BLANCHET, JEAN (baptisé Jean-Baptiste), médecin, chirurgien, professeur, officier de milice et homme politique, né le 17 mai 1795 à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, Bas-Canada, fils de Joseph Blanchet, cultivateur, et de Marie-Euphrosine Cloutier ; décédé le 22 avril 1857 à Québec.

On sait peu de chose de la jeunesse de Jean Blanchet et du milieu familial dans lequel il grandit, si ce n’est que ses parents semblent avoir été des cultivateurs relativement à l’aise. Jean Blanchet fit des études classiques au petit séminaire de Québec de 1810 à 1813. À l’âge de 17 ans, il commença des études de médecine chez son oncle, le célèbre docteur François Blanchet*, de Québec. Cinq ans plus tard, en 1818, il décidait de partir afin de parfaire sa formation médicale en Europe. Après un séjour de quelques mois à Londres, il se rendit à Paris suivre les cours du fameux chirurgien et pathologiste Guillaume Dupuytren à l’Hôtel-Dieu et ceux de Dominique-Jean Larrey à l’hôpital du Gros-Caillou. De retour à Londres, il suivit les leçons d’Astley Paston Cooper et de sir William Blizard. En 1820, il subit avec succès l’examen du Royal College of Surgeons de Londres et obtint sa licence en chirurgie.

De retour à Québec, Blanchet s’établit en société avec son oncle et ancien patron, François Blanchet. Leur association se poursuivit jusqu’en 1823, année où Jean Blanchet commença d’enseigner l’anatomie à l’hôpital des Émigrants nouvellement fondé (qui fusionnera en 1834 avec l’hôpital de la Marine pour devenir l’hôpital de la Marine et des Émigrés). Lorsque son oncle mourut en 1830, il prit sa succession et fixa sa demeure dans la maison de ce dernier, rue du Palais. Sa renommée d’ailleurs ne tarda pas à devenir aussi fameuse que celle de son oncle. La solide formation de chirurgien qu’il avait acquise en Europe lui valut bientôt d’être considéré comme l’un des plus habiles accoucheurs de la ville. Il avait une vaste clientèle et, de l’avis de François-Xavier Garneau* qui fut un de ses patients, elle se recrutait dans tous les milieux. Son dévouement envers les démunis lui mérita même le surnom de « médecin des pauvres ».

Blanchet ne tarda pas non plus à être reconnu par les membres de sa profession. Pendant plus de 15 ans, entre 1831 et 1848, il siégea au Bureau d’examinateurs en médecine du district de Québec. Membre actif de la Société médicale de cette ville, dont son oncle avait été l’un des initiateurs, il en fut à plusieurs reprises vice-président au cours des décennies 1830 et 1840, en plus d’y prononcer des conférences. Il fut également chirurgien du 2e bataillon de milice de la ville de Québec en 1845. Ardent promoteur de l’éducation médicale dans la province, il compta cette année-là au nombre des fondateurs de l’École de médecine de Québec, où il enseigna d’ailleurs la clinique chirurgicale dès son ouverture en 1847 jusqu’à son affiliation à l’université Laval en 1852. Quant à son enseignement clinique, il le faisait à l’hôpital de la Marine et des Émigrés comme médecin visiteur permanent, poste auquel il fut nommé le 27 décembre 1847 et qu’il abandonna en 1854 pour se porter candidat aux élections législatives.

De plus, cette année-là, à la suite du projet d’ouverture d’une faculté de médecine à l’université Laval, Blanchet accepta l’offre que lui faisait le conseil du petit séminaire de Québec de devenir doyen de la nouvelle faculté et d’y donner des cours de pathologie générale et de physiologie. L’inauguration officielle de la faculté eut lieu en septembre 1854, et c’est à cette occasion que Blanchet reçut de l’université le diplôme honorifique de docteur en médecine.

Médecin avant tout, Blanchet joua un rôle de second plan sur la scène politique. Député de la circonscription de Québec du 22 novembre 1834 au 27 mars 1838, il soutint, durant cette période difficile, la majorité à l’Assemblée. Élu député de la cité de Québec en 1854, il appuya le ministère d’Augustin-Norbert Morin* et de sir Allan Napier MacNab* durant la cinquième législature de l’Union. Toutefois, une grave maladie devait bientôt le forcer à interrompre presque entièrement l’exercice de ses fonctions. Le 16 mars 1857, il donna finalement sa démission pour raison de santé et mourut cinq semaines plus tard, le 22 avril 1857.

Jean Blanchet ne s’était jamais marié. À sa mort, il laissa sa clientèle et une partie de sa fortune à son neveu et ancien élève, Hilarion Blanchet, avec lequel il se trouvait associé depuis 1852.

Jacques Bernier

ANQ-Q, CE1-22, 25 avril 1857 ; CE2-6, 17 mai 1795.— ASQ, Polygraphie, XXXVI : li.— F.-X. Garneau, Voyage en Angleterre et en France dans les années 1831, 1832 et 1833, Paul Wyczynski, édit. (Ottawa, 1968).— Le Canadien, 23 oct. 1823.— Le Journal de Québec, 28 sept. 1854.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians.— Quebec directory, 1852.— Cornell, Alignment of political groups.— C.-M. Boissonnault, « Histoire de la faculté de médecine de Laval », Laval médical (Québec), 17 (1952) : 1108–1119.— « Le Docteur Jean Blanchet, premier doyen, 1795–1857 – 1853–1856 », Laval médical, 9 (1944) 460–462.— J.-C. Taché, « Le Dr Jean Blanchet », Journal de l’Instruction publique (Québec et Montréal), 1 (1857) : 113–114.

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Jacques Bernier, « BLANCHET, JEAN (baptisé Jean-Baptiste) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/blanchet_jean_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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