THOMSON, LEVI, agriculteur, avocat et homme politique, né le 17 février 1855 à Hillsburgh (Erin, Ontario), fils de John Thomson et de Sarah McMillan ; le 4 mars 1884, il épousa à Wolseley (Saskatchewan) Mabel (Mable) Maud (Maude) Perley (décédée le 23 avril 1954), et ils eurent quatre fils et une fille ; décédé le 14 avril 1938 au même endroit.

Levi Thomson grandit dans la ferme familiale, dans le comté de Wellington. Il fréquenta d’abord l’école publique de Hillsburgh et la Rockwood Academy [V. William Wetherald*], puis partit pour Toronto, où il étudia le droit, et fut stagiaire dans le cabinet de William Henry Beatty* et d’Edward Marion Chadwick*. Toutefois, avant la fin de sa formation juridique, Thomson décida de devenir agriculteur dans l’Ouest canadien. Il était mieux préparé à ce rôle que la plupart des colons de la région ; en effet, non seulement il savait comment exploiter une ferme, mais il put acheter tout l’équipement nécessaire à Winnipeg avant de quitter Brandon, en 1882, pour suivre vers l’ouest la future ligne principale du chemin de fer canadien du Pacifique. Thomson acquit une terre au nord de Wolseley, nouvelle ville nommée en l’honneur de Garnet Joseph Wolseley* dans ce qui deviendrait le sud de la Saskatchewan, et, en un rien de temps, il devint l’heureux propriétaire d’une ferme prospère. Deux ans plus tard, il épousa Mabel Maud Perley, fille de William Dell Perley, futur député et sénateur de Wolseley. Le couple aurait cinq enfants.

Thomson commença à prendre part aux affaires publiques et aux services communautaires peu après son arrivée à Wolseley. Dans les années 1880, les hauts tarifs et le service ferroviaire inadéquat empoisonnaient la vie des agriculteurs des Prairies, qui réagirent en menant une action collective pour faire pression sur le gouvernement fédéral et en se battant contre les pratiques monopolistiques de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique. Le Leader-Post de Regina noterait que Thomson était « étroitement associé à tous les mouvements d’agriculteurs dans l’Ouest » ; de 1885 à 1888, il fut le premier président de la Wolseley Agricultural Society et, en 1907, il deviendrait le vice-président de la Saskatchewan Grain Growers’ Association [V. Edward Alexander Partridge ; Frederick William Green*]. Conseiller municipal à Wolseley de 1889 à 1903, il fut élu maire en 1904. Il joua un rôle important au sein de son église (bien que membre des Disciples du Christ, il fréquentait l’église unioniste Wolseley) et du mouvement de tempérance.

Après dix années d’agriculture, Thomson, peut-être poussé par le désir d’achever ce qu’il avait commencé, décida de reprendre ses études de droit. Au printemps de 1894, il réussit ses examens finaux et fut admis au Barreau des Territoires du Nord-Ouest. Sans pour autant cesser d’exploiter sa ferme, il ouvrit son propre cabinet à Wolseley, ville qui offrait plusieurs avantages à un avocat débutant : on venait d’y construire un palais de justice, conçu sous la direction de Thomas Fuller*, architecte en chef du département des Travaux publics, dans une zone densément peuplée le long de la ligne principale du chemin de fer canadien du Pacifique. Il s’associa plus tard avec David Porteous Kennedy, puis avec Alfred Harvey Hord, pour former la firme florissante Thomson, Kennedy, and Hord. Sa situation géographique et le prestige dont il jouissait dans la communauté faisaient de Thomson le candidat tout désigné pour une nomination, en 1897, à titre de procureur de la couronne dans le district d’Assiniboia-Est. Il démissionna de ce poste pour se porter candidat libéral dans Qu’Appelle aux élections fédérales de 1904 ; après avoir fait campagne pour la cause du libre-échange, il perdit par seulement 28 voix. Un an plus tard, aux premières élections provinciales de l’histoire de la Saskatchewan, il se présenta dans Wolseley pour le Parti libéral de Thomas Walter Scott ; il échoua avec une différence encore plus faible de 20 voix. Thomson devint alors procureur de la couronne dans le district de Moosomin, poste qu’il occuperait jusqu’en 1911.

En 1908, la nomination de Thomson pour siéger au premier conseil d’administration de la University of Saskatchewan [V. James Clinkskill] prouva que sa bonne réputation avait dépassé les frontières de Wolseley. À l’ordre des travaux figurait d’abord la sélection de l’emplacement de l’université, question controversée qui se résuma finalement à un choix entre Saskatoon et la capitale Regina. Les délibérations du conseil devaient rester secrètes, mais Thomson révélerait avoir apporté le vote décisif en faveur de Saskatoon. Même si Regina était plus près de Wolseley, Thomson, homme de parti, orienta probablement son choix à l’instigation du premier ministre Scott, qui l’avait nommé au conseil et qui, manifestement, ne voulait pas que l’Assemblée législative et l’université se trouvent toutes deux dans la capitale.

En 1911, Levi Thomson démissionna de son poste de procureur de la couronne dans le district de Moosomin pour se représenter dans Qu’Appelle sous l’étiquette libérale aux élections fédérales de cette année. Il l’emporta. Puisque les libéraux de sir Wilfrid Laurier* furent défaits par les conservateurs de Robert Laird Borden, Thomson siégea toutefois dans l’opposition. Aux élections en temps de guerre de 1917, il se présenta sans adversaire comme libéral unioniste ; il soutenait la conscription imposée par le gouvernement, peut-être en partie parce qu’un de ses fils, Edwin Ernest, avait été blessé plus tôt cette année-là, tandis qu’il servait dans le 46e bataillon d’infanterie du Corps expéditionnaire canadien [V. Reginald John Godfrey Bateman* ; Hugh Cairns*]. Après la guerre, Thomson se joignit aux progressistes, issus du milieu agricole [V. Thomas Wakem Caldwell], et fut whip du parti pour le reste de la session parlementaire. Il quitta la politique en 1921 et retourna à la pratique du droit (il avait été nommé conseiller du roi en 1913) à Wolseley. Thomson laissa son cabinet pour prendre sa retraite en 1928 et mourut chez lui des suites d’une longue maladie le 14 avril 1938, au terme d’une fructueuse carrière d’agriculteur, d’avocat et d’homme politique.

Ken Leyton-Brown

Leader-Post (Regina), 14, 18 avril 1938.— Manitoba Free Press, 19 mai 1894, 12 janv. 1904.— Morning Leader (Regina), 6 janv. 1904 ; 8, 22 avril 1909 ; 21–22 sept. 1911 ; 17 déc. 1917.— John Hawkes, The story of Saskatchewan and its people (3 vol., Regina, 1924), 3.— Pioneers and prominent people of Saskatchewan (Winnipeg et Toronto, 1924).— J. M. Pitsula, Higher education policy in Saskatchewan and the legacy of myth (Regina, 2003).— Ashley Thomson, « Levi Thomson and his descendants », dans Wolseley & Dist. Hist. Book Committee, Bridging the past : Wolseley & district, 1880–1980 (Wolseley, Saskatchewan, 1981), 464.

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Ken Leyton-Brown, « THOMSON, LEVI », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/thomson_levi_16F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2019
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