PLAMONDON, LOUIS, auteur, avocat, officier de milice et fonctionnaire, né le 29 avril 1785 à L’Ancienne-Lorette, Québec, fils de Joseph Plamondon, cultivateur et meunier, et de Louise Robitaille ; le 30 septembre 1811, il épousa à Québec Rosalie Amiot, fille de Jean-Nicolas Amiot, orfèvre, et ils eurent une fille ; décédé le 1er janvier 1828 à Saint-Ambroise (Loretteville, Québec) où il fut inhumé quatre jours plus tard.
À l’âge de six ans, Louis Plamondon fut pris en charge par Charles-Joseph Brassard Deschenaux, curé de la paroisse Notre-Dame-de-l’Annonciation, à L’Ancienne-Lorette. Il passa son enfance au presbytère où il côtoya des prêtres, des membres de l’administration coloniale et des notables de la région de Québec que le curé recevait régulièrement à sa table. Il apprit à lire et à écrire, en plus de pouvoir puiser à loisir dans l’imposante bibliothèque de son bienfaiteur, qui comptait environ 2 200 volumes.
Plamondon étudia au petit séminaire de Québec de 1797 à 1804. Peut-être sous l’influence de Brassard Deschenaux, il opta pour le sacerdoce ; il fut tonsuré le 16 janvier 1803, mais se dirigea finalement vers le droit. En 1805, il commença chez l’avocat James Kerr* son stage de clerc qu’il poursuivit avec James Shepherd, puis avec Andrew Stuart*. Pendant ses études de droit, il publia un opuscule in-trente-deux intitulé Almanach des dames pour l’année 1807, par un jeune Canadien ; il dédia cet ouvrage en vers et en prose à Rosalie Amiot. Il participa aussi à la fondation de la Société littéraire de Québec et y exerça la fonction de secrétaire sous la présidence de François Romain. À ce titre, il fut chargé de remettre une médaille d’argent à John Fleming, lauréat d’un concours littéraire organisé par la société en 1809. Pour l’occasion, Plamondon prononça un discours fort élogieux sur le règne du roi George III, tout en faisant de fréquentes allusions à la situation politique bas-canadienne, alors marquée par de fortes tensions entre le gouverneur sir James Henry Craig* et le parti canadien.
Plamondon reçut une commission de procureur, d’avocat et de conseil, le 1er août 1811, et se consacra essentiellement à l’exercice de sa profession. Sa clientèle était constituée en bonne partie de cultivateurs et d’artisans de la région de Québec, même si parfois il agissait comme procureur pour des résidents du district de Montréal. Faute de répertoire des causes, il reste difficile d’évaluer exactement ses revenus ; on peut supposer qu’il gagnait au moins £500 par année.
En plus de plaider, Plamondon initia des jeunes gens à l’exercice du droit, notamment le fils de Joseph Bouchette*, Samuel-Louis, et celui de John Hale*, Bernard, de même que Thomas Cushing Aylwin*. En 1826, il entreprit de dispenser des cours gratuits de droit chaque semaine. Le premier, qui portait sur la définition du droit et sur l’histoire de la procédure, fut donné, selon le chroniqueur de la Gazette de Québec, « avec cette grâce et cette facilité d’énonciation que [...] Plamondon poss[édait] à un si haut degré ». Cette année-là, Plamondon remplaça Joseph-Bernard Planté, décédé, au poste d’inspecteur général du Domaine du roi et de greffier du papier terrier du Bas-Canada, délaissant quelque peu le droit.
Outre son activité professionnelle, Plamondon mena une vie sociale active. Il servit dans la milice pendant la guerre de 1812. D’abord capitaine dans les Québec Volunteers, il devint lieutenant dans le 2e bataillon de milice de la ville de Québec et termina la campagne dans le 6e bataillon de la milice d’élite incorporée du Bas-Canada. En septembre 1818, il fut chargé de recueillir les dons pour l’établissement d’un dispensaire à Québec. À la même époque, il figurait parmi les administrateurs de la Québec Assembly, organisation sociale qui préparait des dîners et des soirées, et il était un des rares membres francophones de la bibliothèque de Québec. En 1821, il prit part à la fondation de la Société d’éducation de Québec, née dans un contexte où le gouvernement, le clergé et les membres les plus influents de la bourgeoisie locale naissante cherchaient à organiser un système scolaire dans le Bas-Canada [V. Joseph-François Perrault*].
Louis Plamondon mourut le 1er janvier 1828 « des suites de ses excès de bon vivant ». Ses confrères, Andrew Stuart, George Vanfelson*, Joseph-Rémi Vallières* de Saint-Réal, Louis Lagueux, André-Rémi Hamel* et Georges-Barthélemi Faribault* assistèrent à son inhumation dans la paroisse Saint-Ambroise. Son épouse renonça à la communauté de biens plus onéreuse que profitable et elle dut se départir de plus de £2 600 d’obligations afin de couvrir les dettes hypothécaires sur leur maison, rue Saint-Louis. De même, sa fille Rosalie-Louise-Geneviève, qui épousa le marchand montréalais John Anthony Donegani* en 1830, renonça à la succession de son père, préférant s’en tenir au douaire de sa mère. Par ailleurs, Plamondon laissa le souvenir d’un homme intelligent et spirituel, aux réparties incisives et mordantes.
Louis Plamondon est l’auteur d’un ouvrage intitulé Almanach des dames pour l’année 1807, par un jeune Canadien (Québec, [1806]) et d’un discours paru dans Séance de la Société littéraire de Québec, tenue samedi, le 3e juin, 1809 (Québec, 1809).
ANQ-Q, CE1-1, 30 sept. 1811 ; CE1-2, 29 avril 1785 ; CE1-28, 5 janv. 1828 ; CN1-178, 2 avril 1827, 20 juin 1828 ; CN1-208, 12 févr., 20 juill., 18 déc. 1820, 14 avril 1821, 31 janv., 11 sept. 1822, 22 janv., 29 avril, 20, 28 mai 1823 ; P1000-81–1672.— ASQ, Fichier des anciens.— La Gazette de Québec, 13 avril 1809, 14 sept., 10 déc. 1818, 15 juin 1820, 10 mai 1821, 3 janv. 1828.— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Denaut », ANQ Rapport, 1931–1932 : 201.— Hare et Wallot, les Imprimés dans le B.-C.— Officers of British forces in Canada (Irving).— P.-G. Roy, les Avocats de la région de Québec.— Aubert de Gaspé, Mémoires (1866).— Antonio Drolet, les Bibliothèques canadiennes, 1604–1960 (Ottawa, 1965).— Galarneau, la France devant l’opinion canadienne (1760–1815).— Jolois, J.-F. Perrault.— J.-E. Roy, Hist. du notariat, 2 : 366–367, 369.— Alfred Duclos De Celles, « Louis Plamondon », BRH, 8 (1902) : 242–244.— J.-J. Lefebvre, « la Vie sociale du grand Papineau RHAF, 11 (1957–1958) : 474.
Céline Cyr, « PLAMONDON, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/plamondon_louis_6F.html.
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Auteur de l'article: | Céline Cyr |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
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