HATT, RICHARD, homme d’affaires, juge, fonctionnaire, homme politique et officier de milice, né le 10 septembre 1769 à Londres, fils de Richard Hatt et d’une prénommée Mary ; en décembre 1799, il épousa à Ancaster, Haut-Canada, Mary Cooley, et ils eurent neuf enfants ; décédé le 26 septembre 1819 à Dundas, Haut-Canada.
Richard Hatt immigra dans le Haut-Canada en 1792. Deux ans plus tard, il travaillait dans le « domaine commercial », probablement avec John MacKay, à Niagara (Niagara-on-the-Lake). La famille de Hatt le rejoignit en 1796. À cette époque, il était l’associé de MacKay, mais, avec l’appui financier de son père, il décida de se mettre à son compte. Il s’installa dans le village d’Ancaster, dans la région connue sous le nom de Head of the Lake (dans les environs de l’actuel port de Hamilton), où il ouvrit un magasin probablement la même année. Il avait l’intention de devenir meunier et, en 1798, associé à son frère Samuel, il avait achevé la construction d’un moulin dans le village. Les perspectives ne furent pas aussi encourageantes qu’il l’avait espéré, et il se mit à la recherche d’un nouvel emplacement qui offrît de meilleures possibilités de croissance.
En 1800, Hatt acheta une parcelle de terre au ruisseau Spencer, situé tout proche d’Ancaster, à trois milles en amont de l’endroit où il débouche sur Coote’s Paradise. Il y construisit un moulin avec dépendances, connu sous le nom de Dundas Mills, qui devint bientôt la principale entreprise de Head of the Lake. À la mort de Hatt, elle comprenait une distillerie, une potasserie, un magasin général, deux scieries, une tonnellerie, une forge, plusieurs fermes, de nombreuses maisons, des entrepôts, et d’autres constructions. Il semble que la plupart de ses profits furent réinvestis dans son entreprise, à des fins d’expansion, ou d’amélioration de la production, mais il s’intéressa quelque peu aussi à la spéculation foncière. En 1808, son frère et lui furent mêlés avec John Norton* à une tentative d’achat d’une vaste superficie de terre appartenant aux Six-Nations, à la rivière Grand. Trois ans plus tard, il fut partie à un accord pour y louer, de David Phelps, un moulin pour une période de 12 ans, à 300 $ par année. L’association des deux frères se maintint jusqu’en 1816, année où Samuel partit pour le Bas-Canada.
Les moulins de Hatt stimulèrent la colonisation dans la vallée où ils étaient situés. La région fut arpentée en 1801 et un territoire urbain fut tracé pour Coote’s Paradise, devenu Dundas après 1814. Hatt mettait de grands espoirs dans cette toute jeune communauté ; en 1810, son nom apparaissait en tête d’une pétition qui pressait le gouvernement d’en faire le centre administratif du district projeté à Head of the Lake. La guerre de 1812 survint et, quand fut créé le district de Gore, en 1816, c’est le canton de Barton (Hamilton) qui en devint la capitale.
Pendant la guerre, Hatt avait servi comme major dans le 5th Lincoln Militia. Il participa à l’action tout au long du conflit et fut sérieusement blessé à la bataille de Lundy’s Lane, le 25 juillet 1814. Du printemps de 1813 à la fin de 1814, Head of the Lake fut souvent occupé par des troupes britanniques et leurs alliés indiens. S’il avait perdu quelques biens aux mains des armées d’invasion américaines, ce furent les Britanniques, et en particulier les Indiens, qui firent subir à Hatt ses pertes les plus lourdes. Après la guerre, sa réclamation pour dommages subis se monta, en tout, à £2 898.
Homme d’affaires avant tout, Richard Hatt n’en avait pas moins d’autres intérêts. Il fut nommé juge de paix en 1800 et servit à ce titre jusqu’à sa mort. Avant la guerre, il fut un des commissaires de la voirie et, par la suite, il fut nommé juge de la nouvelle Cour de district et, également, du tribunal des successions et tutelles. En 1812, il avait acheté la presse de Joseph Willcocks ; six ans plus tard, il retrouva son intérêt pour les journaux comme propriétaire de l’Upper Canada Phoenix. Hatt se lança en politique sur le tard : il entra pour la première fois à la chambre d’Assemblée, après avoir remporté une élection partielle dans la circonscription de Halton, en 1817. Au cours de la session du printemps de 1818, il présida l’important comité des comptes publics. Sa mort mit fin, en 1819, à une carrière réussie et variée dans le Haut-Canada.
AO, RG 22, ser. 155, testament de Richard Hatt.— APC, RG 1, L3, 222 a : H1/66 ; 224 : H3/161 ; RG 8, I (C sér.), 1219 : 266 ; RG 19, 3747, claim 503 ; RG 68, General index, 1651–1814 : ff.407–408, 412–416, 418, 422, 425–426, 431, 537.— « Journals of Legislative Assembly of U.C. », AO Report, 1912 : 66s., 432 ; 1913 : 10, 208.— « Petitions for grants of land » (Cruikshank), OH, 24 : 77–79.— The history of the town of Dundas, T. R. Woodhouse, compil. (3 vol., [Dundas, Ontario], 1965–1968), 1 :14–27.
Bruce A. Parker, « HATT, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hatt_richard_5F.html.
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Auteur de l'article: | Bruce A. Parker |
Titre de l'article: | HATT, RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |