Merritt cherchait à obtenir de la banque pouvaient être de la « plus haute importance » à court terme, Allan ajoutait : « Ce n’est pas un peu [d’argent] qu’il vous faut – seules de grosses sommes répondraient à vos besoins. » Après avoir quitté les conseils d’administration de la Bank of Upper Canada et de la Welland Canal Company, Allan continua, au moins jusqu’en 1837, de s’intéresser aux efforts déployés par Merritt en vue de recueillir des fonds.

En 1829, Allan avait accepté d’occuper « pendant une période limitée » l’un des deux postes de commissaire créés dans le Haut-Canada par la Canada Company pour remplacer John Galt*. Fondée pour vendre une grande étendue de terre le long du lac Huron (la Huron Tract) ainsi que des lots ailleurs dans la province, la compagnie avait été mal gérée par Galt, et les administrateurs de Londres souhaitaient une réorganisation complète. Allan fit transférer le siège social haut-canadien de la compagnie de Guelph à York, où il prit en main la gestion des anciennes réserves dispersées de la couronne qui avaient été cédées à la compagnie en 1825. L’autre commissaire, Thomas Mercer Jones*, s’occupa de vendre des portions de terre de la Huron Tract. Dans le cadre de la réorganisation, Allan s’attacha sans délai à régler les réclamations en souffrance, à regagner la confiance du public envers la compagnie et à entreprendre un examen complet des livres. Il prévint la compagnie que ce travail était dans l’ensemble « trop considérable pour qu’on s’attende qu’il en fasse toujours autant », mais il y consacra tout son temps jusqu’à ce que la révision soit terminée. Confiant en ses talents de gestionnaire, il se mit cependant à en douter quelque peu quand les administrateurs de Londres lui demandèrent un rapport exhaustif sur les opérations canadiennes.

En effet, Allan craignait que son analyse des divers plans d’action qui s’offraient à la compagnie dans la Huron Tract soit « trop fastidieuse et longue » pour les administrateurs. Son rapport de septembre 1829 montra néanmoins que, grand propriétaire terrien lui-même, il avait accordé une attention considérable aux problèmes de l’immigration et de la colonisation ainsi qu’au travail de bons promoteurs comme le colonel Thomas Talbot et Peter Robinson*. Les avis qu’Allan présenta aux administrateurs étaient clairs. L’aménagement des réserves de la couronne rapporterait des profits immédiats et la Huron Tract était promise au plus bel avenir. Deux facteurs empêchaient les actions de la Canada Company de prendre de la valeur : les actionnaires comprenaient mal quel genre d’investissements étaient en jeu et hésitaient à « avancer le capital nécessaire ». Si les actionnaires prenaient conscience des excellentes possibilités financières que l’entreprise offrait à long terme, affirmait Allan, ils effectueraient en entier leurs versements et assumeraient une proportion importante des dépenses requises durant les premières années. Pour encourager les investissements, il recommanda le versement d’un dividende calculé en fonction des ventes de terres de la compagnie.

Après avoir mis sa réputation enjeu pour relancer la compagnie, Allan eut en février 1830 la mauvaise surprise d’apprendre que les administrateurs envisageaient de la dissoudre. Elle survécut, mais il s’en désintéressa quelque peu, semble-t-il. Il avait obtenu qu’elle confie une partie de ses affaires du Haut-Canada à la Bank of Upper Canada et continua de s’intéresser, au nom de la compagnie, aux questions financières et aux problèmes de change. De plus, dès 1834, et peut-être avant, les bureaux de la Canada Company à York logèrent dans des locaux qui appartenaient à Allan. En 1835, les administrateurs montrèrent qu’ils appréciaient ses services en lui accordant une augmentation de salaire de £200 (cours d’Angleterre). Dès 1839 cependant, ils souhaitèrent de nouveau confier la direction de leurs affaires du Haut-Canada à quelqu’un d’autre. Cette année-là, Frederick Widder* vint remplacer Allan, qui quitta la compagnie en 1841.

Allan exerça ses dernières fonctions importantes d’administrateur à la Compagnie d’assurance de l’Amérique britannique contre le feu et sur la vie. Fondée en 1833 pour offrir aux habitants d’York de l’assurance-incendie et de l’assurance maritime à un taux raisonnable, la compagnie eut William Proudfoot comme premier président, et Allan présida le comité de souscription. Le beau-frère d’Allan, Thomas William Birchall, devint directeur général en 1834 et, deux ans plus tard, après le passage de Proudfoot à la Bank of Upper Canada, Allan fut élu président, poste qu’il conserva jusqu’à sa mort. La compagnie avait de solides garanties et connut un grand succès.

Tout en travaillant pour ces sociétés commerciales et financières, Allan s’intéressa pendant un temps à l’aménagement de réseaux de transport. En 1827, à titre de conseiller législatif, il avait été membre d’un comité gouvernemental qui s’occupait de la navigation sur le Saint-Laurent. En 1835, il estimait qu’une trop forte proportion des fonds publics allait aux canaux du Saint-Laurent et qu’il fallait en affecter davantage aux autres voies d’eau intérieures. Pendant les années 1830, il s’intéressa aussi aux chemins de fer, mais ses réalisations de promoteur dans ce nouveau domaine furent beaucoup moins remarquables que ses autres succès comme financier.

Quand la City of Toronto and Lake Huron Rail Road Company fut fondée, en 1837, Allan fut élu au conseil d’administration avec le plus grand nombre de voix, ce qui lui assura la présidence. La dépression de 1837 s’installa cependant avant que des fonds suffisants aient pu être amassés, de sorte qu’il fallut attendre la prospérité du milieu des années 1840 pour envisager de construire le chemin de fer. Allan et ses associés relancèrent le projet en décembre 1844. Presque tout de suite, ils se trouvèrent en butte à l’opposition énergique des principaux promoteurs du Great Western Rail-Road, sir Allan Napier MacNab* à Hamilton et Peter Buchanan à Londres. Avec leurs audacieuses méthodes de promotion, John Wellington Gwynne* et Frederick Chase Capreol* devaient d’ailleurs prendre de l’avance sur Allan, qui exerçait avec prudence et méthode son rôle d’entrepreneur à la compagnie de Toronto. En 1847, sa poursuite inopportune contre George Crookshank pour défaut de paiement d’actions fut critiquée publiquement et permit à Gwynne et à Capreol de se placer à l’avant-scène. Piloté par ce dernier, le projet aboutit finalement à la construction du Toronto, Simcoe and Huron Union Rail-Road (rebaptisé plus tard Northern Railway), qui se révéla profitable tant pour ses actionnaires que pour les promoteurs de la ville de Toronto.

Allan fut élu à l’unanimité président du Toronto Board of Trade à sa fondation, en 1834. À l’époque, malgré le déclin du family compact en politique, il était devenu le doyen incontesté du milieu des affaires du Haut-Canada. Même s’il n’était plus marchand depuis 1822 et avait travaillé pour des compagnies pendant plus de 20 ans, il n’avait pas cessé pour autant d’avoir des intérêts privés ni de cultiver l’excellent réseau de relations qu’il s’était tissé au cours des ans. Ainsi, il avait encore divers investissements personnels et, quand la Banque de l’Amérique septentrionale britannique, dont le siège social était en Grande-Bretagne, fut fondée en 1836, il en devint actionnaire. Nombre de ses activités étaient de celles qui seraient aujourd’hui prises en charge par un avocat ou une société de fiducie, car il était représentant, fiduciaire, conseiller financier, agent immobilier et administrateur de successions ou exécuteur testamentaire. Administrer des successions dans le Haut-Canada était l’une des occupations qui lui prenaient le plus de temps, son travail pouvant fréquemment être compliqué par l’existence de propriétés foncières ou d’héritiers en Angleterre et en Écosse. Ainsi, la succession complexe de William Berczy*, décédé en 1813 et dont le principal créancier était la Forsyth, Richardson and Company, ne se régla pas avant 1841. La succession du juge en chef Thomas Scott*, dont Allan et John Strachan étaient coexécuteurs, ne fut réglée qu’une décennie après la mort de Scott, survenue en 1824. Bien qu’Allan soit avant tout connu comme financier, il consacra aussi beaucoup de temps et d’énergie à son travail de fiduciaire.

Un vaste réseau d’amis et d’associés collaboraient avec Allan ou le conseillaient dans l’exercice de ces fonctions. Certains, comme John Macaulay, étaient autant des amis intimes que de proches associés. Allan s’occupa aussi des investissements d’une autre de ses importantes relations dans le Haut-Canada, le colonel Thomas Talbot, du district de London, qui, en retour, le conseilla en vue de l’achat de terres dans l’ouest de la province. Allan avait également des correspondants en dehors de la province : Peter McGill à Montréal et une variété de personnes en Angleterre, par exemple. Il aida les membres de la famille de John Graves Simcoe à veiller sur leurs placements dans le Haut-Canada : ainsi, de 1832 à 1853, il acheta pour eux une grande partie des terres qu’ils acquirent dans la province ou s’occupa de les vendre. De même, il régla diverses affaires commerciales pour des fonctionnaires ou des officiers à la retraite tels sir David William Smith*, ancien arpenteur général, et Robert Pilkington*. Son correspondant britannique le plus influent fut cependant Edward Ellice*, qu’il connaissait depuis les débuts de sa carrière de marchand. C’est probablement lui qui assura sa nomination au poste de commissaire de la Canada Company. En tant que procureur d’Ellice dans le Haut-Canada, Allan s’occupa de spéculation foncière et de questions financières. En 1845, Ellice lui écrivit : « je suis parfaitement satisfait que, dans ce domaine, vous vous occupiez de mes affaires comme s’il s’agissait des vôtres, et vous remercie sincèrement de votre gentillesse et de l’attention que vous leur portez ». C’est le genre de témoignage qu’il recevait de nombreuses personnes. Ainsi, même en dehors du Haut-Canada, il en vint à être considéré comme un spécialiste des finances de la colonie.

Allan consacrait aussi une bonne partie de son temps à ses propres spéculations foncières. Il est impossible d’évaluer combien de terres il possédait à tel ou tel moment, mais il fut constamment présent sur le marché foncier pendant une soixantaine d’années, achetant autant dans des régions sauvages que dans des secteurs qu’il espérait mettre en valeur. Déjà, en 1829, il avait des terres dans presque tous les districts de la province. On peut juger de l’étendue de ses propriétés par le fait qu’il demanda en 1841 à John George Howard*, comme celui-ci le nota dans son journal, « d’obtenir la liste de 20 000 acres de terre à vendre pour lui ». Ses spéculations ne furent pas toutes immédiatement couronnées de succès. En 1832, il tenta avec certains des investisseurs fonciers les plus astucieux du Haut-Canada, dont Thomas Clark* et Samuel Street*, de fonder aux chutes du Niagara un village de loisirs peuplé de villas. Mais les ventes de la « City of the Falls » ne correspondirent pas à leurs espoirs et, dès 1837, les terres furent réparties entre les propriétaires. En 1850, Allan tentait encore de liquider son terrain par l’entremise de Thomas Clark Street*.

La propriété d’Allan qui avait le plus de valeur était le lot non défriché situé aux limites d’York qu’il avait acheté en 1819. Subdivisé après sa mort par son fils George William, il s’étendait sur un mille et demi environ, de l’actuelle rue Richmond à la rue Bloor, à Toronto, et, vers l’ouest, de la rue Sherbourne à la rue Jarvis à peu près. Sur ce terrain boisé, Allan construisit vers 1828 une grande maison, Moss Park. Malheureusement, sa famille y connut un sort tragique. La mort, en 1832, de sa fille aînée, l’« adorable » Elizabeth, constituait selon Mme Anne Powell [Murray*] une « bien triste preuve que la richesse [ne saurait à elle seule] favoriser, ou plutôt apporter, le bonheur ; Allan, à partir d’un état d’indigence, [était devenu] l’un des hommes les plus riches de la communauté ; sa maison [... était] un palace, dont la splendeur était devenue désolation ». Neuf des onze enfants d’Allan moururent avant l’âge de 20 ans, nombre d’entre eux succombant à la phtisie qui emporta aussi sa femme en 1848 et probablement sa dernière fille en 1850. Seul un fils, George William, lui survécut.

Au milieu des années 1830, il semble que le rôle d’Allan en politique diminua, peut-être à cause de circonstances familiales, de son départ de la Bank of Upper Canada et du pouvoir déclinant de certains de ses associés de longue date comme John Strachan. Cependant, en mars 1836, le lieutenant-gouverneur sir Francis Bond Head* se querella avec son Conseil exécutif sur une question constitutionnelle, à savoir l’obligation dans laquelle il était ou non de consulter celui-ci pour la nomination des fonctionnaires, et le conseil démissionna en bloc. Head demanda à Allan et à trois autres conseillers législatifs, Augustus Warren Baldwin*, John Elmsley* et Robert Baldwin Sullivan, de siéger dans son nouveau conseil, ce qu’Allan accepta par devoir. Des dispositions spéciales furent prises pour qu’il agisse comme administrateur de la province, advenant le cas où le gouverneur s’absenterait ou serait frappé d’incapacité. Encore une fois, cet honneur montre combien la communauté l’estimait. Head le décrivit en privé comme « un homme excellent, honnête et honorable [qui avait] une bonne conduite et des principes solides », mais qui manquait « de talent et d’éducation » et était « mené un peu par les Écossais ». Sir George Arthur, qui succéderait à Head en 1838, chercherait conseil auprès de survivants de l’ancien groupe tory qui avaient un esprit plus politique, comme John Beverley Robinson et John Macaulay, de sorte que la présence d’Allan au Conseil exécutif ne lui garantirait plus une place au centre des débats. Son autorité déclina aussi au Conseil législatif, qu’il prévint énergiquement en 1839 des effets probables du manque de contrôle sur les dépenses et les emprunts publics. Il souligna que la dette publique, supérieure à £1 200 000, absorbait tous les revenus et qu’aucune mesure n’avait été prise pour rembourser le capital. Conscient de défendre sur ce point une position minoritaire, il ne se prononça pas pour faire changer la situation mais pour faire valoir les « sentiments » qu’il éprouvait en songeant aux « conséquences d’un crédit imaginaire ». Son analyse reprenait des arguments sur la politique monétaire et la gestion financière qu’il avait employés six ans plus tôt au sujet des banques.

En tant que grand propriétaire terrien et commissaire de la Canada Company, Allan maintint aussi une position bien définie sur la question foncière. Lors du débat qui eut lieu au Conseil législatif en 1840 au sujet de l’octroi de concessions gratuites aux immigrants, lui et Richard Alexander Tucker*, secrétaire de la province, justifièrent la tendance des grands propriétaires terriens à défendre leur marché en empêchant que de grandes étendues de terre de la couronne soient ouvertes à la colonisation soit par des ventes à bas prix, soit par l’octroi de concessions gratuites. Le gouverneur Charles Edward Poulett Thomson* (plus tard lord Sydenham) était cependant d’avis qu’Allan ignorait les besoins de la province, alors en pleine expansion, et le soupçonnait de « songer un peu trop à la Canada Company pour donner une opinion objective ».

Allan fit preuve d’une plus grande efficacité dans diverses commissions spéciales, formées par exemple pour enquêter sur les personnes arrêtées pour haute trahison après la rébellion de 1837–1838, pour examiner en 1838 la conduite sexuelle de George Herchmer Markland*, inspecteur général des comptes publics de la province, et pour scruter en 1839–1840 l’administration des différents départements. En tant que président d’un comité de cette dernière commission, Allan fut chargé de l’examen de huit départements, et particulièrement de celui du commissaire des Terres de la couronne, Robert Baldwin Sullivan, et de celui du receveur général, John Henry Dunn. Le comité d’Allan se concentra sur la méthode comptable tout à fait inadéquate qu’employait le bureau de Sullivan et recommanda d’adopter la comptabilité en partie double, qu’Allan connaissait bien comme homme d’affaires. Quant au bureau du receveur général, Allan, qui ne voyait déjà pas du tout d’un bon œil les pouvoirs inouïs dont jouissait Dunn pour contracter des emprunts publics, fit valoir l’urgence d’établir une nette distinction entre ses transactions publiques et ses transactions privées. Même si Dunn intervint personnellement pour limiter l’enquête d’Allan, celui-ci avait eu le temps de montrer qu’il avait encore le sens des analyses financières pénétrantes. Le département de Dunn et d’autres furent réorganisés plus tard sous lord Sydenham.

Allan demeura au Conseil exécutif et au Conseil législatif jusqu’à l’union des deux Canadas, en février 1841, puis se retira de la scène politique. On allait toutefois le voir encore présider des réunions de la British Constitutional Society, organisme tory, dans les années 1840 ; en 1849, il était vice-président de la British American League [V. George Moffatt*]. Deux ans plus tard, il appuya John Strachan lors de la fondation du Trinity College et, à sa mort, il était membre du conseil d’administration de cette institution. De même, il fut membre du conseil d’administration de la Church Society, qui gérait les fonds du diocèse anglican de Toronto. En dehors de l’Église, toutefois, il ne semble guère s’être consacré à des œuvres de charité ; en 1836, il avait aidé à organiser la St Andrew’s Society de la ville, dont il fut le premier président.

Allan eut la chance de vivre « longtemps en santé de façon presque ininterrompue » ; après avoir été dans un état de faiblesse pendant quelque temps, il mourut « finalement de simple épuisement » le 11 juillet 1853. Il était probablement le plus vieil habitant de la ville, le seul à pouvoir raconter les débuts d’ York en puisant dans ses souvenirs personnels. On ignore quelle fortune il laissa. Dans son testament rédigé dans un style d’homme d’affaires, il légua tous ses biens à son fils, George William, après avoir fait quelques dons mineurs à des parents, à l’Église et à des œuvres de charité locales.

Au terme de sa vie, Allan devint d’humeur quelque peu difficile. Charles Morrison Durand, avocat de Hamilton, rappela plus tard qu’il était « hautain et austère, du moins avec les étrangers ». Il avait survécu à un bon nombre des antagonismes des décennies 1820 et 1830, et, à sa mort, le Toronto Mirror, journal réformiste publié par Charles Donlevy, évalua sa carrière politique en ces termes : « C’est avec clémence que nous jugeons ses idées politiques. Lié aux débuts de l’histoire de la province et au [family] compact qui en dirigeait les destinées, il appartenait à une école qui est devenue désuète et incapable de se renouveler. La politique libérale d’une époque plus éclairée et progressiste était inconnue alors, et il serait injuste d’examiner sa conduite à la lumière des critères du progrès moderne. Nous croyons cependant que ni ses qualités naturelles, ni celles qu’il acquit ne faisaient de lui un homme politique, et qu’il ne fit que partager les erreurs de ses plus talentueux associés. »

Même si on l’identifia toujours au family compact, Allan n’appartint jamais au cercle intime des gens au pouvoir. N’eût été de la crise précipitée par sir Francis Bond Head, il n’aurait peut-être jamais siégé au Conseil exécutif. Avant que la présidence de la Bank of Upper Canada ne le rende célèbre, des contemporains aux vues politiques aussi divergentes que John Beverley Robinson et William Lyon Mackenzie s’entendaient à le décrire comme un administrateur plutôt que comme un initiateur de politiques gouvernementales.

William Allan dut avant tout sa réputation à ses succès en affaires. La notice nécrologique du Church signale à juste titre : « Tout le succès qu’il connut dans sa vie fut attribuable avant tout à son labeur persévérant, car il ne se hasarda guère dans des entreprises douteuses et n’avait aucun goût pour la spéculation. » Allan contribua beaucoup à l’expansion des premières compagnies de ce qui allait devenir l’Ontario et fut un administrateur comme il s’en rencontre peu chez ses contemporains. Au sommet de sa carrière, c’est en raison de sa solide réputation que les hommes d’affaires acceptaient d’investir à la Bank of Upper Canada, et, quand il fut devenu vieux, on se souvenait de lui à cause de sa fortune. Certains de ses associés, tel William Hamilton Merritt, reconnaissaient aussi qu’il ne s’intéressait pas seulement au profit. Ses idées sur le commerce et le développement du Haut-Canada étaient rigides, mais il se souciait vraiment, semble-t-il, de son pays d’adoption. Peut-être voyait-il la province à peu près comme il avait vu la Bank of Upper Canada. Une expansion tempérée par des restrictions fiscales assez grandes pour se garantir d’une mainmise de l’extérieur, telle était la solution en faveur de laquelle il plaida dans les deux cas.

En collaboration

La MTL possède la plus grande collection de documents touchant Allan. Comme ce dernier joua un rôle important sur le plan social et dans le monde des affaires pendant plus de 50 ans, presque toutes les grandes séries de documents ayant trait au début de Toronto contiennent des renseignements sur Allan. Nous n’avons énuméré ici que les plus importantes sources consultées.

AO, MS 74, packages 11–15, 30, 34 ; MS 78 ; RG 22, sér. 155, testament de William Allan.— APC, MG 24, El : 620–1797 ; RG 1, L3, 2 : A3/39 ; 3 : A4/40, A5/18 ; 4 : A8/1 ; RG 5, A1 : 5291–5292, 19002–19005, 22083–22085, 27080, 29004–29009, 29022–29023, 29116–29118, 30700–30704, 31823–31824, 32175–32178, 37790–37792, 38244–38245, 38792–38795, 71640, 82370–82372, 82614, 82674–82684, 83514–83516, 83831, 117145–117148 ; RG 68, General index, 1651–1841 : 181, 245, 407, 525, 670–671, 678.— MTL, J. G. Howard papers, sect. ii, diaries, 1834, 1841 ; misc. accounts, « Memorandum of papers burnt », 88 ; S. P. Jarvis papers ; W. D. Powell papers, A99 (M. B. Powell [Jarvis] corr.) : 138–139.— PRO, CO 42/393 : 273 et seq. ; 42/415 : 2, 4, 6, 20, 22, 24, 28–29.— Toronto Land Registry Office (Toronto), Abstract index to deeds, 581, park lots 4–5.— – Canada, prov. du, Assemblée législative, App. des journaux, 1841, app. F ; 1843, app. I.— The correspondence of the Honourable Peter Russell, with allied documents relating to his administration of the government of Upper Canada [...], E. A. Cruikshank et A. F. Hunter, édit. (3 vol., Toronto, 1932–1936), 3 : 15–16.— Doc. hist. of campaign upon Niagara frontier (Cruikshank), 2–9.— « Grants of crown lands in U.C. », AO Report, 1929 : 121, 157, 162.— H.-C., House of Assembly, App. to the journal, 1835, 1, nº 3 ; 1836, 3, nº 106 ; 1837–1838, 1 : 212–234 ; 1839–1840, 1, part. i : 308–319 ; 2 : vi-vii ; Journal, app., 1829 : 43–44 (2e groupe) ; 1830 : 21–48 ; 1831–1832 : 96–99 ; 1832–1833 : 75 ; 1833–1834 :162–174, 213–214 ; Législative Council, Journal, 1828–1840, particulièrement 1831–1832 : 51 ; 1839 : 204–205.— « Journals of Législative Assembly of U.C. », AO Report, 1911 : 92, 127–128, 216 ; 1912 : 419 ; 1913 : 230–231 ; 1914 : 60–63, 543, 732–733, 752, 755.— « Minutes of the Court of Général Quarter Sessions of the Peace for the Home District, 13th Marsh, 1800, to 28th December, 1811 », AO Report, 1932 : 3.— The parish register of Kingston, Upper Canada, 1785–1811, A. H. Young, édit. 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En collaboration, « ALLAN, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/allan_william_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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