Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 2890414
BROCK, sir ISAAC, officier et administrateur colonial, né le 6 octobre 1769 à St Peter Port, île de Guernesey, huitième fils de John Brock et d’Elizabeth De Lisle ; décédé le 13 octobre 1812 à Queenston Heights, Haut-Canada.
La famille Brock était modérément à l’aise. Isaac Brock, à ce qu’il paraît, fit ses premières études à Guernesey, où l’on rapporte que ses condisciples se souvenaient de lui comme d’un excellent nageur et boxeur, et que sa famille l’appréciait « surtout pour sa gentillesse extrême ». À l’âge de dix ans, on l’envoya dans une école de Southampton, en Angleterre ; par la suite, il étudia pendant un an auprès « d’un ministre français protestant, à Rotterdam, dans le but d’apprendre la langue française ». Le 2 mars 1785, à l’âge de 15 ans, Isaac acheta un grade d’enseigne dans le 8e d’infanterie, poste devenu vacant à la suite de la promotion de son frère aîné John, qui, de lieutenant, était devenu capitaine dans le même régiment. C’est en Angleterre qu’Isaac passa ses premières années dans l’armée. En 1790, il devint lieutenant. Plus tard au cours de la même année, il profita du fait que le gouvernement venait d’autoriser la création d’un certain nombre de compagnies indépendantes pour obtenir le grade de capitaine en mettant sur pied l’une d’entre elles ; il obtint par permutation un nouveau grade de capitaine dans le 49e d’infanterie où sa commission entra en vigueur le 15 juin 1791. À compter de cette date, sa carrière fut reliée au 49e. Il rejoignit son régiment à la Barbade et servit à cet endroit ainsi qu’à la Jamaïque jusqu’en 1793, année au cours de laquelle on le renvoya en Angleterre en congé de maladie. Son neveu, qui fut aussi son biographe, raconte comment Brock, peu de temps après avoir rejoint le 49e, fut entraîné dans une querelle par un duelliste professionnel du régiment. Provoqué en duel, Brock insista alors pour que la distance de laquelle devait normalement s’échanger les coups de feu fût réduite à la largeur d’un mouchoir. Le duelliste refusa et, en conséquence, dut quitter le régiment.
À son retour en Angleterre, Brock travailla au recrutement et, par la suite, devint responsable des recrues dans l’île de Jersey. Il acheta une commission de major dans le 49e, laquelle prenait effet le 24 juin 1795, et rejoignit le régiment en Angleterre après que celui-ci fut revenu des Antilles en juillet 1796. Il obtint, à titre onéreux, un grade de lieutenant-colonel dans le 49e, le 25 octobre 1797 ; avant la fin de la même année, il était le lieutenant-colonel qui comptait le plus d’ancienneté dans le régiment, et il en assumait le commandement. Le 49e prit la mer en août 1799, se joignant à une expédition dirigée contre le nord de la Hollande, aux ordres de sir Ralph Abercromby. C’est au cours de cette campagne que Brock combattit pour la première fois. Le 49e faisait partie d’une brigade commandée par le major général John Moore (qui deviendra plus tard le lieutenant général sir John Moore). Les brigades d’avant-garde, comprenant celle de Moore, débarquèrent au Helder le 27 août, presque sans opposition, et les troupes d’Abercromby s’établirent sur une position stratégique, ce qui leur permit de repousser une attaque des Français le 10 septembre. Le 49e ne participa pas activement à ces opérations ; le régiment manquait d’expérience et était loin d’être à son meilleur lorsque Brock en prit le commandement, et Moore voulut probablement l’épargner. Il n’est pas sans intérêt de penser que Brock ait pu subir l’influence de ce célèbre chef et instructeur militaire ; mais il ne semble pas exister de document nous permettant de savoir ce que Brock pensait de Moore (ou vice versa). Après l’arrivée du duc d’York à la tête d’autres troupes britanniques et d’un détachement de soldats russes, les forces alliées attaquèrent. Le 2 octobre, le 49e s’engagea à fond et avec succès dans l’opération appelée Egmont-op-Zee (plus correctement Egmond aan Zee) sur les drapeaux des régiments britanniques. Ce fut une bataille décousue qui se déroula dans les dunes et se termina par le repli de l’ennemi. Le 49e compta 33 morts. Brock fut lui-même légèrement blessé par une balle morte, selon toute apparence. Il disait dans une lettre à son frère John : « J’ai été descendu peu après que l’ennemi eut commencé à battre en retraite, mais je n’ai pas quitté le champ de bataille et je suis retourné à mon poste en moins d’une demi-heure. » Dès lors, les troupes alliées purent occuper Egmond aan Zee et Alkmaar, mais elles furent rudement malmenées dans une autre bataille engagée le 6 octobre, à laquelle le 49e ne participa pas. Le duc d’York proposa une trêve qui permettait à son armée de s’embarquer librement pour l’Angleterre ; les Français acceptèrent et ainsi la campagne prit fin sans gloire.
Au début de l’année 1801, le régiment de Brock fut choisi comme élément principal de la force militaire transportée par la flotte aux ordres de l’amiral sir Hyde Parker à destination de la mer Baltique pour aller intimider le Danemark. Toutefois, Brock n’était pas l’officier comptant le plus d’ancienneté sur les lieux ; ce titre revenait au lieutenant-colonel William Stewart du Rifle Corps (devenu par la suite la Rifle Brigade), même si son régiment n’avait qu’une compagnie engagée dans l’action. Dans l’attaque de Copenhague, le rôle des troupes devait être de prendre d’assaut, avec un groupe de matelots, les batteries sur pilotis dans le port, particulièrement l’imposante batterie Trekroner. On s’attendait à ce que cette opération fût très coûteuse. Heureusement, on ne donna pas suite au projet, principalement parce que quelques-uns des vaisseaux de tête s’échouèrent durant les manœuvres d’approche le 2 avril et qu’ainsi ils ne purent faire taire les batteries suffisamment pour que l’opération pût être lancée. Les soldats du 49e furent répartis dans les vaisseaux de l’escadre du vice-amiral lord Nelson qui attaqua les navires danois amarrés au large de Copenhague. Brock était à bord du Ganges, ce qui ne l’empêcha pas, à la fin du combat, de visiter l’Elephant, vaisseau amiral de Nelson. Le régiment eut sa part de pertes dans cette bataille sanglante : 13 morts et 41 blessés.
Lorsque le 49e reçut l’ordre de se rendre au Canada en 1802, Brock n’avait encore relativement que peu d’expérience du combat, n’ayant participé qu’à deux batailles générales dont l’une était essentiellement navale. Le régiment s’embarqua en juin et, le 25 août ou à peu près, le lieutenant-colonel Brock débarqua dans le pays auquel son nom allait être historiquement associé. Selon toute évidence, l’objectif avait été d’envoyer le 49e aux avant-postes de l’Ouest, mais on le retint plutôt à Montréal pendant l’hiver et, au printemps de l’année 1803, il se mit en route vers le Haut-Canada : l’état-major à destination d’York (Toronto) et une partie du régiment, sous le commandement du lieutenant-colonel subalterne, Roger Hale Sheaffe*, à destination du fort George (Niagara-on-the-Lake).
Brock dut immédiatement faire face au problème de désertion qui sévissait surtout aux postes situés à proximité de la frontière américaine. Durant l’été de 1803, sept soldats désertèrent York dans une embarcation volée. Avec une équipe de soldats du 49e, Brock se mit à leur poursuite en traversant le lac Ontario en barque. Au fort George, il envoya un groupe d’officiers dans une embarcation à la recherche des fugitifs le long de la rive américaine, tandis que lui-même retournait le long de la rive canadienne au cas où ils s’y trouveraient. C’est en fait le groupe d’officiers qui arrêta les fugitifs en territoire américain, avec l’aide d’un ou de plusieurs Indiens, et qui les ramena au Canada. Ce geste constituait une violation de la loi américaine, mais il ne semble pas avoir donné lieu à des protestations. Plus tard cette même saison, les officiers du fort George eurent vent d’une conspiration motivée, disait-on, par la sévérité de Sheaffe. Les fomentateurs se proposaient de s’enfuir aux États-Unis après avoir emprisonné les officiers. Avant de s’engager de quelque façon, les officiers jugèrent à propos d’envoyer des renseignements sur l’affaire à Brock, qui se trouvait alors à York. Il traversa immédiatement le lac en schooner et se présenta seul aux portes du fort. Se rendant compte que la garde sortie pour le recevoir était sous les ordres du sergent et du caporal qu’on lui avait rapporté comme étant les chefs du complot, il les fit emprisonner sur-le-champ, mettant ainsi un terme à la conjuration d’un coup. Les conspirateurs et les déserteurs qu’on avait arrêtés furent transférés à Québec, où sept d’entre eux furent fusillés au mois de mars suivant après avoir passé devant un conseil de guerre.
Brock fut promu colonel à compter du 30 octobre 1805 et retourna dans son pays en permission vers la même date. Pendant son séjour en Angleterre, il fit des recommandations détaillées concernant les désertions au Canada, soutenant qu’un bataillon formé de vétérans fiables devrait être mis sur pied pour garder les postes frontaliers. Sa suggestion fut mise en pratique sans délai. (On procédera encore de la même manière une génération plus tard, lorsque le Royal Canadian Rifle Regiment sera créé en 1840–1841 selon les principes de Brock pour les mêmes fins. Ce régiment s’est acquitté de cette tâche jusqu’au retrait des troupes britanniques du centre du Canada en 1870.) Brock décida de son propre chef d’écourter sa permission pour revenir à son poste, car on appréhendait alors l’éclatement d’une guerre avec les États-Unis. Il quitta Londres pour la dernière fois le 26 juin 1806. En septembre, il se retrouva commandant temporaire de toutes les troupes du Canada, dont le quartier général était établi à Québec. Il conserva ce poste jusqu’à l’arrivée de Craig en octobre 1807, lequel assuma alors les charges de gouverneur en chef et de commandant des troupes.
Alors qu’il était à la tête des troupes, Brock s’employa avec son énergie habituelle à améliorer le système de défense du pays. Son plus grand souci fut de renforcer les fortifications de Québec, position dont dépendaient nécessairement toutes les communications avec la Grande-Bretagne. Il fit reconstruire les murs donnant sur les plaines d’Abraham et fit dresser une batterie élevée, comportant huit pièces d’artillerie lourde, dans la citadelle temporaire qui avait été bâtie durant la guerre d’Indépendance américaine dans le but de couvrir « les hauteurs opposées », c’est-à-dire celles de la rive sud. On en vint à désigner cet ouvrage « la batterie de Brock », appellation que Craig remplaça à son arrivée par celle de batterie du Roi. Toute cette activité provoqua des difficultés entre Brock et le gouvernement du Bas-Canada (alors dirigé par Thomas Dunn) quant à la solution à apporter aux problèmes suivants : l’empiétement des civils sur les terrains de l’armée, l’utilisation des terrains vacants près des baraques des jésuites à Québec pour les exercices militaires, la responsabilité des dépenses du département des Affaires indiennes, la demande de Brock visant à utiliser de la main-d’œuvre civile pour la construction des fortifications, le désir de Brock d’appeler sous les drapeaux une partie de la milice pour qu’elle pût s’entraîner, de même que celui d’autoriser et d’armer des corps de volontaires. Aucun de ces problèmes ne fut réglé à la satisfaction du colonel. Il y eut cependant une réforme que Brock put mener à bien et qui relevait entièrement de sa compétence comme militaire. Vers la fin de l’année 1806, il ordonna que le « département de la marine » (marine provinciale) régissant les lacs et les rivières des deux Canadas fût placé sous la surveillance du sous-quartier-maître général. La marine provinciale servait d’abord à assurer le transport de l’armée, mais on vit dès lors à ce qu’elle devînt une force de plus en plus en mesure de s’engager, au besoin, dans des opérations navales en temps de guerre. Sous la responsabilité d’un adjoint au quartier-maître général en poste à Kingston et d’un autre à Amherstburg, dans le Haut-Canada, la marine fut administrée plus efficacement qu’elle ne l’avait été auparavant. Si Brock put disposer, six années plus tard, d’une flotte qui lui assura le commandement des forces navales des Grands Lacs et lui permit ainsi de défendre avec succès le Haut-Canada, on peut dire, à juste titre, que c’est en grande partie grâce à l’initiative qu’il avait prise en 1806.
Dès son arrivée, Craig nomma Brock général de brigade (ce n’était pas un grade, mais une affectation qui fut rapidement confirmée par l’Angleterre) et lui confia le commandement du district de Montréal. Quelques mois plus tard, Brock retourna à Québec et il y demeura jusqu’en juillet 1810, au moment où Craig l’envoya assumer le commandement du Haut-Canada. Il occupa cette charge jusqu’à sa mort. Dans sa correspondance, il se plaignait fréquemment de rester à ne rien faire au Canada (« enterré dans ce coin mort et perdu »), tandis que le gros des troupes britanniques récoltait les lauriers en Europe. Mais le danger d’une guerre avec les États-Unis (ne disait-il pas lui-même que les Canadiens pourraient se soulever, advenant une invasion française) le fit demeurer là où il était. Finalement, au début de l’année 1812, des lettres qu’il reçut de Londres lui laissèrent entendre qu’on était prêt à utiliser ses services en Europe. Mais, à ce moment-là, les choses semblaient mal tourner en Amérique du Nord. Le 12 février 1812, Brock écrivait dans une lettre : « Je demande la permission de conserver mon poste actuel de commandant. » Le 4 juin 1811, il avait été promu major général ; Sheaffe avait aussi reçu le même grade dans la foulée des promotions qui se donnaient alors. Au mois d’octobre 1811, Francis Gore*, lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, partit pour l’Angleterre en permission (il ne revint pas avant la fin de la guerre avec les États-Unis) ; Brock devenait donc « président » et administrateur du gouvernement de la province. Pendant la dernière année de sa vie, il fut à la fois chef de l’armée et chef du gouvernement civil.
En 1811, de grands déboires financiers avaient frappé la famille Brock. William, le frère du général, était associé principal dans une société londonienne de banquiers et de marchands généraux qui fit faillite. William avait avancé à Isaac environ £3 000 pour acheter ses grades dans le 49e, sans intention d’en exiger le paiement ; mais les prêts avaient été inscrits aux livres de la compagnie sans qu’Isaac le sût. Il se vit alors, inopinément, obligé de faire un remboursement dont il ne pouvait s’acquitter, ce qui l’amena à céder la totalité de son nouveau salaire d’administrateur civil à son frère Irving, pour que celui-ci commençât d’amortir la dette ou, encore, pour qu’il vînt en aide à la famille en détresse, à son choix.
En février 1812, pressentant une guerre avec les États-Unis, Brock convoqua la chambre d’Assemblée de la province. Il en reçut un appui moins que favorable. Elle refusa de suspendre l’habeas corpus, et la nouvelle loi qu’elle vota concernant la milice allait devenir caduque à la fin de la session suivante. Elle autorisa cependant la formation, sur une base volontaire, de deux « compagnies de flancs-gardes » à l’intérieur de chaque bataillon de milice prévu, lesquelles pourraient s’entraîner jusqu’à six jours par mois (sans toutefois qu’il y eût de disposition pour la solde). Les volontaires se présentèrent de bon cœur, et les compagnies qu’ils formèrent, déjà organisées et quelque peu entraînées, constituèrent la première réserve de soldats que put utiliser Brock pour renforcer la petite armée de réguliers lorsque la guerre éclata.
Au mois de décembre 1811, Brock avait exposé ses plans de guerre dans une lettre au lieutenant général Prevost, qui était devenu gouverneur en chef et commandant des forces armées en septembre. Faisant ressortir l’importance de la collaboration des Indiens, il disait que pour l’obtenir il serait vital de s’emparer de Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan) et de Detroit au début des hostilités ; il préconisait en fait une stratégie audacieuse prévoyant un nombre limité d’offensives locales. Les États-Unis déclarèrent la guerre le 18 juin 1812. Les effectifs des troupes britanniques régulières s’élevaient à 1 600 dans le Haut-Canada, comprenant le 10th Royal Veteran Battalion (mal équipé pour faire campagne) et le Royal Newfoundland Régiment, qui servait principalement avec la marine provinciale ; le 41e d’infanterie et une compagnie du Royal Regiment of Artillery constituaient en grande partie les seules forces sur lesquelles Brock pouvait compter. Dès qu’il apprit le déclenchement de la guerre, il renforça la frontière du Niagara en y dépêchant des troupes d’York et il s’y rendit lui-même. Brock dut, à ce moment, réprimer sa fougue naturelle qui l’aurait porté à attaquer, et cela pour deux raisons : d’une part, la faiblesse de ses troupes et, d’autre part, les lettres de Prevost lui enjoignant de rester sur la défensive de crainte qu’une attaque en règle ne réunît le peuple américain jusque-là divisé. Dans une série de lettres adressées au capitaine Charles Roberts, commandant au fort St Joseph (St Joseph Island, Ontario) à la tête du lac Huron, il manifesta une hésitation qui ne lui était pas familière ; mais, dans la dernière de ses lettres, il permit à Roberts de juger par lui-même s’il devait ou non tenter d’attaquer Michillimakinac. Roberts procéda à l’attaque avec succès et, comme Brock l’avait prévu, cette première victoire, quoique modeste, amena les Indiens de la région des lacs Supérieur, Michigan et Huron à rallier la cause britannique.
Le 12 juillet, le général de brigade William Hull envahit le Canada, franchissant la frontière à la rivière de Detroit. On ne put alors douter des intentions belligérantes des Américains, et Brock dut mettre en œuvre des mesures énergiques. Toutefois, les présages n’étaient pas favorables. L’invasion de Hull et la proclamation qu’il fit démoralisèrent les miliciens canadiens qui se trouvaient le long de la rivière de Detroit. Un grand nombre d’entre eux désertèrent, dont quelques-uns passèrent à l’ennemi, Bien que le ton de la proclamation que Brock fit à son tour le 22 juillet parût confiant, celle-ci dévoilait ses inquiétudes : il déclara que, même si la province devait être envahie, il ne saurait être question que le gouvernement britannique « l’abandonnât dans cette éventualité ». Il rencontra de nouveau l’Assemblée du Haut-Canada le 27 juillet et, encore une fois, il reçut un appui mitigé ; elle refusait toujours de suspendre l’habeas corpus. Dans une lettre datée du 29 juillet et adressée à l’adjudant général au quartier général de Montréal, il écrivait : « Je suis dans une situation des plus critiques qui ne tient pas à ce que l’ennemi pourrait faire, mais à l’inclination des habitants. La population, croyez-moi, est complètement de travers. La conviction profonde que cette province doit inévitablement tomber la possède. Ce préjugé les paralyse tous : députés, magistrats, officiers de milice, tous sont pénétrés de cette idée et sont si apathiques et indifférents dans leurs tâches respectives qu’un coquin habile et entreprenant peut se pavaner librement dans le pays et se livrer à tous les méfaits imaginables [...] Comme les choses changeraient si un autre régiment était dépêché dans cette partie de la province ! La majorité des gens a perdu toute confiance. Toutefois, je ne me cache pas pour dire ce que je pense et je tiens le haut du pavé. » Des historiens canadiens, aux sentiments patriotiques, ont quelquefois hésité à admettre cet aspect de la situation. Cependant, il est capital d’en convenir pour apprécier Brock à sa juste valeur. Bien des commandants se seraient laissé gagner par l’atmosphère de découragement qui prévalait et auraient adopté une attitude résignée et défensive. Brock, lui, passa à l’attaque.
Les troupes britanniques qui se trouvaient à la rivière de Detroit tenaient toujours le fort à Amherstburg. Brock fit savoir à Prevost qu’il se proposait de constituer un détachement à Long Point sur le lac Érié, afin de secourir Amherstburg. Il y envoya d’York 100 miliciens volontaires qu’il suivit lui-même. Le colonel Thomas Talbot* avait beaucoup d’ennuis avec la milice qui se trouvait à l’intérieur et autour de son établissement situé au nord du lac Érié, mais il put finalement compter sur un nombre raisonnable de volontaires. Le 8 août, Brock embarqua à Long Point sa petite troupe d’assaut composée d’environ 300 soldats (dont à peu près 50 seulement étaient des réguliers). Après un voyage orageux, ils atteignirent Amherstburg le 13 du même mois. À ce moment-là, Hull s’était déjà replié du Canada vers Detroit, découragé par la menace que représentaient la marine provinciale, les Indiens et les détachements britanniques pour ses communications le long du lac Érié. L’effectif total de Brock s’élevait à environ 1 300 hommes, dont 400 miliciens et 600 Indiens. Hull disposait d’un peu plus de 2 000 hommes de troupe, incluant un détachement d’environ 500 soldats qu’il avait envoyé en mission pour protéger un convoi d’approvisionnements qui approchait ; de plus, le fort Detroit qu’il occupait était bien armé en pièces d’artillerie. La décision de Brock d’aller attaquer de l’autre côté de la rivière de Detroit le 16 août était audacieuse. Il avait d’abord voulu s’assurer une position de défense sur la rive américaine de la rivière et s’engager dans une bataille en rase campagne, mais craignant que le détachement américain posté en arrière ne lui causât des problèmes, il décida de se diriger sur-le-champ vers le fort qui essuyait le feu d’une batterie située sur la rive canadienne. La simple menace d’une attaque suffit ; Hull se rendit et livra Detroit et son armée, ainsi que 35 canons et d’autres approvisionnements qui furent très utiles aux défenseurs du Haut-Canada.
Dans une lettre personnelle, Brock expliqua comment il en était venu à faire un acte aussi audacieux : « Certains disent que cette mesure était la plus désespérée [que l’on pouvait prendre], mais je réponds que l’état de la province n’exigeait rien d’autre que de grands remèdes. [Grâce à la capture d’un vaisseau américain par la marine provinciale], j’ai pu mettre la main sur les lettres que mon antagoniste avait adressées au secrétaire d’État à la Guerre et connaître les sentiments que des centaines de ses soldats confiaient à leurs amis. Le général avait perdu la confiance des siens et le découragement s’était généralisé. » De plus, il écrivait qu’il avait franchi la rivière contre l’avis de ses colonels, et il ajoutait : « en conséquence, il n’est pas surprenant que l’envie attribue à la chance ce qui, pour rendre justice à mon propre discernement, dois-je dire, découlait d’une froide appréciation du pour et du contre ».
Il ne semble pas y avoir de doute que la présence d’un grand nombre d’Indiens dans les rangs de Brock contribua sensiblement à saper le moral de Hull et de son armée. Brock avait accéléré le processus de découragement de l’ennemi en faisant remarquer dans une lettre, où il demandait à Hull de se rendre, que même s’il ne leur avait jamais proposé « de prendre part à une guerre d’extermination », les Indiens seraient « impossibles à maîtriser une fois le combat engagé ». (En réalité, la conduite des Indiens fut irréprochable à Michillimakinac et à Detroit.) Des rapports marqués par la confiance et l’appréciation réciproques s’étaient établis entre Brock et le chef chaouanon Tecumseh, qui était en fait le leader des Indiens à Detroit. Cela ressort du fait que Brock, à ce qu’on rapporte, aurait offert sa ceinture personnelle à Tecumseh (qui l’aurait modestement donnée à un chef de haut rang), geste auquel il aurait répondu en remettant à Brock sa propre ceinture. On a mis en doute le bien-fondé de cette histoire, mais la présence d’une ceinture fléchée parmi les uniformes du général qui parvinrent à sa famille donne tout lieu de croire que cette histoire est vraie.
L’annonce dans le Haut-Canada de cette victoire dramatique survenue à Detroit, presque sans effusion de sang, eut l’effet d’un choc. Brock, dans une lettre adressée à ses frères le 3 septembre, écrivait : « Les récents succès ont rempli la milice de confiance – les mécontents sont réduits au silence. » À compter de ce moment là, personne ne douta que le pays pouvait être défendu. De Detroit, Brock regagna en vitesse le front à Niagara. Il apprit que Prevost avait négocié avec le major général Henry Dearborn, commandant des forces américaines dans le secteur est, une trêve temporaire par laquelle les deux parties qui s’affrontaient dans cette région s’engageaient à ne pas mener d’attaque. Cette trêve avait été suggérée par l’ancien ministre britannique à Washington, Augustus John Foster, alors établi à Halifax. Celui-ci s’était mis en devoir de restaurer la paix après avoir appris que la Grande-Bretagne annulait les arrêtés en conseil entravant le commerce américain, lesquels avaient été une des causes de la guerre. Le président James Madison refusa ces ouvertures de paix, et Brock déplora que l’ « armistice » avortée eût permis tout simplement à l’ennemi de rallier un plus grand nombre de troupes à la frontière.
Le danger principal se trouvait maintenant sur la rivière Niagara. Là, comme sur toute la longueur de la frontière, Brock se voyait dans l’obligation de défendre une grande étendue avec des forces insuffisantes, toujours incertain de l’endroit à partir duquel les Américains pouvaient frapper. Le 12 octobre, son major de brigade, Thomas Evans*, franchit la rivière à Queenston (maintenant partie de Niagara-on-the-Lake) en déployant le drapeau parlementaire et aperçut, sur la rive américaine, des bateaux qui se préparaient à traverser. À son retour au fort George, il fit valoir à Brock qu’une attaque était imminente à Queenston. Il est vraisemblable de penser que Brock n’en fut pas entièrement convaincu, puisqu’il demeura au fort George. Toutefois, avant le lever du jour, le 13 octobre, la canonnade provenant du côté de Queenston annonçait qu’une attaque était en cours. Brock, qui avait probablement dormi tout habillé, monta à cheval en hâte et se lança à fond de train vers le lieu de l’action, suivi de près par ses deux aides de camp, dont l’un, le lieutenant-colonel John Macdonell (Greenfield), était procureur général de la province. On peut supposer que le général voulait évaluer personnellement la situation, puisqu’il ne semble pas avoir laissé d’ordre à la garnison du fort George de se déplacer. Les compagnies de flancs-gardes du 3e bataillon de milice d’York (les « volontaires d’York ») étaient cantonnées dans une batterie à Brown’s Point, environ deux milles en aval de Queenston. Après un moment d’hésitation, leur commandant, le capitaine Duncan Cameron*, les fit avancer en direction de la canonnade. John Beverley Robinson*, officier subalterne dans le bataillon des volontaires, décrit dans une lettre datée du jour suivant comment Brock en les dépassant leur « fit signe de la main et [les] pria de le suivre promptement, puis continua à galoper à pleine vitesse en direction de la montagne ».
Le régiment de Brock, le 49e d’infanterie, était arrivé au mois d’août, du Bas-Canada, pour renforcer les troupes du Haut-Canada. Les compagnies de grenadiers et de voltigeurs du 49e ainsi que les compagnies de milice de Lincoln et d’York faisaient face à l’ennemi qui débarquait à Queenston, appuyées par une pièce d’artillerie de trois livres et par un autre canon placés en bas sur la berge de la rivière. Les Américains avaient subi de nombreuses pertes et, lorsque Brock entra au galop dans le village, la situation dut lui sembler passablement maîtrisée. Peu de documents font état des premières phases de la bataille, mais il semble que le 49e avait été posté sur les hauteurs dominant Queenston et qu’il reçut l’ordre de descendre avant l’arrivée de Brock (ou, ce qui est moins probable, fut appelé par le général lui-même) pour se joindre à ceux qui combattaient sur la berge. Brock monta à cheval jusqu’à la batterie de type redan (un canon) qui se trouvait plus haut sur la côte et y vit apparaître avec surprise des troupes ennemies. Ces troupes commandées par le capitaine John Ellis Wool (qui allait devenir major général) avaient pu se frayer un chemin jusqu’en haut par un « sentier de pêcheurs ». Brock et les canonniers abandonnèrent la batterie et redescendirent la côte en vitesse. Se rendant compte jusqu’à quel point il était important de déloger Wool de cette position de force avant qu’il ne pût recevoir des renforts, le général rassembla les troupes qui se trouvaient aux environs et, à pied, les fit monter la côte. Le compte rendu de Wool, qui n’est pas très clair, indique que les Américains furent repoussés à une certaine distance. Mais, à ce moment précis, Brock, cible parfaite avec ses six pieds deux pouces, fut atteint par un franc-tireur ennemi. Tel que le prouve le trou de balle dans sa tunique qui existe encore, il fut frappé en plein cœur et dut mourir sans avoir eu le temps de dire un mot. C’est de fait ce que rapporta George Stephen Benjamin Jarvis*, volontaire canadien du 49e, qui se trouvait à ses côtés. Les attaquants refluèrent vers le bas de la côte.
À un moment donné, le général avait proféré des paroles qui devinrent aussitôt célèbres. La York Gazette rapporta quatre jours plus tard que les « derniers mots qu’aurait adressés le héros mourant » aux volontaires « se trouvant alors près de lui » avaient été : « En avant, braves volontaires d’York. » Mais, comme le démontre clairement la lettre de Robinson, les volontaires d’York n’étaient pas encore sur le champ de bataille lorsque Brock fut atteint ; c’est au moment où l’on ramenait sa dépouille qu’ils entrèrent dans Queenston. Un rapport plus plausible des faits, contenu dans une lettre écrite à Brown’s Point le 15 octobre et publiée dans le Quebec Mercury du 27 octobre, contient le passage suivant : « Les volontaires d’York pour lesquels il avait une affection particulière ont l’honneur d’avoir été l’objet de ses dernières paroles ; juste avant d’être mortellement blessé, il a crié, à l’intention de quelqu’un qui se trouvait tout près, de faire avancer les volontaires d’York, et ce furent ses dernières paroles. » On pourrait aussi supposer que Brock prononça ces paroles au moment où il dépassait les volontaires en galopant sur la route, comme l’a rapporté Robinson ; mais il est peu probable qu’il en ait été ainsi, car la lettre publiée dans le Quebec Mercury fut, de toute évidence, écrite par un volontaire.
La mort de Brock laissa à Macdonell, l’officier le plus haut gradé, la responsabilité des opérations. Il conduisit les volontaires et les autres troupes disponibles dans une autre attaque contre les hauteurs, mais son cheval croula sous lui, atteint d’une balle. Il fut lui-même mortellement blessé, et cette attaque échoua également. On laissa la dépouille de Brock dans une maison de Queenston, et les survivants de la troupe qui se défendait se retirèrent dans la partie nord du village. La bataille semblait perdue. Toutefois, tôt dans l’après-midi, le général Sheaffe, parti du fort George, se présenta à la tête de troupes fraîches, qui comprenaient plusieurs compagnies du 41e et qui disposaient de quelques pièces d’artillerie. Les Américains qui s’étaient emparés des hauteurs avaient été coupés de l’aide qui leur venait de l’autre côté de la rivière. À la trace d’un parti d’Indiens sous le commandement de John Norton* qui était arrivé plus tôt et qui tenait l’ennemi en alerte, les soldats de Sheaffe gravirent l’escarpement à une certaine distance de la rive, longèrent le sommet et anéantirent l’ennemi qui attaquait, faisant presque 1 000 prisonniers. Brock était bien vengé.
Brock ne sut jamais que quatre jours avant sa mort le prince Edward Augustus l’avait nommé chevalier extraordinaire de l’ordre du Bain en reconnaissance de sa victoire à Detroit. Il fut solennellement enterré avec Macdonell le 16 octobre dans un bastion du fort George, pendant que le salut des armes américaines de l’autre côté de la rivière faisait écho au tir d’une salve d’honneur des Britanniques. En 1824, ils furent ensevelis de nouveau sous un imposant monument au sommet de Queenston Heights. Un « bandit de frontière », selon toute apparence, nommé Benjamin Lett*, le fit sauter en 1840. Le souvenir de Brock était encore très vivant dans le Haut-Canada, et, le 30 juillet de la même année, 8 000 personnes des quatre coins de la province se réunirent à Queenston pour mettre de l’avant un projet de monument encore plus impressionnant. Cela se concrétisa par la construction d’une colonne élevée, « le plus imposant monument érigé en souvenir d’une personne au Canada ». Ce mémorial domine toujours le romantique champ de bataille où Brock fut abattu. À Londres, le Parlement autorisa la pose d’une plaque commémorative dans la cathédrale St Paul.
Isaac Brock fut un de ces personnages à qui il est donné de changer le cours de l’histoire. N’eût été la présence dans le Haut-Canada pendant l’été de 1812 de ce général doué de capacité et de magnétisme (ne disposant que d’un seul bataillon régulier d’infanterie britannique), la province serait certainement tombée aux mains des États-Unis. Et, advenant sa chute, seule la ferme volonté du gouvernement britannique aurait permis de la reprendre. On peut dire que jamais par la suite la population ne devait se sentir aussi démoralisée qu’elle ne l’avait été avant que l’audacieux fait d’armes de Brock à Detroit ne lui redonnât confiance. La notice nécrologique du héros, qui parut dans la York Gazette, contenait cette phrase : « Habitants du Haut-Canada, au jour de la bataille, souvenez-vous de BROCK. » Et de fait, il semble à peine exagéré de dire que l’esprit de Brock continua de stimuler la population de la province jusqu’à la fin de la guerre. On a vu à quel point les initiatives de Brock à Detroit, ainsi que sa dernière charge à Queenston Heights, avaient été jugées comme des actes téméraires. L’audace le caractérisait. Mais l’audace renverse presque toujours l’ennemi manquant de préparation et de détermination, et c’est bien elle qui sauva le Haut-Canada en 1812. Comme l’a dit Robinson longtemps après, n’eût été une malencontreuse balle, Brock aurait pu réussir aussi son attaque contre Queenston. On garde de ce héros canadien un souvenir vivant, à la fois parce qu’il avait une personnalité attachante et exigeante, qu’il eut des succès retentissants pendant les quatre courts mois où il fut commandant en chef et qu’il sut mourir courageusement.
Le seul portrait authentique de sir Isaac Brock est, semble-t-il, celui que possède le capitaine M. H. T. Mellish de St Peter Port, île de Guernesey, qui l’a reçu en héritage de Mlle Edith Tupper. Il s’agit d’un pastel représentant Brock de profil. On l’a attribué à James Sharpless, mais il semble presque certain qu’il soit l’œuvre de William Berczy. On l’a souvent reproduit ou copié sous diverses formes. Brock y apparaît comme un fort bel homme. (Un tableau qu’on a publié comme représentant Brock, « tiré d’une miniature en possession de Mlle Sara Mickle », paraît être, aux yeux de l’auteur de cette biographie, selon toute vraisemblance, un portrait de sir George Gordon Drummond*.) L’uniforme que portait Brock au moment de sa mort est exposé au Musée canadien de la guerre à Ottawa et se trouvait auparavant aux mains de ses héritiers à Guernesey. Il comprend la ceinture fléchée qui a pu appartenir à Tecumseh. Le musée McCord de la McGill Univ. conserve un autre uniforme de Brock, ainsi qu’un sabre et une ceinture militaire. Les deux redingotes portent le galon de général de brigade. Il se peut que Brock n’ait jamais obtenu l’uniforme de major général après sa promotion en 1811.
Le fait qu’aucun document important concernant les activités de Brock au Canada ne semble avoir échappé à la publication témoigne de l’influence qu’a exercée la légende entourant cet homme. Cette influence ressort aussi du nombre de biographies de Brock écrites au pays. Il n’existe néanmoins aucune biographie moderne tant soit peu exhaustive. Presque tout ce qui a été écrit sur lui, y compris la présente biographie, doit énormément à l’ouvrage publié par son neveu, Ferdinand Brock Tupper, intitulé The life and correspondence of Major-General Sir Isaac Brock [...] (Londres, 1845), qui a connu en 1847 une seconde édition considérablement augmentée. En plus d’inclure les renseignements provenant de la famille, cet ouvrage offre le précieux avantage d’avoir reproduit une grande partie de la correspondance dont les originaux souvent n’existent plus. Parmi les ouvrages canadiens, les plus longs sont ceux de D. B. Read, Life and times of Major-General Sir Isaac Brock, K.B. (Toronto, 1894), et de [Matilda] Edgar, General Brock (Toronto, 1904). Aucun des deux n’est entièrement satisfaisant. Plusieurs petites biographies ont paru, dont quatre destinées aux écoles: W. R. Nursey, The story of Isaac Brock, hero, defender and saviour of Upper Canada, 1812 (Toronto), publiée pour la première fois en 1908, contient une bonne part d’imagination; H. S. Eayrs, Sir Isaac Brock (Toronto, 1918) ; T. G. Marquis, Sir Isaac Brock (Toronto, s.d.), est plutôt mince ; et D. J. Goodspeed, The good soldier ; the story of Isaac Brock (Toronto, 1964). La biographie de W. K. Lamb, The hero of Upper Canada (Toronto, 1962), quoique courte, offre des aperçus pénétrants.
Quant aux collections de documents, Doc. hist. of campaign upon Niagara frontier (Cruikshank), 3–5, est indispensable malgré les fréquentes erreurs de transcription. La compilation par le même auteur de Documents relating to the invasion of Canada and the surrender of Detroit, 1812 (Ottawa, 1912) est aussi importante. [Isaac Brock], « Some unpublished letters from General Brock », E. A. Cruikshank, édit., OH, 13 (1915) : 8–23, ne contient rien d’important. Les Select British docs. of War of 1812 (Wood) sont importants, bien que la critique interne de leur contenu indique qu’en certains cas les documents n’ont pas été transcrits à partir d’originaux, mais à partir de collections imprimées. Les ouvrages suivants sont d’un moindre intérêt [Horatio Nelson], The dispatches and letters of Vice Admiral Lord Viscount Nelson, N. H. Nicolas, édit. (7 vol., Londres, 1845–1846), 4 ; Norton, Journal (Klinck et Talman) ; Ten years of Upper Canada in peace and war, 1805–1815 ; being the Ridout letters, Matilda Edgar, édit. (Toronto, 1890).
Parmi les ouvrages secondaires et les articles d’ordre général, mentionnons les suivants : Andre, William Berczy ; Pierre Berton, The invasion of Canada, 1812–1813 (Toronto, 1980) et Flames across the border, 1813–1814 (Toronto, 1981) ; J. W. Fortescue, A history of the British army (13 vol. en 14, Londres, 1899–1930), 4, iie part. ; 8 ; Hitsman, Incredible War of 1812 ; A. T. Mahan, Sea power in its relations to the War of 1812 (2 vol., Londres, 1905), qui reste la meilleure étude du point de vue stratégique ; F. L. Petre, The Royal Berkshire Regiment (Princess Charlotte of Wales’s), auparavant le 49e d’infanterie (2 vol., Reading, Angl., 1925) ; Dudley Pope, The great gamble (Londres, 1972), concernant la bataille de Copenhague ; [C. P. Stacey], « The defence of Upper Canada, 1812 », Introduction to the study of military history for Canadian students, C. P. Stacey, édit. (4e éd., Ottawa, 1955), 65–74 ; L. E. Buckell, « British uniforms in the American War of 1812 », Soc. for Army Hist. Research, Journal (Londres), 28 (1950) : 29s., dont certaines erreurs de détail ont été corrigées par N. P. Dawnay, dans « The staff uniform of the British army, 1767 to 1855 », 31(1953) : 64–84 ; Ludwig Kosche, « Relics of Brock : an investigation », Archivaria (Ottawa), no 9 (hiver 1979–1980) : 33–103.
Mentionnons aussi : Kingston Gazette, 19 mai, 29 août, 24, 31 oct. 1812 ; Quebec Mercury, 27 oct. 1812 ; Times (Londres), 23 nov. 1812 ; York Gazette, 17 oct. 1812 ; G.-B., WO, Army list, 1786 ; 1791 ; 1795–1796 ; 1812. [c. p. s.]
C. P. Stacey, « BROCK, sir ISAAC », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/brock_isaac_5F.html.
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Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
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