PERRAULT, OLIVIER (baptisé Jean-Olivier), avocat, fonctionnaire, homme politique, officier de milice, juge et seigneur, né le 21 juillet 1773 à Québec, fils de Jacques Perrault*, dit Perrault l’aîné, et de Charlotte Boucher de Boucherville ; le 17 septembre 1804, il épousa à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce (Sainte-Marie, Québec) Marie-Louise Taschereau, fille de Gabriel-Elzéar Taschereau*, membre du Conseil législatif du Bas-Canada, et ils eurent huit enfants ; décédé le 19 mars 1827 à Québec et inhumé trois jours plus tard à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce.

Olivier Perrault appartenait à une famille qui comptait 11 enfants. Après avoir étudié au petit séminaire de Québec, il fit son stage en droit et reçut une commission d’avocat, de procureur et de conseil, le 1er octobre 1799. Deux ans plus tard, il fut nommé au poste de secrétaire d’un comité formé pour faire appliquer la loi qui devait dégager de toute dette envers le gouvernement les personnes ayant des arrérages de lods et ventes sur des terres de la couronne.

En juin 1808, Perrault fut nommé greffier du papier terrier et inspecteur général du Domaine du roi, mais il démissionna peu après pour permettre à Joseph-Bernard Planté, qui avait été précédemment destitué, de reprendre cette charge. Le 28 septembre de la même année, il devenait avocat général du Bas-Canada. Quelques jours auparavant, le gouverneur, sir James Henry Craig*, avait avisé le secrétaire d’État aux Colonies, lord Castlereagh, de cette nomination en ajoutant qu’elle n’était « guère que nominale » mais qu’elle flatterait les avocats canadiens.

Voulant tenter sa chance en politique, Perrault se présenta comme candidat dans la circonscription de Northumberland en 1810. Il y fut toutefois défait probablement à cause de son appui à peine voilé à la décision de Craig d’emprisonner les principaux chefs du parti canadien cette année-là. En effet, Perrault avait soutenu que les tribunaux étaient justifiés, dans le cas de Pierre-Stanislas Bédard, de lui supprimer ses privilèges parlementaires et son droit de recours à l’habeas corpus, compte tenu de l’accusation de sédition qui pesait contre lui.

En janvier 1812, Perrault fut nommé membre honoraire du Conseil exécutif du Bas-Canada par un arrêté en conseil et conserva ce poste jusqu’à sa mort. Le 5 avril de la même année, il obtint le grade de major dans le bataillon de milice de l’île d’Orléans. Il démissionna toutefois le 24 octobre suivant ; par la suite, il sera promu lieutenant-colonel de la milice du Bas-Canada.

Le 22 mai 1812, Perrault devint juge de la Cour du banc du roi pour le district de Québec, en remplacement de Pierre-Amable De Bonne*. Le 26 février 1814, il signa le mémoire des juges du Bas-Canada en guise d’appui à leurs confrères Jonathan Sewell* et James Monk qui étaient considérés par l’Assemblée comme étant inaptes à siéger au Conseil législatif. Il devint membre du Conseil législatif du Bas-Canada, le 28 janvier 1818, et demeura à ce poste jusqu’à son décès. Le 10 mars 1823, il fut nommé président du Conseil législatif ; il occupa cette fonction jusqu’au 22 janvier 1827, date à laquelle James Kerr* le remplaça. Au cours de son mandat de président, Perrault se prononça, en 1824, en faveur de l’indépendance des juges à l’endroit du pouvoir exécutif, demandant que ceux-ci détiennent leur poste selon des critères de bonne conduite plutôt que par bon plaisir. Cette année-là, il fit partie d’un comité du Conseil législatif qui rejeta un projet de loi de l’Assemblée en vue d’obliger les seigneurs à concéder leurs terres.

Au moment de sa mort, Olivier Perrault habitait la maison Kent, rue Saint-Louis, qu’il avait achetée de la succession de Pierre Brehaut* en 1819. Tout au long de sa carrière, Perrault s’était constitué un patrimoine foncier d’une certaine importance. Ainsi, en 1809, il avait fait construire une maison à la place d’Armes et, deux ans plus tard, il annonçait des propriétés à vendre à Trois-Rivières. Au cours des années 1820, il avait fait bâtir trois maisons d’envergure, rue Haldimand, et une autre, rue Saint-Denis. Il était, en outre, propriétaire de la seigneurie Sainte-Marie en 1821. Comme bien d’autres membres du Conseil législatif, Perrault avait des assises économiques assez solides.

Jacques L’Heureux

ANQ-Q, CE1-1, 22 juill. 1773 ; CN1-80, 10 sept. 1823 ; CN1-208, 1er déc. 1825 ; CN1-212, 11 sept., 2 déc. 1823 ; CN1-284, 24 mai 1809.— AP, Sainte-Marie, Reg. des baptêmes, mariages et sépultures, 17 sept. 1804, 22 mars 1827.— APC, MG 11, [CO 42] Q, 107 : 337 ; 114 : 199 ; 117-2 : 246 ; 119 : 149 ; RG 4, B8, 17 : 6392–6393 ; 28 : 129 ; RG 7, G1, 3 : 167.— Doc. relatifs à l’hist. constitutionnelle, 1791–1818 (Doughty et McArthur) ; 1819–1828 (Doughty et Story).— Select British docs. of War of 1812 (Wood).— La Gazette de Québec, 3 oct. 1799, 20 sept. 1804, 6 oct. 1808, 19 avril 1810, 21 févr. 1811, 23 avril, 28 mai, 19 nov. 1812, 1er avril 1813, 17 mai 1821.— Almanach de Québec, 1815 : 73 ; 1820 : 79.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Officers of British forces in Canada (Irving).— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec ; Fils de Québec, 2 : 166–168 ; les Juges de la prov. de Québec.— Turcotte, le Conseil législatif.— P.-G. Roy, « l’Hon. Jean-Baptiste-Olivier Perrault », BRH, 8 (1902) : 33–36.

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Jacques L’Heureux, « PERRAULT, OLIVIER (baptisé Jean-Olivier) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/perrault_olivier_6F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1987
Année de la révision:    1987
Date de consultation:    28 novembre 2024