SOWER (Sauer, Saur), CHRISTOPHER, imprimeur et fonctionnaire, né le 27 janvier 1754 à Germantown (Philadelphie, Pennsylvanie), fils aîné de Christopher Sower et de Catharine Sharpnack ; il épousa le 8 janvier 1775, à Philadelphie, Hannah Knorr et cinq enfants lui survécurent ; décédé le 3 juillet 1799 à Baltimore, Maryland.

Le grand-père de Christopher Sower, un baptiste allemand, avait fondé une imprimerie célèbre à Germantown, en 1738, et Christopher s’associa à son père dans cette firme en 1775. La publication d’articles antirévolutionnaires, en 1776, amena une suspension partielle de l’entreprise et, en 1778, Sower et sa famille durent s’enfuir à New York. Pendant plusieurs années, Christopher Sower travailla surtout comme agent secret au service du major John André. En 1781, il visita l’Angleterre, dans une vaine tentative de gagner des appuis aux propositions de paix des Loyalistes modérés ; il y retourna après la fin des hostilités. Avec l’aide du négociant Brook Watson*, il réclama avec succès une indemnisation pour ses pertes de même qu’un poste officiel dans une colonie de l’Amérique du Nord britannique. Il fut nommé imprimeur du roi de premier en date) et assistant maître général des Postes de la nouvelle province du Nouveau-Brunswick.

Sower assuma ses nouvelles fonctions en 1785. Il acheta une presse qu’il fit venir d’Angleterre et commença à publier son journal hebdomadaire, la Royal Gazette and the New Brunswick Advertiser, à Saint-Jean, le 11 octobre. Sa nomination déplut à William Lewis et à John Ryan*, deux Loyalistes qui dirigeaient un bureau de poste et imprimaient un journal à Saint-Jean depuis 1783, et une dispute acerbe en résulta. Ryan et Sower se réconcilièrent par la suite ; Ryan travailla sur la presse de Sower de 1790 à 1796 et lui succéda comme imprimeur du roi.

De son arrivée à 1798, Sower imprima aussi les journaux de la chambre d’Assemblée et les actes de l’Assemblée générale. En 1787 et en 1788, cependant, c’est Ryan qui obtint ce contrat, peut-être à la suite de querelles qui opposèrent Sower et la chambre d’Assemblée. En 1792, l’Assemblée exigea de Sower qu’il déménageât sa presse à Fredericton ; il entreprit alors les premiers travaux d’imprimerie réalisés dans la capitale. D’autres contrats d’imprimerie gouvernementaux portaient parfois sur des questions bien éphémères, telle cette affiche sur feuille volante qui interdisait aux députés de porter, dans les édifices gouvernementaux, des grappins (attaches munies de pointes de fer, fixées aux chaussures et utilisées pour marcher sur la glace). Sower imprima également des ouvrages aussi divers que la confession de deux criminels condamnés par la cour et un traité religieux, mais ses publications non officielles les plus intéressantes furent de nombreux almanachs annuels, qui s’inscrivaient dans une tradition inaugurée par son grand-père en 1739.

Comme assistant maître général des Postes, Sower fut sans cesse mêlé à des controverses. Il blâmait les courriers de la poste privée, fut lui-même accusé d’ouvrir le courrier officiel et mena une campagne violente, mais inutile, pour faire de Saint-Jean le terminus des communications postales avec les pays d’outre-mer. Facilement émotif, Sower vit dans les positions du groupe radical du Nouveau-Brunswick une menace semblable à celle des rebelles américains, en 1776. Mais, bien que fermement conservateur, il critiqua également le groupe au pouvoir. La seule fois qu’il tâta de la politique, il fut défait, alors qu’il misait sur un siège à la chambre d’Assemblée, en 1795.

Après avoir vécu à Saint-Jean jusqu’en 1790, Sower déménagea dans une propriété rurale, sur la rivière Hammond. Il avait eu des difficultés de santé, et ce qu’on rapportait sur les changements de conditions survenus aux États-Unis le rassura à ce point qu’il décida de retourner vers le climat plus clément du lieu de sa naissance. Il démissionna de son poste d’imprimeur du roi en mars 1799 et mourut subitement à Baltimore, alors qu’il était à négocier l’achat d’une presse.

J. Russell Harper

PRO, AO 12/38 ; 12/100 ; 13/102 ; 13/270.— Royal Gazette and the New Brunswick Advertiser, 1786–1798.— Saint John Gazette and Weekly Advertiser (Saint Jean, N.-B.), 1786–1799.— DAB.— Tremaine, Bibliography of Canadian imprints.— James Hannay, History of New Brunswick (2 vol., Saint-Jean, 1909).— E. W. Hocker, The Sower printing house of colonial tunes (Norristown, Pa., 1948).— J. R. Harper, Christopher Sower, king’s printer and loyalist, N.B. Hist. Soc., Coll., no 14 (1955) : 67–109.— J. O. Knauss, Christopher Saur the third, American Antiquarian Soc., Proc. (Worcester, Mass.), nouv. sér., 41 (1931) : 235–253.

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J. Russell Harper, « SOWER (Sauer, Saur), CHRISTOPHER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/sower_christopher_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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