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CHARBONNEL, ARMAND-FRANÇOIS-MARIE DE, prêtre, sulpicien, évêque et fonctionnaire, né le 1er décembre 1802 au château du Flachat, près de Monistrol-sur-Loire, France, fils de Jean-Baptiste de Charbonnel, comte de Charbonnel, et de Marie-Claudine de Pradier ; décédé le 29 mars 1891 à Crest, France.
En 1812, Armand-François-Marie de Charbonnel entreprenait une brillante carrière scolastique en commençant des études classiques dans un collège de Montbrison. Un an plus tard, il passait au collège d’Annonay. Par la suite, il se prépara au sacerdoce au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris, où à l’âge de 20 ans il refusa un poste de professeur de philosophie. Ordonné le 17 décembre 1825, il fut nommé aumônier de la duchesse de Berry en récompense du soutien que son père avait apporté à la cause royaliste pendant la Révolution française.
Désireux d’exercer des fonctions plus exigeantes, Charbonnel entra à la Compagnie de Saint-Sulpice en 1826 ; il devint professeur de dogmatique et d’exégèse au séminaire de Lyon, puis trésorier du même établissement. En 1833, son intervention au cours d’une révolte ouvrière sauva le séminaire de la destruction, mais il refusa qu’on lui décerne la Légion d’honneur pour son geste. De 1834 à 1839, après une période de maladie, il enseigna aux séminaires de Versailles et de Bordeaux. Pour éviter qu’on le nomme évêque ou supérieur d’un séminaire, il décida de se consacrer au missionnariat en Amérique du Nord. Arrivé au séminaire de Saint-Sulpice à Montréal à la fin de 1839, il s’y distingua par l’éloquence avec laquelle il prêcha de grandes retraites. Vers 1841, il alla étudier l’anglais à Baltimore, dans le Maryland.
Environ deux ans après son retour à Montréal, en 1844, Charbonnel fut pressenti par Antoine Blanc, évêque de La Nouvelle-Orléans, pour être son successeur, et le pape reçut la requête de le nommer coadjuteur de l’évêque. Charbonnel refusa toutefois cette promotion et resta à Montréal. À l’automne de 1847, après avoir failli mourir au cours de l’épidémie de typhus amenée au Canada par des réfugiés de la famine irlandaise, il alla refaire ses forces en France. Pendant la Révolution de 1848, son frère Félix-Louis fut tué à Paris ; on offrit alors à Charbonnel de prendre son siège à l’Assemblée, mais il préféra demeurer professeur dans un séminaire d’Aix-en-Provence.
Entre-temps, la mort de Mgr Michael Power*, le 1er octobre 1847, avait créé au siège épiscopal de Toronto une vacance qui allait durer deux ans et demi. Après que John Larkin* eut refusé ce poste, quatre évêques canadiens écrivirent à Rome, en 1849, pour dire qu’ils privilégiaient la candidature de Charbonnel. Celui-ci avait fait la conquête du clergé de Toronto depuis qu’il avait prêché une retraite en 1845 à la demande de Power. C’est en France, au début de 1850, qu’il reçut les bulles papales lui conférant ses pouvoirs. Le 15 mars, au cours d’un synode, il fut préconisé évêque de Toronto et, le 26 mai, en la chapelle Sixtine, Pie IX le sacra évêque.
Arrivé à Toronto le 21 septembre, Charbonnel se trouva devant la gigantesque tâche de restaurer l’ordre dans un diocèse qui n’avait pour ainsi dire pas eu de chef pendant l’interrègne. En 1844, Mgr Power avait admis n’avoir « ni collèges, ni écoles, ni hommes » sur son territoire, qui s’étendait d’Oshawa à Windsor. Estimée à 2 500 fidèles en 1838, la population catholique de Toronto se chiffrait à 7 940 en 1850, principalement à cause de l’immigration causée par la famine irlandaise (en 1860, elle dépasserait 12 000 âmes). Quant à la population catholique du diocèse, autour de 50 000 personnes en 1842, elle était passée à environ 80 000 en 1850 ; selon Charbonnel, elle était constituée surtout d’Irlandais. La pauvreté comme « l’ignorance et l’intempérance » des immigrants le stupéfièrent à tel point qu’il institua un programme en plusieurs volets pour instruire jeunes et vieux dans la foi catholique.
Malgré l’ampleur des besoins du diocèse, il n’y avait pas d’institutions, pas de religieux masculins pour assister l’évêque, et les écoles catholiques étaient peu nombreuses. À part la cathédrale St Michael, encore inachevée, qui était grevée d’une dette de £11 216 11s garantie par deux éminents laïques catholiques, John Elmsley* et Samuel George Lynn, la ville de Toronto comptait une seule église catholique, St Paul, située à l’angle des rues Queen et Power. Quelques membres des Sisters of Loretto enseignaient à Toronto [V. Ellen Dease*], mais le clergé diocésain se réduisait à 28 prêtres séculiers éparpillés sur un vaste territoire. Enfin, peu d’indices révélaient une direction financière dans ce diocèse insolvable.
Avec Charbonnel cependant, le changement devint impératif. Il constitua le Cathédral Loan Fund, qui recevait des dons du Haut et du Bas-Canada ainsi que des États-Unis ; les laïques de Toronto y contribuaient généreusement, comme les amis et la famille de Charbonnel. Il embaucha des artisans pour décorer la cathédrale et paya lui-même les vitraux. Sous sa direction, les prêtres et les établissements adoptèrent des méthodes de comptabilité précises. En 1852, il mit en vigueur le cens cathédratique, en vertu duquel un dixième de toutes les recettes paroissiales étaient remises à l’évêque pour l’administration du diocèse. Pour répondre aux besoins spirituels de ses ouailles, il recruta des prêtres, tels John Walsh, Michel Moncoq* et Jean-François Jamot*, et il exerça une surveillance sur le clergé en recréant un système de doyennés et un synode. En 1855, il signalait que le diocèse comptait 42 nouveaux prêtres et que 40 aspirants faisaient leurs études. En février 1856, la partie ouest du diocèse fut détachée pour former deux nouveaux évêchés, celui de Hamilton et celui de London. Trois mois plus tard, John Farrell* et Pierre-Adolphe Pinsoneault* en furent consacrés évêques. En 1860, l’année de son départ, le diocèse de Toronto comptait encore 36 prêtres. En outre, pendant son épiscopat, il fit construire 23 églises : 16 dans la région qui constituait le diocèse de Toronto au moment de son départ, 2 dans le diocèse de Hamilton, et 5 dans le diocèse de London.
Charbonnel fit venir plusieurs communautés religieuses de France pour s’occuper de l’enseignement et de l’assistance sociale. Arrivés à Toronto en 1851, les Frères des écoles chrétiennes ouvrirent le St Michael’s College ; ils enseignaient aussi dans le réseau des écoles séparées, qui prenait alors forme. Les basiliens, arrivés en 1852, participaient à la tenue des paroisses, mais leur principale fonction était de préparer des candidats à la prêtrise [V. Jean-Mathieu Soulerin*]. En 1853, leur séminaire fusionna avec le St Michael’s College, qui devint un important établissement catholique pour l’instruction des prêtres et des laïques. Les Sœurs de Saint-Joseph vinrent assumer en 1851 l’administration de l’orphelinat fondé par John Elmsley [V. Marie-Antoinette Fontbonne*] et instituer un programme d’assistance publique pour les pauvres. De plus, elles visitaient les maisons des malades et des nécessiteux, et elles enseignaient aux côtés des Sisters of Loretto et des Frères des écoles chrétiennes.
En novembre 1850, pour aider les pauvres, on fonda sous les auspices de Charbonnel la conférence torontoise de la Société Saint-Vincent-de-Paul. Ses membres (des laïques catholiques) allaient voir les nécessiteux chez eux, à l’hôpital ou en prison. Ils fournissaient de la nourriture, des vêtements, du combustible, des meubles et des médicaments, trouvaient des emplois et des logements, ouvraient des bibliothèques, organisaient des cours du soir et faisaient respecter les règlements de la scolarisation. Avec eux, Charbonnel fonda en 1854 la Toronto Savings Bank, où l’on pourrait investir des fonds pour les œuvres de bienfaisance et où les immigrants irlandais pauvres pourraient déposer leurs épargnes en prévision de leurs dépenses de logement ou d’instruction, de leur retraite ou d’une période de maladie. Charbonnel créa aussi la House of Providence, qui ouvrit ses portes en 1857 et dont il confia l’administration aux Sœurs de Saint-Joseph. Elles y accueillaient malades, incurables, vieillards et sans-abri. L’établissement comprenait une section hospitalière, un orphelinat doté d’une école, et un institut pour les sourds-muets. S’y ajoutèrent par la suite un foyer pour les personnes âgées, trois hôpitaux, trois orphelinats et des auberges pour les jeunes sans-abri. Par la multiplication des établissements et du personnel, Charbonnel instaurait un gouvernement ecclésiastique de forme métropolitaine traditionnelle. En instituant les retraites annuelles (en 1853), en encourageant la musique sacrée, l’art religieux et la dévotion mariale, et en insistant pour que les écoles dispensent une formation religieuse, il favorisa un réveil de la spiritualité chez les Irlandais (qui, d’après lui, observaient mollement leurs devoirs religieux). Parallèlement, les magasins qui importaient d’Irlande des documents religieux et pieux se multiplièrent, et le diocèse se donna une presse (le Toronto Mirror, le Catholic Citizen et, à compter de 1858, le Canadian Freeman) qui tendait à identifier l’Église catholique au paysan irlandais.
Pour Charbonnel, établir des écoles séparées dans le Haut-Canada constituait un aspect essentiel de son programme pour instruire les enfants dans la foi catholique, et il joua un rôle important dans ce domaine. On le nomma au conseil de l’Instruction publique en 1850, l’année de son arrivée, au moment où la controverse sur le rétablissement de la hiérarchie catholique en Angleterre [V. George Brown*] ranimait les rancunes religieuses et où l’on reprochait à la loi sur les écoles séparées d’être discriminatoire et préjudiciable au développement d’un système d’enseignement national. Néanmoins, Egerton Ryerson*, surintendant en chef de l’Éducation, se rendit en 1851 à la requête de Charbonnel d’obtenir une école séparée dans chaque ville ou quartier – ce pour quoi l’évêque loua la « sincère libéralité » de Ryerson et du gouvernement. À l’encontre des quelques membres de l’Assemblée qui exigeaient l’abolition des écoles séparées au nom de l’unité nationale, Ryerson défendait leur existence (mais non leur multiplication). Cependant, contrairement aux catholiques qui les considéraient comme un droit inaliénable, il les voyait comme un privilège et une protection.
Charbonnel se plaignit en 1852, qu’à Chatham les Noirs avaient reçu une aide plus généreuse que les catholiques dans le domaine du financement à l’éducation, que certains manuels donnaient des « interprétations bâtardes » de la vérité religieuse et qu’il fallait protéger les jeunes catholiques contre un triple danger : les enseignants, protestants, les livres protestants et les condisciples protestants – les écoles mixtes, déclarait-il, étaient « la ruine de la religion et une persécution contre l’Église ». Il réclamait que les catholiques assument l’« entière administration » de leurs écoles dans le cadre d’un système dualiste comme celui du Bas-Canada. Ryerson laissa entendre que ce changement d’attitude reflétait les influences ultramontaines d’Europe et il défendit la lettre des lois scolaires du Haut-Canada. Dans un long échange de lettres ouvertes, Charbonnel se révéla passionné, et souvent mal renseigné ; quant à Ryerson, en raison de sa connaissance du système, il avait un avantage insurmontable sur lui.
L’archevêque Pierre-Flavien Turgeon* affirmait à Charbonnel que le copremier ministre Augustin-Norbert Morin* et le procureur général William Buell Richards* avaient promis de rendre le système haut-canadien dualiste comme celui du Bas-Canada. Les membres catholiques de l’Assemblée rédigèrent un projet de loi correctif qui exemptait ceux qui finançaient les écoles séparées des taxes perçues pour les écoles publiques, et ils le présentèrent au gouvernement à la fin de 1852. Au printemps suivant, on adopta une version révisée du projet, que les auteurs avaient acceptée. Ryerson fit bien valoir que ces dispositions sur les écoles séparées ne mettaient pas le système scolaire en danger, mais il condamna « l’ingérence du Bas-Canada dans une question relevant exclusivement du Haut-Canada ». Toutefois, avant la fin de 1853, Charbonnel demanda des modifications précises au copremier ministre Francis Hincks*. Peu avant la chute du gouvernement Morin-Hincks en juin 1854, Ryerson rédigea un nouveau projet de loi pour satisfaire ces demandes mais il annonça qu’il n’y aurait plus d’autres concessions. Si les catholiques exigeaient davantage, laissa-t-il entendre, 90 % des Haut-Canadiens soutiendraient la séparation complète de l’Église et de l’État.
Après l’élection et l’installation du gouvernement de Morin et de sir Allan Napier MacNab* en septembre, Charbonnel remit personnellement au nouveau procureur général, John Alexander Macdonald, une « protestation » et un nouveau projet de loi sur les écoles séparées. Présenté inopinément par Étienne-Paschal Taché* dans les derniers jours de la session, le projet fut adopté grâce à l’appui de la majorité des députés bas-canadiens. La loi Taché de 1855 levait plusieurs obstacles administratifs à l’établissement des écoles séparées, exemptait en permanence ceux qui les finançaient de l’obligation de payer les taxes des écoles publiques et donnait à ces écoles une proportion de la subvention à l’éducation. Charbonnel remercia officiellement le gouvernement de « rendre justice à son Église », mais quelques jours plus tard il démissionnait du conseil de l’Instruction publique en annonçant que les effets de la nouvelle loi étaient « iniques ». En 1856, dans sa lettre pastorale du Carême, il affirma que les catholiques qui n’exerçaient pas leur droit de vote pour promouvoir les écoles séparées étaient coupables de péché mortel.
