TONTY, HENRI (de), voyageur, commandant de postes de traite, officier dans les troupes de la Marine ; on ignore le lieu de sa naissance (en 1649 ou 1650) ; fils aîné de Lorenzo de Tonty qui donna son nom au système de rente viagère qu’il inventa, la « tontine », et d’Isabelle di Lietto ; tous deux Napolitains, ils étaient venus chercher asile en France après l’échec de la rébellion contre le vice-roi espagnol, le duc d’Arcos, à laquelle ils avaient participé. Tonty mourut en 1704 au fort Louis-de-la-Louisiane, situé à environ 25 milles en amont de Mobile, dans l’Alabama.

Tonty avait deux frères plus jeunes que lui dont l’un, Alphonse, arriva au Canada vers 1684 ou 1685, s’installa à Montréal et se livra à la traite des fourrures. Les Tonty étaient cousins de Daniel Greysolon Dulhut et de Claude Greysolon de La Tourette qui acquirent tous deux une réputation enviable dans le Nouveau Monde.

En 1668 et en 1669, Henri servit dans l’armée française avec le grade de cadet. Devenu garde-marine, il passa les quatre années suivantes à Marseille et à Toulon, et prit part à sept campagnes navales, quatre à bord de vaisseaux de guerre et trois à bord de galères. Puis il fut envoyé en Sicile pour servir de capitaine en second au maître de camp, à Messine. Au cours de l’attaque des Espagnols, à « Libisso », une grenade emporta sa main droite et il fut fait prisonnier. Il demeura six mois à « Metasse », où on l’avait emmené, puis fut échangé contre le fils du gouverneur. À son retour en France, Louis XIV lui accorda une indemnité de 300#. Il reprit du service en Sicile comme volontaire à bord de galères.

À la fin de la guerre de Hollande, en 1678, Tonty revint en France mais ne put obtenir de situation à la cour. Toutefois, grâce sans doute à l’appui du sieur de Villermont, il devint le lieutenant de Cavelier* de La Salle, à qui l’on venait d’accorder l’autorisation d’explorer le territoire illinois et de partir à la recherche de l’embouchure du Mississipi.

Le 15 septembre 1678, Tonty et La Salle arrivèrent à Québec à bord du Saint-Honoré. Le 26 décembre, ils atteignirent la rivière Niagara où, pendant le reste de l’hiver, Tonty surveilla les travaux du fort Conti, que l’on érigeait un peu en aval des chutes, et la construction du Griffon dont le chantier était situé en amont. L’été venu, accompagné de cinq hommes, il longea en canot la rive nord du lac Érié dans l’espoir de retrouver quelques-uns des hommes de La Salle, qui auraient dû être en route pour le fort Frontenac (Kingston, Ont.), après un an de commerce dans la région des lacs supérieurs. Le 9 août, il arriva au détroit qui joint les lacs Huron et Érié et attendit pendant deux jours que La Salle l’y rejoigne à bord du Griffon.

Le 27 août ils arrivèrent ensemble à Michillimakinac, le carrefour de la traite des fourrures dans la région du sud-ouest. Ils y trouvèrent la plupart des hommes à la recherche desquels Tonty était parti. Ils étaient restés à Michillimakinac, gaspillant des marchandises dont la valeur s’élevait à plus de 1 300#. Six individus avaient déserté, emportant avec eux pour 4 000 # au moins de marchandises ; ils étaient, croyait-on, à Sault-Sainte-Marie et le 29 août Tonty partit à leur poursuite.

Après avoir rattrapé et appréhendé les déserteurs, Tonty quitta Sault-Sainte-Marie le 5 octobre pour aller rejoindre La Salle à l’embouchure de la rivière Saint-Joseph (Michigan). Après un pénible voyage qui dura 38 jours, sans doute le long de la rive est du lac Michigan, il rejoignit son chef et prit part à la construction du fort Miami. Une fois la tâche terminée, les hommes s’enfoncèrent à l’intérieur des terres et, le 15 janvier 1680, débuta la construction du fort Crèvecœur, sur la rive sud de la rivière Illinois (entre l’actuel Pekin et Kingston Mines, dans l’Illinois).

Le 1er mars, La Salle confia à Tonty le commandement du nouveau poste et partit vers l’est, par voie de terre, à la recherche de son bateau le Griffon, qui, poursuivi par la malchance, avait déjà coulé corps et biens. La Salle s’arrêta au fort Miami et fit savoir à Tonty qu’il faudrait construire un autre fort en amont du fort Crèvecœur, sur le promontoire dit Le Rocher (Starved Rock, près d’Utica dans l’Illinois), à l’endroit même où la rivière cessait d’être navigable. Tonty partit immédiatement afin d’inspecter les lieux. Pendant son absence, les hommes qui étaient restés au fort Crèvecœur eurent vent de la situation financière précaire dans laquelle se trouvait La Salle et, de consternation, se mutinèrent, détruisant les bâtiments et mettant le feu à un navire en chantier qui était destiné à la navigation sur le Mississipi. Tonty revint le plus vite possible pour évaluer les dégâts et sauver ce qu’il pouvait ; il s’installa ensuite dans un village illinois avec les cinq hommes qui lui étaient restés fidèles.

En attendant le retour de La Salle, Tonty commença à faire du commerce. Pendant ce temps les Iroquois, alarmés à l’idée que les Français pouvaient fournir armes et munitions aux Illinois, décidèrent de se battre. Ils attaquèrent le 10 septembre. Tonty commença par essayer de se les concilier en leur offrant des colliers, mais, pour sa peine, récolta un coup de couteau. Courageusement il insista et, avec l’aide d’un chef onontagué nommé Agonstot, « il leur laissa entendre que les Illinois étaient sous la protection du roi de France » et les persuada de cesser le combat. Les Iroquois insistèrent toutefois pour que les Français quittent immédiatement le territoire illinois.

Tonty et ses hommes espéraient atteindre Michillimakinac avant l’hiver. Ils parvinrent au début d’octobre à l’endroit où s’élève aujourd’hui la ville de Chicago et redécouvrirent le portage utilisé sept ans plus tôt par Louis Jolliet* et le père Marquette*. De là, ils se dirigèrent vers la baie des Puants (Green Bay). Au cours de leur traversée en canot du lac des Illinois (lac Michigan), ils firent naufrage le 1er novembre 1680 et pendant deux semaines durent vivre d’ail sauvage qu’ils parvenaient à déraciner sous la neige. Ils finirent par arriver à un village potéouatami où Tonty passa l’hiver tandis que son chapelain, le père Zénobe Membré*, continuait son chemin jusqu’à la mission des Jésuites de Saint-François-Xavier (près de ce qui est aujourd’hui Des Pères, dans le Wisconsin).

Au début de juin 1681, Tonty rejoignit La Salle à Michillimakinac. Ce dernier se rendait à Montréal et ils firent une partie du voyage ensemble. En août, Tonty précéda son chef au fort Miami afin d’effectuer tous les préparatifs nécessaires à la grande expédition vers le sud, à la recherche de l’embouchure du Mississipi. Le 27 décembre, après avoir rassemblé la plupart des hommes qui devaient y prendre part, Tonty s’engagea dans le portage de Chicago. Le 6 janvier 1682, à une journée de voyage de la rivière des Plaines, La Salle le rejoignit. Le 7 avril, l’expédition atteignit le golfe du Mexique et, le 9, près de l’actuel Venice, en Louisiane, ils plantèrent une croix et érigèrent une colonne aux armes de la France, en souvenir de ce grand jour.

Tonty et La Salle, voyant les vivres près de manquer, décidèrent de reprendre tout de suite le chemin du Nord. Quand La Salle tomba malade et ne put continuer la route, Tonty partit, laissant derrière lui le gros de l’expédition, afin de faire du commerce dans la vallée de l’Illinois. Il arriva fin juin au portage de Chicago, continua jusqu’à l’embouchure de la rivière Saint-Joseph et, avec deux compagnons, se dirigea vers Michillimakinac où il arriva le 22 juillet. La Salle l’y retrouva en septembre et l’envoya immédiatement à l’extrémité sud du lac Michigan, avec mission d’y construire un fort en amont de la rivière Saint-Joseph.

Tonty, de son propre chef, semble-t-il, négligea les instructions de La Salle et se rendit dans la vallée de l’Illinois pour y passer l’hiver et s’y livrer au commerce. Après l’arrivée de La Salle en décembre, Tonty entreprit la construction du fort Saint-Louis, au Rocher. Il fit plus de 100 lieues, rendant visite aux différentes tribus illinoises, afin de les persuader de s’installer près du nouveau fort, ce qui aurait le double avantage de favoriser la traite et de permettre de mieux se défendre contre les Iroquois, en cas d’attaque. Au mois d’août, La Salle partit pour l’est et de là pour la France, déléguant son commandement à Tonty.

Pendant l’absence de La Salle, le gouverneur de la Nouvelle-France, Joseph-Antoine Le Febvre* de La Barre, décida de confisquer tous ses biens en Amérique du Nord. Du même coup, Tonty se vit enlever le commandement du fort Saint-Louis, où Louis-Henri de Baugy, nommé par le gouverneur, le remplaça en septembre. Baugy arriva avec 30 canots chargés de munitions et de marchandises, et accompagné de soldats. Au cours du printemps de 1684, Tonty et lui résistèrent avec succès à une attaque iroquoise. Puis, le 23 mai, Tonty partit pour Montréal et Québec, où il apprit que la décision prise par le gouverneur de confisquer les biens de La Salle avait été révoquée. Avec l’autre lieutenant de La Salle, François Dauphin de La Forest, qui commandait le fort Frontenac depuis 1679, il dut s’occuper des entreprises de son chef. À cause du gel précoce, Tonty ne put arriver dans l’Ouest qu’en juin 1685.

En novembre, il apprit que La Salle se trouvait dans le golfe du Mexique ; le 16 février 1686, accompagné de 25 Français et de 4 Indiens, il se mit en route pour le rejoindre. La Salle devait fonder une colonie à l’embouchure du Mississipi mais, lorsque Tonty y arriva entre le 8 et le 13 avril, il « [n’apprit] rien de M. de la Salle si ce n’est que quelques sauvages l’avoient vu mettre à la voile et se retirer du costé du Sud ». Tonty envoya des canots en direction de l’est et de l’ouest, « afin de voir s’ils ne descouvriroient point [quelque chose] ». Dans les deux cas on ne trouva pas trace de La Salle même après avoir navigué environ 30 lieues. Obligé de faire demi-tour « faute d’eau douce », Tonty décida de remonter le cours du fleuve : « je suggérai à mes hommes de suivre la côte jusqu’à Menade [Manhattan] pour arriver plus tôt à Montréal [...] mais plusieurs s’y opposèrent [...], j’empruntai alors la même route qu’à l’aller. »

Au cours de l’été de 1685, Jacques-René de Brisay de Denonville avait remplacé La Barre au poste de gouverneur de la Nouvelle-France. Il estimait la guerre contre les Iroquois inévitable et s’était décidé à promettre aux Illinois « toute protection » et à faire venir Tonty pour discuter de la situation avec lui. Lorsque ce dernier rentra au fort Saint-Louis, il dut partir presque aussitôt pour Montréal, où le gouverneur lui fit part de ses projets de campagne pour l’été suivant et du rôle primordial qu’il lui avait réservé. Tonty devrait « marche[r] par les terres prez de trois cens lieües car ces sauvages la ne sont pas gens de Canot » et attaquer les Iroquois par l’arrière, tandis que Denonville les attaquerait de front.

Au cours de l’année suivante, Tonty ne convainquit que 80 Illinois de participer à la campagne. Les autres refusèrent de le suivre pour ne pas laisser leurs bourgades sans protection, car le bruit courait que les Tsonnontouans allaient attaquer. Par conséquent, « ne pouvant prendre les derierres des sonontoüans il [fut] obligé de venir au fort du détroit joindre le Sr. du lhut [Dulhut] et le sr. de la durantais [Morel]. » De Détroit à Niagara, accompagnés de 160 Français et de près de 400 Indiens, ils firent prisonniers 60 Anglais de New York et quelques Indiens, « qui alloient pour se saisir du poste de Michilimaquina et autres et y establir la trette avec les sauvages ». Ils continuèrent leur route vers le lac Ontario, où ils retrouvèrent Denonville, et prirent part, en première ligne, à l’attaque lancée par les Français contre les Tsonnontouans.

Après avoir participé à l’établissement d’un poste à Niagara, Tonty retourna à son fort sur l’Illinois, s’étant « très bien » conduit. Au cours des deux années qui suivirent, il demeura au fort Saint-Louis où, de concert avec La Forest, il faisait la traite pour le compte de La Salle. Dans la mesure où les nouvelles lui Parvenaient, tout semblait fort bien se passer dans la nouvelle colonie de son chef, dans le golfe du Mexique. Mais, en septembre 1689, Jean Couture (qui était peut-être apparenté à Guillaume Couture) arriva de la région de la rivière Arkansas, porteur de la nouvelle de l’assassinat de La Salle par ses hommes, nouvelle dont il était absolument certain.

En décembre de la même année, Tonty partit avec quatre Français, un Chaouanon et deux esclaves pour porter secours à la colonie de La Salle dont on savait qu’elle était située sur la baie Saint-Louis (Matagorda Bay, au Texas). Il fut le seul à vouloir aider ces malheureux, mais les difficultés du voyage s’avérèrent insurmontables. Épuisé par le manque de nourriture, à court de munitions, il abandonna la partie après s’être rendu jusqu’à la région nord-ouest de ce qui est aujourd’hui le comté de Houston, dans le Texas.

En 1690, le congé de traite avec les Illinois qu’avait obtenu La Salle fut accordé à La Forest et à Tonty. C’était un excellent moyen pour enrayer l’avance des Iroquois et, par conséquent, des Anglais, dans l’Ouest. Tonty passa les hivers de 1690 et 1691 dans la vallée de l’Illinois, ne s’absentant qu’une seule fois au cours de l’été de 1690 pour se rendre à Michillimakinac. Au cours du second hiver, le bois de chauffage vint à manquer près du fort Saint-Louis et il entreprit la construction d’un nouveau fort à Pimiteoui (près de Peoria, dans l’Illinois). La Forest vint le rejoindre au printemps, avec des engagés et des soldats pour finir la construction.

Pendant l’été de 1693, Tonty, avec l’aide d’Outaouais et de coureurs de bois, ramena à Québec une flottille de canots chargés de fourrures. À Québec, il emprunta une forte somme d’argent pour ses affaires et celles de ses associés (La Forest avait vendu la moitié de sa part à Michel Accault, pour la somme de 6 000#). Tonty passa les deux années suivantes à exploiter son congé dans la vallée de l’Illinois et dans la région s’étendant au sud-ouest de cette vallée, et tenta de persuader les autorités françaises de le laisser reprendre à son compte le grand projet de La Salle : drainer les richesses du bassin du Mississipi en passant par l’embouchure du fleuve. Il va sans dire que les commerçants et les trafiquants de fourrures montréalais s’opposèrent violemment à l’idée.

Tonty et ses associés, afin d’améliorer la qualité des fourrures qu’ils achetaient, obtinrent de Frontenac [Buade*] l’autorisation de faire la traite avec les Assiniboines qui vivaient à 500 lieues au nord de Michillimakinac. Le 8 août 1695, Tonty quitta Michillimakinac en direction du nord-ouest. Selon Cadillac [Laumet], qui écrivit à ce sujet l’année suivante, il voulait faire du commerce mais aussi s’informer de l’issue de l’attaque lancée par Pierre Le Moyne d’Iberville contre le fort Nelson. « Les vents contraires l’ayant longtêms retenu sur le lac superieur, et les glaces l’ayant ensuite envelopés, il ne fût pas bien loin et ne gaigna qu’environ deux cens lieües sur sa route des la fonte des glaces, il a continué son voyage et doit se rendre sur le grand lac des Assiniboins qui va tomber a la mer par la riviere du port Nelson. » À la fin du mois de juin 1696, Tonty fit savoir qu’Iberville avait pris la baie d’Hudson et que l’entreprise n’avait coûté la vie qu’à deux hommes. On ignore jusqu’où exactement dans le nord-ouest Tonty a pénétré.

La saturation du marché du castor était devenue un problème sérieux. Les autorités françaises essayaient désespérément d’arrêter le flot de fourrures, et le fort de Pimiteoui ne resterait ouvert que si Tonty et ses associés cessaient de se livrer à la traite des fourrures. On fit remarquer au roi que, sans traite, il serait impossible aux Français de demeurer dans la vallée du Mississipi, et que la route de l’Ouest deviendrait alors grande ouverte aux colonialistes anglais de la côte atlantique. Louis XIV se laissa fléchir et permit à Tonty de continuer à se livrer à la traite des fourrures, pourvu que ce soit dans des limites très strictes. Mais en 1698, la France décida de s’opposer aux desseins de l’Angleterre et de l’Espagne sur l’Amérique du Nord. On reprit, en le modifiant, le projet conçu par La Salle d’établir une colonie à l’embouchure du Mississipi et on chargea Iberville, le vainqueur de la baie d’Hudson et de Terre-Neuve, de fonder la Louisiane. Tonty et La Forest devraient l’aider dans toute la mesure de leurs moyens.

Cet autonine-là, Tonty servit de guide à un groupe de Jésuites [V. Buisson de Saint-Cosme, 1667–1706] ; ils arrivèrent à l’embouchure de la rivière Arkansas vers Noël. Il passa l’année suivante à Pimiteoui et à Michillimakinac. Puis, confiant ses affaires en territoire illinois à son cousin Pierre-Charles de Liette, Tonty partit avec sept Canadiens pour le fort Mississipi (près de Phoenix, Louisiane) où il retrouva Iberville. À partir de ce moment-là, il consacra tous ses efforts à l’établissement de la présence française dans le Sud. Il organisa le commerce à l’intérieur des terres, persuada les Chicachas de vivre en bonne intelligence avec la nouvelle colonie « malgré les avances anglaises » et, lorsque les Alibamons prirent le sentier de la guerre, Jean-Baptiste Le Moyne* de Bienville et lui exercèrent une sévère répression. En 1704, un bateau-ravitailleur de La Havane apporta la fièvre jaune au fort Biloxi. En septembre, Tonty contracta la maladie et mourut au fort Louis-de-la-Louisiane.

Tonty mérite bien de figurer parmi les grands explorateurs de l’Amérique du Nord. La Forest et lui étaient de plus des hommes d’affaires avisés, qui savaient aborder de façon pratique les problèmes de la traite des fourrures. On a dit de lui « qu’il réalisait les projets que La Salle concevait ». Les Indiens, qui l’avaient surnommé « Bras de fer » l’admiraient tout autant pour son endurance, son courage, sa ténacité et ses capacités d’organisateur que pour son bras artificiel en forme de crochet. Denonville, le gouverneur, qui était lui-même un vaillant soldat, disait de lui qu’il s’agissait là d’ « un garçon entreprenant et fort hardy ». Il lui confia d’ailleurs une tâche importante dans sa campagne contre les Iroquois. Iberville et Bienville comptaient sur lui pour établir des relations de bonne entente avec les Indiens de la Louisiane. Peut-être n’est-il pas un des géants de son époque, mais il est certainement un des personnages les plus marquants de l’épopée française dans l’Ouest.

E. B. Osler

Découvertes et établissements des Français (Margry), IV.— Early narratives of the northwest, 1634–1699, L. P, Kellogg, édit. (« Original narratives of early American history », [XVII], New York, 1917).— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IX.— H. E. Legler, Chevalier Henry de Tontys exploits in the valley of the Mississippi (Milwaukee, 1896).— E. R. Murphy, Henry de Tonty, fur trader of the Mississippi (Baltimore, 1941).— Jean Delanglez, Tonti Letters, Mid-America, XXI (1939 ; nouv. sér., X) : 209–238 ; The voyages of Tonty in North-America, 1678–1704, Mid-America, XXVI (1944 ; nouv. sér., XV), 255–297.— Benjamin Sulte, Les Tonty, MSRC, 1re sér., XI (1893), sect. : 3–31.

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E. B. Osler, « TONTY, HENRI (de) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tonty_henri_2F.html.

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Auteur de l'article:    E. B. Osler
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    1 décembre 2024