LAROCQUE, FRANÇOIS-ANTOINE (il signait LaRocque), commerçant, né à L’Assomption, Québec, le 19 août 1784, fils de François-Antoine Larocque, premier député du comté de Leinster (L’Assomption), et d’Angélique Leroux, fille de Germain Leroux, négociant de L’Assomption, décédé le 1er mai 1869 à Saint-Hyacinthe.

Peu de temps après la mort de son père survenue le 31 octobre 1792, le jeune Larocque, qui avait étudié au collège de Montréal, est envoyé aux États-Unis pour y apprendre l’anglais. C’est d’ailleurs dans cette langue qu’il préférera s’exprimer tout le reste de sa vie. En 1801, par l’entremise de son oncle Laurent Leroux*, qui avait établi le fort Resolution (T.-N.-O.), en 1784, il entre au service de la XY Company à titre de commis et travaille dans la région de la rivière Assiniboine de 1802 à 1804. Lors de l’absorption de cette compagnie par la North West Company en 1804, il exerce les fonctions de commis du département de l’Upper Red River. À l’automne de 1804, Larocque quitte le fort Assiniboine en compagnie de Charles Mackenzie, de Jean-Baptiste Lafrance et de quatre autres voyageurs, pour se rendre aux villages des Mandanes sur les rives du Missouri. Il y rencontre, le 25 novembre, les capitaines américains Meriwether Lewis et William Clark chargés d’explorer la partie supérieure du Missouri et les régions du Nord-Ouest jusqu’à l’océan Pacifique. Larocque leur propose alors de les accompagner mais devant leur refus il poursuit seul sa propre expédition. Le Journal de Larocque de la rivière Assiniboine jusqu’à la rivière « Aux Roches jaunes » contient la description de la première visite des Blancs au pays des Corbeaux depuis l’expédition de Louis-Joseph Gaultier* de La Vérendrye en 1742 et éclaire d’un jour nouveau les traits distinctifs des Mandanes et des Gros-Ventres-Hidatsa.

En 1806, Larocque quitte le Nord-Ouest pour Montréal où il fonde une maison de commerce qui ne réussit pas. Durant la guerre de 1812, il est d’abord enseigne dans la 3e division de milice du Bas-Canada, puis capitaine du 5e bataillon des Chasseurs canadiens. Fait prisonnier en octobre 1813 et incarcéré à Cincinnati, il est libéré six mois plus tard, lors d’un échange de prisonniers. À son retour à Montréal après la guerre, il est décoré de la médaille de Châteauguay. C’est là qu’il épouse, le 26 janvier 1818, Marie-Catherine-Emilie Cotté, fille de Gabriel Cotté*, marchand.

En 1819, Larocque est un des membres fondateurs de la Banque de Montréal et il demeurera membre du conseil d’administration jusqu’en 1826. Au moment de la fondation de la banque, il est l’un des principaux actionnaires canadiens-français avec son oncle Laurent Leroux et Augustin Cuvillier*. Larocque s’occupe aussi activement de commerce. Après s’être associé à Joseph Masson*, il organise sa propre maison en 1832 sous la raison sociale Larocque, Bernard & Cie. Lors de l’insurrection de 1837, Larocque, bien qu’affilié aux Fils de la liberté, ne prend pas les armes. Cela ne l’empêche pas d’être emprisonné à Montréal en avril 1838 « pour avoir fait imprimer et vendre à Montréal un article sur le Canada ».

En septembre 1841, après le mariage de son unique fils, François-Alfred Chartier, avec Amélia Berthelet, fille de Antoine-Olivier Berthelet*, il se retire des affaires et mène une vie paisible jusqu’en juin 1853, date à laquelle il entreprend un long périple qui le mène dans les principaux centres des États-Unis et plus particulièrement à Cincinnati où il avait été prisonnier durant la guerre. Larocque ne pense alors plus qu’à son salut éternel, et ce voyage qui dure près d’un an prend la forme d’un long pèlerinage. Il entre à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe en 1855, chez les sœurs grises, où il passe les dernières années de sa vie dans la retraite et l’étude.

Comme pour plusieurs de ses contemporains, le commerce des fourrures est à l’origine de la réussite de Larocque. C’est d’ailleurs à lui que « revient l’honneur d’avoir ouvert à la pénétration canadienne, le bassin supérieur du Missouri ». Membre fondateur et l’un des rares Canadiens français à occuper un poste d’administrateur à la Banque de Montréal, partenaire dans la firme Masson, Larocque, Strong & Co., fondateur de la maison Larocque, Bernard & Cie, il est devenu un homme d’affaires très respecté, tant dans les milieux anglophone que francophone de la première moitié du xixe siècle.

André L. J. Lamalice

[F.-A. Larocque], Journal de Larocque de la rivière Assiniboine jusqu’à la rivière « Aux Roches jaunes » 1805, L. J. Burpee, édit. (Ottawa, 1911) ; l’original anglais a été publié en 1910.

APC, MG 19, A18 ; C1, 3 ; MG 30, D62, 17, pp.620–715.— Les bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest : récits de voyages, lettres et rapports inédits relatifs au Nord-Ouest canadien, L.-F.-R. Masson, édit. (2 vol., Québec, 1889–1890 ; réimpr., New York, 1960), 1 : 299, 402.— [Meriwether Lewis], History of the expedition under the command of Lewis and Clark, Elliot Coues, édit. (3 vol., New York, 1965), I : 228.— Le Canadien, 16 mai 1838.— Denison, Première banque au Canada, I : 104, 173, 211.

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André L. J. Lamalice, « LAROCQUE (LaRocque), FRANÇOIS-ANTOINE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/larocque_francois_antoine_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    28 novembre 2024