McKEE, ALEXANDER, agent des Affaires indiennes, trafiquant de fourrures, fonctionnaire local, né vers 1735 dans l’ouest de la Pennsylvanie, fils d’un trafiquant irlandais, Thomas McKee, et d’une Chaouanon (ou, peut-être, d’une Blanche, captive chez les Indiens), décédé le 15 janvier 1799 sur la rivière Thames, Haut-Canada.
Jeune homme, Alexander McKee fut lieutenant dans les forces de la Pennsylvanie pendant les premières années de la guerre de Sept Ans. Entré au département des Affaires des Indiens du Nord en 1760, à titre d’adjoint de George Croghan, il y servit, tout en faisant la traite, jusqu’à l’éclatement de la Révolution américaine, acquérant un prestige considérable au sein des tribus habitant le nord de la rivière Ohio. Il avait épousé une Chaouanon et, au début des années 1770, il possédait une maison dans un des villages chaouanons de la rivière Scioto (Ohio).
Comme McKee était sympathique à la cause britannique au début de la Révolution américaine, il fut gardé sous surveillance. En mars 1778, en compagnie de Matthew Elliott*, de Simon Girty* et d’autres, il s’enfuit de la région du fort Pitt (Pittsburgh, Pennsylvanie) et se rendit dans la région de l’Ohio. Plus tard, la même année, il alla rejoindre les Britanniques, à Détroit. Les Américains considérèrent son départ comme une perte importante, vu la grande influence dont il jouissait auprès des Indiens. À Détroit, il devint capitaine et interprète au département des Affaires indiennes, et, pendant le reste de la révolution, il aida à diriger, parmi les Indiens de la vallée de l’Ohio, des opérations contre les Américains. Il prit part à plusieurs des principales actions qui se déroulèrent dans cette région, dont la prise de Vincennes (Indiana) par Henry Hamilton en 1778, l’expédition de Henry Bird contre le Kentucky, alors un comté de la Virginie, en 1780 et l’attaque de Bryant’s Station (près de Lexington, Kentucky) en août 1782.
Après la révolution, McKee obtint du terrain du côté canadien de la rivière Détroit, mais travailla à Détroit comme agent adjoint au département des Affaires indiennes, qui utilisait son influence sur les tribus des états actuels de l’Ohio et de l’Indiana pour encourager les Indiens à s’opposer à l’établissement d’Américains au delà de la rivière Ohio. Il trafiqua aussi le long de la rivière des Miamis (rivière Maumee) et fut l’un des leaders les plus en vue dans la région de la rivière Détroit. Il devint lieutenant-colonel de la milice locale à la fin des années 1780, juge de la Cour des plaids communs du district de Hesse (Ontario) en 1788, membre du conseil des terres du district en 1789 et lieutenant du comté d’Essex en 1792.
Au début des années 1790, quand éclatèrent les hostilités généralisées entre les Américains et les tribus indiennes, McKee et ses adjoints aidèrent à grouper et à approvisionner les Indiens qui résistaient aux expéditions américaines [V. Egushwa]. Avec Simcoe*, lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, il essaya de concevoir un plan praticable pour la création d’un état indien qui servît de tampon entre les Américains et les possessions britanniques. McKee joua un rôle considérable en organisant les Indiens pour qu’ils puissent s’opposer à la progression des troupes du major général Anthony Wayne, en 1793 et en 1794, et fut présent à la bataille de Fallen Timbers (près de Waterville, Ohio) en août 1794, mais en observateur seulement. La victoire de Wayne et l’incapacité des troupes régulières britanniques d’appuyer les Indiens ternirent le prestige britannique au sein des tribus. McKee se vit confier une autorité officielle sur les questions indiennes dans le Haut-Canada à la fin de 1794, alors qu’il fut nommé surintendant adjoint et inspecteur général adjoint des Affaires indiennes.
Après le retrait des Britanniques de Détroit, en 1796, McKee vint résider sur le côté canadien de la rivière. À sa mort, trois ans plus tard, il vivait sur la rivière Thames. Dans le tumulte des années 1790, il avait été le plus important fonctionnaire à organiser la résistance indienne à l’avance américaine de l’autre côté de la rivière Ohio. À ses yeux, la politique britannique à cet égard n’était pas uniquement une affaire officielle, mais le point culminant de toute une vie passée en compagnie des Indiens de la vallée de l’Ohio. Son fils Thomas* travailla lui aussi pour le département des Affaires indiennes et devint agent à Amherstburg en 1801.
APC, MG 19, F1 ; RG 8, I (C series) ; RG 10, A1, 1–4 ; A2, 8–12.— BL, Add. mss 21 661–21 892 (copies aux APC).— Correspondence of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank).— Frontier defense on the upper Ohio, 1777–1778 [...] R. G. Thwaites et L. P. Kellogg, édit. (Madison, Wis., 1912 ; réimpr., Millwood, N.Y., 1973).— Johnson papers (Sullivan et al.), III ; VIII ; X ; XII.— Michigan Pioneer Coll., IX (1886) ; X (1886) ; XIII (1888) ; XIX (1891) ; XX (1892).— PAO Report, 1905, 1928–1929, 1931.— The Windsor border region, Canada’s southernmost frontier [...], E. J. Lajeunesse, édit. (Toronto, 1960).— R. C. Downes, Council fires on the upper Ohio : a narrative of Indian affairs in the upper Ohio valley until 1795 (Pittsburgh, Pa., 1940).— Reginald Horsman, Matthew, Elliott, British Indian agent (Détroit, 1964).— N. B. Wainwright, George Croghan, wilderness diplomat (Chapel Hill, N.C., 1959).— Frederick Wulff, Colonel Alexander McKee and British Indian policy, 1735–1799 (thèse de
Reginald Horsman, « McKEE, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mckee_alexander_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
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