McGILL, JOHN, officier, fonctionnaire et homme politique, né en mars 1752 à Auckland, Wigtonshire, Écosse ; il épousa Catherine Crookshank, et ils eurent des enfants mais aucun ne survécut ; décédé le 31 décembre 1834 à Toronto.
John McGill immigra en Virginie en 1773. Au début de la Révolution américaine, il entra comme lieutenant dans les Loyal Virginians, unité qui eut une vie éphémère. À la fin de 1777, il fut muté dans les Queen’s Rangers ; il y servit comme adjudant et fut fait prisonnier avec son commandant, John Graves Simcoe*. Il fut promu capitaine avant la capitulation de Yorktown, en Virginie. Une fois les hostilités terminées, il s’établit à Parrtown (Saint-Jean, Nouveau-Brunswick), mais il séjourna peut-être à Québec en 1788–1789 à titre d’adjoint au commissaire général. Il fut l’un des deux premiers capitaines que Simcoe proposa d’affecter aux Queen’s Rangers qui allaient être mobilisés de nouveau, cette fois dans le Haut-Canada, mais il préféra le poste administratif de commissaire militaire. Parti en février 1792 avec Æneas Shaw* pour rejoindre Simcoe à Québec par la route du Témiscouata, il se fit accidentellement une mauvaise blessure à la jambe ; par la suite, il éprouva périodiquement de la difficulté à marcher et à monter à cheval. Dans le Haut-Canada, McGill ne servit pas au sein de son régiment ; quand les Queen’s Rangers se rassemblèrent à Newark (Niagara-on-the-Lake) pour prévenir une invasion américaine, en septembre 1794, il fut chargé d’escorter la famille de Simcoe jusqu’à Québec, où elle serait en sécurité. Le 27 avril 1805, McGill allait devenir lieutenant du comté d’York mais, en raison des réformes qui accompagneraient la nouvelle loi de 1808 sur la milice, ce poste, dont il serait le dernier titulaire et qu’il occuperait jusqu’à sa mort, ne comprendrait presque plus de tâches militaires.
McGill apparaissait sur le premier rôle de l’armée du Haut-Canada à titre de commissaire des magasins et approvisionnements, avec un salaire de capitaine. À compter du début de 1796, il cumula deux postes, celui de commissaire et le nouveau poste civil de préposé provincial aux achats, son beau-frère George Crookshank* devenant alors sous-commissaire. Au cours des quatre années qui suivirent, il lui arriva souvent de subir les effets du conflit qui opposait le lieutenant-gouverneur, détenteur de l’autorité civile dans le Haut-Canada, et le commandant en chef, détenteur de l’autorité militaire à Québec. Ce conflit gênait aussi, quoique à un degré moindre, l’arpenteur général et le surintendant général adjoint des Affaires indiennes. McGill relevait du commissaire général John Craigie*, en poste à Québec, même s’il avait espéré, comme Simcoe, un arrangement différent. Le commissariat de Québec choisissait sans le consulter les fournisseurs qui allaient approvisionner les troupes du Haut-Canada et lui ordonnait de ne faire que les achats inscrits sur les commandes qu’il lui envoyait. Pire encore, à force de se plaindre des profits excessifs récoltés par les marchands bas-canadiens et des irrégularités commises dans l’envoi des provisions, il s’attira le blâme du commandant en chef, lord Dorchester [Carleton*], qui lui signala qu’« il [était] inutile d’en dire davantage sur ce chapitre ». Simcoe fit valoir en vain que McGill était réduit à l’état de « fonctionnaire comptable sans pouvoir ». Afin de s’acquitter de ses fonctions et de répondre aux souhaits de Simcoe, McGill outrepassait régulièrement ses attributions de commissaire : il approvisionna les civils à même les magasins militaires, perpétuant ainsi à York (Toronto) une coutume établie à Newark, et puisa dans le budget de l’armée les sommes nécessaires au paiement des ouvriers et des matériaux employés pour des travaux civils à York. On accorda un pouvoir civil à McGill, mais cela ne suffit pas à régler le conflit de compétence. Simcoe retourna en Angleterre sans laisser d’instructions à l’administrateur Peter Russell* et, en 1798, le nouveau commandant en chef, Robert Prescott*, émit l’avis que les approvisionnements militaires pouvaient être achetés sans l’aide d’un agent dans le Haut-Canada, ce qui coûterait « moins cher à la population » et lui causerait « moins de problèmes ». Puisque McGill avait été nommé à un poste de fonctionnaire, Prescott lui retira ses crédits militaires et rejeta nombre des commandes qui permettaient à McGill de continuer à approvisionner des entrepreneurs et des colons civils en passant par les magasins de l’armée. Le commandant en chef fit toutefois une concession : à compter des derniers mois de 1798, il lui envoya régulièrement des instructions militaires par l’entremise du cabinet du lieutenant-gouverneur.
