McCONVILLE, JOHN, instituteur, né vers 1793 à Newry (Irlande du Nord), fils de Meredith McConville et de Mary McCardle ; le 7 janvier 1832, il épousa à Berthier-en-Haut (Berthierville, Québec) Mary Magdalen Mackie, et ils eurent trois filles et trois fils dont deux, Joseph-Norbert-Alfred et Arthur, devinrent avocats ; décédé le 10 septembre 1849 à Industrie (Joliette, Québec).
On ne connaît rien de la vie de John McConville avant sa venue au Bas-Canada. Au moment de quitter son pays, au début des années 1810, il avait l’intention bien nette d’entreprendre dans cette province une carrière dans l’enseignement. Son cheminement professionnel s’avère plutôt difficile à suivre, mais on sait qu’il fut d’abord maître d’école à Montréal puis à Vaudreuil et enfin à Berthier-en-Haut où il s’établit définitivement.
McConville poursuit sa carrière au moment où l’Institution royale pour l’avancement des sciences [V. Joseph Langley Mills*] subit les critiques virulentes du clergé catholique, notamment à cause de l’application des règlements d’engagement des instituteurs qui varie selon l’interprétation qu’en font les hommes politiques et les hommes d’Église. Pourtant, l’Institution royale a comme principe de mettre en poste des instituteurs capables d’enseigner en français dans les agglomérations où la population est en majorité canadienne-française et des maîtres anglophones là où les anglophones prédominent. Certains visiteurs n’hésitent cependant pas à refuser des candidats en se basant sur leur religion.
McConville est l’un de ceux qui essuient un tel refus. Le 22 septembre 1823, ayant appris qu’Augustus Wolff quitte l’enseignement, il sollicite, de sa demeure de Vaudreuil, un poste de maître d’école à Berthier-en-Haut. Le conseiller législatif James Cuthbert, qui compte au nombre des visiteurs de l’Institution royale, appuie sa demande. McConville a en effet enseigné à ses enfants pendant sept ans. Malgré cela, le ministre anglican John Campbell Driscoll, qui répond au candidat, l’évince en évoquant les règlements de l’Institution royale qu’il semble embrouiller à plaisir. Il explique dans sa lettre du 10 octobre 1823 que « l’Institution Royale exige des maîtres protestants capables d’enseigner et de parler la langue française pour les écoles du Gouvernement et [que] l’école de Berthier est l’une de ces écoles ». En fait, McConville, qui est catholique et capable d’enseigner en français, répond aux critères d’engagement, mais ce n’est qu’en 1833 qu’il obtiendra un poste d’instituteur à Berthier-en-Haut. Il terminera d’ailleurs sa carrière à l’école de Berthier [V. Louis-Marie-Raphaël Barbier*].
Par ailleurs, en 1836, on discute sérieusement dans les milieux de l’éducation de l’établissement d’écoles normales qui prépareraient les instituteurs à l’exercice de leur métier. Lorsque le projet prend finalement forme, on mandate l’abbé John Holmes*, du petit séminaire de Québec, pour trouver des professeurs aptes à enseigner dans les écoles normales de la province. Désireux de décrocher un tel poste, McConville écrit, le 27 avril, à Edmund Bailey O’Callaghan*, l’un des membres du comité de régie de l’école normale de Montréal. Il mentionne dans sa lettre les divers postes d’instituteur qu’il a occupés pendant ses 20 ans de carrière et fait l’étalage de ses qualités professionnelles, entre autres son aptitude à enseigner, dans les deux langues usuelles, l’histoire, l’arithmétique, l’écriture, la géographie, l’usage des globes, la tenue de livres, la géométrie, la trigonométrie, l’algèbre, l’arpentage et la navigation. Cependant, comme Holmes tourne plutôt son regard vers l’étranger et essaie de mettre sous contrat des professeurs expérimentés des États-Unis, de France et d’Angleterre, McConville ne sera pas engagé comme professeur d’école normale.
Malgré ses aptitudes, John McConville ne put réaliser pleinement ses ambitions professionnelles. Il n’en demeure pas moins qu’il fut un maître d’école compétent qui connut une longue carrière.
AAQ, 60 CN, A : 36, 42.— ANQ-M, CE5-1, 7 janv. 1832 ; CE5-40, 12 sept. 1849.— ASQ, Fonds Viger-Verreau, boîte 15, liasse 1, no 13 ; Polygraphie, XLII : 18.— B.-C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1831–1832, app. II ; 1835–1836, app. OO.— L.-P : Audet, le Système scolaire, 4 ; 6.
Marîse Thivierge, « McCONVILLE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcconville_john_7F.html.
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Auteur de l'article: | Marîse Thivierge |
Titre de l'article: | McCONVILLE, JOHN |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |