MACDONALD, JOHN SMALL, homme d’affaires, homme politique, officier de milice, juge de paix et fonctionnaire, né vers 1791 à l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), fils de John MacDonald, de West River, île Saint-Jean, et de Margaret MacDonald of Glenaladale ; il épousa à St Andrews, Île-du-Prince-Édouard, Isabella McDonald, fille de Donald et de Catherina McDonald, et ils eurent au moins sept filles et un fils qui vécurent au delà de la petite enfance ; décédé le 20 janvier 1849 à Charlottetown à l’âge de 58 ans.

Si l’on en juge par sa correspondance, John Small Macdonald avait reçu une bonne éducation. Fermier et propriétaire, il passa la plus grande partie de sa vie d’adulte près de la rivière West, dans le comté de Queens. Sa mère était la sœur du capitaine John MacDonald* of Glenaladale, personnage éminent parmi les Highlanders de l’île. Tout comme le fils de celui-ci, Donald*, John Small se voyait jusqu’à un certain point comme le détenteur du prestige et des responsabilités d’un laird des Highlands. Le caractère exceptionnel d’une telle prétention en une ère de plus en plus démocratique confère un intérêt particulier à sa carrière politique.

En 1830, dès la levée des restrictions imposées aux droits politiques des catholiques, dont il était, Macdonald se porta candidat dans la circonscription de Queens et en devint député. En même temps, peut-être d’ailleurs sous l’effet de cette émancipation, commencèrent des pressions en faveur de la création d’un tribunal d’escheat qui confisquerait les terres de ceux qui n’avaient pas respecté les conditions fixées dans les concessions originales, en 1767. Dans les faits, s’il y avait eu escheat, les terres qui appartenaient à de gros propriétaires, pour la plupart absentéistes, auraient été redistribuées aux fermiers à bail. Macdonald se trouva alors dans un dilemme. D’une part, il se sentait quelque responsabilité envers tous les Écossais catholiques des Highlands, dont une forte proportion étaient des fermiers parmi lesquels se trouvaient bon nombre de ses électeurs. D’autre part, lui-même propriétaire, bien que ni important ni absentéiste, il ne pouvait manquer de s’inquiéter d’un mouvement qui menaçait les droits de propriété.

Macdonald choisit toute solution qui apaiserait les tenanciers, sauf la confiscation intégrale. Ainsi, tout en s’opposant au radicalisme de William Cooper*, chef du parti de l’escheat, il se montra favorable à des réformes telles que la tenue d’élections quadriennales, l’adoption de la liste civile par la colonie et même une confiscation limitée, qui toucherait les propriétaires manifestement abusifs. On jugea sa position si acceptable qu’il fut réélu non seulement en 1834 mais aussi en 1838, soit au moment de la grande victoire du parti de l’escheat. Étant donné la défaite subie cette année-là par d’autres modérés, son rôle de porte-parole des Highlanders catholiques dut jouer de façon décisive en sa faveur.

Le mouvement qui favorisait l’escheat se dissipa peu à peu dans les années 1840, de sorte que Macdonald eut moins de mal à exercer ses fonctions politiques ; il fut réélu sans difficulté jusqu’à sa retraite en 1846. Le lieutenant-gouverneur sir Charles Augustus FitzRoy* le nomma en 1839 au Conseil exécutif, et il conserva ce poste jusqu’à sa mort. Sans jamais exercer une influence exceptionnelle ni à l’Assemblée ni au conseil, il veilla à faire dégager des fonds publics pour la société de tempérance et pour l’ouvrage de Thomas Irwin, qui rassemblait des notions de la langue micmaque. Le dernier de ses grands discours dont il subsiste un compte rendu date de 1845 et portait sur la question de la Bible ; il y disait, avec sagesse, que moins on parlait de ce sujet, mieux cela valait.

Administrateur du St Andrew’s College, à St Andrews, puis de la Central Academy, à Charlottetown, Macdonald fut en outre membre et président de la Highland Society ainsi que de la Central Agricultural Society. Il servit également dans la milice à titre de capitaine. De 1825 à sa mort, il fut juge de paix et, en 1839, il devint shérif en chef du comté de Queens.

Macdonald entretint une correspondance intéressante de 1843 à 1848 avec la John Barelli and Company de Londres. Comme nombre de propriétaires terriens de l’île, il tenta sa chance dans la construction navale et chargea Barelli, en qualité de représentant, de vendre ses vaisseaux et leurs cargaisons. Leurs lettres révèlent les frustrations d’un petit constructeur de navires qui dépendait de sous-traitants locaux et de représentants étrangers. Sa barque Friendship, qu’il envoya à Barelli, ne se vendit qu’après une longue période d’attente, et à un prix réduit. Selon ce dernier, elle était si mal construite que les réclamations des futurs propriétaires excéderaient le montant du bénéfice. La piètre qualité du Friendship donna si mauvaise réputation aux bâtiments suivants de Macdonald qu’il dut les vendre à perte. Apparemment, sa carrière dans la construction navale s’arrêta là. On peut imaginer combien d’autres petites entreprises connurent une fin semblable. Quand Macdonald mourut, il laissait des dettes évaluées à quelque £4 000.

En 1841, l’Assemblée avait décrit John Small Macdonald comme un membre du family compact. Il est vrai que son cousin était un gros propriétaire terrien, mais cette étiquette minimise la conscience que lui-même avait de son héritage ethnique et religieux comme elle donne une idée fausse de ses contributions à la vie politique.

M. Brook Taylor

Arch. privées, Jean et Colin MacDonald (St Peters, Î.-P.-É.), MacDonald family papers, docs. 75184 (copies aux PAPEI).— PAPEI, RG 1, commission books.— P.E.I. Museum, File information concerning J. S. Macdonald.— Supreme Court of P.E.I. (Charlottetown), Estates Division, papers of administration for J. S. Macdonald estate.— Î.-P.-É., House of Assembly, Journal, 3, 11 févr., 6 avril 1831, 26 janv. 1835, 22 janv. 1839, 1841 :151, 24 janv. 1843.— Examiner (Charlottetown), 22 janv. 1849.— Prince Edward Island Register, 27 oct. 1825, 27 nov. 1827.— Royal Gazette (Charlottetown), 14 sept. 1830, 24 janv. 1832, 29 janv., 5, 26 févr., 19 mars, 26 nov. 1833, 1er avril, 9, 23 déc. 1834, 24, 27 févr., 31 mars 1835, 26 avril, 7 juin, 20 sept. 1836, 9 oct., 27 nov. 1838, 12 févr., 12 mars, 7 mai, 23 juill. 1839, 16 févr., 20 avril 1841, 19 juill. 1842, 28 mars, 25 avril, 9 mai, 13 juin, 11 juill., 3 oct., 26 déc. 1843, 30 janv. 1844, 15 avril 1845, 9 avril 1846, 23 janv. 1849.— Canada’s smallest province : a history of P.E.I., F. W. P. Bolger, édit. ([Charlottetown, 1973]), 99.— MacKinnon, Government of P.E.I., 53.— Herald (Charlottetown), 17 oct. 1888.— J. F. Snell, « Sir William Macdonald and his kin », Dalhousie Rev., 23 (19431944) : 321.

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M. Brook Taylor, « MACDONALD, JOHN SMALL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_john_small_7F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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