YOUNG, PLOMER, officier, né en 1787, décédé le 8 mars 1863 à Kingston Villa, Trowbridge, Angleterre. Il se maria mais on ne connaît pas le nom de sa femme ; il eut une fille qui épousa John Macaulay*, conseiller législatif pour le Haut-Canada et la province du Canada.

Plomer Young entra dans l’armée britannique en 1805 et il devint lieutenant en 1806. En 1810, il participa à la prise de l’île de France (Maurice) et, pendant les années qui suivirent, il servit en Inde sous les ordres de sir Robert Rollo Gillespie. Plus tard, il servit pendant la première guerre anglo-birmane, de 1824 à 1826. Il reçut la demi-solde comme major du 32e régiment en 1828.

Ayant repris le service actif le 1er janvier 1838, Young fit partie du groupe de 16 officiers envoyé « en service spécial » au Canada, à la demande de sir John Colborne, pour prendre en charge la défense de la frontière canadienne à la suite des rébellions. Il reçut le grade temporaire de colonel et fut affecté en mars à Prescott, Haut-Canada, où la restauration du fort Wellington était en cours. Le 11 novembre 1838, Young apprit qu’une troupe de frères-chasseurs qui adhéraient, aux États-Unis, à la cause d’une république canadienne, s’était réunie et traversait le Saint-Laurent. La troupe, commandée par Nils von Schoultz*, débarqua près de Prescott et se retrancha dans un gros moulin à vent en pierre de 80 pieds de haut, doté de murs épais et solides, auquel Young n’avait pas prêté attention et qu’il avait laissé sans défense. Avec l’aide de trois navires armés, quelque 70 marins et soldats des troupes régulières dépêchés de Kingston et des unités de milice amenées à Prescott par George Macdonnell, Ogle Robert Gowan* et John Pliny Crysler, Young maintint les envahisseurs aux abords du moulin à vent jusqu’à l’arrivée, le 16 novembre, du colonel Henry Dundas avec quatre compagnies du 83e régiment. Pendant la nuit, les frères-chasseurs qui étaient moins de 150 se rendirent devant les forces combinées de quelque 5 000 hommes.

Le succès remporté par Young en attaquant l’ennemi et en le contenant jusqu’à l’arrivée des renforts lui valut de nombreux éloges, et le duc de Wellington en personne loua son exploit. Sir George Arthur* écrivit à Dundas que Young « devrait obtenir de l’avancement pour avoir si rapidement maîtrisé ces voleurs et assassins » ; Young devint lieutenant-colonel le 29 mars 1839. Deux mois plus tard, il fut nommé adjudant général adjoint du Bas-Canada. Il déménagea à Montréal pour assumer ses nouvelles fonctions dans lesquelles il fut assisté par Louis Guy et Édouard-Louis-Antoine-Charles Juchereau Duchesnaoung conserva ce poste jusqu’au 11 juillet 1841, puis il rejoignit l’état-major du commandant en chef des troupes, sir Richard Downes Jackson*. Lorsque, en 1843, le gros du corps de la milice fut licencié, il succéda au colonel Colley Lyons Lucas Foster* comme assistant de l’adjudant général adjoint du Haut-Canada.

La milice fut maintenue, conformément aux lois adoptées avant l’union du Haut et du Bas-Canada, jusqu’en 1846 alors que, pour répondre à l’appel du ministère de la Guerre, qui avait demandé avec insistance la création d’une milice efficace de 35 000 hommes, une nouvelle loi fut adoptée. Le gouvernement impérial s’était déclaré prêt à payer en cas de besoin les armes et l’équipement militaire de la milice en question et désirait lui donner un adjudant général compétent et efficace. Dès 1842, sir Allan Napier MacNab avait reçu l’assurance qu’il aurait le poste, auquel il fut effectivement nommé en 1846. Mais, après une journée de service, il se retira lorsque les difficultés politiques s’accrurent à cause de la nomination d’un adjoint pour le Haut-Canada. C’est Young qui hérita du poste, et il fut nommé le 1er août 1846. Avec ses deux adjoints, Étienne-Paschal Taché au Bas-Canada et Donald Macdonell au Haut-Canada, il fut chargé d’entreprendre la réorganisation de la milice conformément aux vues du ministère de la Guerre. La loi de la milice de 1846 ne marqua cependant pas le début d’une ère nouvelle. Le ministère de la Guerre commençait à montrer moins d’enthousiasme devant la perspective de dépenses accrues et il décida que les vieux fusils à pierre en usage serviraient à armer la milice ; d’autre part, la législature de la province du Canada n’autorisa qu’une seule journée d’entraînement par année. Cette législature ne prévoyait pas la moindre difficulté avec les États-Unis et, étant donné que le ministère de la Guerre avait moins insisté à ce sujet, elle ne remplaça pas Young lorsqu’il cessa d’être adjudant général le 26 juillet 1847.

Young revint à la demi-solde en 1847 ; mais en 1849 il fut nommé adjudant général adjoint pour commander la garnison de Kingston. Il conserva ce poste jusqu’en 1855. Il est probable qu’il retourna en Angleterre peu après cette date, et il mourut en 1863. On l’avait fait chevalier de l’ordre de Hanovre en 1836 et il fut promu major général en 1857.

George Mainer

APC, RG 7, G1, 87, pp. 78s. ; 90, pp. 170s. ; 111, pp. 204s. ; 117, pp. 298–303 ; RG 8, I (C series), 611–615.— PAO, Jessup (Edward) papers.— PRO, CO 42/514, p.258 ; WO 1/555, Byham to Stephen, 31 janv., 13 févr. 1846 ; 1/558, Byham to Stephen, 19 mars 1847 ; Grey’s minute dated 23 mars 1847 ; 55/1 551, pp. 75–79, 119121, 144s., 160s. ; 80/11.— Arthur papers (Sanderson).— Canada Gazette (Montréal), 4, 11 juill., 1er août 1846.— British Colonist (Toronto), 22, 29 nov. 1838.Quebec Mercury, 1838–1839.— Boase, Modern English biog., III : 1 578.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians, 346.— E. C. Guillet, The lives and times of the Patriots : an account of the rebellion in Upper Canada, 1837–1838, and the Patriot agitation in the United States, 1837–1842 (Toronto, 1938 ; réimpr., 1968).— P. H. [Stanhope], comte de Stanhope, Notes of conversations with the Duke of Wellington, 1831–1851 (3e éd., Londres, 1889), 131s.— G. F. G. Stanley, Invasion : 1838, OH, LIV (1962) : 237–252.

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George Mainer, « YOUNG, PLOMER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/young_plomer_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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