CURRIE, DONALD, éducateur, journaliste, fonctionnaire, né entre 1831 et 1834 à West River, Î.-P.-É., décédé le 9 mars 1880, à Charlottetown.
Après avoir complété ses études à Central Academy, Charlottetown, et à Free Church Academy, Halifax, Donald Currie enseigna dans les écoles rurales de l’Île-du-Prince-Édouard. Le 1er février 1859, on le nomma assistant professeur à Central Academy, poste qu’il occupa jusqu’au moment où, 16 mois plus tard, le nouveau gouvernement conservateur remplaça cet établissement par le Prince of Wales College. Currie se tourna alors vers le journalisme ; il travailla d’abord au Monitor de James Barrett Cooper* qu’il quitta en 1861 pour entrer au Protestant and Evangelical Witness de David Laird*. La place de la religion en éducation dominait toutes les autres questions au début des années 1860 et le journal de Laird constituait le fer de lance du clan conservateur et protestant. Plusieurs années plus tard, James Hayden Fletcher, un autre journaliste, rappelait qu’à l’époque Currie était d’une partisanerie farouche et « ne pouvait rien trouver de bon chez un adversaire politique ».
Quand la controverse prit un ton moins sectaire, Laird changea le nom de son journal pour celui de Patriot et mit l’accent sur les questions profanes. Currie en devint le rédacteur adjoint en 1865, et, après 18 mois, les deux journalistes avaient réussi à faire du Patriot le premier bihebdomadaire à connaître le succès dans l’île depuis de nombreuses années. En 1871, c’était probablement le plus prestigieux journal de la colonie ; ses éditoriaux défendaient une politique vigoureusement opposée à la Confédération et les deux rédacteurs en vinrent à quitter le parti conservateur à cause de la forte influence qu’y exerçaient les partisans de la Confédération. Ils combattirent la législation ferroviaire du premier ministre James Colledge Pope*, soutenant qu’elle entraînerait un fardeau financier qui forcerait la colonie à entrer dans la Confédération.
Lors de l’élection partielle du 5 juillet 1871, Laird remporta la victoire sur son adversaire, James Duncan, le président nouvellement désigné de la commission des chemins de fer. Le rôle de Currie auprès de Laird fut celui d’un auxiliaire, tant sur le plan de la politique que sur le plan du journalisme. Quand Laird fut nommé ministre de l’Intérieur au fédéral dans le cabinet d’Alexander Mackenzie*, à la fin de 1873, Currie, qui avait déjà occupé des emplois secondaires dans la bureaucratie, fut nommé percepteur des douanes à Charlottetown. Il quitta son poste seulement quelques mois avant que la tuberculose ne l’emporte, en 1880. Sa femme et plusieurs de ses enfants lui survécurent.
La plus importante contribution de Currie aux affaires publiques de l’île fut son œuvre de journaliste, particulièrement après la fondation du Patriot. On s’accordait généralement à reconnaître qu’il avait une bonne plume et on lui attribuait un rôle essentiel dans la campagne de 1871–1872 contre les chemins de fer, campagne qui permit à Laird de se lancer dans une carrière politique fructueuse. À la mort de Currie, Henry Lawson, alors rédacteur et propriétaire du journal, écrivit : « Comme rédacteur du Patriot, il a fait de ce journal une autorité dans le pays. »
PRO, CO 226/89, 212.— Les éditoriaux de Currie parurent régulièrement dans le Monitor (Charlottetown), 1860–1861, le Protestant and Evangelical Witness (Charlottetown), 1861–1865, et le Patriot (Charlottetown), 1865–1880. Malheureusement, il n’est pas possible de savoir lesquels parmi les commentaires sont de sa plume ou de celle de ses associés. Pour plus de détails sur sa carrière de journaliste, V. : Presbyterian and Evangelical Protestant Union (Charlottetown), 30 mars, 20 avril 1876, et Patriot, 21 avril 1876. On trouve des notices nécrologiques dans l’Examiner (Charlottetown), 10 mars 1880 et le Patriot, 11 mars, 13 mars 1880. V. aussi : Robertson, Religion, politics, and education in PEI, 228–246.— J. H. Fletcher, Newspaper life and newspaper men, Prince Edward Island Magazine (Charlottetown), II (mai 1900) : 74s.— S. N. Robertson, The public school system, Past and present of Prince Edward Island [...], D. A. MacKinnon et A. B. Warburton, édit. (Charlottetown, [1906]), 370a. [i. r. r.]
Ian Ross Robertson, « CURRIE, DONALD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/currie_donald_10F.html.
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Auteur de l'article: | Ian Ross Robertson |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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