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VANFELSON, GEORGE, avocat, officier de milice, homme politique et juge, né le 23 avril 1784 à Québec, fils d’Antoine (Anthony) Vanfelson et de Josephte Meunier ; le 4 août 1806, il épousa Dorothée-Magleine Just, fille du chirurgien John Conrad Just, et ils eurent au moins deux fils ; décédé le 16 février 1856 à Montréal.
George Vanfelson, dont le père d’origine allemande s’était établi à Québec après la Conquête, entreprend, dès 1798, des études de droit dans le bureau de Jean-Antoine Panet*. Le 25 avril 1805, il est admis au barreau. Une fructueuse carrière commence alors pour lui, qui le mènera au poste d’avocat général de la province et à celui de juge à la Cour supérieure.
Durant la guerre de 1812, Vanfelson occupe le rang de capitaine dans le 1er bataillon de milice de la ville et banlieue de Québec (6 août 1812–20 mars 1813). Permuté au 6e bataillon de la milice incorporée du Bas-Canada, il fait de la garnison à Québec jusqu’au licenciement de ce corps d’armée le 4 septembre 1814.
L’année suivante, Vanfelson fait ses débuts en politique. Le 14 février, il est élu par acclamation député de la Haute-Ville de Québec à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, en remplacement de Jean-Antoine Panet appelé au Conseil législatif. Aux élections générales de mars 1816, il est réélu dans la même circonscription, où il reçoit une bonne portion du vote anglophone.
En 1817, Vanfelson obtient deux postes de commissaire : le premier, le 29 mars, « pour l’achat de Grains de Semence pour le secours des Paroisses en détresse par la mauvaise récolte », et le second, le 26 avril, pour l’ouverture des chemins dans le comté de Québec. Mais c’est le 28 janvier 1819 qu’il accède à une charge publique plus importante : il succède à George Pyke à titre d’avocat général de la province du Bas-Canada. Cette nomination l’amène à se retirer momentanément de la scène politique en 1820.
Vanfelson se porte candidat dans la circonscription de la Haute-Ville de Québec lors des élections de 1827. Candidat patriote aux côtés d’Amable Berthelot*, il est battu avec celui-ci par Joseph-Rémi Vallières* de Saint-Réal et Andrew Stuart*. Il se représente en 1829 et subit de nouveau la défaite dans la même circonscription, au cours d’une élection partielle provoquée par le départ de Vallières de Saint-Réal. C’est d’ailleurs le protégé de ce dernier, Jean-François-Joseph Duval, qui remporte la victoire. Ces défaites successives amènent Vanfelson à accepter pour la seconde fois la charge d’avocat général de la province le 11 décembre 1830.
Vanfelson n’abandonne pas pour autant l’idée d’un retour à la politique. Ainsi il se présente à l’élection partielle de 1832 dans la circonscription de la Basse-Ville de Québec où il est élu. À cette époque, il figure parmi les partisans de Louis-Joseph Papineau*. Réélu en 1834, il est un des premiers à défendre à la chambre d’Assemblée les Quatre-vingt-douze Résolutions, où se trouvaient exposés les principaux griefs et demandes de l’Assemblée. Toutefois, sous le règne conciliant du gouverneur lord Gosford [Acheson*], la division s’accentue de plus en plus dans le clan des patriotes. Les modérés, ou le parti de Québec, dirigés par Elzéar Bédard* et John Neilson*, attirent certains anciens partisans de Papineau, parmi lesquels Vanfelson, Amable Berthelot, René-Édouard Caron* et Augustin-Norbert Morin*.
En février 1836, au moment où Bédard est nommé juge à la Cour du banc du roi, Vanfelson le remplace à la tête des modérés. Cependant, une assemblée de protestation contre les résolutions de lord John Russell se déroule au marché Saint-Paul, à Québec, le 4 juin 1837. Au cours de cette réunion, les principaux orateurs, Augustin-Norbert Morin, Charles Drolet*, Louis-Théodore Besserer* et Jean Blanchet, qui sont tous députés, se montrent très énergiques, sans toutefois prêcher de façon explicite la révolte armée. Le lendemain, Vanfelson n’approuvant pas les propos tenus la veille par ses confrères, et devant la montée de la violence, abandonne son siège de député et quitte définitivement la vie politique.
La carrière d’avocat de Vanfelson se poursuit et, le 27 mars 1843, il est créé conseiller de la reine. Le lendemain, il accepte le poste d’inspecteur de police à la ville de Montréal. Puis, le 24 décembre 1849, il accède à la magistrature. Nommé juge de la Cour supérieure du Bas-Canada avec résidence à Montréal, il y siège jusqu’à sa mort, survenue à Montréal le 16 février 1856.
Personnage très en vue à Québec et à Montréal, George Vanfelson a laissé derrière lui l’image d’un magistrat intègre ayant fait preuve de grandes qualités dans l’accomplissement des devoirs de sa charge.
ANQ-Q, CE1-1, 6 nov. 1775, 23 avril 1784, 4 août 1806.— L’Avenir, 22 févr. 1856.— Le Canadien, 25 févr. 1856.— La Gazette de Québec, 2 mai 1805, 10 avril 1817.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— P.-G. Roy, Fils de Québec, 3 : 21–22 ; les Juges de la prov. de Québec.— Chapais, Cours d’hist. du Canada, 4 : 75, 85–87.— Ouellet, Bas-Canada.— Mason Wade, les Canadiens-Français, de 1760 à nos jours, Adrien Venne et Francis Dufau-Labeyrie, trad. (2 vol., Ottawa, 1963).— Philéas Gagnon, « Frédéric Rolette », BRH, 1 (1895) : 25.— Antoine Roy, « les Patriotes de la région de Québec pendant la rébellion de 1837–1838 », Cahiers des Dix, 24 (1959) : 241–254.
Claude Vachon, « VANFELSON, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vanfelson_george_8F.html.
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Auteur de l'article: | Claude Vachon |
Titre de l'article: | VANFELSON, GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |