COTTÉ (Côté), GABRIEL, marchand et trafiquant de fourrures, baptisé le 12 juin 1742 à Saint-Louis-de-Kamouraska (Kamouraska, Québec), fils de Nicolas Cotté et de Marie-Claude Levasseur, décédé à Montréal le 5 février 1795.
C’est en 1760 que Gabriel Cotté arriva dans les pays d’en haut où diverses occupations allaient le retenir durant 35 ans. Le 17 août 1765, à Michillimakinac (Mackinaw City, Michigan), Cotté et Agathe Roy-Desjardins se marièrent par consentement mutuel devant plusieurs témoins, comme le voulait la coutume dans les cas où il n’y avait pas de prêtre. Leur premier enfant, Marianne, naquit en 1767 et fut baptisé le 25 juillet 1768 par le vicaire général Pierre Gibault*, qui, ce même jour, bénit le mariage des parents.
En 1772, devenu marchand trafiquant, Cotté engageait des voyageurs pour faire le transport des marchandises de Montréal à Michillimakinac. Quelques années plus tard, il obtint un permis l’autorisant « à commercer à Michillimakinac et jusqu’à Neppigon [Nipigon, près de l’embouchure de la rivière du même nom] [...] entre le 13 avril et le 4 juin 1778 ». Le 23 juillet 1778, il signa une pétition que dix marchands de Michillimakinac adressèrent au gouverneur sir Guy Carleton* afin qu’un missionnaire résidant leur fût envoyé, et, deux jours plus tard, il souscrivit à un fonds destiné à l’entretien de cette personne. En 1779, il s’associa avec deux marchands trafiquants, Maurice-Régis Blondeau*, dont il allait épouser la sœur, Angélique, le 29 décembre 1783, et John Grant. Cette association, formée en vue de faire du commerce dans la région du lac Supérieur, dura jusqu’en 1785. En 1783, Cotté mena une expédition dans cette région ; il trouva les Indiens mourant de faim et perdit lui-même quatre de ses hommes. Il fut l’un des membres fondateurs du Beaver Club de Montréal en 1785.
À Michillimakinac (poste qui avait été déménagé à Mackinac Island, Michigan), durant les années 1786 et 1787, Cotté signa des documents relatifs à la protection du commerce avec les Indiens et à l’entretien de l’église dont il était l’un des marguilliers. Des lettres de Pierre Grignon, un commerçant de La Baye (Green Bay, Wisconsin) avec lequel il avait des relations d’affaires, révèlent que Cotté se proposait de quitter définitivement l’Ouest à l’automne de 1792 et de retourner à Montréal pour raison de santé. Un document portant sa signature en qualité de juge de paix à Michillimakinac, fonction à laquelle il avait été nommé vers 1780, montre qu’il se trouvait de nouveau au poste de traite le 24 août 1794. Il semble que Cotté était devenu, plusieurs années auparavant, capitaine dans la milice de Montréal ; son nom, accompagné de ce titre, figure sur plusieurs documents, mais peut-être s’agissait-il d’un autre Gabriel Cotté.
Après la retraite et le décès de Cotté, son fils Pierre-Gabriel, né en 1775, probablement à Michillimakinac, poursuivit des activités commerciales à cet endroit et occupa comme son père la fonction de juge de paix. Il alla s’établir à l’île Saint-Joseph (Ontario) en 1800, alors que le statut territorial de Michillimakinac était remis en question ; on ne connaît rien de ses activités par la suite. La seconde femme de Cotté donna naissance à trois filles, Lucie-Angélique, qui devint la mère du juge Maurice Laframboise*, Marie-Josephte, qui épousa Jules-Maurice Quesnel*, et Marie-Catherine-Émilie, qui se maria avec François-Antoine Larocque*. Après la mort de Cotté, sa veuve fonda l’Orphelinat catholique de Montréal, continuant ainsi l’action religieuse et sociale à laquelle son époux avait longtemps consacré une part de ses activités.
ANQ-M, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Montréal, 10 nov. 1777 ; Greffe de P.-F. Mézière, 29 déc. 1783.— APC, MG 19, B3, p.4.— Ste Ann’s Parish (Mackinac Island, Mich.), Registre des baptêmes, mariages et sépultures de Sainte-Anne-de-Michillimakinak, 25 juill. 1768, 22, 23 juill. 1787, 24 août 1794, 20 avril 1800, 16 juin 1804 (mfm au Dept. of State, Lansing, Mich.). Ce document, qui couvre les années 1695 à 1821, est publié, avec notes, sous le titre de « The Mackinac register » dans Wis., State Hist. Soc., Coll., XVIII (1908) : 469–513 ; XIX (1910) : 1–162, mais contient certaines inexactitudes [r. r. j.].— Docs. relating to NWC (Wallace), 451, 460.— Fur-trade on the Upper Lakes, 1778–1815, R. G. Thwaites, édit., Wis., State Hist. Soc., Coll., XIX (1910) : 270s.— Michigan Pioneer Coll., IX (1886) : 650 ; X (1886) : 286s., 290 ; XI (1887) :485, 488 ; XX (1892) : 671s.— La Gazette de Québec, 16 juin, 3 nov. 1785, 11 oct. 1787, 22 janv. 1789.— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, ANQ Rapport, 1932–1933, 299s. ; 1942–1943, 265–392.— Morice, Dict. historique des Canadiens et Métis, 71.— Tanguay, Dictionnaire, III : 145, 149.— Benoît Brouillette, La pénétration du continent américain par les Canadiens français, 1763–1846 ; traitants, explorateurs, missionnaires (Montréal, 1939), 85, 161.— M.-C. Daveluy, L’Orphelinat catholique de Montréal (1832–1932) (Montréal, 1933), 294ss.— Morton, History of Canadian west, 260.— É.-Z. Massicotte, Quelques rues et faubourgs du vieux Montréal, Cahiers des Dix, 1 (1936) : 127s.
Ruth R. Jarvis, « COTTÉ (Côté), GABRIEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cotte_gabriel_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |