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DOUTRE, GONZALVE, avocat, professeur, auteur d’ouvrages littéraires, historiques et juridiques, président de l’Institut canadien, né à Montréal le 12 juillet 1842, fils de François Doutre et d’Élisabeth Dandurand, époux de Laura Brunelle, dont il eut au moins un fils, décédé dans sa ville natale le 28 février 1880.
Les premières années de la vie de Gonzalve Doutre demeurent obscures. Benjamin d’une famille illustre, beau-frère de deux hommes réputés, Charles Daoust* et Médéric Lanctot, il obtint son baccalauréat en droit à McGill University en 1861. N’étant pas encore majeur, il dut attendre deux ans avant d’être admis au barreau (août 1863). Il consacra alors ses loisirs à fréquenter les organismes littéraires et juridiques de Montréal. C’est ainsi qu’en avril 1862 il prononça à l’Institut des lois, une association qui regroupait les étudiants en droit, une conférence sur « l’Utilité d’un cours de procédure civile » pour les étudiants en droit ; le mois suivant, ses confrères le choisirent comme président.
Gonzalve Doutre n’était encore que bachelier lorsqu’il déclencha un mouvement qui aboutit à une réforme d’importance du barreau canadien. De fait, en février 1863, sous l’inspiration du jeune candidat, l’Institut des lois discuta d’une requête à présenter au conseil du barreau dans l’intention de « changer le mode actuel pour les examens des aspirants à l’étude et à la pratique de la profession d’avocat ». Trois ans plus tard (ler mai 1866), Gonzalve Doutre exposait une série de propositions concrètes devant l’assemblée générale des avocats ; ces derniers en confiaient l’étude à une commission, formée de George Washington Stephens, Robert Mackay, Charles-André Leblanc, Thomas Weston Ritchie, Pierre-Richard Lafrenaye et Gonzalve Doutre. « Ce n’est pas la première fois que je me donne la peine de demander des réformes dans le Barreau, écrivait-il dans la Minerve du 29 mai 1866. À une époque où j’avais tout à gagner du système actuel, j’ai voulu essayer de le faire changer, au risque d’en souffrir moi-même. J’espère donc que personne ne me fera le reproche d’avoir attendu que j’aie franchi les obstacles pour tirer l’échelle derrière moi. » Le 9 juin, Doutre soumettait à l’Assemblée le rapport de la commission « sous la forme d’un projet de loi précis et détaillé » ; projet qui deviendra la loi du 15 août 1866.
Au cours d’une réunion, tenue le 5 octobre 1866, l’association des avocats choisit Doutre comme secrétaire-trésorier du conseil général, présidé à ce moment par William Locker Pickmore Felton. À la fin de son mandat, le 30 mai 1868, le conseil remit à Gonzalve Doutre un encrier en argent comme signe tangible de sa gratitude. Geste significatif, du reste ; car, déjà, ce jeune homme de 25 ans avait accompli une oeuvre remarquable : il avait été à l’origine de la réorganisation du barreau québécois, il avait surveillé au parlement l’adoption de la loi de 1866, présidé à la mise en marche de cette loi, préparé les règlements de la profession et commencé la publication de ses oeuvres maîtresses en matière juridique ; et cela, en dépit d’une santé chancelante.
Le 6 juin 1867, voulant « mettre fin à la violation permanente de la loi qui s’exerçait au Collège des Jésuites », où l’on décernait des diplômes en ne tenant pas toujours compte des exigences de la loi et de la durée que devait avoir le cours, l’Institut canadien ouvrit une faculté de droit, affiliée à Victoria University, de Cobourg ; Gonzalve Doutre y enseigna la procédure civile. La nouvelle faculté décerna son premier diplôme à Jean-Baptiste Doutre, qui entrera dans la suite au bureau de ses deux frères.
En septembre 1871, McGill University prit à son service Gonzalve Doutre comme professeur « de procédure civile, de médecine légale et de logique judiciaire ». Le 28 mars 1873, il reçut son doctorat en droit de cette même université et, le 3 janvier 1879, le gouvernement libéral du Québec le fit conseiller de la reine ; le 1er mai 1879, enfin, il fut élu membre du conseil du barreau montréalais.
