McLEOD, PETER, entrepreneur forestier, né vers 1807, fort probablement à Chicoutimi, Bas-Canada, fils aîné de Peter McLeod et d’une Amérindienne de la nation montagnaise ; il épousa à la façon du pays Josephte Atikuapi, puis Bélonie Siméon, et de ces unions naquirent deux fils ; décédé le 11 septembre 1852 à Chicoutimi.

À l’exception du court laps de temps où il fit des études, Peter McLeod passa les premières années de sa vie active à seconder son père dans les différents comptoirs des postes du roi où il fut lui-même commis entre 1834 et 1836. Né en Écosse vers 1784, son père était venu s’établir au Saguenay et sur la Côte-Nord au tout début du xixe siècle. Ingénieur, arpenteur et officier de l’armée britannique, il entra d’abord au service de la North West Company et, à la fusion de celle-ci avec la Hudson’s Bay Company en 1821, il devint l’homme de confiance de William Lampson, locataire des postes du roi. Il occupa cette fonction jusqu’en 1831, au moment où la Hudson’s Bay Company récupéra les droits de location de Lampson.

C’est durant cette période que McLeod père s’intéressa à l’exploitation forestière dans la région de Charlevoix. Agissant comme un véritable entrepreneur forestier, tantôt il construisit des scieries pour les louer tour à tour aux habitants de La Malbaie, tantôt encore il devint pourvoyeur de bois ou obtint des contrats de coupe. Entre 1827 et 1836, McLeod père en vint ainsi à être l’un des principaux fournisseurs de bois de William Price*, alors installé à La Malbaie. En septembre 1836, il confia à son fils aîné la responsabilité de ses établissements et de ses engagements. Mais comme en témoignent les événements qui se produisirent après cette date, tout porte à croire que la relève de Peter n’ait pas donné des résultats bien satisfaisants. De 1837 à 1842, les obligations des McLeod envers Price ne cesseront de croître et se chiffreront à £2 200 à la fin de 1842. C’est dans ce contexte d’endettement des McLeod et du désir de Price d’être le premier entrepreneur forestier à s’implanter au Saguenay, jusqu’à la hauteur de Chicoutimi, qu’il faut situer l’association de Price et des McLeod.

Ne pouvant acquérir lui-même les droits de coupe et les lettres patentes sur les emplacements de moulins ou sur les terres de la région, en raison des privilèges consentis jusqu’au 2 octobre 1842 à la Hudson’s Bay Company sur ce territoire et de l’opposition de la compagnie à son endroit, Price se servit de McLeod fils pour pénétrer plus avant sur les bords du Saguenay. Déjà établi par les soins de la Société des vingt et un [V. Alexis Tremblay, dit Picoté] depuis 1837 entre Tadoussac et Grande-Baie, McLeod, par ses droits en tant que fils d’une Montagnaise de circuler librement dans les postes du roi et de s’y fixer, permettait à Price de contrecarrer de cette manière la Hudson’s Bay Company et de réaliser son objectif d’exploiter les riches pinières de la région. C’est de cet avantage que découlera l’entente de Price avec les McLeod.

Les termes du contrat, passé devant le notaire Laughlan Thomas Macpherson le 7 novembre 1842, s’avèrent d’ailleurs passablement révélateurs des intentions et des intérêts de chaque partie. D’une part, pour effacer une portion de la dette des McLeod (l’autre étant remboursée par le travail de gérance de McLeod fils), Price consentait à acheter de ce dernier la production de 20 000 madriers sortis de la scierie de la rivière Noire au prix de £1 200, puis à acquérir cette scierie dans le but de permettre à McLeod, moyennant une avance en argent et en équipement de £2 000, de jeter les bases des scieries de la rivière du Moulin et de la rivière Chicoutimi dont les droits de propriété à l’entrée et en bordure des cours d’eau devaient être acquis de la couronne par McLeod lui-même. D’autre part, les clauses de l’accord précisaient que les nouveaux établissements étaient la propriété conjointe des McLeod et de Price, les profits et les pertes se trouvant partagés également entre les parties.

Même si McLeod ne parvint jamais à obtenir l’enregistrement des deux emplacements de moulins malgré une demande adressée dès le 26 octobre 1842 à sir Charles Bagot* (la question ne sera définitivement réglée qu’en 1862, dix ans après son décès, dans la succession en déshérence assumée par Price), cela ne l’empêcha en aucune façon de s’établir à la rivière du Moulin et à Chicoutimi, et de lancer véritablement l’industrie forestière et la colonisation au Saguenay. Au mois d’août 1842, tablant sur ses droits naturels et voulant profiter des avantages de la saison, McLeod, en compagnie de sa femme Josephte Atikuapi et de son fils John, avait déjà quitté la rivière Noire avec 23 hommes pour ériger l’établissement de la rivière du Moulin. À l’hiver de 1843, il fit « marcher les chantiers » et écrivit à Price que le manque de neige retardait le transport des billots ; il explora en outre le lac Kénogami et demanda à son associé de lui envoyer un ingénieur ainsi que de l’équipement pour bâtir la dalle et l’écluse. Price donna suite à sa demande dès le mois de mai et, à la même occasion, lui expédia des provisions pour le magasin. Quelques mois plus tard, pendant la période estivale, tandis qu’un mouvement de colonisation se poursuivait sur les deux rives du Saguenay, McLeod autorisa d’importants défrichements aux alentours et sur les côtes qui dominaient Rivière-du-Moulin. Il était ainsi en mesure d’entreprendre les semailles dès la première année de son établissement.

En 1844, McLeod dirigea son attention sur la rivière Chicoutimi, à l’ouest de la rivière du Moulin. Mieux pourvue en force hydraulique et mieux située pour les activités portuaires, la rivière allait servir à l’installation d’un moulin à farine et d’un moulin à scier, le premier sur le versant est et l’autre quelque peu en retrait sur le versant opposé, près du poste de traite de la Hudson’s Bay Company. La rivalité entre les deux sociétés et la proximité des établissements suscitèrent rapidement des tensions et des heurts de part et d’autre. Afin de répondre aux prétentions de la compagnie pour qui les terrains faisaient partie intégrante de ses limites, McLeod écrivit au gouverneur Charles Theophilus Metcalfe* le 27 mars 1844. Dans sa requête, il expliquait que ces terrains étaient inutilisés au moment de son arrivée sur les lieux et que l’arpenteur Duncan Stephen Ballantyne, chargé par le gouvernement d’établir le cadastre, l’avait assuré personnellement de leur insertion dans le domaine de la couronne et de leur lotissement en vue d’une occupation. Fort de ces arguments et de son droit de préemption, auxquels il ajoutait ses privilèges naturels à titre d’Amérindien et sa demande d’acquisition présentée en 1842, McLeod concluait sa requête en informant le gouverneur de son intention de demeurer au même endroit et d’y continuer le travail entrepris.

Le mois suivant, dans une lettre envoyée à sir George Simpson, gouverneur de la Hudson’s Bay Company, Price se portait à la défense de son associé et demandait à la compagnie de cesser son opposition au projet d’aménagement de la scierie. Devant la croissance rapide de cet établissement, qui allait devenir en quelques années le principal centre industriel du Saguenay en même temps que l’un des plus considérables de tout le Bas-Canada, la Hudson’s Bay Company n’eut d’autre choix que d’abandonner la partie.

Le rapport de l’arpenteur Ballantyne, rédigé en 1845, permet du reste de constater le progrès de la colonisation et de cerner dans le détail la structure des établissements de Price et de McLeod. À la rivière du Moulin étaient regroupés une scierie, un quai, une chapelle, la maison de Peter McLeod, avec le magasin général, les étables et la boutique de forge ainsi qu’une vingtaine de petites maisons en bois rond appartenant à la société. À la rivière Chicoutimi se trouvaient également une scierie, un quai, un magasin à trois étages, une douzaine de propriétaires résidents, les fondations d’un moulin à farine, des terrains en culture, une écluse et de grandes dalles conduisant l’eau au mécanisme d’engrenage de la scierie.

Ces établissements étaient aussi conçus pour se suffire à eux-mêmes. Au lieu-dit de La Ferme, on s’adonnait à l’élevage des bovins, des porcs et des volailles, et on produisait les céréales nécessaires au ravitaillement des chantiers. Le magasin général, le seul de l’endroit, vendait de tout, depuis la farine et les vêtements jusqu’aux chapelets et aux outils forestiers. Tous les samedis, les colons-bûcherons se rendaient ainsi au magasin pour se procurer les biens de consommation essentiels aux besoins de la famille. Entre 1839 et 1878, l’usage voulait que ces marchandises soient payées en pitons (sorte de bons de commande délivrés au porteur et échangeables uniquement au magasin ou au bureau de la compagnie) ou encore portées au compte. Non seulement ce système de paiement facilitait l’endettement et l’emprise de la compagnie sur la collectivité locale, mais encore il favorisait l’exercice d’une double exploitation dans la mesure où l’employeur fixait lui-même à la fois le salaire à payer et le prix des marchandises. McLeod, à titre de gérant du Saguenay, assura l’application de ce système et veilla dans le même sens à faire observer les instructions de son associé, tant en regard de la coupe forestière qu’en regard de la discipline dans les chantiers.

Pour illustrer à cet égard la rigueur des conditions de travail, qu’il suffise de citer la lettre de McLeod adressée à Damase Boulanger, un de ses contremaîtres, le 3 décembre 1846. Après avoir longuement précisé les clauses touchant l’engagement des hommes, McLeod donne à son agent des directives sur la conduite à suivre dans les chantiers : « mes ordres sont de charger cinq shillings pour maladie par jour de pension à ceux qui perdront du temps mal à propos [...] Tout homme qui désobéira aux ordres de celui qui sera appointé pour le conduire, qui ne donnera pas satisfaction, sera congédié immédiatement et il n’aura pas un seul sou de ses gages [...] Je veux aussi qu’il soit bien entendu que tout raccomodage [... sera] fait le soir, après la journée faite [...] Le temps de travail sera du petit jour le matin jusqu’à la nuit ; il faudra que les hommes partent du chantier avant le jour afin d’être rendus à leur ouvrage aussitôt qu’il fera assez clair pour travailler et ils ne laisseront pas l’ouvrage avant qu’il fasse trop noir pour pouvoir continuer. »

C’est précisément pour améliorer les conditions de vie de ces colons-bûcherons et pour combattre la mainmise absolue du duo Price-McLeod sur la population locale qu’interviendra, en défenseur de liberté, le père Jean-Baptiste Honorat*. Chargé par ses supérieurs de poursuivre l’œuvre missionnaire au Saguenay, Honorat arriva à Grande-Baie le 15 octobre 1844. Dès les deux premières semaines, il fut amené à se rendre à Rivière-du-Moulin où, pour desservir les quelque 600 résidents, il conseilla aux habitants de construire une école qui servirait également de chapelle en attendant l’érection d’une église. McLeod, qui avait projeté de faire de cet endroit un fief protestant et qui avait retenu à cette fin les services d’un pasteur, ne manqua pas de se dresser résolument contre cette idée. Au cours d’une assemblée publique tenue en décembre de la même année, il s’en prit au père Honorat et aux habitants, les menaçant d’user de représailles s’ils donnaient suite à leur projet.

Le 4 janvier 1845, McLeod revint complètement sur sa position. Il proposa à Honorat et aux syndics du village la location sur une période de cinq ans de l’emplacement choisi pour accueillir le bâtiment et alla contre toute attente jusqu’à verser une contribution personnelle de £10 pour l’avancement des travaux. Cette volte-face de McLeod allait trouver une explication dans les mois qui suivirent. Faisant part à son associé de l’attitude inquiétante d’Honorat face au pouvoir qu’ils avaient établi à Chicoutimi, McLeod demanda à Price d’intervenir auprès de l’archevêque de Québec, Pierre-Flavien Turgeon*, afin que des prêtres séculiers succèdent aux oblats de Marie-Immaculée et que la chapelle de Rivière-du-Moulin soit remplacée par une véritable église construite au centre des deux établissements de Chicoutimi et de Rivière-du-Moulin, cet emplacement favorisant l’implantation de nouveaux colons et la formation d’un village unique. Au printemps de 1845, Price s’empressa de rencontrer Mgr Turgeon pour discuter du sujet. Le 24 février 1846, après des pourparlers avec le provincial d’Honorat, le père Joseph-Bruno Guigues*, l’archevêque donna son accord à la requête de Price et de McLeod.

Devant la tactique employée pour les déloger des rives du Saguenay, lui et sa communauté, Honorat décida pour sa part de « libérer » les colons de la férule de Price et de McLeod en leur donnant accès à la propriété foncière. S’appuyant sur l’expérience européenne en cette matière, il fonda en mai 1846 la mission de Grand-Brûlé (Laterrière). Rapidement, ce projet d’établissement d’une colonie agricole libre au Saguenay devait attirer l’attention des colons et en même temps susciter l’appréhension de Price et de McLeod. Parce qu’elle entraînait un déplacement de population, qu’elle reposait à la fois sur l’agriculture et l’exploitation forestière, et qu’elle coupait les scieries de la rivière du Moulin et de la rivière Chicoutimi de leurs sources naturelles d’approvisionnement en bois, cette fondation contrevenait directement aux intérêts du tandem Price-McLeod. Leur monopole au Saguenay risquant d’être menacé, ils ne tardèrent pas à réagir.

Le 3 mars 1849, McLeod fit dresser un protêt contre le père Honorat qu’il accusait d’avoir détourné certains colons de Grand-Brûlé de leurs contrats d’engagement envers lui. Dans les mois suivants, McLeod et Price mirent de l’avant une stratégie en vue d’évincer définitivement Honorat du Saguenay. Affirmant que son entreprise concurrençait leur commerce et menait les oblats à une faillite certaine, et l’accusant de trop s’intéresser aux questions sociales et de faire détester sa communauté, le clergé et l’Église toute entière en ne tenant pas assez compte de l’élite protestante locale, ils obligèrent ses supérieurs à le rappeler à la maison mère. En août 1849, Honorat quitta ainsi désespérément le Saguenay, laissant derrière lui la population à la seule merci de Price et de McLeod.

Ne disposant d’aucun moyen d’ordre légal et politique pour se faire entendre, les habitants se retrouvèrent sous le joug de McLeod. De 1848 à 1850, celui-ci, en plus d’exercer sa mainmise sur le commerce du bois, concentra une partie de ses activités à accumuler des richesses foncières. Il prit des hypothèques sur les terres des colons pour des avances en équipements et en provisions provenant de son magasin général ; il utilisa également l’appareil judiciaire pour expulser les colons des terres qu’ils avaient défrichées et ensemencées, faute de détenir un billet de concession. Le 29 septembre 1849, le procureur spécial de McLeod comparut devant l’enquêteur gouvernemental Jacques Crémazie* pour expliquer ces dépossessions. Ce dernier, dans son rapport du 20 février 1850, ne manqua pas de souligner les tactiques employées par McLeod et soumit des recommandations pour corriger la situation. Celles-ci ne furent cependant mises en application qu’au cours de la décennie suivante.

C’est durant les années 1849 et 1850 que le commerce du bois canadien connut une reprise importante après la crise de 1846 causée par l’abolition des tarifs protecteurs entre la colonie et la métropole, et par le fléchissement du marché. McLeod, pour le compte de son associé, établit de nouvelles scieries en amorçant notamment la conquête du Lac-Saint-Jean. Comme il craignait pour la santé de McLeod et que le contrat de 1842 ne lui paraissait plus une garantie suffisante compte tenu de l’absence des titres de propriété sur les établissements de Rivière-du-Moulin et de Chicoutimi, Price décida dès 1848 de ne plus rien entreprendre avec McLeod sans la passation d’un contrat devant notaire chaque automne. Le 21 octobre 1850, il présenta une requête en dissolution de société aux McLeod. Le 2 novembre, leur dette envers lui étant évaluée à £4 520, Price hypothéqua la scierie de la rivière Chicoutimi ainsi que les terrains qui s’y rattachaient. La mort subite de McLeod le 11 septembre 1852 et l’impossibilité d’établir la légitimité de ses deux fils (John âgé de 16 ans et François âgé de 5 ans) permirent à Price, à titre de créancier et de curateur de la succession, de devenir le seul propriétaire des établissements du Saguenay et le plus important commerçant de bois de tout le Bas-Canada.

Sans enlever à Peter McLeod certains traits de générosité relevés ici et là dans les archives et spécialement à l’égard des Amérindiens, sans mésestimer non plus son influence ou son emprise sur la population locale, il demeure qu’il a été avant tout, par-delà la légende entourant le personnage, le prête-nom de William Price, l’association de 1842 le vouant irrémédiablement à jouer le second rôle. Désavantagé par la convention qui l’unissait à Price, il mourut plus endetté que jamais, laissant à ce dernier une industrie en pleine expansion et une région riche en ressources exploitables.

Gaston Gagnon

ANQ-Q, CN1-197, 7 nov. 1842 ; CN4-9, 3 oct. 1828, 14 sept. 1829, 19 avril 1836 ; CN4-19, 25 juill. 1842 ; P1000-25-456.— ANQ-SLSJ, P-2, Dossier 2, pièce 40 ; Dossier 3, pièce 14 ; Dossier 19, pièce 28 ; Dossier 645.— Arch. de la Compagnie Price Limitée (Chicoutimi, Québec), Corr., Peter McLeod à William Price, 26 janv. 1843, 27 janv. 1844 ; Peter McLeod à C. T. Metcalfe, 27 mars 1844 ; William Price à George Simpson, 16 avril 1844.— Arthur Buies, le Saguenay et le Bassin du lac Saint-Jean ; ouvrage historique et descriptif (3e éd., Québec, 1896).— Louise Dechêne, « William Price, 1810–1850 » (thèse de licence, univ. Laval, 1964).— Damase Potvin, Peter McLeod, grand récit canadien inédit (Québec, 1937).— Arthur Maheux, « le Cas de Peter McLeod, jr. », Concorde (Québec), 6 (1955), no 5 : 24.— J.-P. Simard, « Biographie de Thomas Simard », Saguenayensia (Chicoutimi), 20 (1978) : 4–7 ; « Onze années de troubles dans les postes du roi, 1821–1831 », 10 (1968) : 2–6.

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Gaston Gagnon, « McLEOD, PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcleod_peter_8F.html.

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Auteur de l'article:    Gaston Gagnon
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    28 novembre 2024