MONRO (Munro), DAVID, marchand, maître de forges, officier de milice, homme politique, fonctionnaire, juge de paix et seigneur, né vers 1765 en Écosse ; décédé le 3 septembre 1834 à Bath, Angleterre.
On ne connaît ni la date ni les raisons de la venue de David Monro à Québec. Selon la Gazette de Québec, en août 1791, au moment où l’association des marchands Alexander Davison et John Lees* prend fin, il est autorisé à accorder les quittances aux débiteurs de cette maison. À cette époque, il est en relation avec un autre marchand de la ville, Mathew Bell*, avec lequel il s’associera sous le nom de Monro and Bell. Le 6 juin 1793, les deux associés se joignent à George Davison*, frère d’Alexander, pour acquérir de ce dernier moyennant paiement le bail d’exploitation des forges du Saint-Maurice. En 1796, de retour d’un séjour à Londres, Monro reprend ses activités tant à Québec qu’aux forges où il se consacre à l’agrandissement des propriétés foncières de l’entreprise. Désormais il partagera son temps entre Québec et Trois-Rivières.
Loyal sujet britannique, Monro a signé en juillet 1794 la déclaration de loyauté envers la constitution et le gouvernement britanniques au Bas-Canada, et, en 1797, il fait partie du jury au procès retentissant de David McLane* accusé de haute trahison. En 1800, il devient enseigne dans le Quebec Battalion of British Militia ; il franchira les échelons de premier lieutenant, avant 1805, et de capitaine, le 18 mars 1812, avant d’accéder au grade de major du 4e bataillon de milice de Québec, en 1813. Élu député de Saint-Maurice, Monro représente cette circonscription à la chambre d’Assemblée du 6 août 1804 jusqu’au 27 avril 1808, conjointement avec Michel Caron. Au cours des travaux de la quatrième législature, caractérisée par l’envenimement des débats particulièrement à l’occasion de la présentation des projets de loi sur le financement des prisons et sur l’inéligibilité des juges à siéger à l’Assemblée [V. sir James Henry Craig* ; Pierre-Amable De Bonne*], Monro se range du côté du parti des bureaucrates. Il ne se représente pas aux élections de 1808 parce que, selon lui, cela « serait incompatible avec [ses] arrangements futurs ». À partir de 1805, il a obtenu du gouvernement plusieurs nominations : commissaire chargé de la construction des églises et des presbytères à Trois-Rivières (1805, 1818, 1820), juge de paix du district de Trois-Rivières (1805, 1811, 1815) et du district de Québec (1810), commissaire chargé de faire prêter le serment d’allégeance (1807, 1810, 1815, 1820).
Parallèlement à ces diverses fonctions, Monro joue un rôle actif dans la communauté marchande de Québec. Il détient des actions dans la Compagnie de l’Union de Québec fondée en 1805 dans le but de doter la ville d’un bel hôtel et, en février 1806, il est nommé membre du comité responsable de gérer les affaires de la compagnie. Élu président de la Société du feu en mars 1806, il décline toutefois cet honneur. Le 21 février 1809, il participe avec les principaux marchands de la ville à la fondation du Committee of Trade de Québec [V. John Jones*] et est choisi pour faire partie d’un comité de sept membres présidé par James Irvine et chargé d’étudier les propositions soumises par le Committee of Trade de Halifax. Par son mariage, célébré le 5 mars 1807 à Québec, Monro a également resserré ses liens avec le milieu commercial, car sa femme, Catherine MacKenzie, âgée de 23 ans, est la fille du marchand trifluvien James Mackenzie, de son vivant associé de William Grant*, de Trois-Rivières, ainsi que la sœur d’Ann MacKenzie qui a épousé Mathew Bell en 1799 ; Monro et sa femme auront quatre enfants.
Par suite de la mort de George Davison en mars 1799, Monro et Bell deviennent les seuls locataires des forges du Saint-Maurice. Sous leur direction, l’entreprise connaît une stabilité qui favorise l’intensification des activités, l’augmentation de la production et une certaine expansion. Plus d’une vingtaine de bâtiments industriels, domestiques ou de service sont construits, et plus de 300 hommes y travaillent. Le 31 décembre 1815, Monro se retire de la société Monro and Bell et de l’administration des forges. Il cède sa part à Bell, à des conditions établies par-devant le notaire Joseph-Bernard Planté, le 26 octobre 1816. Par la suite, Bell s’associera à John Stewart*, lequel a déjà été en société avec Monro et Bell jusqu’en novembre 1806 sous le nom de John Stewart and Company. La collaboration entre Monro et Bell ne se termine toutefois pas pour autant, car ils achètent, en mai 1817, la seigneurie Champlain pour la somme de £2 520 et possèdent aussi les droits de banalité de la seigneurie de la Rivière-du-Loup.
En 1817, David Monro refuse l’offre que lui fait le gouverneur sir John Coape Sherbrooke de devenir membre du Conseil législatif, alléguant qu’il projette de quitter incessamment la province pour une assez longue période. En 1818, il est encore à Québec mais, en 1821, il se trouve en Angleterre, puisqu’on doit le remplacer à un poste d’administrateur en raison de son retour en Grande-Bretagne. Il meurt à Bath le 3 septembre 1834. Son testament est enregistré à Québec, deux ans plus tard ; au nombre des bénéficiaires figure son ancien associé Mathew Bell.
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Marie-France Fortier, « MONRO (Munro), DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/monro_david_6F.html.
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Auteur de l'article: | Marie-France Fortier |
Titre de l'article: | MONRO (Munro), DAVID |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
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