Titre original :  Pierre-Amable de Bonne (1758-1816)

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DE BONNE, PIERRE-AMABLE, officier de milice, avocat, seigneur, fonctionnaire, homme politique et juge, né le 25 novembre 1758 à Montréal, fils de Louis de Bonne* de Missègle, capitaine d’infanterie tué à Québec en 1760, et de Louise Prud’homme ; décédé le 6 septembre 1816 à Beauport, Bas-Canada.

Pierre-Amable De Bonne s’avère un personnage fascinant par la complexité de son caractère, de sa pensée et de son action, voire par les contradictions qu’il incarne. Ancré dans le passé, il préfigure aussi l’avenir. Seigneur, il défend ses privilèges et ceux de sa classe, tout en sachant exploiter au maximum les institutions parlementaires qu’il a combattues avec acharnement. Homme politique et de profession libérale, il n’a guère son pareil comme organisateur électoral et stratège politique. À son apogée, il est le plus grand – et le plus haï – des « chouayens », nom accolé par les membres du parti canadien aux « traîtres » et aux « gens à place » ; effectivement, son arrivisme lui procure rapidement des postes lucratifs dans la fonction publique. Il s’impose comme leader de l’aile francophone (qui fondra avec le temps) du parti gouvernemental au Parlement du Bas-Canada. Pourtant, il sert l’administration, mais non le parti britannique comme tel. Ainsi, il ne modifie en rien les positions nationalistes du début de sa carrière. Cet « honnête homme », s’inspirant des philosophes et des écrivains les plus renommés du Siècle des lumières, s’insère dans la vie culturelle de son milieu par le biais du théâtre et du journalisme. Même s’il s’affiche pratiquant après son second mariage, il a toutefois mené longtemps en public une vie libertine, qui heurte de front les mœurs de son époque, et il n’a pas hésité à saper l’influence du clergé catholique auprès du gouvernement. Son leadership incontesté et son habileté remarquable en font l’adversaire le plus redouté du parti canadien, puisque avec quelques alliés il détient la balance du pouvoir dans une chambre d’Assemblée où la participation est faible jusqu’en 1808. C’est d’ailleurs ce qui explique la hargne du parti canadien à son endroit.

Naissance oblige. De Bonne prétendait descendre de la lignée du connétable François De Bonne, duc de Lesdiguières, ce qui lui attira les quolibets de nombreux compatriotes, notamment dans le Canadien. Son père se faisait d’ailleurs appeler « sieur de Missègle » et avait obtenu, avec Louis Legardeur* de Repentigny, la seigneurie de Sault-Sainte-Marie en 1750. Après la mort de son mari, la mère de De Bonne se remaria en 1770 avec Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil, à qui son père, Paul-Joseph Le Moyne* de Longueuil, dit le chevalier de Longueuil, laissera deux seigneuries importantes : Nouvelle-Longueuil et Soulanges.

De Bonne commença ses études classiques à l’école fondée par les sulpiciens, à Longue-Pointe (maintenant partie de Montréal), pour les poursuivre, à compter de 1773, au nouveau collège Saint-Raphaël de Montréal. À l’été de 1775, après sa rhétorique, qui clôturait le cours alors offert dans cette institution, il alla poursuivre ses études de philosophie au petit séminaire de Québec.

Au cours du siège de Québec par les Américains à l’hiver de 1775–1776 [V. Benedict Arnold ; Richard Montgomery*], De Bonne participa à la défense de la ville comme simple soldat dans la compagnie du capitaine Pierre Marcoux. Devenu enseigne, il fit la campagne du lac Champlain, en 1776 ; promu lieutenant, il se retrouva prisonnier des Américains en 1777, à la suite de la reddition de l’armée du major général John Burgoyne*. Revenu dans la province de Québec après sa libération et n’ayant pu obtenir une compensation adéquate du gouvernement, il fut forcé à l’inactivité. Il comprit alors que la carrière des armes offrait des possibilités très limitées à un milicien canadien-français sous le Régime anglais. Cela ne l’empêchera pas d’accepter le poste de lieutenant-colonel du bataillon de milice de Québec en 1796, celui de colonel de la milice de Beauport, de Charlesbourg et de la côte de Beaupré à l’automne de 1809, ou d’intervenir de façon ponctuelle, comme à l’occasion de son discours patriotique prononcé devant le bataillon du colonel Jean-Baptiste Le Comte Dupré à l’été de 1807.

Peu de temps après son retour dans la province, De Bonne commença à s’adonner à l’étude du droit à Montréal et sollicita, en janvier 1780, une commission d’avocat auprès du gouverneur Haldimand. Il l’obtint le 14 mars suivant de même, semble-t-il, qu’une commission de notaire.

En 1781, De Bonne prêta foi et hommage pour la moitié du fief et de la seigneurie de Sault-Sainte-Marie, dont il se disait le seul héritier. Il accroîtra ses propriétés avec les années : en décembre 1784, il signera une requête au roi comme « seigneur du Sault-Sainte-Marie et de Choisy » ; en 1794, il achètera pour 28 800# l’arrière-fief de Grandpré, sur la route de la Canardière, près de Québec, et y bâtira un château l’année suivante ; en 1802, il fera également l’acquisition d’une terre dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, à Beauport, au coût de 3 000#, et d’un lot dans le faubourg Saint-Roch, à Québec, qu’il revendra en 1806 ; à ce patrimoine foncier s’ajouteront la location ou la vente de terrains à Montréal et à Québec, et la promesse d’une terre sur le côté sud de la rivière Saint-François. Ces transactions immobilières s’accompagneront d’emprunts (dont 12 000# en 1800) et de prêts (d’une valeur de 60 000# en 1812 seulement), ainsi que d’un train de vie qui témoignera d’une indépendance certaine de fortune, cette dernière ne pouvant dépendre exclusivement de ses émoluments (20 400# par année vers 1810) comme conseiller exécutif et juge de la Cour du banc du roi.

Le 9 janvier 1781, De Bonne épousa à Vaudreuil Louise Chartier de Lotbinière, fille du seigneur et futur marquis Michel Chartier* de Lotbinière et de Louise-Madeleine Chaussegros de Léry. Ce mariage échoua de façon rapide et spectaculaire, la tradition faisant état de mœurs légères chez l’un ou l’autre ou chez les deux conjoints. En 1782, quelques mois après la mort de leur seul fils âgé de cinq mois, les époux se séparèrent par consentement mutuel. En 1790, Louise Chartier de Lotbinière immigrera aux États-Unis avec Charles-Roch Quinson de Saint-Ours, qui rebroussera chemin près de la frontière, et avec Samuel McKay de qui elle aura un fils du même nom, à Williamstown, dans l’état du Massachusetts ; elle y mourra en 1802. L’historiographie souligne le maintien de bonnes relations entre De Bonne et la famille Chartier de Lotbinière : à preuve, l’entente de 1804 par laquelle le premier renonçait à l’usufruit sur les biens de sa femme, tel que leur contrat de mariage le prévoyait. Pourtant, en 1798, Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier* de Lotbinière s’était plaint de l’inconduite de son beau-frère : « [il] court les champs, [pendant quel sa femme est dans un état déplorable ». C’était peu après que De Bonne eut séduit Catherine Le Comte Dupré, épouse d’Antoine Juchereau Duchesnay ; cette affaire se termina par une entente entre gentilshommes devant le notaire Félix Têtu et le procureur général Jonathan Sewell*. De Bonne se mariera en secondes noces, le 16 janvier 1805, avec Louise-Élizabeth Marcoux, âgée de 23 ans seulement, fille d’André Marcoux, cultivateur, et de Louise Bélanger, de Beauport ; le régime matrimonial sera celui de la séparation de biens, avec la garantie d’une rente annuelle de 3 000# à l’épouse, advenant le décès du conjoint. Cette union sera considérée par le parti canadien comme un mariage d’intérêt destiné à dissiper les rumeurs selon lesquelles De Bonne s’était intégré à l’oligarchie britannique dominante.

Sur le plan professionnel, le retour de la paix en 1783 offrit au jeune De Bonne un nouveau champ d’activité qu’il sut exploiter pour se mettre en vue et se préparer à une longue carrière politique. Toutefois, son militantisme ne saurait s’expliquer par le seul facteur de l’ambition personnelle. Son premier combat politique l’entraîna dans une lutte dont les enjeux fondamentaux débordaient largement les visées d’un simple carriériste. L’option qu’il prit de défendre le système de gouvernement instauré en vertu de l’Acte de Québec tenait tout autant au désir de promouvoir les privilèges et les intérêts de classe de la petite noblesse seigneuriale à laquelle il appartenait, qu’à l’émergence au sein de ce groupe social d’une prise de conscience nationaliste face aux revendications de la bourgeoisie conquérante.

En contrepartie des réformes constitutionnelles mises de l’avant par la minorité anglo-saxonne, l’élite seigneuriale de Montréal prit l’initiative de s’adresser au roi pour demander une redistribution plus équitable des sièges au sein du Conseil législatif ; les seigneurs remettaient en question la composition de ce corps politique formé, « aux deux tiers, d’anciens sujets », ce qui leur assurait « toujours la prépondérance » pour faire « des changements et altérations [aux] loix [...], relativement à leurs intérêts ». Mais cette volonté clairement exprimée d’obtenir la mainmise sur le pouvoir législatif devait créer une profonde scission parmi les représentants de la majorité canadienne-française, entre les partisans de l’établissement d’une chambre d’assemblée et les défenseurs du régime établi. Dès lors, De Bonne se lança si résolument dans la lutte qu’il prit la tête d’une véritable campagne contre-réformiste. De fait, De Bonne ne cessa de combattre jusqu’à ce que le projet de nouvelle constitution fût soumis à l’approbation du Parlement britannique.

C’est par « la très humble adresse des citoyens et habitants catholiques romains de différents états dans la province de Québec » qu’en décembre 1784 fut donné le coup d’envoi à la campagne d’opposition au mouvement réformiste et le nom de De Bonne figurait en tête de liste des signataires. Le comité chargé de préparer le texte de cette adresse au roi était composé des principaux membres de l’élite seigneuriale de Montréal : De Bonne, son beau-frère Michel-Eustache-Gaspard-Alain Charrier de Lotbinière, le juge René-Ovide Hertel* de Rouville, les conseillers législatifs Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil (son beau-père) et François-Marie Picoté* de Belestre. L’importance de ce manifeste n’a pas échappé à l’attention des historiens qui l’ont interprété comme un fidèle reflet des vues du peuple conquis. Duncan McArthur le qualifia même de « première manifestation articulée du nationalisme canadien-français », y voyant un témoignage révélateur du « caractère essentiellement conservateur » de ce nationalisme. Il faut plutôt y voir l’expression idéologique de la classe seigneuriale qui devait livrer un combat d’arrière-garde dans l’espoir de conserver des privilèges de l’ancien régime. Lié au sort d’un groupe social en déclin, tant par son statut de seigneur que par ses prétentions nobiliaires, De Bonne en vint à se replier sur des positions conservatrices qui compromirent sa réputation aux yeux de la nouvelle élite des gens de profession libérale à laquelle il aurait pu appartenir, eût-il été d’une autre génération.

L’alliance que ses compatriotes réformistes avaient contractée avec les membres de la bourgeoisie anglophone détermina De Bonne à mener une lutte vigoureuse et soutenue. Son opposition fut d’autant plus vive et forte qu’il était conscient des dangers que cette alliance des forces bourgeoises coloniales faisait peser sur le sort de son groupe social. Le choix du marchand écossais de Québec, Adam Lymburner*, comme délégué des réformistes à Londres, n’était pas de nature à calmer les inquiétudes des seigneurs. Comment demeurer indifférent en apprenant par la Gazette de Québec que, lors de sa première comparution devant le comité de la chambre des Communes, à Londres, au printemps de 1788, Lymburner avait par ses représentations amené les membres du Parlement britannique à croire que les différentes classes de la population de la province « désiraient unanimement l’abrogation des loix du Canada » ; la version anglaise de ce compte rendu était toutefois plus nuancée en affirmant que les Canadiens étaient « almost unanimous ». Devant pareil affront, De Bonne et ses pairs préparèrent une seconde adresse au roi où ils déclaraient hautement : « jamais [...] les grands propriétaires de notre nation, et les différents états [corps] qui la composent en général, n’ont été consultés pour faire des innovations aussi importantes à leur bonheur, et à leurs intérêts communs ». Les mêmes auteurs rédigèrent également un mémoire à l’intention du gouverneur, lord Dorchester [Guy Carleton], dans lequel ils dénonçaient la façon d’agir du délégué Adam Lymburner qui s’était « mal à propos et témérairement servi de leur nom ».

L’administration de la justice constitua un domaine privilégié où les contre-réformistes eurent beau jeu de manifester leur réaction défensive, les liens de solidarité professionnelle se révélant plus efficaces que ceux de solidarité de classe. Le juge en chef William Smith* dut apprendre à ses dépens qu’il était bien téméraire d’entreprendre une refonte du système judiciaire malgré l’opposition des membres du French party au Conseil législatif et l’antagonisme des juges eux-mêmes. La position de ces derniers était si fortement protégée par le système établi que le juge en chef Smith tenta en vain de faire la preuve de leur mauvaise conduite et de leur partialité dans les cours des plaids communs. Les trois juges du district de Montréal, John Fraser, René-Ovide Hertel de Rouville et Edward Southouse, refusèrent tout simplement de participer à l’enquête de Smith et ils se firent représenter par nul autre que De Bonne, leur procureur. Ainsi commença l’initiation de ce dernier à ses futures responsabilités de juge.

Tout gentilhomme de l’ancien régime que fut De Bonne par ses liens avec la petite noblesse seigneuriale, il n’appartenait pas moins à la société de son temps. Sa riche collection de livres révèle un homme très perméable à l’esprit du Siècle des lumières. Si les ouvrages de droit y occupaient une place importante, on y relevait aussi bien de nombreux traités de médecine qu’une grande variété de livres d’histoire et de littérature de différents genres. Les œuvres de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau représentaient à elles seules plus de 50 volumes, celles de Jean-François Marmontel, 17 volumes. La célèbre Histoire philosophique et politique [...] de l’abbé Guillaume Raynal, publiée clandestinement en 1770, voisinait avec le Tableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier, publié en 12 volumes à Paris, de 1781 à 1790. Fait étonnant, De Bonne possédait au moment de son décès les 57 volumes de l’Annual Register qui avait commencé à paraître à Londres en 1758, l’année même de sa naissance.

De Bonne avait un penchant marqué pour le théâtre. Avec d’autres Canadiens, dont Joseph Quesnel, Jean-Guillaume De Lisle et Joseph-François Perrault*, il fut l’un des directeurs du Théâtre de société fondé à l’automne de 1789 et qui, fait sans précédent à Montréal, devait réussir à terminer une première saison théâtrale, de décembre 1789 à février 1790. Parmi les quatre spectacles présentés, figuraient le Médecin malgré lui de Molière, Colas et Colinette, ou le Bailli dupé de Quesnel et trois pièces de Jean-François Regnard. Malgré la censure ecclésiastique et les menaces du curé de la paroisse Notre-Dame de Montréal, François-Xavier Latour-Dézery, les directeurs tinrent bon. Un débat public s’ensuivit dans la Gazette de Montréal jusqu’à la fin de la saison théâtrale. Le clergé réussit pourtant à faire suspendre pendant quelques années les productions du Théatre de société. De 1795 à 1797, une troupe du même nom présenta des pièces dont le Barbier de Séville de Beaumarchais qui prenait l’affiche pour la première fois à Montréal. Cette brève réapparition de l’activité théâtrale à Montréal fut suivie d’une nouvelle éclipse jusqu’au tournant du xixe siècle. La ville de Québec résista mieux à la censure cléricale grâce à la présence du gouverneur et de visiteurs princiers qui aimaient se divertir par des jeux de scène, ce dont De Bonne saura profiter après sa nomination à la Cour du banc du roi du district de Québec.

Si De Bonne n’exploita pas ses talents de comédien sur la scène, il en tira parti dans l’arène politique. Chacune de ses campagnes électorales lui donna l’occasion de manifester sa prédilection pour le spectacle et l’action théâtrale : discours à l’emporte-pièce, style oratoire cultivé, pièces publicitaires, discours en chambre, et autres. Les années 1790–1794 se révélèrent les plus fructueuses pour l’avenir professionnel et politique de De Bonne quoique, par une curieuse ironie de l’histoire, ce fût précisément celles qui marquèrent l’avènement du nouveau régime constitutionnel auquel il s’était si violemment opposé. Déjà juge de paix depuis 1788, il s’engagea dans le rouage de l’administration coloniale en devenant greffier du papier terrier de 1790 à 1794. En 1791, il exerça aussi la fonction d’adjoint au secrétaire français du gouverneur et du conseil.

En 1792, De Bonne se lança dans sa première campagne électorale en se présentant avec son beau-frère, Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière, dans la circonscription d’York. Assuré de l’appui des deux principaux seigneurs laïcs de la circonscription, son beau-frère Chartier de Lotbinière et son beau-père Le Moyne de Longueuil, et de celui du directeur du scrutin, son ami Hubert Lacroix, à une époque où l’on votait ouvertement en pleine assemblée, De Bonne se permit de faire campagne pour les candidats de son choix dans la circonscription de Québec et dans celles de la Basse-Ville et de la Haute-Ville de Québec. Dans son Avis aux Canadiens, tiré à 350 exemplaires, il mettait ses compatriotes en garde contre l’élection de membres de la bourgeoisie anglophone. Il les invitait à n’élire que des « personnes de propriétés, de poids et de caractère » ayant les mêmes intérêts qu’eux. La réaction britannique prit la forme d’une longue réplique distribuée à 700 exemplaires et dénonçant « les insinuations insidieuses » du futur député d’York.

À la fin de 1792, à l’ouverture de la session, le tiers de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada était composé d’anglophones. De Bonne se signala immédiatement en voulant forcer l’élection d’un président, séance tenante. Il appuya le député Louis Dunière qui avait proposé l’avocat Jean-Antoine Panet. Malgré les contre-propositions de la part des Britanniques, qui mirent de l’avant les noms de James McGill et de William Grant (1744–1805), Panet l’emporta par 28 voix contre 18. Ce débat dura deux jours. Il n’en fut pas de même de la question fondamentale du statut de la langue française en regard de la langue anglaise dans une législature coloniale sous tutelle de la couronne britannique. En janvier 1793, De Bonne présenta une résolution posant comme principe de base l’existence d’une triple dualité tenant à la double origine des lois (lois civiles françaises et lois criminelles anglaises) et à la composition biethnique de la population et de ses représentants au Parlement. Il en découlait que les journaux de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada devaient être tenus dans les deux langues. Comme cette résolution laissait en suspens la question cruciale de la langue de la législation, le député John Richardson* introduisit un amendement stipulant que seul le texte anglais des lois et des débats parlementaires devait être légalement reconnu. Le long débat qui s’ensuivit donna lieu à de véhéments discours prononcés par les partisans de l’une ou de l’autre thèse : celle des lois unilingues contre celle de la légalité des deux langues. Les discours qui, du côté francophone, impressionnèrent le plus les contemporains, soit ceux de De Bonne, de Joseph Papineau* et de Pierre-Stanislas Bédard*, n’ont pas été conservés. Leur perte est d’autant plus déplorable que leur connaissance aurait pu permettre d’établir entre De Bonne, Bédard et Papineau des rapprochements significatifs sur le plan de l’idéologie nationaliste à cette époque. Peut-être y aurait-on découvert pourquoi le gouvernement colonial avait intérêt à bien encadrer De Bonne, le plus vindicatif des trois, par d’alléchantes offres qui lui furent faites dès l’année suivante : celle de juge de la Cour des plaids communs, le 8 février 1794, celle de juge de la Cour du banc du roi pour le district de Québec, le 16 décembre 1794, et enfin, pour couronner le tout, celle de conseiller exécutif, à la veille du Nouvel An. Cette promotion en flèche était moins due à sa carrière d’avocat ou à ses professions de loyauté durant l’agitation populaire de 1794, qu’à ses talents d’homme politique ambitieux, énergique et populaire.

Comme juge et haut fonctionnaire, De Bonne connut une carrière réussie, mais sans grand coup d’éclat. En 1797, il se montra plus dur que ses collègues anglophones à l’égard de 12 Canadiens accusés de résistance violente à l’application de la loi de 1796 sur les chemins. En mai 1800, le juge en chef William Osgoode* demanda au lieutenant-gouverneur Robert Shore Milnes* de démettre De Bonne de ses fonctions pour sa conduite immorale – il l’accusait de double adultère puis de conversations scandaleuses – et pour ses absences répétées aux sessions de la cour. À la demande de Milnes, De Bonne se défendit de la seconde accusation en affirmant n’avoir manqué que 65 jours en trois ans – pourtant 25 jours de plus que le vieux juge Thomas Dunn ! Le lieutenant-gouverneur prit sa part devant les autorités métropolitaines : ses absences n’avaient pas interrompu les sessions de la cour et sa présence à l’Assemblée était importante pour le gouvernement. En somme, l’influence du juge sur les électeurs et les députés primait sur sa conduite morale et son absentéisme.

En 1802 et 1803, De Bonne reçut des commissions pour présider à des procès concernant des crimes commis en mer. En 1803, il démontra de nouveau son attachement aux lois canadiennes ; comme son collègue de Montréal, Pierre-Louis Panet, et à l’encontre de la plupart des juges anglophones de la colonie, il soutint que les lois françaises s’appliquaient dans le règlement des questions de succession et de douaire, même pour les terres tenues en franc et commun socage. Londres trancha en faveur des lois anglaises en 1804. L’année suivante, De Bonne et ses collègues participèrent à la révision des règles et règlements de la police de Québec. En 1809, avec les juges Sewell, Jenkin Williams et James Kerr*, il prépara les Orders and rules of practice in the Court of King’s Bench, for the District of Quebec, Lower Canada, qui vaudront à Sewell une mise en accusation de la chambre d’Assemblée en 1814. En 1810, il contribua à une autre révision des règles et règlements de la police de Québec. Il prit sa retraite en 1812 et céda sa place au juge Jean-Olivier Perrault*.

De Bonne fit avant tout carrière en politique. Ses talents d’organisateur et d’orateur habile, voire de démagogue, lui gagnèrent une participation ininterrompue à l’Assemblée de 1792 à 1810. Si Bédard fut incontestablement le premier homme politique professionnel canadien-français, De Bonne peut être considéré comme le premier « politicien » professionnel du Bas-Canada. Sa progression rapide dans la fonction publique, son loyalisme ostentatoire, son appui constant aux mesures gouvernementales en chambre, son influence certaine sur les électeurs et quelques députés canadiens « à place », l’abandon apparent de son nationalisme des années 1780 et 1790 lui valurent la rancune, puis la hargne féroce des membres du parti canadien. Il le leur rendit bien. Rien n’avalise pourtant la thèse d’un abandon de ses positions nationalistes, comme en témoignent sa position sur les lois civiles relatives aux terres en franc et commun socage (1803) et ses attitudes à l’Assemblée lorsque les lois canadiennes semblaient menacées. De Bonne est l’homme du système : il s’y débrouille bien et le défend ; il en partage les valeurs aristocratiques et conservatrices ; il craint la menace sociale que constitue la montée de la nouvelle « bourgeoisie professionnelle » et de ses valeurs. L’aigreur des luttes des années 1800–1810 est incompréhensible sans cette mise en situation. Derrière les oppositions entre hommes et partis, des conceptions différentes de la société, du gouvernement et du pouvoir s’incarnent parmi les combattants ; des conceptions différentes de la nation émergent également comme le démontre l’adhésion de De Bonne au nationalisme seigneurial des années 1780–1790.

La carrière politique de De Bonne fut longue et variée. En plus de participer aux premiers débats des années 1792–1794, il fit partie de nombreux comités, dont l’un réclama l’utilisation des biens des jésuites pour l’éducation des Canadiens. En 1794, il introduisit un projet de loi pour l’arrestation et la détention sans procès de personnes accusées ou soupçonnées de trahison ; cette loi, ironie de l’histoire, servira à l’emprisonnement des principaux rédacteurs et de l’imprimeur du Canadien en mars 1810 [V. Pierre-Stanislas Bédard ; sir James Henry Craig]. Député d’York de 1792 à 1796, il fut élu dans la circonscription de Trois-Rivières en 1796, après avoir essuyé une défaite dans celle de Hampshire. Dès l’ouverture de la session en 1797, le juge et député proposa John Young comme président de la chambre, mais Panet fut réélu par 29 voix contre 12.

De Bonne fut réélu en 1800 dans la même circonscription, après un échec dans Northumberland ; à l’ouverture du Parlement, sa candidature fut proposée au poste de président, mais il perdit lui aussi aux mains de Panet. Au cours de la session de 1801, il présenta deux requêtes au nom des électeurs de sa circonscription : la première demandait la nomination d’un second juge à Trois-Rivières et la tenue annuelle de quatre sessions de la Cour du banc du roi, la deuxième, l’établissement d’une école publique. Il joua également un rôle prépondérant dans les expulsions de Charles-Jean-Baptiste Bouc* en 1801, 1802 et 1803, malgré les efforts de certains membres du parti canadien dirigés par Bédard et Michel-Amable Berthelot Dartigny. C’est la coalition des Britanniques et des Canadiens « à place » dirigés par De Bonne qui vint à bout du parti canadien affaibli par les absences de ses représentants lors de votes très serrés (12 contre 10, 8 contre 7, etc.). Au cours des longs débats pour la création de l’Institution royale pour l’avancement des sciences, De Bonne se rangea régulièrement du côté gouvernemental, sauf dans le cas des amendements visant à protéger les écoles et institutions canadiennes existantes.

En 1802, la faiblesse réelle du parti canadien, malgré sa majorité théorique, amena ce dernier à proposer, comme en 1799, un projet de loi visant à accorder une « allouance » au président et aux membres de l’Assemblée. De Bonne se révéla l’adversaire le plus farouche de la mesure, utilisant avec habileté la procédure et la démagogie de telle sorte que la chambre dut reporter la discussion du projet sine die. L’opposition acharnée du parti des bureaucrates s’explique par le fait que ce dernier détenait la balance du pouvoir dans plusieurs débats corsés.

En 1804, De Bonne posa sa candidature dans la circonscription de la Haute-Ville de Québec, contre Jean-Antoine Panet. Acculé à la défaite, il se retira et se porta candidat dans la circonscription de Québec où il fut élu. Son adresse aux électeurs constitue un bon exemple de son sens théâtral et de sa démagogie efficace : il y mentionnait qu’il avait sacrifié son désir de retraite devant la « prédilection [...] honorable » de ses électeurs qui avaient démontré, malgré le « poison scandaleux » répandu par ses ennemis, que le peuple appuyait la participation politique des juges. En conséquence, il entendait soutenir les droits du gouvernement contre les abus, la corruption et les atteintes à la liberté.

De Bonne ne participa pas aux grands débats des années 1805 et 1806 relatifs à la construction de nouvelles prisons. Par contre, à la fin de 1806, il s’engagea dans la fondation du Courier de Québec. Ce journal mêlait aux textes littéraires et philosophiques du Siècle des lumières des dénonciations passionnées du parti canadien et de son journal, le Canadien. Le Courier de Québec n’en défendait pas moins « la nation canadienne », « l’éducation canadienne » et la langue française, entre autres, et dénonçait même l’accaparement des places et du commerce par certains Britanniques. Était-ce si loin des récriminations des seigneurs en 1784 ?

En 1807, De Bonne réussit par son obstruction à bloquer le projet de loi proposé par le parti canadien pour « la paie des membres » de l’Assemblée. D’après le juge, cette mesure pouvait attirer la canaille ainsi que des personnes inaptes à siéger, tant par leur manque d’éducation et de caractère que par leur manque de propriété. Il vanta au contraire les mérites du bénévolat. Rien d’étonnant à ce qu’à la session suivante le parti canadien fit adopter un projet de loi décrétant l’inéligibilité des juges, lequel projet sera rejeté par le Conseil législatif. Malgré des propos concernant la nécessité de maintenir la justice et les juges au-dessus de tout soupçon, les objectifs du parti canadien ressortirent plus clairement lorsque ce dernier expulsa le député juif Ezekiel Hart*, membre du parti britannique, parce qu’il avait prêté serment dans les formes prescrites par sa religion et non dans celles que requérait la constitution de 1791. Lors des élections qui suivirent, en juin 1808, le parti canadien invita les électeurs à n’élire que des représentants « indépendants du gouvernement et du Conseil législatif ». Il prit De Bonne à partie au moyen de manifestes et d’articles dans le Canadien : on lui imputa les motifs les plus bas, on rappela ses mœurs dissolues puis on mit en doute son objectivité comme juge. De Bonne et ses alliés firent battre Jean-Thomas Taschereau* et Jean-Antoine Panet ; ce dernier fut toutefois rescapé dans la circonscription de Huntingdon. De Bonne, quant à lui, fut l’un des rares membres du parti des bureaucrates à surnager : battu dans Northumberland, il fut réélu dans la circonscription de Québec.

À la session de 1809, De Bonne tenta vainement de faire élire Denis-Benjamin Viger* président de la chambre. Le parti canadien présenta de nouveau le projet de loi concernant l’inéligibilité des juges. De Bonne résista en utilisant toutes les ressources de sa vaste expérience parlementaire. Au moment où un comité de la chambre déposait un rapport accablant à son endroit, le juge fut sauvé par une prorogation subite décrétée par un sir James Henry Craig courroucé. Les élections de 1809 se déroulèrent dans une atmosphère survoltée. Le parti canadien et son journal accablèrent encore davantage les gens « à place », et particulièrement De Bonne, pour leur corruption, leur cynisme, leur démagogie et leur « influence indue » sur les électeurs. De Bonne fut même accusé par une de ses prétendues maîtresses de s’être vanté d’avoir « joué » les Canadiens, « leurs femmes, leurs prêtres, leur religion et leur pape ». De Bonne survécut quand même à la tempête et fut réélu sans opposition dans la circonscription de Québec. Toutefois, à la session de 1810, l’Assemblée, lasse de ces querelles et confiante d’obtenir l’appui de Londres, déclara vacant le siège occupé par De Bonne, sur une simple résolution. Craig cassa à nouveau le Parlement. Aux élections qui s’ensuivirent, De Bonne tenta de poser sa candidature, mais une assemblée d’électeurs lui préféra d’autres candidats. Toutefois, la saisie du Canadien et l’arrestation de ses principaux rédacteurs et de son imprimeur permirent à De Bonne et à ses amis de dénoncer la « sédition » du parti canadien dans leur journal, le Vrai Canadien, et de cabaler, avec peu de succès cependant, pour les candidats du gouvernement.

En 1812, De Bonne se retira dans son domaine de La Canardière, dont Joseph Bouchette* a vanté le château et les jardins. C’est sur l’emplacement du château qu’est installé actuellement le centre hospitalier Robert-Giffard. Cette retraite n’était pas totale, puisque De Bonne fut nommé, en 1812 et 1814, commissaire pour la prestation du serment d’allégeance et, à l’été de 1815, commissaire pour l’administration des biens des jésuites. Il agit d’ailleurs comme fondé de pouvoir de quatre autres commissaires.

De Bonne eut plusieurs démêlés avec le clergé. En 1797, sa tentative de créer une nouvelle paroisse entre Nicolet et Bécancour par une loi du Parlement lui valut l’inimitié de la hiérarchie catholique et l’hostilité du gouverneur Prescott qui le considérait comme « un grand ennemi » de l’Église et comme « un très mauvais sujet ». En 1809, De Bonne écrivit à Craig afin de dénoncer la trop grande liberté dont jouissait l’Église catholique et accuser Mgr Plessis* d’avoir profité d’un voyage du gouverneur pour procéder à la création d’une nouvelle paroisse. Curieusement, il fut nommé commissaire pour l’érection et la réparation des églises, en 1799 et 1805. Compte tenu de sa conduite et de ses lectures, ce n’est pas sans ironie qu’on rapporte que De Bonne devint « dévot » après son second mariage.

De Bonne fréquenta le grand monde de son temps, signa de nombreuses adresses de bons vœux à divers gouverneurs et hautes personnalités, en plus de participer au dîner anniversaire des anciens combattants du siège de Québec en 1794. Il fut membre de la Société du feu de Québec de 1795 à 1808, souscrivit au fonds créé pour soutenir l’effort de guerre de la métropole en 1794 et au fonds Waterloo en 1815.

Pierre-Amable De Bonne mourut à son domaine de La Canardière, le 6 septembre 1816. L’inhumation eut lieu le 10 septembre à l’église de La Nativité-de-Notre-Dame, à Beauport, au milieu d’un concours de personnalités canadiennes et britanniques de la colonie. Un acte du 9 décembre 1816 mentionne une parente éloignée, Marie-Anne Hervieux, épouse de Jean-Baptiste-Melchior Hertel de Rouville, comme seule héritière. Quant à la veuve du juge, elle réclamera en vain une pension du gouvernement dès 1816. Elle se pendra en 1848, dans un hôpital pour aliénés à la suite d’une crise d’angoisse.

Pierre Tousignant et Jean-Pierre Wallot

Pierre-Amable De Bonne est l’auteur d’un ouvrage intitulé Précis ou Abrégé d’un acte qui pourvoit à la plus grande sûreté du Bas-Canada [...] (Québec, 1794). On retrouve également dans Tremaine, Biblio. of Canadian imprints, une description des feuillets que De Bonne a publiés à l’occasion de diverses élections à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada.

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Pierre Tousignant et Jean-Pierre Wallot, « DE BONNE, PIERRE-AMABLE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/de_bonne_pierre_amable_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    28 novembre 2024