Sports et sportifs avant 1800

Titre original :  Jouer et se divertir | Sociétés et territoires

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Bien que l’implantation des Européens en Amérique ait posé de nombreux défis, les activités sociales et sportives ont été bien présentes durant la période coloniale. Jean Amiot, par exemple, interprète et engagé des jésuites chez les Hurons à l’époque de la Nouvelle-France, s’est distingué lors de compétitions de course :

Jean Amiot (frère de Mathieu et de Charles Amiot) passa plusieurs années au pays des Hurons et paraît avoir séjourné à Trois-Rivières à partir de 1645. Les Amérindiens l’appelaient Antaïok. En 1647, il captura à la course un Iroquois qui aurait assassiné le père [Isaac] Jogues. Athlète remarquable, il l’emporta sur tous les jeunes Amérindiens qui, dans un tournoi, à Québec, voulurent se mesurer à la course avec lui, soit à pied, soit en raquettes.

 

Sport d’origine amérindienne fort prisé par plusieurs nations autochtones, la crosse a suscité curiosité et intérêt chez les Européens. L’organisation d’une partie en apparence anodine par l’astucieux chef sauteux Madjeckewiss en 1763 lui a permis d’accomplir un tour de force :

Au milieu de la vingtaine, [Madjeckewiss] était un chef de guerre respecté. En 1763, les guerriers de Pondiac* assiégèrent Detroit, et Madjeckewiss accueillit avec joie cette occasion d’aider à chasser les Britanniques de l’Ouest. Travaillant en étroite collaboration avec Minweweh*, Madjeckewiss fit des plans pour la prise du fort Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan). Un trafiquant de l’endroit, Charles-Michel Mouet* de Langlade, en prévint le capitaine George Etherington ; mais, après avoir questionné Madjeckewiss, le commandant ne prêta plus attention à cette affaire. Le 2 juin 1763 au matin, Etherington, à l’extérieur des murs du poste, surveillait Madjeckewiss et ses guerriers, qui disputaient vigoureusement la victoire à une bande de Sauks, dans une partie de crosse. Soudain, le chef lança la balle à l’intérieur du fort. Les Sauteux s’y précipitèrent afin de récupérer la balle ; des femmes, qui attendaient ce moment, leur remirent des armes dissimulées sous leurs couvertures. En quelques minutes, les membres de la garnison furent tués ou faits prisonniers : Madjeckewiss et ses hommes étaient maîtres du poste.

 

En apprenant et pratiquant l’escrime, James Baby, né en 1763, futur homme politique, fonctionnaire, juge, officier de milice et propriétaire foncier, a pu affirmer sa position sociale :

Fils aîné d’une famille prestigieuse de la région de Detroit, James Baby fit ses études dans la province de Québec sous la tutelle de son oncle François*. Il prit aussi des leçons d’escrime et suivit des cours de danse, deux activités considérées à l’époque comme une marque de distinction.

 

Les biographies suivantes permettent d’en savoir davantage sur les sports et ceux qui les ont pratiqués avant 1800.