McGill avait été déçu, puisque sa nouvelle fonction civile ne l’habilitait pas à établir le prix et la quantité d’approvisionnements locaux destinés aux’ troupes et au gouvernement du Haut-Canada. Quant à ses réformes du système d’achat, recommandées par Simcoe mais bloquées par Dorchester, elles s’avérèrent un échec quand il put enfin les introduire en mars 1796 : les marchands refusèrent de présenter des soumissions à ses conditions et les fermiers, de faire connaître la quantité de blé qu’ils avaient en réserve. Le surplus de farine que McGill réussit à accumuler dans un nouveau dépôt à York se révéla inférieur à la pénurie (égale aux rations de 100 hommes pour 236 jours) qu’avait suscitée à Niagara la défection des fournisseurs locaux. À Kingston, Richard Cartwright*, « l’unique fournisseur », fixait les prix. Les fermiers de l’endroit vendaient au gouvernement américain plutôt qu’à celui de la province. Après les mauvaises récoltes de 1796–1797, McGill découvrit que certains marchands de Detroit vendaient de la farine du Bas-Canada à l’armée des États-Unis. Toutefois, avant même que les pénuries locales ne diminuent l’année suivante, McGill était reconnu aussi bien comme un préposé aux achats énergique et efficace que comme un comptable minutieux. Il notait même les petites faveurs qu’on lui ordonnait d’accorder aux fonctionnaires d’York, par exemple fournir des matériaux de construction à Shaw ou laisser John Elmsley* se servir des bœufs du gouvernement. Sa nomination civile lui avait en fait confié officiellement l’éventail d’affaires gouvernementales dont il s’occupait déjà, particulièrement la construction d’édifices publics à York et les préparatifs en vue de la construction des rues Yonge et Dundas. À la vérité, si le titre de « fondateur d’York » était attribué à celui qui a abattu la plus grande part de la besogne, il irait à John McGill.
Le 2 mars 1796, McGill fut nommé au Conseil exécutif avec l’arpenteur général, David William Smith*. Simcoe le recommandait depuis deux ans déjà et avait expliqué en 1795 qu’il fallait absolument augmenter le nombre de conseillers : « un seul d’entre eux est malade, avait-il dit, et toute la province s’arrête ». Comme le receveur général Peter Russell était déjà membre, les chefs des trois principaux services administratifs se trouvèrent donc réunis au conseil pour la première fois, et ce juste au moment où le travail à faire augmentait rapidement. McGill dut attendre jusqu’au 8 octobre 1808 pour toucher un salaire à titre de membre officiel, car la liste civile ne prévoyait que cinq conseillers. Cependant, bien avant cela, il était devenu davantage que le protégé le plus efficace de Simcoe. Sensé, assidu et apparemment indifférent à l’animosité qui régnait parmi ses collègues, il était dès la fin de 1801 membre du comité permanent du conseil. Le nouveau lieutenant-gouverneur, Peter Hunter*, avait créé ce comité pour qu’il s’occupe des affaires de la province pendant ses fréquentes absences mais, même lorsque Hunter était à York, il ne participait pas régulièrement aux assemblées du conseil. Il incombait donc au comité permanent de veiller aux affaires courantes et d’appliquer les réformes administratives édictées par Hunter. Même si le juge en chef Henry Allcock* était sans aucun doute la figure dominante du comité, il semble que c’était McGill qui travaillait le plus dur, au point que Robert Thorpe* le classait parmi les « quelques intermédiaires écossais » sur lesquels il accusait Hunter de trop compter. Le départ d’Allcock en septembre 1804, l’arrivée d’un procureur général compétent, Thomas Scott, en avril suivant, puis la mort de Hunter quatre mois plus tard changèrent la méthode de travail du conseil. McGill continua d’assister fidèlement aux réunions pendant quelques années, mais son influence et sa santé déclinèrent. Il démissionna le 13 août 1818.
Par contre, McGill siégea jusqu’à sa mort au Conseil législatif, où il était entré le 10 juin 1797. Il en était déjà fonctionnaire depuis le 22 mai 1793 à titre de maître à la Cour de la chancellerie, et il n’abandonna cette charge qu’en 1803. Il assistait moins régulièrement aux séances du Conseil législatif, peut-être parce que ses fonctions de préposé aux achats l’appelaient souvent à l’extérieur d’York, du moins au début.
Le 1er juillet 1801, McGill résigna sa charge de préposé aux achats pour occuper un autre poste plus sédentaire mais tout aussi lourd, celui d’inspecteur général des comptes publics. Son service, qui allait devenir le ministère des Finances en 1859, était nouveau et avait été créé à l’instigation de Hunter pour doter la province d’un système efficace de vérification des comptes et remplacer celui que Russell, unique vérificateur général affecté dans le Haut-Canada (le 10 août 1794), n’avait jamais vraiment organisé. Après avoir établi un système provincial de vérification et s’en être occupé pendant près de 12 ans, McGill changea encore une fois de poste. Le 5 octobre 1813, il devint receveur général intérimaire. Ce fut sa dernière fonction administrative, et il l’exerça jusqu’au 2 décembre 1819. Son beau-frère George Crookshank lui succéda, mais pour peu de temps seulement. Ayant commencé sa carrière de fonctionnaire en tant que principal préposé aux achats de la province, McGill la terminait comme grand responsable des finances.
Non seulement les fonctions de McGill ne furent jamais spectaculaires, mais son salaire officiel contrasta toujours vivement avec leur importance et leur nombre. Au moment où il déposa ses comptes définitifs à titre de préposé aux achats, la Trésorerie avait acquitté pour son service des factures de plus de £27 000 (cours d’Angleterre). Comme receveur général intérimaire, il disposait d’un budget annuel variant entre £63 000 et £91 000. La rémunération la plus élevée qu’il retira jamais de ses diverses fonctions fut de £350 par an, et ce sans avoir part aux honoraires versés en vertu des concessions foncières. À cela, il faut ajouter qu’à titre de préposé aux achats et d’inspecteur général jusqu’en 1803 il devait être payé à même les fonds de réserve, car ses fonctions ne figuraient pas sur la liste civile, que durant 14 ans il servit comme préposé aux achats ou conseiller exécutif sans toucher de salaire et qu’il ne reçut jamais une pleine rémunération comme receveur général. La pension de £200 qu’on lui alloua en 1822 semble donc une bien maigre récompense pour des années passées à assurer, avec compétence, des services essentiels.
Il reste que, parmi les compensations attendues par les fonctionnaires hauts-canadiens, le salaire ne comptait pas beaucoup. Les honoraires versés à ceux qui accordaient des concessions foncières (et auxquels McGill n’eut droit que lorsqu’il devint receveur général intérimaire) pouvaient être appréciables. Mais les fonctionnaires recherchaient avant tout le prestige et les biens-fonds. McGill n’évoluait pas dans les cercles les plus huppés de la capitale. Ainsi, il semble qu’après Simcoe aucun lieutenant-gouverneur ne dîna chez lui. McGill vivait au milieu de la « gentry », au nord d’York, mais il fréquentait les parents de sa femme, les Crookshank et les Macaulay, ou d’autres Écossais comme les Beikie ; si on retrouvait parmi eux quelques marchands, il n’y avait par ailleurs aucun fonctionnaire de son rang. Le fait qu’il ait été presbytérien ne lui nuisait apparemment pas, même si John Strachan* s’en plaignait, et ne l’empêcha pas de se joindre à un comité d’anglicans qui voulait parrainer la construction d’une église à York. Il ne s’écartait pas non plus du torysme de ses collègues fonctionnaires. Les seules questions d’intérêt public sur lesquelles il prit fermement une position indépendante furent le montant d’une subvention gouvernementale destinée aux grammar schools de district, qu’il proposa de fixer à £7 000 de plus que tous les autres conseillers exécutifs, et le conflit d’intérêts qui résultait selon lui des emprunts faits par les magistrats d’York en vertu du Market Square Act. Les compétences qu’il mettait au service du gouvernement étaient essentiellement celles d’un marchand et d’un comptable, ce qui ne lui valait guère de considération de la part des officiers militaires aux prétentions aristocratiques. On continua de l’appeler le « commissaire McGill » bien longtemps après que sa nomination aux deux conseils de la province lui eut donné droit au titre d’« honorable ».
Pourtant McGill se tailla dans le Haut-Canada une situation confortable. À titre de capitaine à la demi-solde, il avait droit à 3 000 acres de terre et, comme conseiller exécutif, à 5 000 acres de plus. Le 1er juillet 1799, avant qu’il n’ait pris possession de sa deuxième concession, un nouveau règlement vint accorder aux conseillers 6 000 acres, « incluant les concessions antérieures ». On fit alors un compromis entre l’ancien et le nouveau règlement, et on lui octroya finalement 7 509 acres. On ne peut dire que McGill abusa du système, mais il sut en tirer le meilleur parti possible. Il obtint des concessions bien situées et échangea de mauvaises terres contre des bonnes ; il savait aussi quand vendre. Il possédait dans le canton d’York 850 acres, dont un parc de 100 acres où se trouvait sa résidence. Assez éloigné de la ville pour offrir un refuge à sa famille quand les Américains occupèrent York en 1813, ce lot valait, grâce à l’expansion de la ville, £12 000 lorsqu’il fut finalement vendu en 1855. Or, il avait été estimé à £150 en 1799. McGill possédait également 400 acres dans le canton de Scarborough, 1 000 dans celui de Whitby, 1 259 dans celui de Clarke (qu’il avait obtenues en échange de 1 000 acres dans le canton de West Flamborough) et 3 000 dans le canton d’Oxford North. En 1831, il avait déjà vendu toutes ses terres, sauf celles d’Oxford North et certaines d’York. La plupart avaient été vendues après 1817, en lots de 200 acres.
Le gouvernement n’était pas seul à profiter de la compétence de McGill en matière de finances : en effet, à titre de représentant, il percevait les honoraires des fonctionnaires absents. La province n’ayant pas de système bancaire, on faisait crédit au moyen de billets personnels qui étaient généralement escomptés sur acceptation et à un taux moindre s’ils étaient présentés ou endossés par quelqu’un dont la fortune était reconnue. McGill avait tellement l’habitude de faire crédit de cette manière qu’il douta, en 1821, de la nécessité de créer la Bank of Upper Canada. Il souscrivit néanmoins à sa fondation, « plus qu’il n’était prudent peut-être », pensa-t-il. Ses doutes sur le nouveau système de crédit se trouvèrent confirmés lorsqu’en 1831 la banque refusa un billet qu’il avait endossé. À ce moment, il liquidait ses affaires. Si, d’après son employé James Laidlaw, il n’était pas « très riche » en 1819, son testament, daté du 8 novembre 1834, faisait en revanche état d’une grosse fortune, constituée de terres et d’investissements. Comme il était veuf depuis 1819 et que tous ses enfants étaient décédés, il légua ses biens à son neveu Peter McCutcheon [McGill*] archand montréalais qui venait d’être élu président de la Banque de Montréal, à la condition qu’il prenne le nom de McGill.
John McGill pouvait s’assurer que son nom serait perpétué, mais non que l’on se souviendrait de son œuvre. Le 1er janvier 1835, le Correspondent and Advocate de Toronto écrivait qu’il avait été « un vieux pensionné du gouvernement de Sa Majesté ». La réplique de Peter McGill, malgré tous les détails qu’elle contenait, ne sauva pas son oncle de l’oubli. Mais peut-être John McGill était-il aussi indifférent à la gloire qu’au prestige ; les solides compensations qu’il eut dans le Haut-Canada étaient sûrement celles qui avaient le plus de prix à ses yeux.
Mises à part les études de W. J. Rattray, The Scot in British North America (4 vol., Toronto, 1880–1884), et de Lorenzo Sabine, The American loyalists, or biographical sketches of adherents to the British crown in the war of the revolution [...] (Boston, 1847), qui contiennent quelques brèves notes, il n’en existe aucune qui puisse être utile pour cerner la carrière de John McGill. Ses papiers (MTL, John McGill papers ; et ceux contenus dans la Henry Scadding coll.) montrent principalement sa façon d’occuper ses différents postes. Ils sont un complément aux documents officiels, dont les plus instructifs sont : PRO, CO 42 ; APC, RG 1, E1, les procès-verbaux du Conseil exécutif du Haut-Canada ; et PRO, AO 1, bundles 2038–2040, et AO 2, bundle 142. À peu près tout ce qu’on connaît de sa vie privée provient de renseignements éparpillés dans les papiers de ses contemporains : à la MTL, les papiers de Samuel Peters Jarvis ; et, aux AO, les papiers Crookshank-Lambert (ms 6), les papiers Macaulay (ms 78), les papiers de la famille Russell (ms 75), et les papiers Simcoe (ms 517). Parmi les deux dernières collections, on a fait une sélection qui parut sous les titres de Corr. of Hon. Peter Russell (Cruikshank et Hunter) et Corr. of Lieut. Governor Simcoe (Cruikshank). Ces ouvrages et celui de Gwillim, Diary of Mrs. Simcoe (Robertson ; 1934) s’avèrent utiles pour le début de la carrière de McGill. Deux autres séries de documents, Town of York, 1793–1815 ; 1815–34 (Firth) ; et Strachan, Letter book (Spragge), contiennent moins de renseignements qui concernent plutôt la fin de sa carrière. Le neveu de McGill a écrit une notice nécrologique qui parut dans le Patriot (Toronto), 20 janv. 1835. [s. r. m.]
S. R. Mealing, « McGILL, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcgill_john_6F.html.
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Auteur de l'article: | S. R. Mealing |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |