HOLMES, JOHN, homme politique, né en mars 1789 dans le Ross-shire, en Écosse, fils de John Holmes et de Christy Monroe, décédé le 3 juin 1876 à Springville, N.-É.

John Holmes et ses parents émigrèrent d’Écosse en 1803 et s’installèrent sur une ferme de la région d’East River, dans le comté de Pictou, N.-É. La famille occupa une place importante dans la vie religieuse de cette localité alors en plein essor. Le père de John Holmes organisa une congrégation de fidèles de l’Église d’Écosse (presbytérienne) et, par la suite, son fils en fut un des anciens pendant 50 ans. Le jeune Holmes épousa, en 1814, Christina Fraser. De cette union naquirent plusieurs enfants dont Simon Hugh Holmes*, premier ministre de la Nouvelle-Écosse de 1878 à 1882. Holmes vécut dans une société déchirée par des rivalités sectaires. Il dut prendre parti pour l’Église d’Écosse, qui souffrait continuellement des luttes intestines provoquées par une secte de calvinistes rigides, communément appelés « antibourgeois », dirigés par Thomas McCulloch*. Au début du xixe siècle, la politique dans le comté de Pictou n’était rien d’autre que le prolongement des querelles religieuses. En 1836, le conseil de la congrégation presbytérienne proposa John Holmes, qui était officier dans la milice de Pictou et juge de paix, comme candidat aux élections de la chambre d’Assemblée. À la suite d’intrigues compliquées, le conseil parvint à le faire élire sans opposition.

Dans la nouvelle chambre d’Assemblée, Holmes ne tarda pas à s’opposer à la politique réformiste de Joseph Howe. Comme on peut s’en douter le torysme de Holmes prenait racine dans son sectarisme ; l’Église d’Écosse était partie intégrante de l’oligarchie de la Nouvelle-Écosse et ses membres identifiaient la réforme aux activités des antibourgeois. C’était la position de Holmes, et elle se trouva renforcée pendant la brève période du gouvernement de coalition de 1840 à 1843, lorsque Howe fit preuve de favoritisme envers ses alliés antibourgeois. Comme il fallait s’y attendre Holmes multiplia ses attaques contre le mouvement réformiste, à un point tel que Howe en vint à le traiter de « Rip Van Winkle politique » qui a dormi si longtemps dans le « Sleepy Hollow » de la réaction qu’il ne connaissait rien du monde nouveau qui s’élevait autour de lui.

Après la rupture de la coalition, Holmes se rangea du côté du procureur général, James William Johnston. Il perdit son siège aux élections provinciales de 1847, mais fut réélu dans le comté de Pictou en 1851. Ses adversaires libéraux se trouvaient affaiblis par des dissensions au sujet des chemins de fer. Dans les années 50, Holmes consacra toute son énergie au développement économique de son comté. À cet effet, il recommanda fortement la construction d’un chemin de fer qui, longeant la côte de l’Atlantique, passerait dans la région de Pictou. Toutefois, les rapports que Holmes entretenait avec le monde des affaires compromirent sérieusement son avenir politique. Ses relations étroites avec la General Mining Association, compagnie anglaise qui avait le monopole des gisements de charbon de la région, contribuèrent à sa défaite aux élections générales de 1855.

Après la défection massive des catholiques au sein des libéraux, les conservateurs revinrent au pouvoir en 1858. Pour récompenser Holmes de son travail au sein du parti, J. W. Johnston lui accorda aussitôt un siège au Conseil législatif. La loyauté dont Holmes fit preuve envers Charles Tupper* pendant toute la crise au sujet de la Confédération lui valut d’être nommé au premier Sénat du dominion. Mais l’âge ayant épuisé ses forces, Holmes ne fit guère parler de lui sur la scène fédérale. Sa mort mit un terme à une longue carrière politique qui réflétait fidèlement les idéaux de la tradition conservatrice de la Nouvelle-Écosse.

D. A. Sutherland

Belchers’ farmer’s almanack, for [...] 1837 (Halifax, [1837]).— Acadian Recorder (Halifax), 1858–1867.— British Colonist (Halifax), 1866.— Colonial Standard (Pictou, N.-É.) 1876.— Eastern Chronicle (New Glasgow, N.-É.), 1843–1855.— Novascotian (Halifax), 1837–1867.— Pictou Bee, 1836–1837.— Pictou Observer, 1840.— Directory of N.S. MLAs (Fergusson), 162.— J. M. Cameron, Political Pictonians ; the men of the Legislative Council, Senate, House of Commons, House of Assembly, 1767–1967 (Ottawa, [1967]).— George Patterson, Studies in Nova Scotian history (Halifax, 1940).— G. G. Patterson, A history of the county of Pictou, Nova Scotia (Montréal, Pictou, Halifax, Saint-Jean, N.-B., Toronto, 1877).— H. L. Scammell, The rise and fall of a college, Dal. Rev., XXXII (1952–1953) : 35–44.

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D. A. Sutherland, « HOLMES, JOHN (1789-1876) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/holmes_john_1789_1876_10F.html.

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Année de la publication:    1972
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