FRÉMIN, JACQUES, prêtre, jésuite, missionnaire, né le 12 mars 1628 à Reims, décédé à Québec le 20 juillet 1691.

Le père Frémin se fit jésuite à Paris le 21 novembre 1646 et enseigna pendant cinq ans à Alençon, avant son ordination à Moulins en 1655. Il vint au Canada cette même année et participa en 1656 à l’expédition chez les Onontagués qui résulta de l’ambassade de Simon Le Moyne. Jusqu’en 1667, excepté un hivernement près de Rechibouctou (Richibucto, N.-B.) en 1658–1659 et un voyage en France en 1659–1660, il demeura parmi les Montagnais près de Trois-Rivières. Il partit ensuite, en qualité de supérieur, pour la mission iroquoise à la réouverture de laquelle Jean Pierron et Charles Boquet participaient en 1667. C’est là qu’il exerça son ministère jusqu’en 1679, travaillant surtout parmi les Onontagués, les Goyogouins et les Agniers. Après 1671, il dirigea sa mission du centre de Caughnaouaga, près de Montréal, où il s’efforça d’habituer les Indiens aux coutumes françaises. Il prit aussi une part active aux querelles à propos du commerce de l’eau-de-vie. Il séjourna en France de 1679 à 1681 pour voir aux intérêts de sa mission ; mais à son retour, il fut obligé, à cause de ses nombreuses infirmités, de se retirer à Québec. Il y fut confesseur des religieuses de l’Hôtel-Dieu jusqu’à sa mort.

D’une intelligence médiocre et de manières peu cultivées, le père Frémin brillait surtout par son courage et son bon sens. On estime que, pendant son apostolat, il baptisa quelque 10 000 indigènes.

J. Monet

ACSM, ff.375, 40 004, 40 006.— Campbell, Pioneer priests, I : 172–189.— E. J. Devine, Historic Caughnawaga [...] (Montréal, 1922), 20–26.-Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVII^e siècle, II : 406 ; III : 365.