MAGON DE TERLAYE, FRANÇOIS-AUGUSTE, prêtre, sulpicien, missionnaire, né à Saint-Malo, France, le 10 juillet 1724, fils de Luc Magon de La Balluë et de Pélagie Porrée, décédé à la mission du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka, Québec), le 17 mai 1777.

François-Auguste Magon de Terlaye entra à la Maison des philosophes à Paris en octobre 1748. Ordonné diacre en 1754, il fut agrégé au séminaire de Saint-Sulpice de Paris le 22 mars de la même année et se joignit, le 25 mai suivant, au groupe du sulpicien François Picquet qui rentrait au Canada sur la frégate la Gloire. Ordonné prêtre le 24 mai 1755, Magon de Terlaye rejoint Picquet à La Présentation (Oswegatchie ; aujourd’hui Ogdensburg, New York), le secondant et dans ses activités apostoliques et dans ses démarches politiques. Pendant la guerre de Sept Ans, Picquet prend fait et cause pour la défense de la Nouvelle-France, largement assisté par Magon de Terlaye, le « Chevalier de Terlaye » comme l’appelle Bougainville* dans son journal. À son apostolat auprès des Iroquois, Magon de Terlaye joint le ministère auprès de la garnison. Le 6 mars 1756 il fait don à l’église de la mission de trois tableaux représentant la dernière Cène, la descente de la croix et la Vierge et l’Enfant avec Jean-Baptiste.

En mai 1758, il est nommé à la mission du Lac-des-Deux-Montagnes pour assister le supérieur, Hamon Guen*. Sous le successeur de Guen, Jean-Claude Mathevet, Magon de Terlaye devient économe en plus d’être le missionnaire des Iroquois. À ce titre il fait construire des cabanes dont il cède l’usage aux Indiens ; quant aux terres, elles leur sont prêtées et, déjà en 1763, les plus sédentaires des Iroquois commencent à en réclamer la propriété. Ces réclamations entraîneront des procès, des abjurations, un incendie criminel de la mission en 1877 et ne seront réglées qu’en mars 1910 par un jugement de la Cour suprême [V. Nicolas Dufresne* ; Joseph Onasakenrat*].

Magon de Terlaye commanda une œuvre d’art remarquable, signe de son bon goût et de sa générosité. Il s’agit de reliefs en bois exécutés vers 1775–1776 par François Guernon*, dit Belleville, reliefs qui reproduisaient, pour les remplacer, les toiles achetées en France et placées dans les sept chapelles du Calvaire d’Oka.

Magon de Terlaye a laissé d’abondants manuscrits en iroquois (grammaire, dictionnaire onontagué et goyogouin-français, des sermons et une histoire du peuple de Dieu). Il se signala aussi par sa charité envers les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame ; pendant plusieurs années, il leur fit des dons totalisant 12 000# qui servirent à constituer des dots pour les sœurs issues de familles de condition modeste. Il mourut à la mission du Lac-des-Deux-Montagnes le 17 mai 1777, emporté subitement par une maladie infectieuse.

J.-Bruno Harel

ASSM, 24, Dossier 2 ; Dossier 6 ; 8, A.— Louis Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, ou histoire littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice (3 vol., Paris, 1900).— André Chagny, Un défenseur de la « Nouvelle-France », François Picquet, « le Canadien » (1708–1781) (Montréal et Paris, 1913).— Lemire-Marsolais et Lambert, Hist. de la CND de Montréal, V 42, 140, 291–294.— J. R. Porter et Jean Trudel, Le calvaire d’Oka (Ottawa, 1974).— M. Trudel, L’Église canadienne, passim.— J.-A. Cuoq, Anotc kekon, SRC Mémoires, 1er sér., XI (1893), sect. : 137–179.— Olivier Maurault, Quand Saint-Sulpice allait en guerre ... , Cahiers des Dix, 5 (1940) : 11–30.

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J.-Bruno Harel, « MAGON DE TERLAYE, FRANÇOIS-AUGUSTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/magon_de_terlaye_francois_auguste_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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