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TECUMSEH (Teck-kum-thai, qui signifie, à ce qu’on a dit, étoile filante ou panthère à l’affût), chef chaouanon, né vers 1768, probablement à proximité de ce qui est aujourd’hui Springfield, Ohio ; son père, qui s’appelait peut-être Puckeshinwa, était un chef chaouanon, et sa mère avait peut-être du sang creek ; décédé le 5 octobre 1813 à l’endroit où se trouve maintenant Thamesville, Ontario, pendant la bataille de Moraviantown.
Au cours des dernières décennies du xviiie siècle, les territoires indiens situés à l’ouest des Appalaches étaient de plus en plus menacés par les colonisateurs blancs. Les frontières que la Grande-Bretagne avait essayé de fixer dans l’Acte de Québec (1774) furent renversées par la Révolution américaine, et, pendant les années suivantes, les Américains montrèrent leur détermination d’étendre leurs établissements aux dépens des Indiens. Les efforts déployés par Little Turtle [Michikinakoua], entre autres, pour unir les Six-Nations et les diverses tribus de l’Ouest au sein d’une ligue ne remportèrent qu’un succès limité ; les Américains traitèrent avec des tribus particulières ou avec certaines bandes et, par ce moyen, ils prirent de plus en plus de territoire. La résistance des Indiens à l’expansion américaine donna lieu à trois grandes batailles dans la région de l’Ohio au cours des années 1790. Selon plusieurs sources autorisées, Tecumseh participa aux trois. Il semble toutefois qu’il ne fut point présent à la première. Au cours de la deuxième, qui aboutit à la défaite d’un corps d’armée américain près de Miamis Towns (Fort Wayne, Indiana) en 1791, Tecumseh servit comme éclaireur avec les guerriers de la ligue. À la troisième, celle de Fallen Timbers (près de Waterville, Ohio), en août 1794, il était à la tête d’un petit parti de Chaouanons et se distingua, alors que d’autres guerriers battaient en retraite, en chargeant un groupe d’Américains qui avaient une pièce de campagne, coupant les liens des chevaux et s’éloignant au galop. Bien que les pertes des Indiens et des Américains fussent à peu près identiques dans cette rencontre, les Indiens perdirent espoir d’être aidés par les Britanniques, qui, après avoir apparemment promis de les assister, refusèrent même de leur donner abri dans le fort Miamis (Maumee), à la suite de la bataille. Lors du traité de Greenville, en août 1795, les Indiens cédèrent la plus grande partie de l’Ohio d’aujourd’hui, de même que d’autres territoires de moindre étendue. Ils se retrouvèrent alors pris dans un cercle vicieux, car la rareté du gibier et des animaux à fourrure les obligea, pour survivre, à vendre encore plus de terres aux Blancs, devenant par là de plus en plus dépendants de ceux-ci. De 1803 à 1805, au moins 30 millions d’acres changèrent ainsi de mains. En outre, l’insistance mise par les Américains sur la paix, qu’ils voulaient voir régner tant entre eux et les diverses tribus que parmi ces dernières, affaiblit les bases mêmes de la société guerrière indienne.
Pendant quelques années après la bataille de Fallen Timbers, Tecumseh vécut, comme chef de bande, en divers endroits situés près de ce qui est aujourd’hui Piqua, en Ohio. Avec son groupe, il se transporta ensuite sur la fourche ouest de la rivière White (Indiana). En 1799, il participa à un conseil près de ce qui est devenu Urbana, en Ohio, pour apaiser les différends entre Indiens et Blancs, y prononçant un discours d’une telle « force » et d’une telle « éloquence » que l’interprète eut de la difficulté à le traduire. À Chillicothe, en 1803, il donna de nouvelles assurances de paix, après le meurtre d’un colon. Deux ans plus tard, Tecumseh et sa bande s’installaient à Greenville, cédant aux pressions de son frère, Prophet [Tenskwatawa*], qui avait reçu du Grand Esprit l’ordre d’y établir son quartier général.
Le millénarisme prêché par Prophet n’était pas un fait isolé. Partout dans le monde, des mouvements semblables ont promis une aide surnaturelle aux nations indigènes, forcées de constater que leur mode de vie ne pouvait être sauvegardé par la seule force physique. À l’instar des chefs du mouvement de réveil national chez les Loups (Delawares), dans les années 1750 et 1760, et du prophète annonçant, dans les Prairies, vers la fin du xixe siècle, des jours meilleurs qu’il fallait préparer par des chants et des danses, il prédisait que l’intervention divine délivrerait les Indiens de leurs oppresseurs blancs. Leurs souffrances présentes, enseignait-il, étaient un châtiment. S’ils se purgeaient de l’influence des Blancs, cessaient de recourir à la sorcellerie et retournaient à la pureté de leur religion, le Grand Esprit les verrait vivre heureux comme autrefois. Il y avait aussi, en tout cela, une allusion légèrement voilée au fait qu’ils seraient délivrés des Américains, lesquels « [étaient] sortis de l’écume des grandes eaux quand elles [avaient été] troublées par le Mauvais Esprit ». « Ils sont injustes [...], lui avait dit le Grand Esprit, ils vous ont pris vos terres, qui n’étaient pas faites pour eux. » Des histoires sur les révélations et les commandements de Prophet coururent bientôt dans tout le pays situé au sud des Grands Lacs, en même temps que des récits de ses miracles. Certains Loups (Delawares) poussèrent la ferveur jusqu’à exécuter des adversaires de ce mouvement. Des Blancs, vivant dans des postes aussi éloignés que Michillimakinac (Mackinac Island, Michigan), se plaignirent de son influence.
On n’a pas de preuve que Tecumseh ait été mêlé à cette évolution religieuse, mais, de même que Pondiac* avait su exploiter les forces du mouvement de réveil national chez les Loups, de même Tecumseh transforma la religion de Prophet en un mouvement consacré à la défense du territoire indien. Au printemps de 1807, il faisait montre d’une fermeté nouvelle à l’endroit des Américains. Quand l’agent William Wells lui demanda de se rendre au fort Wayne (Fort Wayne, Indiana) pour des pourparlers, Tecumseh répondit : « Le Grand Esprit, là-haut, nous a assigné cet endroit [Greenville], pour que nous y allumions nos feux, et nous y resterons. Pour ce qui est des frontières, le Grand Esprit, là-haut, ne connaît point de frontières, et son peuple rouge n’en reconnaîtra pas non plus. »
Des Américains crurent déceler l’action de la Grande-Bretagne derrière le comportement des Indiens. Le gouverneur de l’Ohio, William Henry Harrison, qualifia Prophet de « sot qui pari[ait] non point le langage du Grand Esprit, mais celui du diable et des représentants de la Grande-Bretagne ». Il se désolait de ce que les Indiens avaient encore l’habitude de se rendre dans les postes britanniques pour y faire la traite et y recevoir les présents du roi. Il se montrait méfiant, aussi, et avec raison, devant l’activité des trafiquants du Canada, qui venaient à la cueillette de renseignements tout autant que de fourrures. De fait, le gouverneur en chef Craig et le lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, Francis Gore*, avaient entrepris de donner un nouvel élan au département des Affaires indiennes et de recruter des alliés indiens, pendant la période tendue qui suivit l’affaire du Chesapeake, en 1807 [V. sir George Cranfield Berkeley]. Craig voyait ainsi la situation : « Si nous ne les employons pas, il n’y a pas à douter un moment qu’on les emploiera contre nous. » Les autorités trouvèrent quelques Indiens à qui ils crurent pouvoir confier que la guerre avec les États-Unis n’était peut-être pas éloignée. En retour de leur appui, dans une telle éventualité, on leur promit de l’aide pendant les hostilités et le recouvrement ultérieur d’au moins une partie de leurs territoires. La curiosité des Britanniques, qui, apparemment, n’étaient pas au fait de l’existence de Tecumseh, fut piquée par les histoires concernant Prophet. Craig suggéra que l’on achetât l’influence de ce personnage, « à ce qui serait, dans toute autre circonstance, un prix élevé ».
En 1808, des tentatives pour amener Prophet au fort Malden (Amherstburg, Ontario) échouèrent à cause de l’hostilité entre lui et les chefs chaouanons qui y étaient en visite, et parce qu’il avait reçu l’ordre du Grand Esprit de déménager à Tippecanoe (près de Lafayette, Indiana). En juin, c’est un inconnu, Tecumseh, qui arriva à sa place. Gore, qui se rendit au fort en juillet, le rencontra, et, dans un rapport à Craig, le qualifia d’« homme intelligent et fort perspicace ». Le chef chaouanon avait dit aux fonctionnaires du département des Affaires indiennes William Claus* et Matthew Elliott que Prophet et lui tentaient de rassembler toutes les tribus dans un seul établissement, afin de défendre leurs territoires. Ils n’avaient aucunement l’intention, à ce moment-là, de prendre part à une guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis ; il ajouta, cependant, que, « si leur père le roi se montrait sérieux et déployait des forces suffisantes, ils se tiendraient fermement à ses côtés ». Mais quoiqu’il eût impressionné, Tecumseh allait être désigné, pendant quelque temps, dans la correspondance britannique, comme le « frère de Prophet ».
Au printemps de 1809, Tecumseh entreprit un voyage chez les Tsonnontouans et les Wyandots, dans les environs de Sandusky (Ohio), et chez les Indiens des Six-Nations de l’état de New York, pour diffuser son message sur la nécessité d’une union contre les empiétements et pour promouvoir la cause de la propriété en commun de tout le territoire indien. À Sandusky, l’opposition de Tarhe (Crane), signataire wyandot du traité de Greenville, empêcha toute prise de décision par les Indiens de l’endroit. Pendant son voyage chez les Six-Nations, Tecumseh fut accompagné par un interprète, Caleb Attwater. Selon ce dernier, Tecumseh affirma « avoir rendu visite aux Indiens de la Floride, et même à des Indiens vivant si haut dans le Nord que la neige y recouvrait le sol au milieu de l’été ». On ne sait s’il voulait que cette affirmation fût prise à la lettre. Cette visite n’eut pas, elle non plus, de résultats immédiats. L’appui à la ligue continuait de venir des tribus du sud des Grands Lacs et du nord de la rivière Ohio. C’est parmi les Potéouatamis, les Sauteux, les Chaouanons, les Outaouais, les Puants et les Kicapous que cet appui était le plus fort ; mais on pouvait aussi le retrouver parmi les Loups, les Wyandots, les Folles Avoines, les Miamis et les Peanquishas, entre autres. C’était plutôt une tendance perceptible chez les jeunes guerriers, les chefs plus âgés devant se retrouver plus vraisemblablement parmi les adversaires – la moindre de leurs raisons n’étant pas le fait que la ligue sapait leur autorité au sein de leur tribu respective. Blue Jacket [Weyapiersenwah] fut l’un des quelques chefs plus âgés qui restèrent constamment hostiles aux Américains. Le mouvement connut des hauts et des bas, à la faveur de toutes sortes de circonstances. L’appui donné au mouvement par une tribu était probablement à proportion du degré de frustration de ses membres dans leurs efforts pour enrayer l’avance américaine et maintenir leur mode de vie. Par ailleurs, certains des militants les plus actifs du mouvement venaient de tribus qui considéraient n’avoir jamais connu une défaite réelle aux mains des Blancs, qu’ils fussent français, britanniques ou américains. La confusion que semaient les Britanniques dans l’esprit des Indiens peut avoir été un facteur déterminant du degré de sympathie avec lequel un groupe envisageait le mouvement.
La ligue fut menacée de perdre une partie de l’appui dont elle jouissait quand, plus tard en 1809, le gouverneur Harrison, jugeant le mouvement assez faible pour n’en point tenir compte, acheta, de tribus particulières, une autre grande section du territoire. Tecumseh et Prophet avaient promis de mettre un terme à de telles transactions, et, s’ils ne faisaient rien, leur organisation eût paru impuissante. Mais le recours à une action directe ne pouvait se traduire que par de lourdes pertes en vies humaines chez les Indiens et par le retrait de l’appui britannique. Tecumseh choisit en conséquence d’empêcher l’arpentage du territoire cédé et de menacer de mort les chefs qui avaient signé le traité, si les terres n’étaient pas rétrocédées. La tension monta, et, en août 1810, Tecumseh se rendit à Vincennes pour y rencontrer Harrison. Il exposa de nouveau les objectifs de la ligue : l’unification des tribus et la reconnaissance du principe de la propriété commune du territoire, de façon qu’aucune partie ne pût en être vendue sans le consentement de tous les Indiens. Il ajouta que les chefs des villages seraient dépouillés de leurs pouvoirs, et l’autorité remise entre les mains des guerriers. La rencontre ne régla rien, et, à l’approche de l’automne, la guerre restait nettement possible.
En novembre, Tecumseh était au fort Malden, où il laissa entendre, au grand étonnement d’Elliott, qu’il était prêt à partir en guerre contre les Américains. Elliott répondit qu’il soumettrait l’affaire au roi ; en fait, il écrivit à Claus, demandant d’urgence des directives. Sa lettre remonta jusqu’à Craig, dont la préoccupation principale n’était point d’élaborer une nouvelle ligne de conduite, mais d’éviter que les Américains se vengeassent de sa politique belliqueuse de naguère. Il donna instructions au chargé d’affaires britannique à Washington de mettre les Américains en garde contre une attaque possible des Indiens. En février 1811, longtemps après que les Indiens furent partis pour leurs terrains de chasse et de cueillette de l’eau d’érable, il écrivit à Gore de les maintenir en paix par tous les moyens possibles, y compris le refus d’armes et de munitions à ceux qui se montraient belliqueux.
La tension continua de croître entre les Indiens et les Américains. À la fin de juillet, Tecumseh arrivait à Vincennes, accompagné de quelque 300 Indiens, pour des pourparlers avec Harrison. De nouveau, on ne régla rien, et, à son départ, Tecumseh dit à Harrison qu’il s’en allait au sud, pour y diffuser son message sur l’unification des Indiens et la propriété commune des terres. Comptant sur l’absence du chef chaouanon, Harrison commença de préparer le projet d’une marche sur Tippecanoe, en espérant inciter Prophet à quelque geste irréfléchi et hostile qui justifierait l’extermination ou le déplacement de ses partisans. Quand la bataille eut lieu, le matin du 7 novembre, les pertes furent sensiblement égales des deux côtés. Les Indiens épuisèrent leurs munitions et s’enfuirent, leur foi dans Prophet ébranlée, et les Américains pillèrent et brûlèrent le village. Harrison fit l’erreur de croire que la désillusion des Indiens signifiait la fin de leur mouvement. La force relative de leur résistance avait plutôt démontré aux Indiens qu’ils n’avaient pas à s’en remettre à la seule puissance surnaturelle pour s’opposer aux Américains. Ils avaient peut-être perdu le sentiment de leur invincibilité, mais ils avaient trouvé une nouvelle détermination à se battre.
À son retour à Tippecanoe, Tecumseh ne trouva que « ruine et désolation – les résultats de [leur] labeur détruits », les cadavres de ses amis gisant dans la poussière, et son village en cendres. Il recommença à regrouper ses partisans et se prépara pour le combat à venir. En juin 1812, il était évident que la ligue était au moins aussi forte qu’avant Tippecanoe. Ignorant que la guerre était déjà déclarée entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, Tecumseh annonça hardiment, au fort Wayne, le 18 juin, qu’il faisait route vers le fort Malden pour s’y procurer des balles et de la poudre. Les Américains l’avertirent que son voyage serait considéré comme « un geste hostile », mais on ne fit aucune autre tentative pour l’arrêter.
Il n’est pas facile de mesurer l’étendue de l’autorité de Tecumseh sur les Indiens qui allaient combattre aux côtés des Britanniques pendant la guerre. John Mackay Hitsman soutient qu’il fut « simplement le plus énergique parmi plusieurs chefs de tribu », et il y eut certes d’autres chefs éminents à la frontière de Detroit, dont Roundhead [Stayeghtha], Myeerah, Thomas Splitlog [To-oo-troon-to-ra*] et Billy Caldwell*. Les preuves dont on dispose permettent de croire, toutefois, que la seule personne qui rivalisa avec Tecumseh pour la capacité de drainer l’appui des Indiens à l’effort de guerre fut Robert Dickson*, trafiquant écossais de la vallée supérieure du Mississippi. Matthew Elliott rapporta : « Tech-kum-thai a gardé [... les Indiens] loyaux – il s’est révélé un personnage déterminé et un grand ami de notre gouvernement. » Mais on ne doit pas croire pour autant que Tecumseh eût une maîtrise absolue sur les Indiens qui l’avaient suivi dans le Haut-Canada. L’autorité qu’il avait pu avoir avant la guerre avait été fort ébranlée par le fait qu’ils avaient perdu foi dans les enseignements de Prophet. Mais aucun chef indien n’avait jamais pu mener ses guerriers au doigt et à l’œil. Les officiers blancs avaient ce type d’autorité, parce que les sociétés blanches étaient en mesure de survivre, en dépit de pertes énormes sur les champs de bataille. Les Indiens ne pouvaient supporter de telles pertes ; la survie d’une tribu exigeait qu’elle eût un nombre suffisant de jeunes gens pour chasser et pour combattre, et il appartenait à chaque guerrier de décider de son propre sort à la guerre. De l’avis des officiers blancs, cette pratique rendait les Indiens peu fiables à leurs yeux, et ils la condamnaient fortement. De même n’arrivèrent-ils jamais à comprendre la coutume des Indiens, qui décidaient d’aller ou non au combat sur la foi de présages, de visions et de rêves. Le fait que certains Indiens ne répugnaient pas à se servir des visions pour extorquer des avantages particuliers de leurs alliés empira leurs relations. Tecumseh n’était point ainsi. Nulle part on ne trouve d’indication qu’il aurait eu recours à de semblables tactiques avec les Britanniques, lesquels aimaient travailler avec lui parce qu’il semblait comprendre les opérations militaires comme s’il avait été un soldat de formation.
La première nouvelle officielle de la présence de Tecumseh dans le Haut-Canada, après le début des hostilités, arriva le 8 juillet 1812 : on rapporta qu’il avait joué « un rôle éminent » lors d’un conseil tenu la veille, à Sandwich (maintenant partie de Windsor). Le 13 juillet, l’armée américaine, sous les ordres du général de brigade William Hull, gouverneur du territoire du Michigan, s’empara de ce village. Puis, encouragé par les désertions au sein de la milice du Haut-Canada et par l’apparente neutralité des Indiens, dont il s’était attendu qu’ils appuieraient les Britanniques, Hull commença d’envoyer des détachements plus profondément à l’intérieur de la province. Il craignait, cependant, que les Indiens ne vinssent couper ses lignes de ravitaillement, qui, par voie de terre, s’étendaient au sud jusqu’à l’Ohio ; et, de fait, le 5 août, un de ses trains de provisions fut pris, dans les environs de Brownstown (près de Trenton, Michigan), dans une embuscade dressée par Tecumseh et quelques autres. Cette action, alliée à la nouvelle que les Britanniques s’étaient emparés du fort Michillimakinac [V. Charles Roberts] et avançaient à partir de la frontière du Niagara, amena Hull à retirer la plupart de ses troupes du territoire canadien, le 8 août. Le lendemain, Tecumseh et Roundhead commandèrent les Indiens qui se joignirent à certains soldats réguliers et miliciens, dans une rencontre sanglante au sud de Detroit, à Maguaga (Wyandotte), avec un détachement américain envoyé pour assurer la protection d’un autre train de ravitaillement. Le 13 août, Brock, commandant britannique du Haut-Canada, arriva au fort Malden avec des renforts, et il élabora immédiatement un plan d’attaque audacieux contre Detroit. Tecumseh en fut enchanté, d’autant que les Indiens, au nombre d’environ 600, s’étaient fait du mauvais sang devant la prudence britannique. Le 16 août, Brock marcha contre le fort, après avoir fait planer sur Hull la menace que « le corps nombreux des Indiens qui [s’étaient] joints à [ses] troupes deviendr[ait] incontrôlable au moment où s’engager[ait] la bataille ». Le commandant américain se rendit sans combat. La légende veut que Tecumseh soit entré dans Detroit en chevauchant aux côtés de Brock, et que ce dernier lui ait donné son écharpe, en témoignage de respect. Quoi qu’il en fût, l’estime que lui portait Brock ne fait pas de doute. « Je ne crois pas qu’il existe de plus sagace ou de plus brave guerrier », écrivit-il. Bien plus, Brock acquit la conviction qu’il fallait créer un état indien au sud des Grands Lacs.
Pendant les premières semaines de la guerre, beaucoup d’Indiens restèrent à l’écart du conflit, se rappelant les promesses d’aide que les Britanniques n’avaient pas tenues et jugeant trop grands les risques courus par la ligue. Mais les succès des Britanniques à Detroit et à Michillimakinac donnèrent l’impression que ces derniers voulaient et pouvaient s’emparer du territoire américain pendant cette guerre, et la prise par les Potéouatamis de la garnison du fort Dearborn (Chicago), le 15 août, suscita chez les Indiens une nouvelle confiance en eux-mêmes. Par centaines, ils abandonnèrent leur attitude de neutralité. À l’automne de 1812, Tecumseh avait à ses côtés environ 1 000 guerriers.
On n’est pas fixé sur les allées et venues de Tecumseh au cours de l’hiver de 1812–1813. Certains auteurs affirment qu’il se rendit de nouveau dans le Sud, mais la seule mention qu’on trouve dans les sources originales affirme simplement qu’il fut malade pendant une partie de cette saison. Le printemps arrivé, les Britanniques lancèrent, du fort Malden, une offensive dans la région située au sud du lac Érié. En avril, Tecumseh et Roundhead commandèrent quelque 1 200 Indiens, qui se joignirent à environ 900 soldats réguliers et miliciens, sous les ordres du major général Henry Procter*, au siège du fort Meigs (près de Perrysburg, Ohio). La garnison américaine – environ 1 000 hommes – résista avec succès, mais une force de secours fut attaquée et 500 hommes faits prisonniers. Les Indiens, dans l’exaltation de leur triomphe, se mirent à les tuer, et Procter ne fit rien pour empêcher le massacre, qui ne prit fin qu’à l’arrivée de Tecumseh. On se souvint longtemps de l’humanité dont ce dernier fit preuve en cette occasion, ce qui servit sa réputation chez les Blancs. Les Indiens désiraient ardemment la prise de ce fort, et, après l’échec du premier siège, Tecumseh, entre autres, insista tant auprès de Procter qu’un deuxième siège fut entrepris en juillet. Les Britanniques n’affectèrent que quelques soldats réguliers à cette opération, la laissant entre les mains des Indiens, dont le nombre s’était accru d’une partie des quelque 1 400 hommes que Robert Dickson avait amenés des pays d’en haut au fort Malden. Tecumseh et Matthew Elliott commencèrent par diriger un groupe de reconnaissance vers l’est, en vue de repérer l’approche possible de tout renfort. Les Britanniques n’avaient pas le matériel de siège requis, et, apparemment, les Indiens comptaient sur un simulacre de combat pour attirer la garnison hors du fort ; aussi, quand cette tactique eut échoué, le siège fut-il abandonné. Procter jeta alors son dévolu sur le fort Stephenson (Fremont, Ohio), qui lui paraissait une cible plus vulnérable, mais celui-là aussi résista avec acharnement quand on l’assiégea à la fin de juillet. Le moral fléchit, tant chez les Britanniques que chez les Indiens, par suite des pertes élevées qu’ils avaient éprouvées.
La situation empira sur la frontière de Detroit quand la flotte britannique, aux ordres du capitaine Robert Heriot Barclay*, fut défaite à la bataille de Put-in Bay (Ohio), le 10 septembre. Procter, avec ses quelque 1 000 soldats réguliers et près de 3 000 guerriers accompagnés de leurs dépendants, n’avait dès lors aucun moyen de se procurer suffisamment de vivres, et il savait que les Américains, sous la direction de William Henry Harrison, préparaient une invasion. Sans consulter les Indiens, il commença à démanteler le fort Malden et à préparer sa retraite vers la tête du lac Ontario. Tecumseh soupçonnait depuis longtemps que Procter fuirait sans combattre, et il le supplia de fournir des armes aux Indiens, de façon qu’ils pussent poursuivre seuls leur combat. Leur objectif de conserver leur terre natale pouvait difficilement être atteint à partir de la frontière du Niagara. Procter promit d’offrir une résistance aux fourches de la Thames (Chatham), et certains Indiens, dont Tecumseh, acceptèrent de participer à la retraite. Tecumseh, à maintes reprises, pressa Procter de s’arrêter pour affronter l’ennemi, mais, même quand on eut atteint l’endroit promis pour livrer combat, Procter poursuivit sa route, devançant le corps d’armée principal, à la recherche d’un emplacement plus propice à la défense. Un bon nombre d’Indiens, croyant qu’il n’y aurait point d’affrontement, partirent, dégoûtés. Tecumseh fut apparemment furieux de la conduite du général, mais ne put le trouver.
Finalement, le 5 octobre, Procter rencontra les Américains à la bataille de Moraviantown, non loin du village que le missionnaire David Zeisberger avait fondé en 1792 pour les convertis qui fuyaient les désordres de la frontière américaine. Les Britanniques formèrent leurs lignes, avec, sur leur droite, en terrain marécageux, les Indiens. Les troupes étaient à ce point démoralisées qu’à la première attaque américaine elles rompirent leurs lignes et s’enfuirent, laissant quelque 500 Indiens en face d’environ 3 000 Américains. Au cours d’une résistance inutile, Tecumseh fut mortellement blessé. Jusqu’ici, on n’a pu connaître l’identité de celui qui le tua, ni ce que ses camarades firent de son corps. Après sa mort, toute résistance efficace des Indiens cessa, à toutes fins utiles, au sud des lacs. Un peu plus d’une semaine plus tard, certaines des tribus représentées à la bataille signèrent une trêve avec les Américains. Les Britanniques firent en vain divers efforts pour les réengager à combattre. En juillet 1814, des mois avant la fin de la guerre, Harrison rencontra plus de 3 000 Indiens pour leur donner les grandes lignes des conditions auxquelles il ferait la paix. Ni à l’occasion de ces pourparlers ni dans le traité de Spring Wells (1815), on n’exigea de nouvelles cessions de territoire. Mais, en 1817, les Américains en étaient revenus à leur ancienne ligne de conduite. Cette année-là, à l’exception de quelques-uns qui restèrent dans de petites réserves, les Indiens furent chassés de l’Ohio. En 1821, le même sort frappa les indigènes d’Indiana, d’Illinois et du Michigan. Un petit nombre des personnes déplacées vinrent au Haut-Canada, mais la plupart furent peu à peu repoussées vers l’ouest. De la ligue de Tecumseh, il ne restait rien. Le chef outaouais Naywash (Neywash) prononça en 1814 son oraison funèbre, disant : « Depuis que notre grand chef Tecumtha a été tué, nous ne nous entendons plus les uns les autres, et nous ne nous levons pas ensemble. Nous nous faisons, par là, grand tort à nous-mêmes. » L’ennemi de Tecumseh, Harrison, l’avait décrit, en 1811, comme « l’un de ces rares génies qui surgissent occasionnellement pour produire des révolutions ». La révolution avait été écrasée.
Le combat et la mort de Tecumseh ont hanté, jusqu’à nos jours, l’imagination des poètes du Canada. Pour George Longmore, dans son Tecumthé ; a poetical tale, in three cantos (1824), il fut un héros tragique, dont le défaut était d’être mû par « la nature, non par la raison ». John Frederick Richardson*, dans son poème Tecumseh, or the warrior of the west (1828), dépeint Tecumseh d’une manière semblable – personnification de la bonté et de l’humanité transformée en un démon sauvage par le meurtre de son fils (imaginaire), aux mains des Américains. En 1886, Charles Mair* publiait un long drame en vers, Tecumseh, dans lequel le chef chaouanon est encore le héros tragique et romantique à la fois, qui, tant dans le fait de son alliance avec les Britanniques que dans son opposition à l’expansionnisme américain, est un symbole du double objectif du mouvement Canada First. Dans Tecumseh and the eagles (1918), Bliss Carman* fait une analogie entre le combat de Tecumseh et la lutte des nations pour la liberté pendant la première guerre mondiale. Et dans le Tecumseh (1976) de Don Gutteridge, le héros est le médiateur en puissance entre la culture indienne et la culture des Blancs, dont le rêve, comme celui du poète, est de « tisser une nouvelle histoire de [ces] origines conjuguées ».
Pendant tout le cours du xixe siècle, les historiens du Haut-Canada qui ont écrit sur la guerre de 1812 ont fait de Tecumseh l’un des héros de ce conflit, au point qu’il prit place, dans la mythologie, aux côtés de Brock, de Laura Secord [Ingersoll*] et de la milice canadienne. Pour l’historien David Thompson, il fut tout simplement le « grand héros indigène ». Pour Richardson et Gilbert Auchinleck, il fut le noble Sauvage, « toujours clément et magnanime », d’un « naturel brave et impétueux », éloquent, d’un esprit élevé et d’une grande dignité. Le fait qu’il mourut en combattant alors qu’un général britannique battait en retraite devant les envahisseurs américains lui donna encore plus d’attrait auprès des esprits loyalistes. Cette vénération, inspirée par les goûts de l’époque, eut deux conséquences sérieuses : elle encouragea l’embellissement sans discernement, par le recours aux ouï-dire et à l’invention pure, de l’image de Tecumseh, et elle détourna les historiens d’étudier les motifs de son action. À la fin du xixe siècle, Ernest Alexander Cruikshank*, brisant avec la tradition, fit pour la première fois une analyse savante des sources traitant du rôle de Tecumseh pendant la guerre. Mais des auteurs d’ouvrages d’histoire de moindre envergure ont perpétué, et même amplifié, la vieille tradition. En 1910, Katherine B. Coutts écrivait : « Ses grands talents, il les mit tous au service de la cause canadienne. » Il était – et il reste – impossible de présenter Tecumseh comme un patriote canadien d’abord, et comme un Indien ensuite. Sa loyauté n’eut jamais pour objet le Canada, ni même les Britanniques au Canada. C’est au rêve d’un mouvement panindien qui assurerait à son peuple les territoires nécessaires au maintien de sa manière de vivre qu’il fut fidèle. Et c’est pour atteindre ce grand objectif qu’il passa quelques mois à se battre avec les forces armées britanniques. Dans son échec et dans sa mort, les Britanniques et les Canadiens, cyniques à leur façon, furent à peine moins ses ennemis que les Américains.
Jusqu’à tout récemment, on a cru que Levi Adams avait écrit Tecumthé ; a poetical tale, in three cantos, qui parut dans Canadian Rev. and Literary and Hist. Journal (Montréal), 2 (1824) : 391–432. Cependant, dans l’introduction de The charivari, or Canadian poetics (Ottawa, 1977), 3–10, Mary Lu MacDonald attribue ce poème à George Longmore.
Le portrait de Tecumseh reconnu pour être une bonne représentation de lui est celui peint par le trafiquant Pierre Le Dru en 1808. Son authenticité s’appuie sur des preuves indirectes : Le Dru fit aussi une ébauche de Prophet à la même époque, et celle-ci ressemble beaucoup à une peinture d’après nature du même personnage, exécutée plus tard par George Catlin. Si le personnage qu’ont peint Catlin et Le Dru est le même, il y a de fortes probabilités que le Tecumseh de Le Dru soit aussi un portrait ressemblant. Cette ébauche de Tecumseh, qui apparaît dans B. J. Lossing, The pictorial field-book of the War of 1812 [...] (New York, 1869) et qui est reproduite dans l’étude de James Mooney, « The ghost-dance religion and the Sioux outbreak of 1890 », Smithsonian Institution, Bureau of American Ethnology, Annual report (Washington), 1892–1893, 2e part., 1896, est une composition : la tête provient d’une œuvre de Le Dru et les épaules d’un dessin probablement inauthentique d’un artiste inconnu. [h. c. w. g.]
APC, MG 11, [CO 42] Q, 114 : 74–82 ; MG 19, A3 ; F1 ; F2 ; RG 8, I (C sér.), 257 : 211, 217 ; 678 : 267 ; 682 : 101 ; RG 9, I,. B1 ; B3 ; RG 10, A1 ; A2 ; A6.— Fort Malden National Hist. Park Arch. (Amherstburg, Ontario), Information files, Tecumseh.— National Arch. (Washington), RG 75, M15.— PRO, CO 42/89, 42/146–152, 42/160, 42/165 ; FO 5/48, 5/61–62, 5/77, 5/84, 5/87, 5/92, 5/112.— Wis., State Hist. Soc., Draper mss, sér. YY.— Anthony Wayne [...] the Wayne-Knox-Pickering-McHenry correspondence, R. C. Knopf, édit. (Pittsburgh, Pa., 1960 ; réimpr., Westport, Conn., 1975).— Corr. of Hon. Peter Russell (Cruikshank et Hunter).— Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank).— Diplomatic correspondence of the United States : Canadian relations, 1784–1860, W. R. Manning et M. A. Gillis, compil. (4 vol., Washington, 1940–1945), 1.— Documents relating to the invasion of Canada and the surrender of Detroit, 1812, E. A. Cruikshank, édit. 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(2 vol., Cincinnati, Ohio, 1882).— Select British docs. of War of 1812 (Wood).— Tecumseh : fact and fiction in early records, C. F. Klinck, édit. (Englewood Cliffs, N.J., 1961).— The territorial papers of the United States, C. E. Carter et J. P. Bloom, compil. (28 vol. parus, Washington, 1934– ; réimpr., vol. 1–26 en 25 vol., New York, 1973).— La Gazette de Québec, 1807–1812.— Kentucky Gazette (Lexington, Ky.), 1807–1812.— National Intelligencer (Washington), 1807–1812.— Western Sun (Vincennes, [Ind.]), 1807–1812.— Caleb Atwater, A history of the state of Ohio, natural and civil (Cincinnati, 1838) ; The writings of Caleb Atwater (Columbus, Ohio, 1833).— Gilbert Auchinleck, A history of the war between Great Britain and the United States of America, during the years 1812, 1813, and 1814 (Toronto, 1855).— Pierre Berton, Flames across the border, 1813–1814 (Toronto, 1981) ; The invasion of Canada, 1812–1813 (Toronto, 1980). Ces deux ouvrages perpétuent l’image romantique et spectaculaire de Tecumseh [h. c. w. g.].— H. M. Brackenridge, History of the late war, between the United States and Great Britain ; containing a minute account of the various military and naval operations (4e éd., Baltimore, Md., 1818).— C. W. Butterfield, History of the Girtys [...] (Cincinnati, 1890).— G. C. Chalou, « The red pawns go to war : British-American Indian relations, 1810–1815 » (thèse de ph.d., Indiana Univ., Bloomington, 1971).— Moses Dawson, A historical narrative of the civil and military services of Major-General William H. Harrison [...] (Cincinnati, 1824).— J. B. Dillon, A history of Indiana from its earliest exploration by Europeans to the close of the territorial government, in 1856 [...] (Indianapolis, 1859 ; réimpr., [New York], 1971).— R. C. Downes, Council fires on the upper Ohio : a narrative of Indian affairs in the upper Ohio valley until 1795 (Pittsburgh, 1940).— Benjamin Drake, Life of Tecumseh, and of his brother the Prophet [...] (Cincinnati, 1841). Encore l’étude la plus sûre [h. c. w. g.].— Dennis Duffy, Gardens, covenants, exiles : loyalism in the literature of Upper Canada/Ontario (Toronto, 1982).— N. W. Edwards, History of Illinois, from 1778 to 1833 ; and life and times of Ninian Edwards (Springfield, Ill., 1870 ; réimpr., New York, 1975).— Edward Eggleston et Lillie Eggleston Seelye, Tecumseh and the Shawnee Prophet [...] (New York, 1878).— E. S. Ellis, The life of Tecumseh, the Shawnee chief [...] (New York, 1861).— Timothy Flint, Indian wars of the west [...] (Cincinnati, 1833 ; réimpr., [New York], 1971).— W. A. Galloway, Old Chillicothe : Shawnee and pioneer history ; conflicts and romances in the Northwest territory (Xenia, Ohio, 1934).— H. C. W. Goltz, « Tecumseh, the Prophet, and the rise of the Northwest Indian Confederation » (thèse de ph.d., Univ. of Western Ontario, London, 1973).— N. StC. Gurd, The story of Tecumseh (Toronto, 1912).— H. S. Halbert et T. S. Ball, The Creek war of 1813 and 1814 (Chicago, 1895).— W. H. Harrison, A discourse on the aborigines of the Ohio valley [...] (Chicago, 1883).— History of Greene County, together with historic notes on the northwest, and the state of Ohio [...], R. S. Dills, compil. (Dayton, Ohio, 1881).— Reginald Horsman, Expansion and American Indian policy, 1783–1812 ([East Lansing, Mich.], 1967) ; Matthew Elliott.— T. L. M’Kenney et James Hall, History of the Indian tribes of North America, with biographical sketches and anecdotes of principal chiefs [...] (3 vol., Philadelphie, 1838–1844).— Leslie Monkman, A native heritage : images of the Indian in English-Canadian literature (Toronto, 1981).— J. M. Oskison, Tecumseh and his times : the story of a great Indian (New York, 1938).— Bradford Perkins, Prologue to war : England and the United States, 1805–1812 (Berkeley et Los Angeles, Calif., 1961 ; réimpr., 1963).— E. T. Raymond, Tecumseh : a chronicle of the last great leader of his people (Toronto, 1915).— David Thompson, History of the late war, between Great Britain and the United States [...] (Niagara [Niagara-on-the-Lake, Ontario], 1832 ; réimpr., [New York], 1966).— Glenn Tucker, Tecumseh : vision of glory (Indianapolis et New York, 1956). Contient plusieurs renseignements apocryphes [h. c. w. g.].— K. B. Coutts, « Thamesville and the battle of the Thames », OH, 9 (1910) : 20–25.— E. A. Cruikshank, « The « Chesapeake » crisis as it affected Upper Canada », OH, 24 (1927) : 281–322 ; « The employment of Indians in the War of 1812 », American Hist. 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Herbert C. W. Goltz Jr, « TECUMSEH (Teck-kum-thai) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tecumseh_5F.html.
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