NELSON, ROBERT, médecin, député, patriote, né à Montréal en janvier 1794, fils de William Nelson et de Jane Dies, décédé à Gifford, Staten Island, N.Y., le 1er mars 1873.
William Nelson, originaire de Nesham au Yorkshire et fils d’un commissaire dans la marine royale, était instituteur à New York où il épousa Jane Dies, fille d’un propriétaire de grands domaines sur les rives du fleuve Hudson. Après la révolution américaine (durant laquelle il fut probablement officier de la marine royale), il vint s’établir à Montréal. C’est là que naquit Robert, son fils cadet.
Robert Nelson étudia la médecine, d’abord à Montréal sous la direction du célèbre docteur Daniel Arnoldi*, puis à Harvard University. Il fut admis à la pratique le 15 avril 1814. C’était en pleine guerre ; le jeune médecin s’engagea dans l’armée et fut aussitôt nommé chirurgien attitré du 7e bataillon, dit corps de Deschambault (d’après le colonel Louis-Joseph Fleury Deschambault). Plus tard, en 1824, avec ses compagnons d’armes, il signera une requête à lord Dalhousie [Ramsay*] pour obtenir les terrains promis aux vétérans. Le 26 juillet 1814, il fut muté au corps des Guerriers indiens, où sévissait apparemment une épidémie de lithiase. Après la fin des hostilités, Nelson gardera son attachement pour les Indiens. Au moins jusqu’en 1826, il travaillera bénévolement auprès des quelque 3 000 habitants des réserves de Caughnawaga, du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka), de Saint-Régis et de Saint-François. Deux fois, en 1821 et lors de l’épidémie de syphilis de 1826, il demandera vainement à lord Dalhousie de le nommer au poste de chirurgien en titre des Indiens. Ils s’occupera aussi à rassembler une documentation pour servir à une histoire des Aborigènes d’Amérique qu’il ne semble jamais avoir terminée.
Établi à Montréal, le jeune médecin acquit vite une énorme clientèle et une réputation plus qu’avantageuse. Un bon nombre d’étudiants apprirent la médecine sous sa direction, notamment Luc-Hyacinthe Masson et Charles-Christophe Malhiot. C’était, disait-on, l’homme des cas difficiles, des grandes opérations. Il aurait été le premier au pays à faire l’opération de la pierre (lithotritie). Selon Laurent-Olivier David*, durant un voyage en France, il aurait interrompu un chirurgien « embarrassé et menacé de faire fausse route » et terminé une opération très délicate « au milieu des applaudissements des médecins et des étudiants présents ». De toute manière, en 1827, son frère Wolfred* l’amena à la politique. Il fut élu avec Louis-Joseph Papineau dans Montréal-Ouest. En chambre, il n’attira pas spécialement l’attention, et, considérant que ses devoirs politiques ne concordaient pas avec sa profession, il se retira en 1830. Deux ans plus tard, devant l’épidémie de choléra, il se dévoua particulièrement auprès des immigrants de Pointe-Saint-Charles. En 1834, pour des raisons qui demeurent obscures, il revint à la politique comme député de Montréal-Ouest. Il se joignit aux membres du parti patriote qui refusaient d’accorder des subsides au gouvernement tant que celui-ci n’aurait pas satisfait à leurs principales demandes. Un des orateurs les plus véhéments dans les assemblées et un des membres les plus actifs du Comité central et permanent du district de Montréal, Nelson ne prit toutefois pas part à l’insurrection de 1837. Il n’en fut pas moins arrêté comme suspect le 24 novembre sans aucun doute à cause des liens étroits qu’il entretenait avec son frère Wolfred, présent à la bataille de Saint-Denis. Le lendemain, cependant, il fut libéré par suite d’irrégularités dans son mandat d’arrestation. Il était indigné et furieux. Louis-Joseph-Amédée Papineau, dans son journal, va jusqu’à préciser que Nelson aurait écrit sur un mur de sa cellule : « Le Gouvernement anglais se souviendra de Robt. Nelson. » C’est dans cet état d’esprit qu’il gagna les États-Unis à la fin de 1837.
Parmi les autres chefs qui avaient réussi à échapper à l’armée anglaise se trouvaient Papineau, Edmund Bailey O’Callaghan, le curé Étienne Chartier*, Édouard-Étienne Rodier*, Édouard-Élisée Malhiot, Cyrille-Hector-Octave Côté*, Thomas Bouthillier*, Joseph-François Davignon et Julien Gagnon. Tous se donnèrent rendez-vous le 2 janvier 1838 à Middlebury, Vermont, pour discuter de l’éventualité d’une autre insurrection. L’échec de 1837 avait profondément transformé les prises de position dans le camp des révolutionnaires. Les radicaux avaient évincé les modérés de la direction du mouvement. Parmi les radicaux deux tendances se firent jour. Une première favorisait une action directe immédiate à savoir l’établissement d’un gouvernement provisoire, la proclamation d’une république du Bas-Canada et l’invasion du Bas-Canada. Robert Nelson, entouré entre autres du docteur Côté et de Julien Gagnon, incarnait cette tendance. D’autres Patriotes, regroupés autour de Papineau, s’opposaient à toute action précipitée sans au préalable avoir obtenu l’assurance d’une aide formelle du gouvernement des États-Unis et des états frontaliers. La première tendance l’emporta et Nelson fut élu général de l’armée et président de la future république canadienne.
La précipitation et l’enthousiasme de Nelson et de ses partisans s’expliquent sans doute par leur ferveur révolutionnaire et leur indignation devant les événements récents survenus au Bas-Canada. Il faut sans doute y ajouter leur croyance que, spontanément, de larges secteurs de la population américaine les appuieraient et que plusieurs marcheraient à leurs côtés. Cette croyance s’explique. Les états du Nord-Est comptaient de nombreux réformateurs réclamant l’abolition de l’esclavage, de l’emprisonnement pour dettes, l’émancipation de la femme et l’extension de la liberté aux peuples opprimés. Beaucoup de ces réformateurs tout imprégnés de la ferveur révolutionnaire de 1776 étaient sympathiques à la cause des réfugiés politiques canadiens. Par ailleurs, des milliers de sans travail qui rendaient la Banque d’Angleterre responsable de la récession de 1837 étaient peut-être tentés de profiter de l’occasion pour se venger de la Grande-Bretagne. Du moins les Patriotes pouvaient le croire.
C’est dans cette optique que Nelson et son principal lieutenant, le docteur Côté, préparèrent une première invasion pour le 28 février 1838. Après s’être « procuré » 250 fusils à l’arsenal d’Elizabethtown, Nelson, à la tête de 300 à 400 Patriotes, envahit le Canada à partir d’Alburg, Vermont. Aussitôt franchie la frontière, la troupe distribua des exemplaires d’une déclaration d’indépendance. Inspirée de la déclaration d’indépendance américaine, le document énumérait tout d’abord les crimes dont la Grande-Bretagne s’était rendue coupable à l’égard du Bas-Canada, puis énonçait le droit de renverser le gouvernement. Suivaient 18 déclarations, d’où la propagande n’était pas absente, relatives à l’abolition de l’union de l’Église et de l’État, de la tenure seigneuriale et de l’emprisonnement pour dettes, à la nationalisation des réserves du clergé, etc. L’invasion se solda par un échec total. À peine avaient-ils atteint le territoire canadien que les Patriotes furent attaqués et refoulés aux États-Unis. Nelson et d’autres furent emprisonnés pour avoir enfreint la loi de neutralité américaine. Ils furent toutefois rapidement acquittés par un jury sympathique à leur cause.
Nelson et ses compagnons comprirent que si cet échec était imputable à un manque de préparation et d’organisation, il l’était grandement aussi à leur manque de discrétion. D’où la création d’une société secrète, connue sous le nom des frères-chasseurs. Cette décision avait de plus été prise dans le but de contrecarrer la nouvelle loi de neutralité votée par le Congrès en mars 1838 (mais demandée deux mois plus tôt par le président), beaucoup plus rigoureuse que la précédente.
La société secrète était constituée sur le modèle d’une armée. À la tête de l’association il y avait le Grand Aigle, sorte de général de division, qui avait sous ses ordres les Aigles de chaque district qui devaient organiser chacun une compagnie. Pour ce faire ils choisissaient deux Castors, sortes de capitaines, qui se chargeaient à leur tour de commander cinq caporaux communément appelés Raquettes. Ces derniers avaient sous leurs ordres neuf hommes qui formaient le corps des Chasseurs proprement dits. Les fonds nécessaires au financement du mouvement étaient recueillis parmi des sympathisants au Bas-Canada et aux États-Unis.
Nelson confia le recrutement à des compagnons dynamiques tels John McDonell, Célestin Beausoleil, Édouard-Élisée Malhiot qui, parcourant le Bas-Canada, créaient des loges et promettaient des armes et des munitions pour le grand jour de la délivrance. Les rumeurs les plus farfelues et les plus invraisemblables circulaient quant au nombre des frères-chasseurs. Sir John Colborne* parle de plusieurs dizaines de milliers pendant que d’autres signalent que chaque paroisse au Bas-Canada avait sa loge.
Quoi qu’il en soit du nombre des frères-chasseurs, cette armée n’était guère disciplinée. Le leadership de Nelson n’était pas très ferme. Distant, doctrinaire, intransigeant dans ses idées, il n’avait pas l’appui inconditionnel de ses compagnons les plus dévoués à la cause. Édouard-Élisée Malhiot entre autres mettra du temps à oublier le sort réservé à Papineau. De même, Nelson ne parviendra pas à éliminer dans son entourage les querelles de personnalité, les rivalités personnelles, les ambitions qui seront toujours un obstacle permanent à une action efficace. L’anarchie régnait souvent dans cette société où chacun voulait réaliser les plus grands desseins.
Après de longues discussions et de nombreux compromis Nelson réussit à faire fixer la date de l’invasion et du soulèvement au 3 novembre 1838. Le 3, selon la consigne, les Patriotes commencèrent à se réunir dans les paroisses longeant la frontière, Napierville, Lacolle, Châteauguay, où devaient leur parvenir armes et renforts en provenance des États-Unis. Impatients et sans nécessairement consulter Nelson, des groupes de Patriotes tentèrent des actions isolées. Pendant qu’à Beauharnois certains occupaient facilement la seigneurie d’Edward Ellice* [V. Donald A. MacDonell], d’autres s’emparaient du navire à vapeur Henry Brougham avec l’intention de le convertir en navire de guerre.
Une stratégie d’ensemble avait pourtant été élaborée par Nelson et ses principaux lieutenants. Il semblerait qu’après avoir lancé une offensive sur la frontière américaine, en accord avec l’armée de William Lyon Mackenzie*, les Patriotes devaient procéder à des attaques simultanées contre Beauharnois, Châteauguay, Laprairie, Saint-Jean, Chambly, Boucherville et Sorel. Nelson, pour sa part, à la tête de 800 hommes devait emprunter le Richelieu, capturer Saint-Jean et se diriger vers Montréal. Montréal, Trois-Rivières et Québec devaient ensuite être successivement attaquées. On espérait qu’entre temps les Chasseurs de ces villes se révolteraient de l’intérieur.
Ce beau plan ne se réalisa pas. À Montréal les autorités réagirent rapidement, arrêtant plusieurs chefs de file. Des Chasseurs, voyant que les armes promises n’arrivaient pas, s’attaquèrent aux Indiens de Caughnawaga dans le but de s’emparer de leurs armes et de leurs munitions. Mal leur en prit puisque plusieurs d’entre eux furent faits prisonniers. Pendant ce temps la confusion régnait à Napierville où Nelson était arrivé dans la nuit du 3 au 4 novembre non pas à la tête d’une troupe de 800 hommes mais avec deux officiers français : P. Touvrey et Charles Hindenlang*. Il y retrouva environ 3 000 hommes mal armés. Et qui plus est, la goélette américaine qui venait leur apporter armes et munitions avait été interceptée par des volontaires canadiens. Le 5, un détachement d’environ 400 Patriotes se dirigea vers Rouse’s Point, pour y prendre des armes et des munitions qu’on y avait cachées. Les autorités américaines les avaient confisquées. À leur retour, ils furent battus par des miliciens.
L’opération tournait à l’échec total. Nelson réalisant le danger de ces incidents et la menace des mouvements de troupes régulières commandées par Colborne résolut de diriger ses hommes vers Odelltown. Il semble bien que c’est à ce moment qu’il a songé à s’enfuir. Partis de Napierville le 8 au matin, les Patriotes arrivèrent à Lacolle en fin d’après-midi. On raconte que le soir Nelson tenta de s’enfuir mais qu’il fut capturé au moment où il s’apprêtait à franchir la frontière et ramené au camp pieds et mains liés. Il réussit à convaincre les mécontents qu’il était parti faire une tournée d’inspection. Les 9 et 10 novembre les Patriotes attaquèrent les miliciens à Odelltown. Au cours de l’engagement décisif qui suivit l’arrivée de renforts aux miliciens, les Chasseurs perdirent 50 hommes avant de regagner les États-Unis. Nelson avait fui avant la fin du combat.
Il est plus difficile de suivre la trace de Nelson après ces événements. On sait cependant que vers la fin de l’année 1838 il réunit Côté, Gagnon, Malhiot, Ludger Duvernay* et Robert-Shore-Milnes Bouchette à Swanton au Vermont. Face à la répression au Bas-Canada, à l’opposition ferme du gouvernement américain et depuis peu d’une large portion de la population des régions frontalières américaines, les chefs patriotes avaient décidé de modifier leurs tactiques. Ils choisirent d’exploiter ou même de provoquer des incidents de frontière entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Ils espéraient pouvoir réaliser leurs desseins à l’occasion d’un conflit entre les deux pays. Peine perdue. La « guerre » de l’Aroostook et l’incident impliquant Alexander McLeod leur fournit un peu d’espoir mais Londres et Washington, épris de paix, réglèrent leurs différends en 1842 par le traité Webster-Ashburton.
Ruiné, couvert de dettes, Nelson décida d’aller tenter sa chance en Californie où affluaient les chercheurs d’or ; en quelques semaines, il acquit une belle fortune. Il la perdit cependant par la malhonnêteté d’un agent à qui il l’avait confiée. Refusant de revenir au Canada où il avait été amnistié, il pratiqua sa profession dans l’Ouest jusqu’en 1863 alors qu’il s’établit à New York en société avec son fils, Eugène, né à Montréal le 28 mars 1837 (le nom de l’épouse de Robert Nelson demeure inconnu) et qui venait de terminer ses études médicales à Londres. En 1866, Robert Nelson publia à New York : Asiatic cholera : its origin and spread in Asia, Africa, and Europe, introduced into America through Canada ; remote and proximate causes, symptoms and pathology, and the various modes of treatment analysed. Il est également l’auteur d’une traduction d’un ouvrage de médecine et de plusieurs articles intéressants pour les étudiants en médecine.
Selon David, « Robert Nelson était brun, de moyenne taille, mais vigoureux ; il avait l’œil perçant, le regard vif et profond, la physionomie sévère. Il parlait peu ; ses discours étaient concis mais énergiques, il allait droit à son but, sans ménagement, sans déguisement. Il était d’un caractère énergique, hardi, original, aventureux et indépendant, entier dans ses opinions et ses sentiments ». Un portrait du début des années 1870 nous le montre portant une longue barbe.
Les principaux renseignements généalogiques sur Nelson et les informations sur les débuts de sa carrière comme médecin et député se trouvent dans : APC, FM 30, D62 (Papiers Audet), 23 ; FO 8, I, A1, 507, pp. 48, 71s. ; FO 8, I, D7, 1 694, pp. 3s. ; FO 10, A5a, 18, 19.— La Minerve (Montréal), 10 avril 1873.— Audet, Les députés de Montréal, 233s.— L.-O. David, Biographies et portraits (Montréal, 1876) ; Patriotes.— Wolfred Nelson, Wolfred Nelson et son temps (Montréal, 1946).— Notice nécrologique, L’Union médicale du Canada (Montréal), II (1873) : 188. [j. m.]
Les renseignements concernant le mouvement de 1838, les rivalités personnelles et les intrigues qui furent un obstacle continuel à une action commune et efficace, ont été puisés surtout aux ANQ, Collection Ludger Duvernay, dans le Canadian Antiquarian and Numismatic Journal (1908–1910) et dans l’Inventaire des documents relatifs aux événements de 1837 et 1838, conservés aux archives de la province de Québec, RAPQ, 1925–1926, 179ss. L’article de Fernand Ouellet, Papineau dans la révolution de 1837–1838, Rapport de la Société historique du Canada, 1957–1958, 13–34, apporte aussi certaines informations.
En ce qui a trait à l’arrestation de Nelson en 1837 jusqu’à son départ pour les États-Unis, on retrouve des précisions surtout dans le journal de Louis-Joseph-Amédée Papineau, Journal d’un Fils de la liberté, 1837–1840. L’original est à la BNQ ; il y en a une copie manuscrite aux ANQ.
Sur la formation des frères-chasseurs, organisation mise sur pied par Nelson, on trouve des détails précis dans : A. B. Corey, The crisis of 1830–1842 in Canadian-American relations (New Haven, 1941).— O. A. Kinchen, The rise and fall of the Patriots Hunters (New York, [1956]).— Ivanhoë Caron, Une société secrète dans le Bas-Canada en 1838 : l’Association des Frères Chasseurs, MSRC, 3e sér., XX (1926), sect. i : 17–34.— Victor Morin, La « république canadienne » de 1838, RHAF, II (1948–1949) : 483–512 ; Clubs et sociétés notoires d’autrefois, Cahiers des Dix, XV (1950) : 199–203.
Sur l’invasion du 3 novembre, les papiers Perrault conservés à la State Historical Society of Wisconsin et les ouvrages suivants traitent le mieux du sujet : Report of the State trials before a General Court Martial held at Montreal in 1838–9 : exhibiting a complete history of the late rebellion in Lower Canada (2 vol., Montréal, 1839).— L.-N. Carrier, Les événements de 1837–1838 (Québec, 1877), 111–116.— Fauteux, Patriotes, 65–74.
Il faut aussi référer à l’ouvrage de Carrier, supra, et à l’article de Victor Morin, supra, sur la « république canadienne » pour les circonstances entourant la fuite de Nelson. [r. c. et y. r.]
Richard Chabot, Jacques Monet et Yves Roby, « NELSON, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/nelson_robert_10F.html.
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Auteur de l'article: | Richard Chabot, Jacques Monet et Yves Roby |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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