AMIOT (Amyot), dit Villeneuve, MATHIEU, donné, interprète, seigneur, né entre 1627 et 1629, probablement près de Chartres (Orléanais), de Philippe Amiot et d’Anne Convent, décédé à Québec le 18 novembre 1688.
Originaire des environs de Soissons, son père était à Québec dès l’été de 1635. Mathieu, comme son frère Jean, fut pendant quelques années interprète des Jésuites, travaillant chez eux à Trois-Rivières et peut-être aussi en Huronie. Puis il se fit colon et réussit pendant le reste de sa vie à accumuler un nombre assez intéressant de possessions. Ainsi, en 1649, le gouverneur Louis d’Ailleboust lui concéda une terre à Trois-Rivières ; en outre, lors de son mariage à Québec, le 22 novembre 1650, Marie Miville lui apporta en dot une propriété dans la ville de Québec ; en 1661, les Jésuites lui firent concession d’un lot à Sillery, où il se construisit une maison, tout en conservant sa demeure en ville ; le 6 septembre 1665, Jean Juchereau de Maur lui donna, sur la Pointe-Villeneuve, près de Saint-Augustin de Portneuf, une propriété qu’il agrandit en 1677 et en 1685 ; le 3 novembre 1672, Talon lui avait concédé en fief et seigneurie un autre domaine à la Pointe-aux-Bouleaux.
À mesure que ses biens s’accumulaient, Mathieu devenait un personnage de plus en plus important dans la colonie. Comme notable, à Québec, il avait participé à l’élection d’un syndic en 1664 et, trois ans plus tard, le roi agréa la requête de Talon de lui octroyer des lettres de noblesse. Cependant, quand elles arrivèrent, en 1668, l’intendant ignorait s’il devait les faire enregistrer au Conseil souverain de Québec ou au parlement de Paris. En attendant la réponse de Versailles, il apprit que Louis XIV avait aboli tous les titres non encore enregistrés (1669). Trois autres colons avaient reçu des lettres de noblesse en même temps qu’Amiot. Eux ou leurs descendants les firent reconnaître en dépit de l’ordonnance de 1669. Amiot n’ayant fait aucune revendication au sujet des siennes, semble-t-il, elles furent définitivement annulées.
Villeneuve laissa à ses héritiers plus de dettes et de soucis que de biens. En 1703, les dettes de la succession s’élevaient encore à 700# et Marie Miville, qui avait vendu les terres pour 1 500#, était morte (septembre 1702) des angoisses que lui causait un procès intenté contre elle par son fils Charles, l’aîné de ses 15 enfants.
ASQ, Documents Faribault, 22, 104 ; Registre A, pp. 588–594.— Jug. et délib.— Papier terrier de la Cie des I.O. (P.-G. Roy), 42–44.— P.-G. Roy, Inv. concessions, I : 276–278 ; II : 68 ; III : 4–6.— Lionel Audet-Lapointe, Famille Amiot-Villeneuve, BRH, LX (1954) : 121–135.— Godbout, Nos ancêtres, RAPQ, 1951–53 : 488.— P.-G. Roy, Les Amyot sous le Régime français, BRH, XXIII (1917) : 164s. ; Mathieu Amiot Villeneuve, BRH, XXV (1919) 321–331.
Bibliographie de la version révisée :
Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 22 nov. 1650.
J. Monet, « AMIOT (Amyot), dit Villeneuve, MATHIEU », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/amiot_mathieu_1F.html.
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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