Quand Mgr Ignace Bourget*, promoteur du mouvement de restauration et de renouveau religieux, émit son décret comminatoire du 30 avril 1858, condamnant l’Institut canadien et prescrivit aux confesseurs de refuser les sacrements aux membres [V. Laberge], Gonzalve Doutre faisait déjà partie de cette société. Aux élections du 5 mai 1859, l’institut lui confiait la charge de secrétaire-archiviste, rôle qu’il assumera à maintes reprises jusqu’en 1863, alors qu’il devint trésorier, puis secrétaire-correspondant en 1865, et finalement président en 1871 et en 1872.
Au sein de l’institut, Gonzalve Doutre manifesta une grande activité tant par son assiduité aux réunions que par ses nombreuses conférences. Comme membre de la direction, il mit au service du cercle son ardeur et son zèle intelligent. En grande partie, c’est grâce à ses démarches auprès des autorités canadiennes et étrangères que le musée de l’institut, fondé en 1864, s’enrichit d’objets d’art d’une réelle valeur ; pour sa part, le 17 mars 1866, il abandonna au musée une précieuse collection de monnaies et de médailles.
Personnalité attachante et sincère, profondément religieux, Gonzalve Doutre bénéficia de la bienveillance et de l’indulgence du clergé au cours de la période agitée des années 1858 à 1866. Muni d’un billet délivré le 3 avril 1865 par l’administrateur du diocèse, M. Alexis-Frédéric Truteau, il fit ses pâques. En décembre 1865, il reçut l’absolution de M. Léon-Alfred Sentenne et fut admis à la communion spéciale du jubilé décrété par Pie IX. Un événement, pourtant, vint tout bouleverser.
Le 16 octobre 1865, 17 membres de l’institut décidèrent d’en appeler au pape, « moins pour se plaindre que pour demander au Père commun des Fidèles une réconciliation avec leur Evêque », écrira Louis-Antoine Dessaulles* en 1868. Revenu de Rome depuis peu et informé du procédé, Mgr Bourget fulmina de plus belle. Il qualifia la démarche « d’appel simulé » et assura Rome que « la prétendue sentence d’excommunication » n’était, somme toute, « qu’une Instruction Pastorale au peuple pour le prémunir contre les dangers qu’offrait à sa foi cette mauvaise Institution ». Mais l’évêque n’en demandait pas moins aux confesseurs, le 1er décembre 1865, d’appliquer rigoureusement les règles concernant l’institut et les sociétés secrètes.
Le 25 mars 1866, Gonzalve Doutre suivit les exercices d’une retraite chez les pères jésuites. Quand il se présenta auprès de l’abbé Sentenne pour recevoir l’absolution, ce dernier exigea une autorisation formelle de Mgr Bourget. Sans délai, Doutre demanda à l’évêque ce « permis pour me faire absoudre et admettre à la communion pascale ». En date du 28 mars, une lettre de M. Joseph-Octave Paré lui mandait que Mgr Bourget avait accompli un « devoir rigoureux » et se voyait contraint de lui refuser l’accès aux sacrements tant et aussi longtemps qu’il demeurerait membre de cette institution. Sur ces entrefaites, arrivait la nouvelle que Mgr Bourget avait permis à un membre de s’approcher des sacrements sans le placer dans l’obligation de quitter l’institut. Doutre reprit donc la plume le 12 avril 1866. La sévérité de l’évêque à son endroit, écrivait-il, ne l’avait pas empêché de remplir ses devoirs religieux avec exactitude, même s’il regrettait « d’être exclu du nombre des catholiques admis à la Communion pascale » ; toutefois, il était impatient de connaître les raisons particulières qui l’excluaient « des faveurs que Votre Grandeur accorde à d’autres membres de l’Institut-Canadien ». Dès le lendemain, Mgr Bourget apportait une réponse à la question de Doutre : l’évêque, en effet, avait autorisé un membre de l’institut à s’approcher des sacrements mais à la condition expresse qu’il se servît de son influence pour détourner ses compagnons de cette association dangeureuse.
Dans une correspondance qui se poursuivit jusqu’au 22 mai 1866, Gonzalve Doutre entreprit la défense de l’institut sous la forme d’une plaidoirie, marquée au coin d’une rare déférence et d’une sincérité douloureuse. Il n’avait jamais songé, disait-il, à mettre en doute la soumission qu’il devait à son évêque ; mais il n’acceptait pas, pour autant, sa dureté et son injustice. En premier lieu, Doutre repoussait le qualificatif de « rebelle », pour avoir été l’un des signataires de la supplique envoyée au pape pour lui demander d’intervenir entre l’évêque de Montréal et les membres de l’institut, victimes, à son avis, d’une condamnation injuste. De plus, il réprouvait la conduite de l’évêque qui tourmentait l’institut, groupant des catholiques et des protestants. « Certains Catholiques, notait-il, sont membres d’associations, composées en majorité de protestants et dont les bibliothèques sont pires que la nôtre, nous voyons qu’ils ne sont pas sous le coup des censures. » Au sujet de cette bibliothèque de l’institut, censurée plus d’une fois, Doutre rappelait à l’évêque la promesse des dirigeants de mettre sous clef les livres condamnés ; quant à lui, avouait-il, il n’avait pas lu un seul livre de la bibliothèque proscrite depuis plus de deux ans.
Quelles étaient les raisons qui expliquaient cette intransigeance particulière envers l’institut demandait Doutre ? « Que Votre Grandeur ne soit pas strictement tenue de le faire [donner les raisons], je l’admets ; mais il me semble aussi qu’un peu de condescendance, pour ceux dont le salut peut être en question, ne saurait être déplacée chez un Évêque, et que cela ferait meilleur effet sur les membres de l’Institut qu’une rigueur inflexible. » Dans sa dernière lettre, Doutre terminait sur ces mots sévères : « Je ne me convaincrai jamais que pour être Catholique, il faille se dépouiller des attributs inaliénables de l’homme, et n’être plus qu’une espèce de polype, livré aux caprices d’un homme qui n’est pas devenu Dieu, pour avoir été sacré Évêque. »
Gonzalve Doutre vivait un drame douloureux. D’un côté, il se révoltait devant l’arbitraire et l’injustice de l’évêque, de l’autre, son âme s’épouvantait et saignait. Aussi, le 11 novembre 1866, confiait-il son cas personnel à Mgr Charles-François Baillargeon*, administrateur de l’archidiocèse de Québec. Par suite du danger où il se trouvait, advenant une mort inopinée, il conjurait l’archevêque, qui avait « juridiction sur l’évêque », de lui permettre la réception des sacrements, en dépit des censures épiscopales. Mgr Baillargeon avoua son impuissance ; il ne pouvait rien faire d’autre que de conseiller une réconciliation « avec votre digne évêque. L’Évêque, et surtout le vôtre, est un père. Et un tel père est toujours prêt à donner le baiser de paix à son enfant [...]. Pourquoi craindriez-vous d’aller vous jeter dans ses bras ? » Les lettres reçues de Mgr Bourget, écrira Doutre, « ne me permettaient guère d’entretenir cette grande confiance dans la bonté et la charité de Mgr de Montréal, qui n’a jamais voulu autre chose de ma part qu’une aveugle soumission à ses volontés qu’elles fussent ou non en rapport avec ses pouvoirs épiscopaux ».
Le 1er janvier 1868, Gonzalve Doutre expédia une lettre au grand vicaire de Montréal, M. Truteau, qui arrivait de Rome, dans l’espoir de connaître l’opinion des autorités romaines. « J’attends avec anxiété le jugement final, et je vous assure que moi pour un, je suis désireux de voir le prompt règlement de ces difficultés, dans un sens ou dans un autre. » À la profonde consternation de Doutre, l’abbé Truteau lui répondit qu’il n’en avait aucunement été question. « J’ai cru, jusqu’à cette époque, qu’un prêtre avait pour mission de travailler à répandre l’harmonie et la concorde parmi les catholiques et à saisir la plus petite occasion pour mettre fin à tout sujet de dispute ou de haine. Malheureusement il n’en a pas été ainsi pour Sa Grandeur et son Grand-Vicaire. Chaque fois que l’un d’eux a été à Rome, il a pris soin de ne souffler mot à personne des affaires de l’Institut, espérant traîner la question en longueur pour permettre à Monseigneur de harasser l’Institut par de nouvelles censures, de nouvelles menaces, des excommunications ou des refus de sépulture. »
En 1869, les calamités s’abattirent sur l’Institut canadien : le 7 juillet, décret de l’Inquisition qui condamnait les doctrines « contenues dans un certain annuaire » ; le 14 juillet, décret de l’Index qui proscrivait l’Annuaire de l’institut canadien pour 1868 [...]. Gonzalve Doutre rassura les membres de l’institut. Le décret de l’Index, à son dire, visait à retirer tout simplement de la circulation l’annuaire de 1868 ; il n’atteignait pas plus l’institut « que la personne de l’écrivain dont l’ouvrage est condamné avec tant de légèreté souvent ». En outre, poursuivait-il, le tribunal de l’Inquisition qui « a jugé sans nous, à notre insu et sans consultation de notre part », n’a pas porté de jugement sur le mérite de notre appel : « notre appel n’a jamais été jugé par l’Inquisition et l’annuaire seul a servi de motif au décret ». L’évêque de Montréal ne l’entendit point ainsi. Le 29 août, lecture était faite dans les églises du diocèse d’une annonce obligeant les membres de sortir de l’institut sous peine de refus des sacrements même à l’article de la mort. S’étant soumis purement et simplement aux décrets, l’institut se buta à l’intransigeance des autorités religieuses de Montréal qui exigeaient, en particulier, une révision des constitutions et règlements par l’Ordinaire afin que ce dernier en extirpât les « faux principes ». Quatre membres, dont Gonzalve Doutre, eurent alors recours au cardinal Alessandro Barnabo, le 12 octobre 1869, pour se plaindre amèrement de la raideur et de l’inflexibilité de l’évêque de Montréal, « homme d’une grande piété, mais manquant un peu de lumières, et conséquemment de moyens dans la discussion ».
Le 16 octobre, Gonzalve Doutre laissait le Canada pour aller plaider la cause de l’institut auprès des autorités romaines ; il arriva à Rome le 6 décembre 1869. Il rencontra le préfet de la sacrée congrégation de la Propagande, puis Mgr Lorenzo Nina, assesseur du Saint-Office, avec qui il engagea « une longue conversation » sur tout le débat. À cette occasion, Mgr Nina déclara qu’il ne fallait pas s’attendre à « une condamnation de l’Évêque de Montréal ; car le condamner serait une cause de scandale ». Aussi, recommanda-t-il à Doutre de lui préparer un « mémoire concis dont les conclusions contiendraient un mode acceptable de règlement ». Le 20 décembre, Doutre remit son mémoire. Après avoir relaté les faits saillants de cette pénible dispute, l’auteur proposa en guise de conclusion que la juridiction de l’évêque de Montréal ne s’exerçât que sur les membres-catholiques de l’institut et qu’il fût permis aux catholiques d’adhérer à l’institut pourvu qu’ils se soumissent aux directives de l’Église.
Dans la suite, Gonzalve Doutre tenta deux démarches pour aplanir les difficultés « sans que personne ne fasse de concessions indignes ». Une première fois, le 18 octobre 1873, lorsque le chanoine Édouard-Charles Fabre* devint coadjuteur de Mgr Bourget ; la seconde, le 2 juin 1879. Un projet prit forme : celui de créer une institution littéraire et scientifique pour grouper « toute la jeunesse Canadienne et Catholique ». Gonzalve Doutre n’aura pas le temps de mener son dessein à terme ; il mourut le 28 février 1880, muni des derniers sacrements et assisté par Mgr Fabre et le curé Sentenne.
Instigateur d’une réforme majeure du barreau, auteur d’importants travaux juridiques, professeur dévoué et estimé des étudiants, Gonzalve Doutre a vécu dans la détresse une aventure spirituelle qui commande le plus haut respect. Commencée en 1848 et occupant le reste du siècle, cette pénible bataille entre l’ultramontanisme et le libéralisme canadiens atteignit son paroxysme vers 1870. Mgr Bourget et son clergé voulaient édifier une cité à tendance théocratique et ne reculaient pas devant les moyens pour écraser le camp adverse ; les procès d’intention, les insinuations, les invectives se mêlaient aux condamnations et aux excommunications. Plus habile à manier les foudres qu’à réfuter les thèses les plus hardies des libéraux, le monde clérical, d’ailleurs mal raccordé à son époque, créa des remous au sein de la bourgeoisie libérale. Certains se soumirent sans comprendre, d’autres préférèrent la révolte ; et l’on songe ici, à Jean-Baptiste-Éric Dorion*, à Pierre Blanchet, à Toussaint-Antoine-Rodolphe Laflamme*, au frère de Gonzalve Doutre, Joseph*, qui ne pouvait « pardonner au clergé le mal qu’il nous a fait ». Ont-ils été, comme le prétendirent leurs antagonistes, des impies ? Entrer dans la vie intime des êtres pour les définir, interpréter des faits et des propos qui mettent en cause leurs croyances les plus profondes, n’est pas chose aisée. Un fait demeure, néanmoins : à l’époque qui nous intéresse, les plus intransigeants des libéraux se réclamaient encore de la religion catholique.
Au milieu de ces libéraux traqués, Gonzalve Doutre apparaît comme un cas unique. Entré à l’institut au moment où la lutte touchait à sa phase décisive, il ne tarda pas à se mesurer au chef même de l’ultramontanisme. À l’obéissance aveugle, voire à la révolte facile et stérile, il préféra le combat, livré avec modération, courtoisie et sincérité. L’homme profondément religieux qu’il était n’aurait sans doute pas sacrifié sa foi ; mais il n’était nullement disposé non plus à se soumettre à l’aveuglette. Il attendit un jugement qui ne vint jamais et jusqu’aux approches de la mort fut aux prises avec un drame intérieur dont il est difficile d’évaluer l’intensité.
Plus d’une fois, Doutre laissa percer son impatience, et on le comprend. « Il y a de la haine dans le cœur de l’évêque à notre endroit », écrivait-il en 1870. À Rome, en effet, Doutre tenta à trois reprises de rencontrer l’évêque de Montréal qui l’évitait ; à Rome, Mgr Bourget refusa d’appuyer la demande d’un Canadien pour assister à une audience papale parce que Gonzalve Doutre était du nombre ; à Rome, encore, un seul Canadien fut exclu de la fête organisée en l’honneur d’un ami, le chevalier Joseph-Édouard Lefebvre de Bellefeuille, parce que ce Canadien portait le nom de Gonzalve Doutre.
Il est difficile de résister au courant de sympathie que suscita cet homme. Il mourut très jeune, avant d’avoir le temps de déployer son talent, qui était grand.
Gonzalve Doutre, Conseil général du Barreau du Bas-Canada ; assemblée annuelle tenue à Québec le 28 mai 1867 ; rapport officiel (Québec, 1867) ; Loi du Barreau du Bas-Canada, suivie des règlements du conseil général et des sections de Montréal, Québec, Trois-Rivières (Montréal, 1867) ; Les lois de la procédure civile ; savoir : texte du code, rapport des codificateurs, autorités par eux citées, lois de faillite, règles de pratique des différents tribunaux, principes et formules de procédure, etc., etc., etc. (2 vol., Montréal, 1867) ; Règles de la profession d’avocat (Montréal, 1868) ; Tableau des avocats du Bas-Canada pour 1867 (Montréal, 1867) ; Gonzalve Doutre et Edmond Lareau, Le droit civil canadien suivant l’ordre établi par les codes ; précédé d’une histoire générale du droit canadien (1 vol. paru, Montréal, 1872).
Gonzalve Doutre, Cours d’histoire du Canada ; cours donné à l’institut à partir du 13 octobre 1870, Le Pays (Montréal), 12 oct., 20 oct. 1870 et numéros ultérieurs ; [—] Discours de M. Gonzalve Doutre ; sur les affaires de l’Institut canadien à Rome, prononcé à l’institut le 14 avril 1870, Le Pays, 14 juin, 15 juin, 17 juin, 18 juin 1870 ; Étude critique médico-légale : procès Provencher-Joutras, La Minerve (Montréal), 2 mars – 31 mars 1868 ; Musée de l’Institut canadien : lettre destinée à Alphonse Lusignan, Le Pays, 20 mars, 22 mars, 24 mars, 30 mars, 1866 ; Du principe des nationalités : lecture faite à l’Institut canadien, le 1er décembre 1864, Le Pays, 15 déc., 17 déc., 20 déc. 1864 ; Procès Ruel-Boulet : étude critique médico-légale, conférence prononcée devant les membres de l’Institut médical de la faculté de médecine de l’université du collège Victoria, le 23 janvier 1869, Le Pays, 10 févr.— 18 févr. 1869 ; Profession d’avocat, La Minerve, 29 mai 1866 ; Recherches dans les vieilles archives françaises appartenant à l’État, conférence prononcée à l’institut, le 23 février 1871, Le Pays, 22 févr., 28 févr. 1871 ; Vaccination, Le National (Montréal), 16 juill. 1872.
Gonzalve Doutre, Administration de la justice, Revue canadienne (Montréal), X (1873) : 762–770 ; Code des curés, marguilliers et paroissiens, par l’Hon. J.-U. Beaudry, un des juges de la Cour supérieure, 1870, La Revue légale (Montréal), II (1870) : 473–489 ; [—], Discours prononcé par M. Gonzalve Doutre, D.C.L., professeur de procédure à l’université McGill de Montréal, lors de la distribution des diplômes le 30 mars 1874, Revue canadienne, XI (1874) : 280–285 ; La profession d’avocat et de notaire en Canada, Revue canadienne, X (1873) : 844–848 ; XI (1874) : 58–68, 134–142 ; Québec, la législation de la session 1869–1870, La Revue légale, II (1870) : 78–90.
Gonzalve Doutre a prononcé de nombreuses conférences sur les sujets les plus variés. Les textes de ses discours ne semblent pas avoir été tous conservés et nous devons nous en remettre, dans certains cas, à l’annonce faite dans les journaux de l’époque : Un avocat plaidant sa propre cause, a-t-il droit à des honoraires contre la partie adverse qui a perdu sa cause ? Conférence prononcée à l’Institut des lois, en février 1862, Le Pays (Montréal), 12 févr. 1862 ; Considérations sur le procès Connol jugé le 13 janvier 1860 ; essai prononcé à l’institut, le 15 mars 1860, Le Pays, 26 déc. 1860 ; Les dîmes, essai donné à l’institut, le 22 septembre 1859, Le Pays, 11 oct. 1859 ; L’encombrement des professions ; conférence prononcée à l’institut, le 30 janvier 1862, Le Pays, 6 févr. 1862 ; Essai sur les romans et les romanciers ; conférence prononcée à l’institut, le 9 février 1860, Le Pays, 17 avril 1860 ; La guerre américaine ; conférence donnée en avril 1863, Le Pays, 18 avril 1863 ; L’influence des maisons d’éducation et des institutions littéraires sur la jeunesse ; conférence prononcée à l’Institut canadien, le 26 novembre 1863, Le Pays, 28 nov. 1863 ; L’Institut canadien en 1859 ; conférence prononcée à l’institut, le 30 mars 1859, Le Pays, 31 mars 1859 ; Le passé, le présent et l’avenir de l’Institut des lois ; conférence prononcée en novembre 1862, Le Pays, 8 nov. 1862 ; L’utilité d’un cours de procédure civile ; conférence prononcée à l’Institut des lois, en avril 1862, Le Pays, 8 avril 1862.
ACAM, 901.135, pp. 866–901.— Bibliothèque municipale de Montréal, Fonds Gagnon, Institut canadien.— Pierre Beullac et É.-F. Surveyer, Le centenaire du Barreau de Montréal, 1849–1949 (Montréal, 1949).— Lareau, Hist. de la littérature canadienne, passim ; Histoire du droit canadien depuis les origines de la colonie jusqu’à nos jours (2 vol., Montréal, 1888–1889).— Sylvain, Libéralisme et ultramontanisme, Le Bouclier d’Achille (Morton), 111–138, 220–255.— Maréchal Nantel, Les avocats à Montréal, Cahiers des Dix, VII (1942) : 185–213 ; L’étude du droit et le barreau, Cahiers des Dix, XIV (1949) : 11–40.— Léon Pouliot, Le cas de conscience de Gonzalve Doutre, RHAF, XXIII (1969–1970) : 231–245.— É.-F. Surveyer, Une école de droit à Montréal avant le code civil, Revue trimestrielle canadienne (Montréal), VI (1920) : 140–150.
Jean-Roch Rioux, « DOUTRE, GONZALVE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/doutre_gonzalve_10F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Roch Rioux |
Titre de l'article: | DOUTRE, GONZALVE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |