Les forces armées anglaises en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans
 

La guerre de Sept Ans marque le début d’une nouvelle ère dans l’histoire des guerres en Amérique du Nord, et cette ère est caractérisée par une intervention sur une grande échelle des forces armées régulières européennes. Du côté anglais, en particulier, il y eut un vaste déploiement de puissance militaire en Amérique qui devenait, pour la première fois, la scène principale des opérations militaires britanniques. Au cours de l’année fatidique de 1759 seulement, pas moins de 23 bataillons de l’infanterie régulière anglaise étaient en service sur le continent nord-américain tandis qu’on n’en comptait que six en Allemagne. À mesure que se déroula la guerre, une vaste et complexe machine militaire fut mise au point par l’Angleterre en Amérique.

Pendant la phase initiale du long duel que se livrèrent la France et l’Angleterre en terre américaine, l’armée anglaise ne fut guère présente dans ses colonies d’Amérique. Sa première apparition semble avoir été suscitée par la rébellion menée par Nathaniel Bacon en Virginie en 1676 : un détachement comprenant un bataillon formé à partir de différents régiments des Guards fut expédié d’Angleterre pour ramener l’ordre. Par la suite, certaines colonies qu’on jugeait particulièrement importantes ou exposées furent dotées de petites garnisons pour la plupart inefficaces. New York, tout au long de son histoire comme province anglaise, bénéficia d’une garnison, et pendant assez longtemps quatre compagnies indépendantes, honteusement négligées par le gouvernement anglais, y tinrent garnison. En 1717, un certain nombre de compagnies indépendantes de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve se constituèrent en un régiment qu’on appellera par la suite le 40e d’infanterie et qui fut cantonné en Nouvelle-Écosse pendant de nombreuses années. De façon générale, toutefois, il est clair qu’on escomptait que normalement les colonies anglaises pourvoiraient elles-mêmes à leur défense, mise à part la contribution que la marine royale apportait à leur sécurité.

En 1746, peu après la capture de Louisbourg par des troupes de la Nouvelle-Angleterre, la couronne autorisa la levée de deux régiments réguliers au sein des troupes provinciales qui occupaient la forteresse ; les colonels en furent William Shirley et sir William Pepperrell. Ces régiments n’atteignirent jamais leur plein effectif et furent démembrés au traité d’Aix-la-Chapelle, en 1748. Toutefois, après la fondation de Halifax, en 1749, il y eut trois régiments réguliers en service en Nouvelle-Écosse, les 40e, 45e et 47e régiments d’infanterie.

En 1755, l’armée anglaise se manifesta davantage en Amérique du Nord. Afin de contrecarrer la volonté de pénétration dans la vallée de l’Ohio manifestée par le gouverneur Duquesne*, le gouvernement britannique, après de nombreux débats, décida de détacher un officier général de l’armée régulière en Amérique pour y assumer le commandement général ; il serait accompagné d’un corps expéditionnaire constitué de deux régiments alors stationnés en Irlande, les 44e et 48e, dont l’effectif n’était pas complet ; les cadres seraient remplis par des recrues levées en Amérique et on lèverait de nouveau les régiments de Shirley et de Pepperrell qui deviendraient les 50e et 51e régiments. Cette décision marqua le début de la nouvelle politique anglaise qu’on maintint malgré l’écrasante défaite qu’infligea Jean-Daniel Dumas* à la petite armée du général Edward Braddock, en juillet 1755, sur la rivière Monongahéla. Le recrutement des régiments réguliers ne connut jamais un énorme succès en Amérique ; ce sont les troupes régulières d’Angleterre qui jouèrent le rôle capital lors des opérations militaires anglaises en Amérique au cours de la guerre de Sept Ans.

La marine royale

 

En dernière analyse, il ressort que la victoire de l’Angleterre en Amérique fut le fait de sa suprématie sur mer. Le nombre des vaisseaux de ligne de la marine royale anglaise était grosso modo le double de celui des vaisseaux battant pavillon français. Le gros de sa flotte fut retenu sur le théâtre européen des hostilités pendant toute la guerre. Les Français estimaient que leur meilleure stratégie était de porter un coup à l’Angleterre elle-même ; une telle invasion fut précisément projetée en 1759 et il fallut toujours demeurer sur le qui-vive. Quoi qu’il en fût, la réussite anglaise en Amérique était subordonnée au maintien de sa supériorité navale générale dans l’Atlantique Nord, et la meilleure façon d’y parvenir était de faire le blocus de la flotte française dans ses ports et de l’amener à combattre si elle s’aventurait à les quitter. Néanmoins, de saison en saison, à mesure que progressait la guerre, l’Angleterre dépêcha dans la zone de combat américaine des forces navales en nombre toujours plus grand ; elles avaient pour mission de protéger les convois de troupes et les vaisseaux de ravitaillement en route pour l’Amérique du Nord, d’intercepter les navires français affectés aux mêmes fins et qui avaient réussi à quitter la France, de s’occuper des escadres françaises en station en Amérique et, enfin, d’appuyer les expéditions militaires contre les forteresses et les îles françaises. Toutes ces opérations furent grandement facilitées par la possession de la nouvelle base de Halifax dotée d’un superbe havre et de chantiers navals [V. Philip Durell].

De façon générale, les Anglais ont joui sur mer d’une supériorité indiscutable tout au long de la guerre de Sept Ans. Cependant, l’exception la plus frappante est bien le cas de Louisbourg, en 1757, lorsque les Français réussirent à y concentrer une escadre quelque peu supérieure à celle dont disposait le contre-amiral Francis Holburne pour l’attaque qu’on projetait contre la forteresse. Ce facteur, de même que la saison tardive, incitèrent les Anglais à renoncer au projet. L’année suivante, l’amiral Boscawen, qui soutenait avec sa flotte l’expédition de Jeffery Amherst* contre Louisbourg, disposait d’une telle supériorité que l’escadre française dans le port ne se risqua pas à relever le défi ; les bombardements qui accompagnèrent le siège et les attaques des navires la mirent en pièces. Boscawen couvrit l’armée de son tir pendant les débarquements ; un grand nombre de ses canons servirent aux opérations du siège, ses troupes de marine ainsi qu’une main-d’œuvre nombreuse et compétente servirent à terre.

La formation navale anglaise la plus considérable à participer aux opérations en Nouvelle-France fut celle commandée par Charles Saunders*, qui transporta et appuya l’expédition de Wolfe contre Québec en 1759. Elle comprenait, outre un grand nombre de transports de troupes et de ravitaillement, 49 navires de la marine royale, dont 22 étaient armés d’au moins 50 canons. Il est bien évident qu’on estimait de façon générale que les vaisseaux de ligne plus petits convenaient mieux pour les opérations sur le Saint-Laurent ; néanmoins, la flotte de Saunders comprenait trois de ces rares bâtiments à trois ponts qui servaient de vaisseau amiral ou de point d’appui pour les lignes de combat. Tout comme dans l’armée de Wolfe, les officiers de Saunders étaient d’une compétence professionnelle hors pair. La flotte constituait pour Wolfe une immense réserve d’hommes et de canons. C’est en parlant de la flotte qu’il remarqua dans sa dernière dépêche : « Étant donné la nature du fleuve, la partie la plus formidable de cet armement est privée de son pouvoir d’action. » Malgré l’exactitude de cette remarque et en dépit du fait que le journal de Wolfe abonde en récriminations et en allusions malveillantes à l’égard de la marine, il semble évident qu’elle ait bien servi Wolfe, sensiblement de la même manière qu’elle avait aidé Amherst à Louisbourg. De plus, le contrôle à peu près total que Saunders exerçait sur le Saint-Laurent accordait à Wolfe une grande souplesse d’action et une mobilité des plus favorables. Aidés par les vents et les marées, les Anglais pouvaient faire planer un peu partout la menace d’un débarquement ou attaquer effectivement n’importe quel point le long du fleuve ; les Français ne pouvaient se défendre contre ces menaces qu’au prix de longues et épuisantes marches. La feinte qu’exécuta la marine au large de la côte de Beauport, aux petites heures du 13 septembre, a probablement aidé au succès du débarquement à l’anse au Foulon ce matin-là. La dernière contribution de la marine à la prise de Québec, quatre jours après la bataille des plaines d’Abraham, consista dans le fait que huit vaisseaux de ligne se déplacèrent pour menacer la basse ville de bombardement. Ce mouvement peut fort bien avoir exercé une certaine influence sur la décision de Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay* de hisser le drapeau blanc.

Il est superflu d’insister sur la participation des forces navales à la dernière campagne de 1760. Contrairement à l’année 1759, au cours de laquelle un grand nombre de navires de ravitaillement français atteignirent Québec, en 1760, ce sont les vaisseaux anglais qui entrèrent dans le Saint-Laurent avant les Français. L’arrivée de l’escadre de Robert Swanton à Québec, en mai, et la destruction qu’elle sema au sein de la petite formation navale française qui soutenait le chevalier de Lévis* arrêtèrent instantanément le siège que ce dernier avait mis devant la ville et décidèrent, en définitive, du sort de la colonie. Le commodore John Byron* bloqua la petite escadre sous les ordres de François Chenard de La Giraudais qui apportait l’aide restreinte que Versailles avait décidé d’envoyer au Canada cette année-là ; les navires cherchèrent refuge dans la rivière Restigouche où ils furent détruits en juillet.

La puissance dont jouissaient les vaisseaux de haute mer ne pouvait s’étendre aux eaux intérieures mais la mainmise sur ces voies d’eau, souvent le meilleur et l’unique moyen de déplacer troupes et munitions, était d’une importance vitale. L’appui de la marine, tout comme le transport par eau lui-même, furent le fruit de l’improvisation. L’expédition menée par John Bradstreet* contre le fort Frontenac (Kingston, Ont.) en 1758, détruisit les vaisseaux qui avaient permis à la France d’avoir la maîtrise du lac Ontario. L’année suivante, Amherst, qui marchait sur le Canada par la route du lac Champlain, avait comme adjoint un officier de marine, le capitaine Joshua Loring*, lequel construisit une flottille sur le lac Champlain et en prit le commandement. Loring accompagnait encore Amherst lorsque celui-ci descendit le Saint-Laurent depuis le lac Ontario, en 1760, avec deux vaisseaux construits à Niagara (près de Youngstown, N. Y.) au cours du précédent hiver. Ceux-ci firent néanmoins assez piètre figure. Le seul engagement qui mérite vraiment le nom de combat naval fut mené du côté anglais par l’artillerie royale sous les ordres du colonel George Williamson* qui dirigeait le tir des canons de cinq « galères à rames » que manœuvraient des hommes des troupes provinciales : ils s’emparèrent, le 17 août, de la brigantine armée de dix canons, l’Outaouaise, à La Galette (près d’Ogdensburg, N. Y.)

Le commandement de terre

 

La charge de commandant des forces armées en Amérique, instaurée avec l’arrivée de Braddock en 1755, fut maintenue pratiquement sans interruption jusqu’au retrait des troupes impériales de Halifax et d’Esquimalt en 1905–1906. Au cours de la guerre de Sept Ans, le poste fut occupé successivement par Braddock, Shirley (par intérim), lord Loudoun, James Abercromby* et Jeffery Amherst. Outre son aspect militaire, cette fonction avait aussi un côté politique. Le commandant en chef était, dans les colonies américaines de l’époque, la seule personnalité revêtue d’une autorité centrale. Il était le porte-parole de l’agent du gouvernement impérial et il était constamment engagé dans des négociations avec les gouvernements coloniaux, particulièrement en ce qui avait trait à la levée de troupes locales. Il avait en même temps la responsabilité complète des opérations militaires. Sa commission le créait, selon les termes de la commission de Loudoun, « général et commandant en chef de toutes et chacune des forces armées en service, ou qui le seraient, en Amérique du Nord ». Parmi ses attributions, il y avait la nomination non vénale des officiers, pour combler les vacances normales.

La nomination des officiers supérieurs qui servaient sous les ordres du commandant en chef, tout comme celle du commandant lui-même, relevait du roi conseillé par ses ministres. Le roi et ses ministres pouvaient à leur tour prendre l’avis du commandant en chef de l’armée à Londres. Il appert que le service en Amérique ne jouissait pas d’une très grande faveur ; il y a lieu de croire que Wolfe ne se voulait pas uniquement facétieux quand il écrivait, en 1759, au sujet de sa nomination : « Le peu d’empressement de certains des plus anciens a jusqu’à un certain point contraint le gouvernement à choisir beaucoup plus bas. » Il était naturel et avantageux pour le gouvernement de faire appel aux officiers, souvent de grade plutôt inférieur, qui s’étaient déjà distingués en Amérique et de leur donner de l’avancement. Le cas de Wolfe est particulièrement typique. Il fut nommé colonel en 1757 et n’occupa jamais d’autre grade formel plus élevé. Il combattit à Louisbourg en 1758, à titre de « général de brigade en Amérique » ; il conserva ce grade temporaire pour l’expédition de Québec en 1759, avec en plus, le grade provisoire de major général (et la charge de commandant en chef) pour cette expédition seulement. Les instructions qu’il avait reçues stipulaient qu’après la chute de Québec il devait se mettre sous les ordres d’Amherst en qualité de général de brigade en Amérique. Amherst lui-même commanda l’expédition contre Louisbourg avec le grade de colonel et « de major général en Amérique » : on lui donna le grade effectif de major général en juin 1759 seulement. La plupart des officiers qui servaient en Amérique au-dessus du niveau régimentaire étaient revêtus d’un grade de la hiérarchie militaire qui ne valait que pour l’Amérique. Il est intéressant de souligner qu’un officier pouvait détenir en même temps un grade dans un régiment et un grade plus élevé dans l’armée en général. Ainsi, George Scott était lieutenant-colonel des troupes légères dans l’expédition que Robert Monckton* dirigea contre la Martinique en 1762, tout en conservant sa « compagnie » (c’est-à-dire le grade présumément acheté de capitaine) dans le 40e régiment d’infanterie. Il est permis de supposer qu’il touchait la solde attachée à chacune de ces charges.

On a beaucoup épilogué sur les conséquences néfastes du système d’achat de commission et sur celles de l’influence familiale et politique sur les nominations militaires. Qu’elles aient été un grand mal, nul ne saurait en douter. On pouvait néanmoins compter un nombre surprenant d’officiers dynamiques et compétents. Le général J. F. C. Fuller a écrit, peut-être sans une entière justification, que Wolfe, en 1759, avait « probablement l’appui du meilleur corps d’officiers anglais qui eût jamais fait campagne ». Il est hors de doute que le corps d’officiers anglais était de beaucoup supérieur par sa compétence professionnelle à celui des officiers français.

Armements

 

Au moment de la guerre de Sept Ans, les armements utilisés dans les divers pays européens étaient presque les mêmes. En Amérique, Français et Anglais étaient presque entièrement tributaires des autorités métropolitaines pour ce qui concernait les armes. Les Anglais semblent néanmoins avoir joui de supériorité à certains égards.

L’arme de base du fantassin, dans les deux camps, était le mousquet à âme lisse et à rouet (fusil à pierre). Contrairement à une opinion assez répandue, les armes à âme rayée servirent très peu chez les Anglais au cours de cette guerre, même chez les rangers. Le fusil rayé (carabine) n’était pas inconnu pour autant ; Henry Bouquet obtint des carabines pour son bataillon des Royal Americans. Le mousquet anglais appelé communément « Brown Bess » subit des modifications entre son introduction dans les années 1720 et son remplacement officiel en 1794. Du côté des Français on semblait bien satisfait du mousquet mis en usage en 1754. Néanmoins, plusieurs mentions suggèrent que les officiers anglais avaient l’impression qu’au cours de la campagne de Québec, les armes anglaises s’étaient révélées plus efficaces. George Townshend* écrivit au général Amherst le 26 juin 1775 : « Je me souviens que dans notre armée, à Québec, la supériorité de nos mousquets sur les armes françaises était généralement reconnue tant pour la longueur de leur portée que pour la fréquence du coup de feu. »

On a critiqué les canons utilisés par l’artillerie de campagne française au cours de cette guerre comme étant trop lourds et peu commodes à déplacer. Du côté anglais, l’artillerie royale avait au moins l’avantage de posséder, en nombre restreint, des canons de cuivre jaune légers qui se révélèrent d’une bonne tenue en Amérique ; les deux canons de six livres qui jouèrent un rôle important sur les plaines d’Abraham en sont peut-être l’illustration la plus éloquente. À mesure que se déroula la guerre en Amérique, les Anglais affichèrent une supériorité toujours grandissante sur le plan de l’artillerie. Les trois compagnies d’artilleurs de Wolfe, à Québec, disposaient d’un imposant « train » de canons. Vingt-neuf canons et mortiers bombardèrent la ville depuis les hauteurs de Lévis sur la rive opposée du Saint-Laurent ; quelque 50 canons furent mis en place dans le camp anglais de Montmorency pour faire feu sur le flanc gauche du camp de Montcalm ; pendant les quatre jours qui suivirent la bataille des plaines d’Abraham, les Anglais réussirent à transporter 118 pièces d’artillerie au sommet de la falaise de l’anse au Foulon.

Les Français perdirent la plus grande partie de l’artillerie dont ils disposaient en Amérique du Nord en même temps que les forteresses de Louisbourg et de Québec. Lorsque Lévis chercha à reprendre Québec au printemps de 1760, les canons nécessaires à un siège en règle lui faisaient tout simplement défaut.

L'armée régulière

 

La guerre en Amérique fut avant tout l’affaire de l’infanterie. La plupart des régiments d’infanterie n’avaient qu’un bataillon, quoique certains en eussent deux ou plus. Dans la pratique, les termes « régiment » et « bataillon » étaient plus ou moins interchangeables. Chaque régiment avait normalement à sa tête un colonel qui était assez souvent un officier général ou un pair du royaume. La charge de colonel de régiment, bien que toujours lucrative, avait par ailleurs tendance à devenir honoraire, tout comme maintenant. Il serait exagéré de dire que les colonels n’exerçaient jamais de commandement actif, mais le fait prenait de plus en plus figure d’exception. Lorsque Wolfe occupa la fonction de lieutenant-colonel du 20e régiment d’infanterie, de 1750 à 1757, il en était effectivement le commandant, mais le colonel rendait occasionnellement visite au régiment et en prenait le commandement de même qu’il intervenait sans cesse par correspondance. Wolfe devint lui-même colonel du 67e régiment d’infanterie, mais il eut relativement peu à faire directement avec ce régiment qui ne vint pas en Amérique pendant les deux campagnes que Wolfe y mena ; cependant, celui-ci lui rendit visite en Angleterre au cours de l’hiver 1758–1759. La réforme de 1751, au cours de laquelle les régiments furent désignés par un numéro plutôt que par le nom de leur colonel, marqua un pas en avant par rapport à l’ancien régime sous lequel les régiments étaient considérés à toutes fins utiles comme la propriété personnelle des colonels ; néanmoins cette tradition ne fut pas sans influencer même la tactique, au cours de la guerre de Sept Ans. Dans l’armée anglaise aussi bien que dans l’armée française, lorsqu’il devenait nécessaire de détacher des forces de l’armée principale en campagne, la pratique immuable était non pas d’envoyer un bataillon complet ou une partie de bataillon mais, suivant la méthode militaire moins efficace, de faire de ce détachement une formation composite dont les effectifs étaient tirés d’un certain nombre d’unités, ce qui avait pour effet d’augmenter les risques mais éloignait présumément la possibilité d’un désastre pour un seul régiment, désastre qui aurait placé son colonel dans une situation assez embarrassante.

Pendant la guerre de Sept Ans, un bataillon d’infanterie anglais était généralement composé de 10 compagnies qui comptaient en théorie 100 hommes chacune. Dans la pratique, l’effectif des bataillons avait, comme toujours, tendance à être considérablement inférieur à l’effectif théorique. La compagnie formée des hommes les plus grands et les plus forts constituait la compagnie des grenadiers. Elle n’était plus armée de grenades à main comme au temps du général Marlborough mais elle avait pour tâche de prendre la tête lors d’opérations particulières comme l’attaque de positions fortifiées. Bien souvent, toutes les compagnies de grenadiers d’une armée étaient embrigadées en une seule pour devenir une troupe d’assaut spéciale. C’est ce que fit Wolfe à la bataille de Montmorency.

D’un côté comme de l’autre, la tactique de l’époque avait pour assise la discipline la plus stricte, des exercices militaires exigeants et la formation en lignes d’une grande précision. C’est grâce à la supériorité de l’armée de Wolfe dans ces techniques de champ de bataille européennes que les Anglais remportèrent la victoire des plaines d’Abraham, tout comme ce sont en grande partie les techniques européennes de siège qui permirent aux Anglais de vaincre Drucour [Boschenry] commandant de Louisbourg. Cependant il est faux de prétendre que l’armée anglaise ne s’est pas adaptée aux conditions de guerre américaines. L’évolution certaine de l’organisation et des tactiques de son infanterie légère est un trait marquant de son action pendant cette guerre. Un peu plus tard, tous les bataillons d’infanterie anglais comptèrent dans leurs cadres une compagnie légère à qui on confiait les missions de reconnaissance et la guerre d’escarmouches. Au cours de la guerre de Sept Ans, c’est par l’improvisation qu’on parvint à des résultats similaires. Les unités provisoires d’infanterie légère étaient composées des soldats les plus débrouillards et des tireurs d’élite empruntés aux régiments réguliers. Le major George Scott commanda l’infanterie légère à Louisbourg et, à Québec, ce fut le lieutenant-colonel William Howe. En outre, un véritable « régiment d’infanterie muni d’armes légères » fut formé dans l’armée anglaise en Amérique en 1758, à la suggestion de Thomas Gage* lequel en devint le colonel. Pendant sa brève existence – il prit fin avec la paix – ce régiment fut connu comme le 80e régiment d’infanterie ou, plus généralement, comme l’infanterie légère de Gage. Les hommes portaient un uniforme brun, sans ornement, n’arboraient pas d’étendard et étaient armés de mousquets plus courts et plus légers que ceux des unités ordinaires d’infanterie. Ce fut le premier corps d’infanterie légère de l’armée anglaise. L’autre élément « léger » des forces armées anglaises, le corps des rangers américains, est étudié plus loin.

On se livra à un recrutement intense en Amérique en faveur des unités régulières, mais les coloniaux en général montrèrent peu d’enthousiasme à se joindre à l’armée régulière. Un régiment important fut levé dans les colonies en 1756 ; il s’agit du 62e régiment, qui allait bientôt devenir le 60e ou Royal American Regiment of Foot. Il était composé de quatre bataillons ; le commandant en chef en Amérique en était le colonel en chef et chaque bataillon avait comme colonel commandant un officier supérieur en service en Amérique, lequel dans la plupart des cas n’exerçait pas le commandement réel de l’unité. Bon nombre d’officiers étaient des « protestants étrangers », nommés en vertu d’une loi spéciale du parlement ; on s’attendait, à l’origine, que les rangs seraient comblés par des colons allemands établis en Pennsylvanie. En fait, le régiment se trouva finalement composé d’éléments les plus hétérogènes. À l’encontre du régiment d’infanterie légère de Gage, il survécut à la réduction de l’armée de 1763 et, tout comme le 60th Rifles (King’s Royal Rifle Corps), il devint l’un des plus célèbres régiments anglais.

D’autres armes et d’autres services prirent part à la lutte pour la suprématie en Amérique du Nord. Dans la guerre livrée en forêt, il y avait peu de place pour les troupes à cheval, et la cavalerie régulière anglaise fut absente de l’Amérique au cours de la guerre de Sept Ans. Toutefois, le Royal Regiment of Artillery y joua un rôle important, bien qu’en 1757 son effectif ne fusse encore que de 339 hommes, de tous grades. Vers la fin de la même année, 4 de ses 23 compagnies étaient en Amérique du Nord. Deux ans plus tard, le régiment avait élargi ses cadres pour atteindre 30 compagnies ; on en comptait neuf en Amérique du Nord et une à la Guadeloupe. On n’a pas cherché, semble-t-il, à utiliser d’unités coloniales d’artillerie sur le champ de bataille. Les officiers du génie en tant que groupe – le Royal Engineers n’existait pas encore comme tel – n’avaient pas atteint la qualité professionnelle qu’on reconnaissait à l’artillerie, et il y avait toujours pénurie d’officiers compétents dans ce domaine [V. William Eyre]. Le service médical de l’armée était d’une efficacité plutôt ordinaire ; il consistait en un hôpital général avec des installations secondaires à différents points ; un chirurgien et des aides-chirurgiens accompagnaient chaque régiment. En l’absence de services de ravitaillement et de transport, les armées en Amérique étaient nourries en grande partie par des fournisseurs civils anglais et les vivres étaient amenés sur le théâtre des opérations par des services de transport loués par le fournisseur lui-même (dans les régions habitées) ou par le commandant en chef. Un organisme civil, le commissariat, contrôlait et surveillait l’exécution des contrats. Des sommes énormes furent consacrées au transport dans les colonies. On fit largement appel à la main-d’œuvre militaire pour ces opérations. Malgré le peu de commodité du système, il semble que les armées anglaises dans l’ensemble aient été convenablement nourries et approvisionnées.

Troupes provinciales et locales

 

La guerre de Sept Ans fut non seulement marquée par l’arrivée en Amérique des forces armées régulières anglaises mais c’est grâce à elles pour une bonne part que la victoire fut remportée. Cependant les colonies anglaises, à l’instigation de William Pitt et en réponse à ses promesses d’aide financière, consentirent à fournir un effort militaire plus grand qu’auparavant et alignèrent un nombre considérable d’hommes sur les champs de bataille.

Depuis le début de leur existence, les différentes provinces anglaises en Amérique avaient une milice qui s’appuyait sur le service universel, tout citoyen d’âge militaire étant susceptible d’être appelé sous les armes si la situation l’exigeait. Au cours de la guerre de Sept Ans, on fit appel à ces milices seulement dans les cas extrêmes. Les commandants anglais auraient bien aimé les utiliser plus souvent car elles étaient constituées de la population stable des colonies. Dans la pratique, les troupes provinciales qui participèrent à la guerre étaient en général des unités ad hoc formées pour la circonstance par les différents gouvernements coloniaux et dont les recrues étaient puisées dans cette partie de la population qu’on pourrait appeler flottante. Ce facteur contribuait peu à leur efficacité et à la confiance qu’on pouvait mettre en elles.

Les conditions de recrutement des unités provinciales différèrent d’une fois à l’autre. Les deux bataillons levés en Nouvelle-Angleterre, en 1755, pour l’attaque du fort Beauséjour (près de Sackville, N.-B.) commandée par John Winslow* et George Scott, le furent avec l’autorisation de l’Angleterre, qui d’ailleurs versait la solde. Il s’agissait là d’une pratique d’exception. À la fin de 1757, William Pitt adopta une nouvelle ligne de conduite. En prévision de la campagne qui s’annonçait, il demanda 20 000 hommes aux colonies du nord et le plus grand nombre possible à celles du sud. Il comptait qu’en 1758 près de la moitié des troupes en service serait d’appartenance coloniale. La couronne fournirait les armes, l’équipement et les munitions, tandis que les gouvernements coloniaux s’occuperaient de vêtir les hommes et de les payer. Pitt espérait néanmoins que l’État consentirait à défrayer les colonies de ces dépenses et, de fait, en 1759, 200 000 £ furent votées à cette fin. On fit de même les années suivantes. Pour les cinq campagnes qui se déroulèrent après 1757, la remise totale s’éleva à 866 666 £. G. L. Beer a estimé que le gouvernement a remboursé à peu près les deux cinquièmes de toutes les dépenses engagées par les colonies pour des fins militaires.

La réquisition de troupes fut diversement accueillie. Le Massachusetts, le Connecticut et New York répondirent toujours très favorablement mais les colonies du sud se montrèrent beaucoup plus réticentes. Les colonies du nord votèrent, dans leur ensemble, des effectifs de 17 800 hommes pour 1758 ; en réalité, les résultats furent quelque peu inférieurs à cet objectif. Au cours des deux années qui suivirent, les résultats furent sensiblement les mêmes. Les régiments provinciaux constituèrent donc une portion considérable des forces anglaises en Amérique de 1758 à 1760. Peu d’Américains et aucun régiment provincial ne prirent part aux campagnes décisives contre Louisbourg en 1758 et Québec en 1759. Par ailleurs, Abercromby écrit dans un rapport que l’armée qu’il commandait à Carillon (Ticonderoga) en juillet 1758 « était composée de 6 367 réguliers, officiers, infanterie légère et rangers y compris, et de 9 024 provinciaux, incluant les officiers et les hommes de canot ». Ce furent les troupes régulières qui menèrent l’attaque tragique et coûteuse contre les retranchements français ; Abercromby mentionne que les pertes subies lors de cet engagement s’élevèrent à 464 réguliers et 87 provinciaux. De façon générale, il y a peu de faits d’armes qu’on puisse attribuer aux régiments provinciaux pendant cette guerre. Un des rares succès remportés en majeure partie par les provinciaux fut la capture du fort Frontenac sous la direction de Bradstreet, en 1758. Dans l’ensemble, les unités provinciales ont surtout agi en qualité de manœuvres ou de bataillons de travailleurs affectés aux ouvrages de défense et à la construction des routes, ou préposés au transport comme charretiers ou hommes de canot.

Les officiers anglais se plaignirent souvent de l’incompétence de ces régiments d’amateurs et de l’absence de formation militaire de leurs officiers. L’ignorance des rudiments de l’organisation sanitaire d’un campement était un reproche qui revenait sans cesse. Un des commentaires les plus virulents à leur sujet fut émis par Wolfe dans une lettre en date du 7 août 1758 : « Les Américains sont en général les plus sales et les plus méprisables chiens peureux qu’on puisse imaginer […] Ils tombent raides morts dans leur propre fange et désertent par bataillons entiers, officiers et tous les autres. » Personnellement, Wolfe n’a pu avoir que de bien rares contacts avec les troupes provinciales, et ce sont vraisemblablement les racontars dédaigneux qui circulaient dans les mess de l’armée régulière qu’il répétait. Une grande hostilité régnait entre Anglais et Américains, particulièrement entre ceux qui portaient la tunique rouge des soldats du roi et ceux qui étaient revêtus de la tunique bleue des provinciaux.

L’équivalence des grades fut longtemps une source de discorde. Dans les premiers temps, en vertu de la réglementation de 1754, qui avait été établie avant qu’on songe à faire appel aux provinciaux en grand nombre, les officiers supérieurs provinciaux, c’est-à-dire les majors et les autres échelons au-dessus, qui servaient conjointement avec les officiers réguliers étaient confinés au rang de capitaine subalterne (en second), de sorte qu’ils étaient soumis à l’autorité des capitaines de l’armée régulière. En 1756, on libéralisa la situation en accordant aux officiers généraux et aux officiers supérieurs provinciaux dans cette situation le grade des capitaines possédant le plus d’ancienneté. En d’autres mots, ils dépassaient en grade tous les capitaines réguliers, de sorte qu’ils étaient subordonnés à un nombre beaucoup plus restreint d’officiers supérieurs de l’armée régulière et ceux-ci étaient généralement des officiers d’expérience. En 1757, Pitt, par un nouveau règlement devenu célèbre, accordait à tous les officiers provinciaux un grade immédiatement subordonné aux officiers réguliers du même grade. Ce geste fut apprécié par les coloniaux, mais S. M. Pargellis a fait remarquer qu’une distribution presque simultanée de grades temporaires – celui de « colonel en Amérique » à tous les lieutenants-colonels anglais qui servaient dans les colonies en atténua singulièrement les effets.

Lorsque lord Loudoun arriva en Amérique en qualité de commandant en chef, en 1756, il eut à clarifier la question de son autorité sur les troupes provinciales au cours des campagnes. Une armée entièrement levée parmi les colonies de la Nouvelle-Angleterre, grâce à l’initiative de Shirley, et placée sous le commandement de John Winslow, occupait les forts qui faisaient face au Canada ; bon nombre de ses officiers étaient enclins à contester l’autorité de Loudoun sur cette armée. La crise mijotait mais Loudoun disposait d’un puissant atout, à savoir que les troupes de la Nouvelle-Angleterre avaient besoin d’artillerie et de munitions et qu’il en avait le contrôle. Il sut agir avec doigté et, en fin de compte, Winslow se rallia, de même que ses officiers, déclarant : « [nous sommes d’accord pour] agir conjointement avec les troupes de sa Majesté et nous placer sous le commandement de votre Excellence, qui êtes le commandant en chef, pourvu que les termes et conditions dont ont convenu et qu’ont établis les divers gouvernements auxquels ils appartiennent et qui les ont levés ne soient pas modifiés ». Il semble qu’aucun autre affrontement de même nature ne soit survenu ultérieurement au cours de la guerre, quoique les difficultés diverses avec les gouvernements coloniaux n’aient pas cessé pour autant.

Les autorités militaires anglaises ont toujours reconnu le besoin qu’elles avaient de combattants qui avaient l’expérience de la forêt, et un de leurs sujets de plainte à l’endroit des régiments provinciaux était que de tels hommes étaient rares dans les rangs de ces régiments. C’est pourquoi, comme nous l’avons vu, ils ont cherché à pallier cette déficience en mettant sur pied des unités régulières d’infanterie légère et en leur inculquant une formation adaptée à la petite guerre. Ils se reposèrent également sur certaines unités légères américaines, les compagnies de rangers. Ces compagnies furent, à tout prendre, les plus efficaces des unités coloniales qui combattirent du côté anglais.

Les compagnies de rangers firent parler d’elles dès le début de la guerre. Une de ces compagnies était en Nouvelle-Écosse en 1754. Une autre, commandée par le fameux et énigmatique Robert Rogers*, faisait partie de l’armée provinciale de Winslow dont il a été question plus haut. En 1756, Shirley, à titre de commandant en chef intérimaire, forma trois compagnies de rangers payées à même le trésor impérial et, par la suite, accepta d’inclure la compagnie toujours active de Robert Rogers. Loudoun poursuivit cette ligne de conduite et lui donna plus d’ampleur ; en 1758 on comptait neuf compagnies de rangers en service actif. Une autre compagnie, qui n’était peut-être pas une compagnie de rangers à strictement parler, était composée d’Amérindiens mohégans. La plupart des autres compagnies, sinon toutes, comptaient des Amérindiens dans leurs rangs. Il n’est pas dépourvu d’intérêt de souligner que les Amérindiens de Stockbridge avaient plus tôt fourni une compagnie, laquelle, tout en n’étant pas désignée comme détachement de rangers, remplissait assurément les mêmes offices. Les rangers n’étaient pas incorporés aux troupes provinciales. Ils étaient armés, payés, vêtus et nourris par la couronne. Ils ne faisaient pas non plus partie de l’armée anglaise mais leurs officiers détenaient des commissions britanniques. On les a définis en ces termes : « des compagnies indépendantes attachées à l’armée anglaise, établies sur une base qui leur était propre, base qui était très coûteuse, payées à même les fonds [royaux] réservés aux dépenses imprévues ». Il est significatif qu’Abercromby, dans le rapport qu’il rédigea sur son armée de Ticonderoga, assimile les rangers aux troupes régulières. Un officier des rangers, Robert Rogers, avait le grade de major et était apparemment revêtu d’une autorité assez imprécise sur l’ensemble de ce corps d’armée. L’annuaire de l’armée indique qu’un autre ranger, Joseph Gorham*, fut promu major en 1760.

Les rangers ont combattu beaucoup plus que les régiments provinciaux. Robert Rogers, en particulier, déploya beaucoup d’activité dans la région contestée autour du lac Champlain et des groupes de compagnies de rangers combattirent sous les ordres d’Amherst à Louisbourg et de Wolfe à Québec. Ces compagnies sont devenues depuis un certain temps l’objet d’une admiration approchant la vénération aux États-Unis, vraisemblablement, en partie, grâce aux écrits de Kenneth Lewis Roberts. Ils n’étaient probablement pas aussi extraordinaires que l’image qu’on en projette. Ils connurent souvent le succès lors de leurs engagements contre les Français mais ils essuyèrent aussi des échecs. Tout comme les unités provinciales, ils n’échappèrent pas aux critiques des officiers anglais pour ce qui est de la discipline et de l’efficacité. Wolfe qualifia allègrement les six compagnies qu’on lui fournit en 1759, dont quatre venaient tout juste d’être levées, « des plus mauvais soldats du monde ». Les rangers avaient la réputation d’être violents. Il n’est pas étonnant qu’ils aient scalpé systématiquement leurs ennemis puisque Shirley, en 1756, leur avait promis 5 £ pour chaque scalp amérindien qu’ils rapporteraient. Néanmoins, leur contribution à la victoire fut beaucoup plus grande qu’aucune autre troupe américaine.

 

Bibliographie

L’ouvrage de S. M. Pargellis, Lord Loudoun in North America (New Haven, Conn., et Londres, 1933) est extrêmement valable ; il constitue un compte rendu et une analyse d’une grande érudition touchant les problèmes militaires coloniaux avant et pendant la guerre de Sept Ans. À lire également : Military affairs in North America, 1748–1765 (Pargellis). Les ouvrages suivants ont une valeur plus ou moins grande : Army list, pour les différentes années. — Correspondence of William Pitt (Kimball). — Knox, Historical journal (Doughty). – Logs of the conquest (Wood). — Battery records of the Royal Artillery, 1716–1859, M. E. S. Laws, compil. (Woolwich, Angl., 1952). — G. L. Beer, British colonial policy, 1754–1765 (New York, 1922). — W. L. Clowes et al., The Royal Navy, a history from the earliest times to the present (7 vol., Londres, 1897–1903), III. — Corbett, England in the Seven Years’ War. — J. W. Fortescue, History of the British army (13 vol., Londres, New York, 1899–1930), II. — J. F. C. Fuller, The decisive battles of the western world and their influence upon history (3 vol., Londres, 1954–1956). — Gipson, The British empire before the American revolution, VI, VII. — Lee Kennett, The French armies in the Seven Years’ War : a study in military organization and administration (Durham, C. N. 1967). — A. T. Mahan, The influence of sea power upon history, 1660–1783 (6e éd., Boston, 1894). — H. L. Osgood, The American colonies in the eighteenth century (New York, 1924). — S. M. Pargellis, The four independent companies of New York, Essays in colonial history presented to Charles McLean Andrews by his students (New Haven, Conn., et Londres, 1931). — Parkman, Montcalm and Wolfe. — Stacey, Quebec,1759 ; Canada and the British army 1846–1871, a study in the practice of responsible government (Londres, 1936). — Rex Whitworth, Field Marshal Lord Ligonier ; a story of the British army, 1702 –70 (Oxford, 1958). — Beckles Willson, The life and letters of James Wolfe […] (Londres, 1909). — Malcolm MacLeod, Fight at the west gate, 1760, Ontario History, LVIII (1966) : 172–194. — R. Scurfield, British military smoothbore firearms, Journal of the Society for Army Hist. Research (Londres), XXXIII (1955) : 63–79. — C. P. Stacey, Halifax as an international strategic factor, 1749–1949, CHA Report, 1949, 46–56.

 

Stacey, Charles P. Professor of history, University of Toronto, Ontario. 

 

C. P. Stacey, « les Forces armées anglaises en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 (les Presses de l’univ. Laval, 1974)

 

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