Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3476755
LAIRD, DAVID, rédacteur en chef et éditeur d’un journal, homme politique et fonctionnaire, né le 12 mars 1833 à New Glasgow, Île-du-Prince-Édouard ; décédé le 12 janvier 1914 à Ottawa.
Bien des choses, dans la vie de David Laird, furent déterminées par sa naissance. Fils d’Alexander Laird*, important fermier et constructeur de navires, et de Janet Orr, fille de l’un des premiers propriétaires terriens de l’Île-du-Prince-Edouard, il fit de la politique, occupa une position respectable dans la société et montra une fidélité indéfectible à l’Église presbytérienne, comme le voulait la tradition familiale. Partout où sa carrière le mena, il manifesta les habitudes et défendit les valeurs fondamentales qu’il avait acquises au cours de son éducation dans l’île. Sérieux, pieux, animé de nobles idéaux, énergique et compétent, il agit toujours avec la conviction de se trouver du côté du bien et du progrès.
Laird étudia d’abord dans l’île, en premier lieu à la petite école locale, puis à la Central Academy de Charlottetown. Il alla ensuite au Presbyterian Theological Seminary de Truro, en Nouvelle-Écosse, car il se destinait au ministère, mais une autre voie s’offrit à lui. En 1859, après l’obtention de son diplôme, il retourna à Charlottetown pour fonder, diriger et publier le Protestant and Evangelical Witness. Rebaptisé le Patriot en 1865, avec Donald Currie* comme corédacteur en chef, ce périodique deviendrait le principal journal libéral de l’île. À la fin des années 1850 et au début des années 1860, la religion et l’éducation dominaient les débats [V. George Coles*]. Sans tarder, Laird soutint la position protestante. Dès son premier numéro, paru en juillet 1859, le Protestant acceptait la mission de « mettre au jour les erreurs du papisme et d’en identifier les artifices et les rouages ». Laird prenait soin de noter que son journal n’avait rien contre les catholiques pris individuellement et combattait uniquement le « système qui les assujetti[ssait] ».
Bientôt, le jeune Laird se mit à participer à la vie de Charlottetown. Au cours des six années suivantes, il fut administrateur et conseiller presbytéral de son église, membre de l’Auxiliary Bible Society, vice-président de la Young Men’s Christian Association and Literary Institute, membre du Bureau d’éducation et membre du conseil d’administration du Prince of Wales College. Son premier poste électif fut une charge de conseiller municipal. Le 29 juin 1864, il consolida sa position au sein de la bonne société de Charlottetown en épousant Mary Louisa Owen, sœur du maître général des Postes Lemuel Cambridge Owen. Six enfants – quatre garçons et deux filles – naîtraient de cette union.
David Laird ne fut pas le premier de sa famille à faire de la politique. En 1867, son père avait derrière lui une longue carrière à l’Assemblée et son frère aîné Alexander* commençait tout juste la sienne. Les deux premières fois où lui-même se porta candidat, soit en 1867 et en 1870, il essuya une défaite, mais il fut élu député du 4e district de Queens à la Chambre d’assemblée en juillet 1871 et se joignit aux forces libérales d’opposition dirigées par Robert Poore Haythorne*. Trois questions dominaient alors la scène politique à l’Île-du-Prince-Édouard : la Confédération, les subventions aux écoles confessionnelles [V. Peter McIntyre*] et le chemin de fer de l’île, mis en chantier en 1871. Au début, Laird s’opposa résolument à ces trois projets, mais, en l’espace de quelques années, les événements l’amenèrent à réviser ses positions. Le premier changement survint en 1872 après la défaite du gouvernement tory de James Colledge Pope*. Laird fut nommé dans le cabinet de Haythorne, sur qui retombait le fardeau de terminer le chemin de fer. Cet ouvrage avait ruiné les conservateurs sur le plan politique et allait rapidement, comme Laird l’avait prévu, ruiner financièrement la colonie. À peu près tous les députés réclamaient que des lignes secondaires passent dans leur circonscription, et résister à ces exigences s’avérait aussi impossible pour le gouvernement Haythorne que ce l’avait été pour le gouvernement Pope. Cette situation eut des répercussions d’autant plus profondes que le Canada et le gouvernement impérial pressaient la colonie d’entrer dans le nouveau dominion. Dès février 1873, Laird et Haythorne étaient en route pour Ottawa, où ils allaient solliciter de « meilleures conditions » d’union avec le Canada. Une fois leur mission accomplie, ils rentrèrent dans l’île afin de faire ratifier la nouvelle entente par des élections générales. Pendant la campagne, les conservateurs s’engagèrent à négocier des conditions encore meilleures et laissèrent entendre qu’ils subventionneraient les écoles catholiques. Ces promesses suffirent à faire basculer l’électorat, et Laird retourna sur les banquettes de l’opposition. Peu après, le premier ministre Pope parvint à arracher, au gouvernement conservateur de sir John Alexander Macdonald*, des conditions que l’on pouvait juger légèrement meilleures, si bien que la « vierge farouche » entra dans la Confédération le 1er juillet 1873.
Cet événement influa beaucoup sur la carrière politique de Laird. L’île avait droit à six sièges à la Chambre des communes, et Laird se retrouva bientôt à Ottawa en tant que député fédéral de Queens. Quatre des six nouveaux députés étaient libéraux et leur élection avait eu beaucoup plus à voir avec la situation scolaire dans l’île qu’avec la politique fédérale. On s’attendait que les six soutiennent Macdonald, mais le scandale du Pacifique changea la donne. Le 4 novembre 1873, quand Laird se leva pour prononcer son premier discours, la crise avait atteint son paroxysme. Les députés de l’île étaient en mesure de faire tomber le gouvernement ou de lui accorder un sursis. Laird prit la chose de haut et dénonça le manque flagrant d’« intégrité » du gouvernement. Trois des six insulaires, Daniel Davies, James Yeo et Peter Sinclair*, manifestèrent leur intention de suivre Laird, tout comme le conservateur Donald Alexander Smith. Le 5 novembre, le gouvernement Macdonald démissionna. Deux jours plus tard, les libéraux d’Alexander Mackenzie* avaient déjà formé un nouveau cabinet. Laird en faisait partie en qualité de ministre de l’Intérieur et de surintendant général des Affaires indiennes.
Les détracteurs de Laird s’empressèrent de suggérer qu’il s’était laissé acheter, mais rien ne prouve leurs allégations. Sa décision s’explique par son attachement indéfectible au bien public, non par ses ambitions personnelles. Quoi qu’il en soit, elle eut notamment pour effet de favoriser l’émergence des partis politiques fédéraux dans l’île. Après que Mackenzie eut dissous le Parlement en janvier 1874 pour solliciter un mandat des électeurs, les libéraux remportèrent la victoire dans les six circonscriptions provinciales. Laird obtint une majorité plus forte qu’aux élections précédentes. Les insulaires se préparèrent à récolter les fruits d’une représentation au sein du cabinet fédéral. Bon nombre d’entre eux seraient déçus.
Malheureusement pour le gouvernement Mackenzie, deux des conditions de l’entrée de l’Île-du-Prince-Édouard dans la Confédération n’avaient pas encore été remplies : l’établissement d’une liaison maritime avec le continent en hiver et l’exploitation du chemin de fer par le gouvernement fédéral. Aucune de ces deux conditions ne semblait devoir être satisfaite dans un bref délai. Trouver un traversier capable d’assurer un service hivernal et garantir aux localités de l’île une « part » de l’inefficace et coûteux chemin de fer posa des problèmes constants à Mackenzie et à Laird. La distribution des faveurs – ou leur absence – empoisonnait aussi les relations de Laird avec les libéraux de l’île. Sa cote auprès d’eux commença à baisser quand ils virent qu’il ne s’occupait pas du congédiement des fonctionnaires conservateurs. Cependant, la pire de ses difficultés dans l’île était la question apparemment insoluble de la religion et de l’éducation. Adopté en 1875, l’Acte des Territoires du Nord-Ouest autorisait notamment l’existence d’écoles séparées. En tant que ministre de l’Intérieur, Laird n’avait guère participé à la rédaction de cette loi ; la plus grande partie du travail avait été faite par Mackenzie et le sous-ministre de la Justice, Hewitt Bernard*. Les députés de l’île n’exprimèrent aucun désaccord à l’époque et Laird ne prit aucune part au débat des Communes. Cependant, au début de 1876, l’Evangelical Alliance of Prince Edward Island lança une offensive contre la loi, disant qu’elle ouvrait la voie aux écoles confessionnelles dans l’île. Laird se porta à la défense de la loi, en vain. Le fait que l’un des principaux enjeux des élections provinciales de 1876 ait été la question de la religion et de l’éducation n’aida pas à calmer la controverse. Laird et son journal, défenseurs du protestantisme et de l’instruction non confessionnelle, se trouvèrent dans une position intenable, ce dont les tories de l’île se firent un plaisir de profiter. En l’espace de deux ans, la position des libéraux fédéraux dans la politique de l’île s’était beaucoup effritée.
Par certains côtés, l’affectation de Laird au département de l’Intérieur avait été un choix curieux. Il n’avait aucune connaissance directe du Nord-Ouest et de sa population, était peu emballé par la tâche d’intégrer ces territoires au dominion et croyait peu possible de respecter la promesse de terminer le chemin de fer du Pacifique et de remplir les conditions de l’union avec la Colombie-Britannique. Outre sa réputation de grand travailleur et d’homme intègre, il avait peu de compétences pour ce poste.
Le Nord-Ouest dont Laird assuma la charge en 1874 présentait d’énormes difficultés pour un Canada prêt à étendre son empire. Au delà de la rivière Rouge, au Manitoba, les peuples autochtones étaient encore maîtres de leurs terres. La première tâche de Laird fut de proposer un traité aux groupes dont le territoire serait touché par le passage du chemin de fer. Trois traités avaient déjà été négociés avec les Cris et les Sauteux ; ils serviraient de modèle aux quatre suivants, qui placeraient sous l’autorité du Canada l’ensemble des plaines du Sud. En septembre 1874, Laird, le lieutenant-gouverneur Alexander Morris* et William Joseph Christie*, accompagnés d’un contingent militaire et d’interprètes, arrivèrent au fort Qu’Appelle (Fort Qu’Appelle, Saskatchewan), où ils devaient négocier l’immense terre bornée par la vallée de la Qu’Appelle et les monts Cypress (Saskatchewan/Alberta). Les choses risquaient de tourner mal et la Police à cheval du Nord-Ouest était encore très peu présente dans les Prairies. Morris, de loin le mieux renseigné et le plus chevronné des trois Canadiens, s’employa à dissiper la méfiance de la faction militante des Amérindiens et parvint à une entente qui s’inspirait surtout des modalités du traité no 3. Pour le ministre Laird, ce fut à la fois une grande victoire et une initiation à l’Ouest. En échange de concessions foncières, de versements en espèces, d’un engagement à fournir des outils, des semences et du bétail et d’autres avantages mineurs [V. Paskwāw*], les autochtones cédèrent 75 000 milles carrés de terres au riche potentiel agricole.
À part la négociation du traité no 4 puis du traité no 5 en 1875 [V. Jacob Berens], peu d’événements marquèrent le passage de Laird au département de l’Intérieur. Il ne s’intéressa guère au gouvernement territorial et ne participa ni au débat de 1875 sur le projet d’Acte des Territoires du Nord-Ouest, ni au débat de 1876 sur le projet de loi créant le district de Keewatin. Cependant, la loi de 1876 sur les Indiens, refonte des lois antérieures, fut adoptée pendant son mandat. Fondée sur la prémisse selon laquelle l’objectif gouvernemental était d’assimiler les peuples autochtones, elle plaçait l’administration des affaires indiennes dans un cadre paternaliste qui subsiste encore, après bien des modifications, en cette fin du xxe siècle. Pour le reste, le département de Laird s’occupa surtout d’affaires courantes, mais elles furent traitées avec compétence par des fonctionnaires expérimentés tels le sous-ministre Edmund Allen Meredith* et l’arpenteur général John Stoughton Dennis*.
L’expérience ministérielle de Laird, la détérioration de ses relations politiques avec l’Île-du-Prince-Édouard, la nécessité de renforcer la présence administrative du Canada dans le Nord-Ouest et, surtout peut-être, le désir de Mackenzie de promouvoir un allié politique qualifié sont autant de raisons qui contribuèrent à faire passer Laird à l’étape suivante de sa carrière. En octobre 1876, il fut nommé lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest et David Mills* lui succéda au département de l’Intérieur. Laird accepta cette fonction avec de sérieuses réserves. « À la vérité, écrivit-il par la suite à Mackenzie, je ne voulais pas quitter le gouvernement à ce moment-là [...] Mais vous m’avez pressé d’accepter et, en loyal serviteur, j’ai cédé, en supposant que vous pensiez, pour une raison quelconque, que ce serait bon pour le pays. » Selon l’historien Lewis Herbert Thomas, le premier ministre le choisit « probablement à cause de qualités personnelles qui [lui] plaisaient – stricte moralité, prudence et sens du devoir ».
Par la façon dont il s’acquitterait de ses fonctions de lieutenant-gouverneur de 1876 à 1881, Laird se taillerait une « place honorable, sinon distinguée », dans l’histoire du Nord-Ouest, pour reprendre les termes de Thomas. Malgré plusieurs handicaps – la distance, le climat, la difficulté des communications, la froideur de ses relations avec Mills, l’insuffisance de son personnel et une pénurie chronique de fonds –, il s’avéra consciencieux et gagna le respect d’autrui. Sans nul doute, le moment fort de son mandat fut la négociation, en compagnie de James Farquharson Macleod*, du traité no 7 avec les Pieds-Noirs et d’autres tribus du sud de l’Alberta en 1877 [V. Isapomuxika*]. La signature de ce traité à la fin de septembre élimina le dernier obstacle territorial au passage du chemin de fer du Pacifique, calma la tension causée par l’arrivée de Sitting Bull [Ta-tanka I-yotank*] et de ses partisans en territoire canadien et offrit aux Pieds-Noirs de modestes moyens de subsister en cette époque où le bison disparaissait, en même temps que leur mode de vie traditionnel.
De sa capitale, le fort Livingstone (Livingstone, Saskatchewan) puis Battleford à compter de 1877, Laird dirigeait un gouvernement minuscule. La définition de la politique et les décisions importantes étaient la prérogative d’Ottawa. Le Conseil des Territoires du Nord-Ouest avait très peu de pouvoir et d’influence. Laird disposait d’infimes ressources financières, surtout si l’on tient compte de la grandeur du territoire qu’il administrait. Les amendes et permis constituaient la seule source de revenu local ; pendant son mandat, ils rapportèrent en moyenne 233 $ par an. Cependant, Laird se montra avisé. L’affectation de fonds fédéraux à des écoles et à des travaux publics était l’une des initiatives dont il s’enorgueillissait le plus et elle eut des répercussions importantes. Le gouvernement accepta de payer la moitié du salaire de l’instituteur dans chaque école fréquentée par au moins 15 élèves. Quant aux travaux publics que Laird fit exécuter, ils avaient peu d’envergure, en partie à cause de la difficulté de superviser des chantiers avec une bureaucratie composée uniquement de lui-même et de son secrétaire et greffier du conseil, Amédée-Emmanuel Forget*, mais ils étaient utiles à la région.
Chargé également de la surintendance des Affaires indiennes, Laird avait souvent fort à faire pour s’acquitter de ses responsabilités. Ainsi, pendant l’hiver de 1877–1878, où la famine sévit parmi les autochtones, il eut peu de provisions. La plupart du temps, il dut nourrir les groupes de visiteurs amérindiens à même son garde-manger, ce qu’il trouva dur car sa rémunération était modeste. Son double rôle le rendait si malheureux que, en avril 1878, il écrivit à Mackenzie qu’il démissionnait de la surintendance. Le premier ministre refusa, si bien que Laird conserva ce poste à contrecœur jusqu’en 1879, année où le nouveau gouvernement conservateur l’en releva. Après la défaite des libéraux en 1878, Laird eut Macdonald pour ministre. Les dernières années de son mandat de lieutenant-gouverneur furent donc souvent remplies de tension et rien n’indique qu’il ait regretté de le voir se terminer en 1881. Son legs au Nord-Ouest, a finement conclu Thomas, « relevait du domaine de la morale – de l’influence qu’un fonctionnaire au caractère noble peut exercer sur la vie d’une société, et particulièrement d’une société pionnière ». Edgar Dewdney, depuis 1879 commissaire des Affaires indiennes des Territoires du Nord-Ouest, lui succéda à titre de lieutenant-gouverneur.
Laird retourna à l’Île-du-Prince-Édouard au début de 1882 pour reprendre la direction du Patriot. Il n’avait plus le contrôle financier du journal, semble-t-il, et l’argent ne coula jamais à flots. Aux élections fédérales de 1882, il brigua en vain les suffrages dans Queens. Cinq ans plus tard, il se porta candidat dans une nouvelle circonscription des Territoires du Nord-Ouest, Saskatchewan, mais il subit encore la défaite. Sa carrière en politique fédérale était terminée.
De retour dans l’île, Laird reprit son travail au journal. Des soucis financiers l’assaillaient constamment, mais il continuait d’occuper une place importante au sein de l’Église presbytérienne et fut élu en 1888 commissaire des eaux à Charlottetown. En 1895, Mary Louisa Owen, sa femme depuis 31 ans, mourut en le laissant avec deux filles à la maison. À un âge où d’autres hommes envisageaient la retraite, il se mit en quête d’un emploi. Comme il était un libéral de longue date, l’élection du gouvernement de Wilfrid Laurier en 1896 accrut ses chances. En 1898, il fut affecté à Winnipeg en tant que commissaire des Affaires indiennes du Manitoba et du Nord-Ouest. Un traité particulièrement problématique n’était toujours pas conclu : le traité no 8, qui visait des nations autochtones très dispersées, les Cris des Bois [V. Mostos], les Castors, les Chipewyans et d’autres bandes de la région d’Athabasca et de la rivière de la Paix. Pendant l’été de 1899, après avoir parcouru des centaines de milles, Laird et son équipe (composée notamment de James Andrew Joseph McKenna, de James Hamilton Ross* et du père Albert Lacombe) obtinrent l’adhésion de la plupart des bandes de cette région éloignée. D’autres fonctionnaires continuèrent le travail en 1900, pendant que Laird retournait vaquer, à Winnipeg, à ce qui était désormais l’administration courante des affaires indiennes dans l’Ouest. Deux autres traités furent conclus pendant son séjour dans cette ville, mais il ne participa pas directement à leur négociation. Le traité no 9 en 1905 et le traité no 10 en 1906 plaçaient sous l’autorité du gouvernement canadien les peuples autochtones de ce qui est maintenant le nord de l’Ontario et de la Saskatchewan.
Muté à Ottawa en 1909, Laird s’installa dans des pièces situées à proximité des édifices du Parlement, où se trouvait son bureau. Toujours employé des Affaires indiennes, il succomba à une pneumonie le 12 janvier 1914, à l’âge de 80 ans. Ses obsèques eurent lieu à Charlottetown, chez sa fille Mary Alice et son gendre John Alexander Mathieson*, premier ministre de la province. En reconnaissance de ses années de service, le gouvernement fédéral avait veillé à ce que sa dépouille soit transportée de l’autre côté du détroit de Northumberland par le brise-glace Earl Grey.
L’auteur de la nécrologie parue dans le Patriot nota l’intelligence de David Laird, sa modestie, son dévouement à sa famille et à son Église et son sens profond du devoir. Les autochtones de l’Ouest, signala-t-il, avaient surnommé Laird « l’homme dont la langue n’est pas fourchue ». Quelles que soient les réserves que l’on puisse avoir aujourd’hui sur la politique canadienne à l’égard des autochtones de l’Ouest, on ne peut douter que Laird fut sincère et honnête dans ses rapports avec eux. On ne peut contester non plus que cette politique, de par ses fondements racistes et paternalistes, a sapé la société autochtone. Cependant, en dernière instance, les causes de ce mal furent les préjugés apportés par les Européens dans les Amériques, et non David Laird lui-même.
AN, MG 27, I, D10.— PARO, Acc. 2645 ; Acc. 2979 ; Acc. 3099/1.— Globe, 2 févr. 1909.— Examiner (Charlottetown), 13 mars 1896.— Ottawa Citizen, 17 janv. 1914.— Patriot (Charlottetown), 4 juill. 1867, 16 déc. 1898, 29 déc. 1906, 12–13, 15, 19 janv. 1914.— Protestant and Evangelical Witness (Charlottetown), 5 juill. 1859.— Winnipeg Tribune, 12 janv. 1914.— F. W. P. Bolger, Prince Edward Island and confederation, 1863–1873 (Charlottetown, 1964).— Canada’s smallest province : a history of P.E.I., F. W. P. Bolger, édit. (Charlottetown, 1973).— J. W. Chalmers, Laird of the west (Calgary, 1981).— O. P. Dickason, Canada’s First Nations : a history of founding peoples from earliest times (Toronto, 1992).— F. L. Driscoll, « Federal politics in Prince Edward Island, 1873–1878 » (mémoire de m.a., Univ. d’Ottawa, 1965).— J. H. Fletcher, « Newspaper life and newspaper men », Prince Edward Island Magazine (Charlottetown), 2 (1900–1901) : 107–113.— Gerald Friesen, The Canadian prairies : a history (Toronto, 1984).— Frank MacKinnon, « David Laird of Prince Edward Island », Dalhousie Rev. (Halifax), 26 (1946–1947) : 405–421.— Alexander Morris, The treaties of Canada with the Indians of Manitoba and the North-West Territories [...] (Toronto, 1880 ; réimpr., 1971).— The prairie west to 1905 : a Canadian sourcebook, L. G. Thomas et al., édit. (Toronto, 1975).— L. H. Thomas, The struggle for responsible government in the North-West Territories, 1870–97 (Toronto, 1956).
Andrew Robb, « LAIRD, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/laird_david_14F.html.
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Auteur de l'article: | Andrew Robb |
Titre de l'article: | LAIRD, DAVID |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |