LEBLANC, CHARLES-ANDRÉ ; avocat, fonctionnaire, né à Montréal le 18 août 1816 du mariage de Charles Leblanc, artisan, et de Louise Brien-Desrochers, décédé dans cette ville le 16 août 1877.

Charles-André Leblanc reçut son éducation au vieux collège de Montréal et eut comme condisciples George-Étienne Cartier, Joseph-Amable Berthelot et Joseph-Ubalde Beaudry ; étudiant en droit, il fit sa cléricature sous Pierre Moreau. Il avait 21 ans aux jours troublés de 1837, alors qu’il devint le plus jeune membre des Fils de la liberté. Cette association mise sur pied le 5 septembre 1837 regroupait plus de 700 jeunes gens de Montréal. Moitié civile, moitié militaire, elle était composée de deux sections qui devaient travailler, « l’une par les discours et les écrits, et l’autre par la force des armes, si c’était nécessaire, au progrès et au triomphe de la cause populaire ». Incarcéré sous l’accusation de haute trahison, en novembre 1837, Leblanc passa l’hiver en geôle, ce qui ne l’empêcha pas d’être admis au barreau le 30 septembre 1839.

Associé de son patron Pierre Moreau, plus tard de Francis Cassidy, devenu maire de Montréal, enfin d’Alexandre Lacoste*, Charles-André Leblanc eut au barreau une pratique intensive. Pendant 35 ans, il plaida devant tous les tribunaux de Montréal. Il était l’un des fermes soutiens de George-Étienne Cartier. Conseiller au Barreau de Montréal en 1855, syndic en 1858, examinateur des aspirants à la profession en 1859, bâtonnier en 1863, Charles-André Leblanc fut également président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1867 et marguillier de l’ouvre et Fabrique de la Paroisse (Notre-Dame) de Montréal, qui comptait, avant les subdivisions de 1873, près de 100 000 âmes, soit toute la population catholique de la ville.

Charles-André Leblanc avait préconisé l’ouverture d’un chemin de colonisation au nord de Montréal et il en fut l’un des administrateurs en qualité de représentant du gouvernement provincial. Il contribua à la fondation de l’école de réforme de Montréal et fit aussi partie du conseil de l’Instruction publique. À la fin de sa vie, en novembre 1872, il devint shérif du district de Montréal, fonction qui consistait surtout à faire exécuter les brefs de sommation et d’exécution, à sauvegarder les biens et effets sous saisie, à prendre en charge les prisons de son district et à assister aux exécutions capitales. Il occupait encore cet office quand il s’éteignit à Montréal le 16 août 1877.

Charles-André Leblanc, étant encore clerc-étudiant, avait épousé à Montréal, en janvier 1837, Julie Dumont, fille de Philippe Dumont et de Julie Valière. Ils eurent huit enfants dont Elmire, mariée en 1865 à Mathias-Charles Desnoyers, et Mathilde, qui épousa Oscar Dunn*, écrivain et journaliste. Charles-André Leblanc se remaria avec Marguerite Wilson, veuve de Jean-Baptiste-Alexandre Couillard.

Jean-Jacques Lefebvre

APC, FM 30, D62 (Papiers Audet), 18, pp.71–77.— La Minerve (Montréal), 17 août 1877.— L’Opinion publique (Montréal), 23 août 1877.— Fauteux, Patriotes, 291s.— Pierre Beullac et É.-F. Surveyer, Le centenaire du Barreau de Montréal, 1849–1949 (Montréal, 1949), 61–64.— Borthwick, Hist. and biog. gazetteer, 402s.

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Jean-Jacques Lefebvre, « LEBLANC, CHARLES-ANDRÉ », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/leblanc_charles_andre_10F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
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