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TURGEON, PIERRE-FLAVIEN, prêtre, éducateur, archevêque, né à Québec le 12 novembre 1787, fils de Louis Turgeon, négociant, et de sa deuxième femme, Louise-Élisabeth Dumont, décédé dans la même ville le 25 août 1867.
Pierre-Flavien Turgeon appartient à la sixième génération d’une famille percheronne dont l’ancêtre vint s’établir à Beauport près de Québec à l’été de 1662. Des trois descendants de cette famille qui devaient plus tard siéger au Conseil législatif, le premier à occuper ce poste fut Louis Turgeon, demi-frère de Pierre-Flavien, à qui il servit de tuteur après la mort de son père en 1800. Admis au séminaire de Québec l’année précédente, le jeune Pierre-Flavien se distingua par une rare précocité intellectuelle et morale. En 1806, avant même d’avoir terminé la rhétorique, il se fit remarquer par Mgr Joseph-Octave Plessis*, devenu évêque de Québec en janvier de la même année, qui se l’adjoignit comme secrétaire. Parallèlement, Turgeon dut s’initier à la philosophie et suivre le cours régulier des études ecclésiastiques avant de recevoir la prêtrise, avec dispense d’âge, le 29 avril 1810. Le séminaire de Québec le réclama, sans qu’il abandonne toutefois ses fonctions de collaborateur immédiat de l’évêque dans l’administration du diocèse.
Au séminaire de Québec, où il devait séjourner 22 ans, Turgeon entra de bonne heure dans les charges. Agrégé dès l’automne de 1811, il fut professeur de philosophie (1812–1815), directeur du grand séminaire (1815–1818) et directeur du petit séminaire (1820–1824). Ses aptitudes intellectuelles, un don particulier de psychologue, une bonté à toute épreuve firent de lui un maître très estimé de ses élèves et un conseiller écouté de nombreux ecclésiastiques. Dans l’expédition des affaires du diocèse, il jouissait de l’entière confiance de l’évêque. Entre les deux hommes, pourtant différents, naquit une amitié que seule la mort devait rompre. Mgr Plessis le préparait manifestement à lui succéder. L’activité intense qui fut sienne exigea trop de Turgeon et la maladie, dont il eut toute sa vie à souffrir, l’obligea à des périodes de repos. Se prévalant de ce motif, il put accompagner Mgr Plessis en Europe en 1819 ; ce fut son unique voyage outre-mer. À l’été de 1822, il se rendit à l’évêché de Boston pour une nouvelle cure de repos. Son état de santé ne lui permit pas de reprendre l’enseignement et il fut nommé procureur du séminaire de Québec en 1824. Grâce aux réformes administratives qu’il instaura, il réussit, pendant les neuf années de son administration, à relever les affaires temporelles du séminaire, en mauvaise posture depuis la Conquête.
En 1825, Mgr Plessis s’apprêtait à l’appeler à l’épiscopat, pour succéder à Mgr Bernard-Claude Panet* qui voulait abandonner sa charge de coadjuteur à cause de son grand âge, mais la mort l’en empêcha. Turgeon avait à peine 38 ans. Mgr Panet, devenu évêque en titre, le pressa d’accepter la mitre, faisant appuyer sa demande d’une lettre élogieuse du gouverneur, lord Dalhousie [Ramsay*]. De l’Hôpital Général où la maladie le confinait, Turgeon refusa obstinément en faveur de Joseph Signay*, curé de Québec. Son geste contrista son ami et compagnon de voyage en Europe, Mgr Jean-Jacques Lartigue*, alors auxiliaire de l’évêque de Québec dans le district de Montréal. À la mort de Mgr Panet en février 1833, Turgeon ne put résister une fois de plus aux instances multipliées du clergé. Le nouvel évêque, Mgr Signay, réussit à le faire nommer coadjuteur, malgré l’opposition insidieuse en cour de Rome du séminaire de Montréal, dont la faction française s’activait à faire nommer des évêques résolument gagnés à sa cause, favorables au recrutement de sujets français et disposés à négocier l’indemnisation des droits seigneuriaux des sulpiciens avec le gouvernement. À la suite des intrigues de cette faction à Rome, Jean-Baptiste Saint-Germain, grand ami des sulpiciens et curé de Saint-Laurent près de Montréal, fut choisi par la Propagande pour être le coadjuteur de Mgr Signay. Le pape Grégoire XVI ayant différé l’approbation de ce choix, Mgr Signay dépêcha de Québec l’abbé Thomas Maguire* pour contrebalancer en cour de Rome l’influence du sulpicien Jean-Baptiste Thavenet* qui avait représenté Turgeon comme l’ennemi personnel des sulpiciens et soutenu qu’il avait été non pas agréé mais nommé coadjuteur par le gouverneur. La mission de Maguire fut décisive pour la nomination de Turgeon. Grégoire XVI trancha finalement en faveur de ce dernier et, par un bref du 28 février 1834, le nomma évêque in partibus de Sidyme et coadjuteur, avec droit de succession, de Mgr Signay. Son élection comme coadjuteur, déjà reconnue par le gouvernement civil, avait été rendue publique le 25 février 1833 par le mandement d’entrée de Mgr Signay. Ce geste avait été jugé maladroit par Mgr Lartigue qui ignorait que Turgeon, conformément aux instructions romaines touchant le mode d’élection, avait été reconnu par Rome dès 1829 comme l’un des trois prêtres dignes de l’épiscopat. Par suite de cette démarche demeurée secrète de peur d’indisposer un gouvernement protestant, Mgr Turgeon fut le premier évêque canadien dont le choix fut d’abord approuvé par Rome avant de l’être par le gouvernement civil.
Le 11 juin 1834, Pierre-Flavien Turgeon reçut la consécration épiscopale des mains de Mgr Signay, assisté de Mgr Lartigue et de Mgr Rémi Gaulin*, coadjuteur de l’évêque de Kingston. Mgr Turgeon inaugurait son épiscopat alors que le diocèse de Québec se remettait péniblement du désarroi qui suivit la mort inopinée de Mgr Plessis. Pendant les 16 années qu’il en partagea le gouvernement avec Mgr Signay, il mit son ardeur et son zèle à consolider ce que Mgr Plessis avait commencé pour le maintien de la foi et le progrès de l’Église. Il se dépensa sans ménagement, malgré les infirmités qui devaient mettre fin prématurément à sa carrière.
Chargé de la conduite des communautés religieuses, surtout des ursulines, dont il fut le supérieur ecclésiastique pendant 19 ans, Mgr Turgeon se vit en plus confier une large part de l’administration temporelle de l’Église : reconnaissance juridique des paroisses, construction et réparation des églises, législation religieuse auprès du gouvernement. Dans la reddition contestée des comptes de Thavenet relatifs aux rentes des communautés religieuses du Canada, il obtiendra gain de cause auprès de la Propagande en 1844. Conscient du rôle qui revenait à l’Église dans la vie publique, il crut opportun d’intervenir dans la solution de problèmes que le pays eut à affronter et où, selon lui, les intérêts de la religion étaient en jeu. C’est ainsi qu’en février 1838, dans la requête qu’il fit signer par le clergé et qui fut présentée au parlement impérial, il désapprouva énergiquement le projet d’union des deux Canadas et demanda le maintien de la constitution de 1791. Quand s’organisa à Québec, en janvier 1840, le mouvement antiunioniste sous la présidence de John Neilson* [V. René-Édouard Caron*], il signa avec le clergé une nouvelle requête et se fit solliciteur pour défrayer les dépenses à Londres de Vital Têtu, porteur de l’adresse des citoyens.
L’évêque mit à la base de son action apostolique le renouveau spirituel du diocèse. Il contribua largement à l’établissement des retraites pastorales et à l’essor des retraites populaires par la venue de Mgr Charles-Auguste-Marie-Joseph de Forbin-Janson* à Québec en 1840. Dans sa lutte résolue contre l’intempérance, il s’attacha à promouvoir les croisades à travers le diocèse et à multiplier les associations dans chaque paroisse. À la suite de ses visites pastorales dans les missions du golfe du Saint-Laurent, les Oblats de Marie-Immaculée furent introduits dans le diocèse, en 1844, pour prendre en charge l’évangélisation des missions du Saguenay et des postes du roi jusqu’au Labrador. Pour prêter main-forte au clergé de la ville épiscopale, il obtint, en 1849, le retour des jésuites à Québec.
Mgr Turgeon fut par-dessus tout un prêtre d’apostolat social. Pendant toute sa carrière il s’intéressa à l’éducation. Des années durant, il fut procureur spécial et membre des corporations du séminaire de Nicolet et du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, pour établir sur une base solide ces maisons d’éducation. Il patronna les écoles de fabrique et, en 1842, par l’entremise de Mgr de Forbin-Janson, il introduisit les Frères des écoles chrétiennes dans le diocèse. Il seconda activement Mgr Signay dans l’établissement des Dames de la Congrégation de Notre-Dame dans le faubourg Saint-Roch de Québec [V. Marie-Louise Dorval]. Il demanda la restitution des biens des jésuites aux œuvres d’éducation catholique et combattit énergiquement le système d’éducation générale proposé par Durham [Lambton*] et défini par Arthur William Buller. Poussé par des motifs à la fois religieux et patriotiques, il eut une prédilection marquée pour l’œuvre de la colonisation et assuma lui-même pendant un temps (août 1848) la présidence de l’Association du district de Québec pour l’établissement dans les townships. Son mandement du 11 août 1848 recommandait avec insistance l’œuvre au clergé comme le moyen le plus efficace de freiner l’émigration à la ville et aux États-Unis.
Le souci qu’il avait des pauvres et des déshérités fut si grand qu’il laissa à juste titre la réputation d’apôtre de la charité. Après les épidémies de choléra de 1832 et de 1834, Québec fut dévasté par deux conflagrations qui rasèrent les faubourgs Saint-Roch et Saint-Jean. Le typhus de 1847, qui décima la population, fut suivi en 1849 d’une nouvelle épidémie de choléra. L’évêque paya de ses forces et de ses deniers pour subvenir aux immenses besoins des miséreux et des orphelins. Ses pressants appels à la charité ne restèrent jamais sans réponse. Préoccupé de pourvoir le diocèse d’organisations charitables, il soutint en 1846 l’heureuse initiative du fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul, le docteur Joseph Painchaud*, et hâta l’établissement de deux communautés religieuses : en 1849, il recruta les Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal qui, sous la direction de sœur Marie-Anne-Marcelle Mallet*, vinrent ouvrir une maison pour la garde des orphelins et l’éducation des enfants pauvres ; en 1850, avec l’assistance de Marie Fisbach*, il fondait l’asile du Bon-Pasteur pour le relèvement moral des jeunes filles.
En acceptant d’être le coadjuteur de Mgr Signay, Mgr Turgeon avait hérité d’une charge délicate. Auxiliaire d’un évêque zélé mais autocrate et distant, dont l’excessive prudence se refusait aux innovations autant qu’au partage serein des responsabilités, Mgr Turgeon sut endiguer nombre de tracasseries dans l’entourage immédiat du chef du diocèse. Soucieux qu’il était de préserver les liens de solidarité entre les églises locales, c’est à lui que s’en remettaient Mgr Lartigue et Mgr Ignace Bourget* pour plaider leur cause auprès de Mgr Signay. Il a énormément contribué par sa patience à sauvegarder l’unité dans le gouvernement ecclésiastique à une période où le district de Montréal était en pleine expansion et où les relations entre les chefs des deux diocèses étaient souvent tendues. C’est à sa courageuse intervention qu’on doit en très grande part l’aboutissement, en 1844, du projet longtemps entretenu de la première province ecclésiastique avec siège métropolitain à Québec, projet auquel s’était toujours refusé Mgr Signay, prétextant, entre autres raisons, que sans palais épiscopal il lui serait impossible de réunir les suffragants. Mgr Turgeon s’offrit pour assumer l’entière responsabilité de la construction d’un évêché et pressa son supérieur de demander que fût constitué légalement en corporation l’évêque de Québec, ce qui fut accordé en janvier 1845. La construction, commencée au printemps de 1844 selon les plans de l’architecte Thomas Baillairgé*, fut interrompue par l’incendie de Québec (1845) et par le manque de ressources. En novembre 1847 cependant, l’édifice, qui subsiste encore, put enfin être inauguré ; Mgr Turgeon en avait lui-même dirigé les travaux.
À l’automne de 1846, Mgr Bourget allait à Rome demander la démission de Mgr Signay qui, selon lui, n’avait aucunement assumé ses fonctions de métropolitain. Le soupçon d’intrigue que Mgr Turgeon crut discerner dans les réactions vives de Mgr Signay le consterna à tel point qu’il transmit une dépêche à Mgr Bourget, le priant de demander à Rome sa démission comme coadjuteur. L’agitation de Mgr Bourget n’eut pas de suite.
Le 10 novembre 1849, Mgr Signay, de plus en plus malade, confia l’administration de l’archidiocèse à son coadjuteur, alors âgé de 61 ans. Une différence essentielle devait rapidement apparaître entre le style de Mgr Turgeon et celui de l’archevêque. La province ecclésiastique était érigée depuis cinq ans déjà et il avait trop à cœur les intérêts de l’Église du Canada pour différer davantage la réunion des suffragants. Bien que simple administrateur, il obtint de Rome l’autorisation de convoquer le concile provincial, le premier à être tenu au Canada. Pour ménager les susceptibilités de Mgr Signay, il présida à Montréal l’assemblée préliminaire des évêques, qui arrêta au 15 août 1851 l’ouverture du concile. Mais, entre-temps, Mgr Signay mourut le 3 octobre 1850. Cinq jours plus tard, Mgr Turgeon prit possession du siège métropolitain de Québec. Il obtint comme coadjuteur Charles-François Baillargeon, alors à Rome en qualité d’agent des évêques de la province ecclésiastique de Québec. Après le premier concile provincial, qui marqua une étape importante dans l’organisation de l’Église du Canada, Mgr Turgeon convoqua un second concile en 1854.
Le nom de Mgr Turgeon reste étroitement lié à la fondation de l’université Laval, à laquelle il prit une part déterminante. Ses prédécesseurs et Mgr Bourget avaient déjà souhaité la fondation d’une université catholique et le vœu en avait été exprimé lors du premier concile provincial. Les démarches entamées par Mgr Turgeon à la fin de 1851 avec le séminaire de Québec et Mgr Bourget aboutirent avec une remarquable diligence. Au plan proposé par Montréal d’une université provinciale sous la juridiction des évêques, il opposa et fit triompher le projet plus réaliste d’une université diocésaine sous l’autorité de l’archevêque de Québec, avec possibilité d’affiliation pour les autres collèges de la province ecclésiastique. Alors que Mgr Bourget préconisait la seule reconnaissance pontificale de l’établissement, il s’était déjà assuré de la reconnaissance civile à l’été de 1852 [V. Louis-Jacques Casault]. La lettre pastorale de l’archevêque annonçant l’érection de l’université Laval montre l’importance primordiale qu’il accordait à cette œuvre, et la conception élevée qu’il avait des études classiques et universitaires.
La carrière archiépiscopale de Mgr Turgeon dura à peine cinq ans, mais elle est significative de l’impulsion qu’il sut donner à son diocèse. Pour en réorganiser la haute administration, il s’entoura d’un conseil particulier composé de 7 membres et d’un conseil général de 13 membres, manifestant par le biais de ces structures de consultation et de coordination un exemple sans précédent de collégialité dans l’Église du Canada. La création, en 1852, des diocèses de Trois-Rivières et de Saint-Hyacinthe avait paru alléger sa tâche pastorale, mais l’accroissement rapide de la population et le rattachement à Québec, en février 1853, de la côte du Labrador ajoutèrent à sa sollicitude. Outre les six grands vicaires en poste, il sut s’adjoindre d’excellents collaborateurs : Charles-Félix Cazeau*, son vicaire général, et Jean-Baptiste-Antoine Ferland.
En plus d’assurer avec exactitude la visite pastorale à ses diocésains, Mgr Turgeon érigea 10 nouvelles paroisses et fonda plusieurs missions. Il continua aussi de promouvoir les œuvres de charité et se soucia particulièrement du ressourcement spirituel de son clergé en maintenant les retraites pastorales et en rétablissant les conférences ecclésiastiques. L’archevêque apporta des réformes éclairées aux études théologiques et à la formation des ecclésiastiques et envoya, pour la première fois, des prêtres poursuivre des études supérieures à Rome et à Paris. Il promulgua et mit immédiatement à exécution les prescriptions des conciles provinciaux, principalement les décrets sur la discipline, le catéchisme et le rituel.
Son œuvre écrite est faite uniquement de lettres pastorales et de mandements qui traduisent l’ampleur de ses préoccupations doctrinales et pastorales. Elle comprend aussi des notes d’appréciation, restées inédites, sur Mgr Plessis, rédigées en octobre 1849 à la demande d’Édouard-Gabriel Plante, vicaire à Québec, pour combattre, semble-t-il, certaines calomnies qui avaient cours sur cet évêque. Cet écrit, qui trace un portrait inégalé de la personnalité de Mgr Plessis, fait regretter que Turgeon, au lendemain de la mort de cet évêque, ait décliné l’invitation de son ami Jacques Viger* de rédiger une notice biographique pour la Bibliothèque canadienne.
C’est au moment où Mgr Turgeon se dépensait le plus activement que la maladie et l’épuisement eurent raison de son labeur et de son extraordinaire volonté apostolique. Le 19 février 1855 il fut victime d’une attaque d’hémiplégie. Le mal s’avérant incurable, il céda l’administration du diocèse à son coadjuteur, Mgr Baillargeon, le 11 avril suivant. Il devait vivre encore une douzaine d’années, en partie privé de l’usage de la parole. Il mourut le 25 août 1867.
Grand de taille et de physionomie expressive, Mgr Turgeon laissait le souvenir d’un homme remarquable qui, « par sa haute intelligence, ses procédés affables, son caractère doux et aimable, s’était concilié l’estime de ceux même qui ne partageaient pas ses croyances ». Ceux qui l’ont connu ont regretté, à la suite de Mgr Lartigue, qu’il n’eût pas accepté l’épiscopat aussitôt après la mort de Mgr Plessis, pour présider en temps opportun aux destinées de l’Église du Canada, au moment où celle-ci entreprenait, par la conquête de son autonomie, la phase déterminante de son expansion et de son rayonnement. Dans un mandement du 18 décembre 1843 à l’adresse de ses diocésains, Mgr Turgeon souligne avec fierté leur zèle « pour le soulagement de l’humanité souffrante, pour l’avancement de la religion et de l’éducation dans ce pays ». Ces lignes résument tant son idéal de pasteur que les réalisations les plus marquantes de son épiscopat.
La partie la plus importante des papiers de Mgr Turgeon est conservée aux AAQ. Un inventaire partiel pour la période 1833–1840 en a été publié dans les rapports des ANQ des années 1936–1937, 1937–1938, 1938–1939. Pour les années 1833 à 1850, les ACAM possèdent plus de 375 lettres de Turgeon, dont un très petit nombre de copies se trouvent aux AAQ. Outre le fonds Viger-Verreau et le fonds Université Laval, les ASQ possèdent de nombreux documents relatifs à Turgeon. On trouve d’intéressantes informations dans le fonds canadien des Archives de la Compagnie de Saint-Sulpice à Paris, dont l’inventaire a été publié dans le ANQ Rapport de 1969.
Il n’existe que des notices biographiques de Mgr Turgeon ; parmi les moins imparfaites il convient de mentionner celle rédigée par Mgr Henri Têtu* dans Notices biographiques : les évêques de Québec (Québec, 1889), pp.583–616, et l’opuscule Souvenir consacré à la mémoire vénérée de Mgr P.-F. Turgeon, archevêque de Québec et premier visiteur de l’université Laval (Québec, 1867), qui renferme l’éloge funèbre du prélat par l’abbé Benjamin Pâquet* et sa notice biographique par l’abbé Cyrille-Étienne Légaré. Pour la période 1833–1844, il faut consulter l’étude de Lucien Lemieux, l’Établissement de la première prov. eccl., pp.299–402. Cet ouvrage, l’un des premiers sur notre histoire religieuse à avoir été rédigé d’après l’examen parallèle des archives tant européennes que canadiennes, donne un bon aperçu de l’activité de Turgeon pour ces dix années de la vie de l’Église du Canada et offre la meilleure synthèse sur l’opposition qui a marqué sa nomination à l’épiscopat. [a. g.]
J.-B.-A. Ferland, Journal d’un voyage sur les côtes de la Gaspésie, Les Soirées canadiennes ; recueil de littérature nationale (Québec), 1 (1861) : 301–476.— Mandements des évêques de Québec (Têtu et Gagnon), III, IV.— [J.-O. Plessis], Journal d’un voyage en Europe par Mgr Joseph-Octave Plessis, 1819–1820, Henri Têtu, édit. (Québec, 1903).— [H.-R. Casgrain], L’asile du Bon-Pasteur de Québec d’après les annales de cet institut (Québec, 1896), 43–185.— Une fondatrice et son œuvre : mère Mallet (1805–1871) et l’Institut des sœurs de la Charité de Québec, fondé en 1849 (Québec, 1939), 93–275, 425–430.— P. B. Gains, Series episcoporum ecclesiae catholicae, quotquot innotuerunt a beato Petro apostolo (3 parties, Ratisbonne, All., 1873–1886), 1re partie : 177.— Jacques Grisé, Le premier concile provincial de Québec, 1851 (mémoire de d.e.s., université de Montréal, 1969).— L’œuvre d’un siècle ; les Frères des écoles chrétiennes au Canada (Montréal, 1937), 80–84, 302.— Henri Têtu, Histoire du palais épiscopal de Québec (Québec, 1896), 105–180.— René Bélanger, Visite de Mgr Turgeon aux Ilets-de-Jérémie en juillet 1846, Saguenayensia (Chicoutimi, Québec), 9 (1967) : 38s.— Philippe Sylvain, Les difficiles débuts de l’université Laval, Cahiers des Dix, 36 (1971) : 211–234.
Armand Gagné, « TURGEON, PIERRE-FLAVIEN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/turgeon_pierre_flavien_9F.html.
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Auteur de l'article: | Armand Gagné |
Titre de l'article: | TURGEON, PIERRE-FLAVIEN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |