Hockey : le sport

Titre original :  La patinoire Victoria et les origines du hockey à Montréal | Les Justiciers urbains

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Natif de Nouvelle-Écosse, l’ingénieur et avocat James George Aylwin Creighton est considéré comme l’un des pères du hockey :

Tout au long de sa carrière en génie et en droit, Creighton continua de nourrir sa passion pour les sports, qui remontait à son enfance à Halifax, où les gens s’adonnaient à un jeu libre dans lequel ils utilisaient sur la glace des bâtons et une balle, et qu’on appelait « ricket » ou parfois « hockey ». À Montréal, Henry Joseph, coéquipier de Creighton, attribua plus tard à ce dernier le mérite d’avoir organisé la première démonstration publique de hockey sur glace au Victoria Skating Rink le 3 mars 1875 ; à cette occasion s’affrontèrent deux équipes formées à même le club où Creighton était également juge de patinage artistique. Son équipe de neuf joueurs remporta la victoire par deux « jeux » (buts) contre un dans l’équipe adverse, menée par Charles Torrance. « Ce fut cette démonstration qui éveilla l’intérêt à la grandeur de la ville et entraîna la formation d’autres équipes de hockey sur glace ainsi que la croissance rapide de ce sport », écrirait le directeur de l’éducation physique à la McGill University, Emanuel M. Orlick, dans la Gazette en 1943 [...]

Les auteurs Sydney Francis Wise et Douglas Mason Fisher l’ont classé, comme ils l’ont fait dans le cas des fondateurs de la crosse et du basket-ball organisés, William George Beerset James Naismith*, parmi les « quelques rares personnes qui créent ou cristallisent des jeux ou des compétitions ».

 

Arthur Farrell et ses coéquipiers des Shamrocks de Montréal ont transformé la manière dont on pratiquait le hockey et ont remporté la coupe Stanley à plusieurs reprises :

L’innovation majeure que les Shamrocks apportèrent au hockey fut le jeu de passe. Le maître d’œuvre était le capitaine de l’équipe, Harry Trihey. De sa position de maraudeur (rover), il faisait le lien entre les attaquants et les défenseurs. Puisque le jeu interdisait la passe avant, l’arme favorite était la percée d’un joueur d’attaque suivi des trois autres avants qui prenaient possession de la rondelle par une remise arrière, tout comme au rugby, quand le porteur ne pouvait plus avancer. Les Shamrocks utilisaient les quatre attaquants à la fois en se faisant des passes arrières et latérales pour déplacer les défenseurs et ainsi accélérer le jeu.

À la fin de la saison 1899, les Shamrocks terminèrent au premier rang du classement de la ligue et prirent alors possession de la coupe Stanley [V. Frederick Arthur Stanley] que détenaient les Victorias de Montréal. Ils avaient maintenant à la défendre dans les défis.

 

Maurice Richard, dit le Rocket, a amorcé sa carrière dans la Ligue nationale de hockey en 1942, au moment où celle-ci connaissait des changements structuraux et réglementaires :

En septembre [1942], quelques jours avant d’épouser Lucille Norchet, [Richard] signe son premier contrat professionnel avec le Canadien, club de hockey de Montréal. Au moment où il entreprend sa première saison dans la [Ligue nationale de hockey (LNH)], celle-ci vient de connaître deux changements importants. Entre 1926 et 1931, la ligue comptait dix équipes. La crise économique puis la Deuxième Guerre mondiale forcent quatre d’entre elles à se retirer : les Pirates de Pittsburgh, en Pennsylvanie, (établis à Philadelphie sous le nom de Quakers pour la saison 1930–1931) en 1931, les Senators d’Ottawa (établis à Saint Louis, au Missouri, sous le nom d’Eagles pour la saison 1934–1935) en 1935, les Maroons de Montréal en 1938 et les Americans de New York (ils ont porté le nom d’Americans de Brooklyn pendant la saison 1941–1942) en 1942. Pendant 25 saisons d’affilée, six équipes seulement feront partie de la LNH : les Blackhawks (orthographié à tort en deux mots, Black Hawks, jusqu'en 1986) de Chicago, les Bruins de Boston, le Canadien de Montréal, les Maple Leafs de Toronto, les Rangers de New York et les Red Wings de Detroit. Pour plusieurs experts, l’ajout, en 1942–1943, d’une ligne rouge au centre de la patinoire marque le début de la modernité dans le hockey professionnel. Depuis 1919–1920, deux lignes bleues permettaient la passe avant à l’intérieur de chacune des zones ; pour faire franchir la ligne bleue à la rondelle, un joueur devait donc l’avoir en sa possession. Avec l’ajout de la ligne rouge, la passe est permise de l’arrière du filet jusqu’au centre, soit au delà de la ligne bleue.

 

Les biographies regroupées dans les listes suivantes permettent d’en savoir davantage sur les débuts du hockey, l’émergence du hockey organisé et les modifications apportées aux règlements, aux stratégies et aux styles de jeu.