WILLOUGHBY, MARK, ministre de l’Église d’Angleterre et éducateur, baptisé le 24 juin 1796 à Chew Magna, Angleterre, fils de William Hall Willoughby et de sa femme, prénommée Mary ; le 10 janvier 1844, il épousa à Montréal Janet Scougall, veuve de Robert Liston, et ils n’eurent pas d’enfants ; décédé le 15 juillet 1847 au même endroit.

Mark Willoughby se joignit à la Newfoundland Society for Educating the Poor dès sa fondation en 1823. Un groupe d’évangéliques de l’Église d’Angleterre, Samuel Codner* en tête, avaient créé cet organisme, plus communément appelé Newfoundland School Society, parce qu’ils étaient convaincus de la nécessité de dispenser, aux nouveaux habitants des colonies, une instruction fondée sur la vérité des Écritures. Secrétaire adjoint de la société dès 1823, Willoughby se rendit à Terre-Neuve trois ans plus tard puis y retourna en 1829 en qualité de surintendant. Il tint à St John’s une classe d’études bibliques que fréquentait notamment William Bennett Bond*, futur primat de l’Église d’Angleterre au Canada. En 1832–1833, il visita le Bas-Canada à titre de représentant de la société.

Peu après que le révérend Aubrey George Spencer*, évêque de Terre-Neuve, l’eut ordonné diacre en 1839, Willoughby s’installa au Bas-Canada. Dès son arrivée, il parcourut le vaste diocèse de Québec en compagnie de l’évêque du lieu, le révérend George Jehoshaphat Mountain*, qui prôna, pendant cette tournée, l’extension de l’œuvre de la Newfoundland School Society. Le 10 février 1840, Mountain l’ordonna prêtre.

Willoughby fut bientôt assigné à la chapelle Trinity de Montréal, dont on avait entrepris la construction pour délester l’unique paroisse anglicane de la ville, Christ Church. C’est le bienfaiteur de la chapelle, William Plenderleath Christie, qui l’avait choisi comme titulaire, et Mountain avait accepté sa nomination. Le 20 mai 1840, on consacra l’immeuble, décrit par un contemporain comme « une très élégante chapelle » de style gothique, « sobre » à l’intérieur ; en même temps, on investit officiellement Willoughby de sa fonction. Grâce à ses talents d’administrateur autant qu’à un attachement manifeste à sa vocation, Willoughby, assisté de deux vicaires, ne tarda pas à gagner la confiance et l’affection de ses ouailles ; selon un membre de sa congrégation, aucun ministre, à Montréal, n’était plus aimé que lui. Bientôt, des personnalités comme le docteur Andrew Fernando Holmes*, Samuel Gale*, Charles Dewey Day* et Christopher Dunkin* eurent leur banc à la chapelle ; les gouverneurs Sydenham [Thomson], Metcalfe (quand il visitait la ville) et Cathcart* y venaient parfois.

Une fois curé, Willoughby continua de s’occuper d’instruction. Sous ses soins, l’école du dimanche de la chapelle Trinity devint l’une des meilleures du diocèse. En 1842, il entra au bureau des examinateurs créé en vertu d’une récente loi provinciale sur l’éducation. En outre, il demeura quelque temps surintendant des écoles que parrainait la Newfoundland School Society ; en 1845, il affirma avoir fondé 70 écoles de ce genre dans le diocèse de Québec.

En 1847, des milliers d’immigrants souffrant ou se mourant du typhus débarquaient des navires qui mouillaient dans le port de Montréal. Mark Willoughby visita les hangars où logeaient ces malades afin de leur apporter nourriture et réconfort spirituel. En juillet, il contracta cette terrible maladie et mourut ; quatre autres prêtres anglicans du diocèse qui œuvraient eux aussi auprès de ces immigrants allaient connaître le même sort. Pendant sa maladie, les sulpiciens de la ville s’informèrent souvent de son état. On inhuma d’abord sa dépouille au cimetière de la rue Dorchester, puis on la transféra au cimetière du Mont-Royal en 1871.

Mary Naylor

ANQ-M, CE1-R4.— APC, RG 68, General index, 1841–1867.— Berean (Québec), 7 oct. 1847.— Philip Carrington, The Anglican Church in Canada ; a history (Toronto, 1963).— Jubilee history of Trinity Church, Montreal, 1840–1890, Henry Mott, compil. ([Montréal, 1890]).— Brian Underwood, Faith at the frontiers : Anglican evangelicals and their countrymen overseas (150 years of the Commonwealth and Continental Church Society) (Londres, 1974).— T. K. Millman, « The church’s ministry to sufferers from typhus fever in 1847 », Canadian Journal of Theology (Toronto), 8 (1962) : 126–136.

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Mary Naylor, « WILLOUGHBY, MARK », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/willoughby_mark_7F.html.

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Année de la publication:    1988
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