EWART, JAMES BELL, homme d’affaires, juge de paix, fonctionnaire, homme politique et gentleman-farmer, né vers 1801 dans le Surrey, Angleterre ; le 23 mai 1832, il épousa Mary Margaret Crooks, fille de James Crooks, et ils eurent au moins deux fils et deux filles ; décédé le 17 décembre 1853 à Dundas, Haut-Canada, et inhumé tout près, à Crooks’ Hollow (Greensville).
En 1817, James Bell Ewart immigra dans le Haut-Canada, où il accepta un poste de commis dans l’importante maison de commerce de Thomas Clark* et de Samuel Street* à Niagara (Niagara-on-the-Lake). Trois ans plus tard, bien qu’il ait toujours été au service de Clark et de Street, il ouvrit un magasin général à Coote’s Paradise (Dundas), non loin de la tête du lac Ontario. Ce n’est cependant qu’en 1825 qu’il s’installa à cet endroit, après avoir quitté la firme de Clark et de Street et avoir acheté l’entreprise Dundas Mills qui faisait partie de la succession de Richard Hatt*.
Ewart domina rapidement la vie commerciale de Dundas. Son succès dépendait du caractère diversifié de son entreprise, mais ses principales activités étaient reliées au commerce des céréales et à la meunerie en divers endroits dans l’ouest de la province. En plus du moulin à farine de Dundas et d’une tonnellerie, d’une distillerie et d’une forge annexes, il était propriétaire de moulins dans le canton de Waterloo et à Galt (Cambridge), à Dawn Mills, à St George et à Ayr. Avec son associé John Gartshore, Ewart finança l’établissement de la vaste Dundas Foundry en 1838. Au début de sa carrière dans le commerce, il avait également dirigé une banque privée ; puis, de 1832 à 1844, il géra à Dundas la succursale de la Commercial Bank of the Midland District, dont il fut le président en 1841. S’il prit en charge la succursale de la Banque de l’Amérique septentrionale britannique à Dundas en 1844, c’est peut-être parce que cet établissement exerçait une activité plus importante dans l’ouest du Haut-Canada.
Comme beaucoup de marchands généraux de cette époque, Ewart exerçait les fonctions d’agent foncier pour des clients et associés non résidents. Important propriétaire foncier à Dundas, il acquit également de vastes propriétés à travers le Haut-Canada, notamment dans les cantons de Waterloo, de West Oxford et de Puslinch. Peu avant sa mort, il avait entrepris son plus ambitieux projet immobilier, l’aménagement de terres sur le bord du lac Simcoe (où se situe aujourd’hui le village de Bell Ewart) en vue d’y construire un port important et une gare pour l’Ontario, Simcoe and Huron Union Rail-road.
Ewart appuya les projets de transport qui pouvaient améliorer la position commerciale de Dundas et faciliter son propre commerce des céréales. Actionnaire de la Desjardins Canal Company [V. Peter Desjardins*], il fut également un des membres fondateurs de deux entreprises de construction de routes : la Guelph and Dundas (constituée en société en 1847) et la Dundas and Paris (1850). Il fut l’un des promoteurs du chemin de fer de la London and Gore Rail Road Company (1834) et membre du conseil d’administration de la compagnie qui allait lui succéder, la Great Western Rail-Road. Ewart et sir Allan Napier MacNab* se rendirent en Grande-Bretagne en 1845, au plus fort de la flambée du prix des actions des compagnies ferroviaires, pour organiser le financement du Great Western. Ils furent assistés dans leurs efforts par Peter Buchanan de Glasgow et Malcolm Cowan, solicitor de Londres. La fin dramatique du boom cette année-là affola les investisseurs, mais Ewart demeura optimiste et recommanda une progression prudente des travaux de la ligne du chemin de fer qui, soutenait-il, était « sans aucun doute la meilleure en Amérique du Nord britannique ».
En tant que principal homme d’affaires de Dundas pendant cette période, Ewart occupait une position très en vue dans la vie sociale et politique de la communauté. Il appartenait à la St Andrew’s Society, appuyant vigoureusement son club de curling, et était un membre actif de l’Église d’Angleterre. Cumulant plusieurs postes et emplois, il fut d’abord nommé juge de paix en 1833 et remplit la fonction de maître de poste de Dundas du 20 décembre 1837 jusqu’à sa mort. Il dirigea le mouvement en faveur de l’érection de Dundas en municipalité en 1847 et succéda deux ans plus tard à John Paterson au poste de président du conseil municipal.
Pendant la majeure partie de sa carrière, James Bell Ewart fut un homme riche ; en 1845, sa fortune était évaluée à £100 000. Son succès dans le commerce et la vie publique lui permit en outre de s’adonner au plaisir d’être gentleman-farmer à Carfin Farm, près de Dundas, propriété qu’il aimait particulièrement et où il élevait du bétail primé. Cette ferme, qu’il légua à son fils aîné, James Bell, faisait partie de la succession pour laquelle Ewart laissa des instructions extrêmement détaillées dans son testament, en 1852, à un moment où ses autres intérêts étaient en perte de vitesse. Il avait subi de lourdes pertes sur le marché du blé et, en 1846, les bâtiments de la Galt Mills et la fonderie de Gartshore à Dundas avaient été ravagés par des incendies. Il réussit à financer la reconstruction des deux installations, mais il fut obligé de contracter de lourds emprunts hypothécaires, dont £5 000 sur sa propriété de Dundas. À sa mort, les hypothèques n’avaient pas été remboursées, et ses créanciers durent intenter des poursuites judiciaires contre sa succession.
AO, MS 35, letter-books, 1839–1843 : 128 ; 1844–1849 : 109 ; RG 22, sér. 155, testament de J. B. Ewart.— APC, MG 24, D 16, 25 : 21558–21561 ; RG 31, A1, 1851, Waterloo Township, part. 5 :288 ; Galt Village : 19 ; RG 68, General index, 1651–1841 :474, 511.— BLHU, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 25 :155.— Dundas Hist. Soc. Museum (Dundas, Ontario), Richard Hatt, folder n° 2, indenture between J. B. Ewart and Hatt estate, 28 déc. 1830.— Simcoe Land Registry Office (Barrie, Ontario), Abstract index to deeds, Innisfil and Medonte townships : 68–70, 273 (mfm aux AO, GS 5437).— Canada, prov. du, Assemblée législative, App. des journaux, 1846, app. F.— Cobourg Star, 30 mai 1832.— Dundas Warder, 13 nov. 1846, 2 juill., 8 oct. 1847, 7 avril 1848, 21 août 1851, 23 déc. 1853, 31 mars 1854.— Dundas Weekly Post, 25 août, 8 déc. 1835, 19 janv. 1836.— Western Mercury (Hamilton, Ontario), 17 mars 1831, 18 oct. 1832, 18 juill. 1833.— Canada directory, 1851 : 74.— The history of the town of Dundas, T. R. Woodhouse, compil. (3 vol., [Dundas], 1965–1968).— Johnson, Hist. of Guelph, 86.— Douglas McCalla, « Peter Buchanan, London agent for the Grand Western Railway of Canada », Canadian business history ; selected studies, 1497–1971, D. S. Macmillan, édit. (Toronto, 1972), 198–199.— R. D. Smith, « The early years of the Grand Western Railway, 1833–1857 », OH, 60 (1968) : 205–227.
David G. Burley, « EWART, JAMES BELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ewart_james_bell_8F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
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