Malgré ce qu’il avait réussi à faire pour le diocèse, Charbonnel ne s’était jamais senti à la hauteur de sa tâche, en raison de l’écart linguistique et culturel qu’il y avait entre lui et ses ouailles. Dès mars 1854, il informa Rome que son clergé ne l’aimait pas, que plusieurs prêtres le détestaient même. À sa propre requête, il reçut, en 1856, l’autorisation de quitter son poste. Il partit pour l’Europe pendant l’été et il y resta 22 mois. Il se rendit deux fois à Rome, où il apprit que sa requête était désormais refusée en raison de l’admiration que son travail et sa personnalité suscitaient dans la population. Il rentra donc à Toronto en juin 1858. Toutefois, l’année suivante, après avoir demandé un coadjuteur pour la troisième fois, il obtint la nomination d’un Irlandais de naissance, John Joseph Lynch*, fondateur et directeur du Seminary of Our Lady of Angels. Lynch fut sacré en la chapelle Sixtine en novembre. Reparti pour l’Europe en février 1860, Charbonnel démissionna de son siège le 26 avril pour devenir évêque titulaire de Sozopol (Bulgarie).
Charbonnel entra au monastère des capucins de Rieti (Italie) ; son noviciat terminé, il retourna en France, où il devint l’un des auxiliaires du cardinal archevêque de Lyon. Pendant une vingtaine d’années, il parcourut le pays, fit de l’administration, prêcha, organisa des retraites et consacra des prêtres – des basiliens surtout, auxquels il était particulièrement attaché. Il continuait de s’intéresser à l’Église canadienne et de la soutenir. En 1880, dix ans après la transformation du diocèse de Toronto en archevêché, Léon XIII accéda à la demande de l’archevêque Lynch et de trois évêques ontariens qui réclamaient la reconnaissance des services rendus à l’Église par Charbonnel au Canada et en France : il le nomma archevêque de Sozopol. Cependant, depuis 1878, la santé de Charbonnel se détériorait ; il abandonna ses fonctions administratives et ses prédications en 1883 pour se retirer au monastère des capucins de Crest. Il avait toujours été grand voyageur mais, à compter de 1885, il dut rester au couvent, où il mourut et fut inhumé en 1891.
Malgré ce qu’il avait accompli, Charbonnel avait toujours éprouvé un sentiment d’insuffisance et en avait cruellement souffert. Bon nombre de problèmes qu’il avait connus à Toronto venaient de ce qu’il ne parvint jamais à maîtriser l’anglais. Plusieurs fois, il tenta de se retirer dans le calme d’un monastère mais, par obéissance à son Église, il continua avec persévérance et courage d’exercer les fonctions qu’elle lui assignait. Homme doux et pieux, il était néanmoins intransigeant dans ses convictions, qu’il exprimait avec beaucoup d’émotion. D’un naturel ascétique, il vivait comme un mendiant, ce qui le faisait aimer des pauvres. Cependant, certains laïques de Toronto, qui choisirent de conserver l’anonymat, lui en voulaient d’exiger qu’ils pratiquent leur religion et soutiennent les écoles et les œuvres de bienfaisance. Ils dirigèrent donc leurs critiques contre ce qui le distinguait (ses antécédents français et son personnel religieux d’origine française). Leur opposition à ses innovations joua pour beaucoup dans sa détermination à être relevé des fonctions épiscopales qu’il n’avait assumées que pour obéir au pape.
Bien qu’Armand-François-Marie de Charbonnel ait été d’abord et avant tout un prédicateur, ses nombreux talents ont amené les évêques du Canada à le reconnaître comme « père et fondateur de la province ecclésiastique de Toronto ». En effet, durant son épiscopat relativement court, il a donné de solides assises financières au diocèse et créé les organismes grâce auxquels son Église pouvait faire œuvre de charité, d’éducation et d’assistance spirituelle. Son épiscopat a coïncidé avec une décennie de bouleversements sociaux, économiques, politiques, démographiques, éducationnels et technologiques qui ont profondément transformé le Haut-Canada. C’est grâce à lui que son Église a été en mesure de faire face aux problèmes d’une société qui s’urbanisait et s’industrialisait rapidement.
On trouve des renseignements additionnels concernant les sources dans M. W. Nicolson, « The Catholic Church and the Irish in Victorian Toronto » (thèse de ph.d., Univ. of Guelph, Ontario, 1981).
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Murray W. Nicolson et John S. Moir, « CHARBONNEL, ARMAND-FRANÇOIS-MARIE DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/charbonnel_armand_francois_marie_de_12F.html.
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Auteur de l'article: | Murray W. Nicolson et John S. Moir |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |