MacDONALD, WILLIAM PETER, prêtre catholique, vicaire général, rédacteur en chef et auteur, né le 25 mars 1771 dans la paroisse d’Eberlow, Banffshire, Écosse, fils de Thomas MacDonald et d’Ann Watt ; décédé le 2 avril 1847 à Toronto.
William Peter MacDonald étudia au séminaire de Douai, en France, et au Royal Scots College de Valladolid, en Espagne, où on l’ordonna prêtre le 24 septembre 1796. Après avoir enseigné pendant deux ans au séminaire d’Aquhorthies, en Écosse, il exerça son ministère catholique dans son pays natal de 1798 à 1810. Au cours de cette dernière année, il participa à une expédition organisée pour libérer le roi Ferdinand VII d’Espagne qu’on avait déposé et que Napoléon Ier gardait prisonnier. Deux ans plus tard, il était nommé aumônier du régiment d’infanterie du baron de Roll. Pendant quelque temps, avant son retour en Écosse en 1814, il exerça les fonctions d’aumônier auprès de l’ambassade de Grande-Bretagne à Madrid. Il poursuivit son œuvre dans les missions écossaises jusqu’à ce qu’Alexander McDonell, évêque de Kingston, dans le Haut-Canada, l’invite à venir dans son diocèse en 1826. MacDonald accepta cette invitation et fut affecté à la paroisse St Raphaels, dans le comté de Glengarry, où il exerça son ministère de décembre 1826 à 1829 et devint premier recteur du Iona College. Peu après son arrivée, on le promut vicaire général du diocèse de Kingston. La nouvelle recrue de l’évêque ne manqua pas d’impressionner le clergé canadien, d’autant plus que MacDonald avait déjà publié un recueil de poèmes dédié à Edward* Augustus, duc de Kent.
MacDonald allait devenir le pasteur de diverses paroisses du Haut-Canada : Kingston, de 1829 à 1834, Toronto, en 1834–1835, Bytown (Ottawa), en 1835–1836, Brockville, de 1836 à 1838, Hamilton, de 1838 à 1846, et Toronto, en 1846–1847. Au cours de ces années, il écrivit deux autres ouvrages : un tract antiprotestant à caractère polémique et un pamphlet destiné à réfuter les arguments avancés par l’archidiacre anglican de Toronto, John Strachan*, à l’occasion de la conversion au catholicisme de John Elmsley*. Il compila également un recueil de cantiques qui demeura inédit. Dès son arrivée à Hamilton à la fin de 1838, il avait entrepris d’ériger une église et un presbytère, tous deux en pierre ; la première construction fut terminée à l’automne de 1839, la seconde peu de temps après.
MacDonald ne s’entendit jamais très bien avec ses supérieurs ecclésiastiques. Méfiance réciproque, voire mépris, tels sont les sentiments qui, semble-t-il, ont marqué leurs relations. Ainsi, une fois installé à Bytown à l’automne de 1835, MacDonald se mit d’accord avec les catholiques de Hull et de Templeton, qui appartenaient au diocèse de Montréal, pour leur dispenser les services religieux en contrepartie de leur contribution au soutien des deux prêtres de Bytown. L’évêque de Montréal, Mgr Jean-Jacques Lartigue, qui n’avait pas été consulté, en fut froissé. L’année précédente, quand Mgr McDonell l’avait nommé à Toronto, le coadjuteur Rémi Gaulin* avait qualifié de très malheureux le choix de MacDonald à titre de pasteur de cette ville, compte tenu de ses piètres qualités d’administrateur de paroisse et de l’inimitié que beaucoup de Torontois entretenaient à l’endroit des Écossais. De son côté, MacDonald ratait rarement une occasion de critiquer ses évêques et ses collègues du clergé.
Le 22 octobre 1830, parut le premier numéro du Catholic, hebdomadaire fondé par MacDonald et imprimé à Kingston par Thomas Dalton. La page de titre expliquait la raison d’être de la publication : « exposer la doctrine catholique afin de répudier les calomnies et déclarations erronées qui, bien que maintes fois réfutées, reviennent constamment dans les journaux sectaires publiés dans les provinces ». Un vif débat, qui tournait parfois à l’aigre, s’engagea alors entre le Catholic, le Christian Guardian d’Egerton Ryerson*, le Christian Sentinel d’Adam Hood Burwell et d’autres journaux. Le dernier numéro du premier volume du Catholic parut le 14 octobre 1831 ; l’auteur et éditeur mit fin à la publication, prétextant un surcroît de travail et quelques critiques. Dix ans plus tard cependant, soit en 1841, MacDonald relança le périodique qui parut jusqu’au moment de sa vente, en mai 1844. Durant ces trois dernières années de parution, MacDonald se plaignit souvent de ce que son journal ne bénéficiait pas du soutien financier de certains ecclésiastiques. « Il n’y a rien qui bouge dans notre diocèse », disait-il.
Le 10 mai 1842, Mgr Michael Power, premier évêque du diocèse de Toronto, qu’on venait de constituer le 17 décembre 1841, fit de MacDonald son vicaire général. Ce dernier fut l’instigateur du premier synode de Toronto, lequel eut lieu au début d’octobre 1842. En mars 1844, cependant, Power démit MacDonald de ses fonctions de vicaire général pour des motifs disciplinaires, mais lui laissa la charge de pasteur de Hamilton. Le principal sujet de plainte de l’évêque était que MacDonald ne portait pas la soutane dans les rues de Hamilton, ce qui allait à l’encontre des règlements du synode de 1842.
Pourtant, moins de deux ans après sa destitution, non seulement William Peter MacDonald avait-il réintégré ses fonctions de vicaire général mais encore, en compagnie du père John James Hay, il avait été choisi par Power pour administrer le diocèse de Toronto pendant le séjour du prélat en Europe, qui devait durer six mois. En décembre 1846, MacDonald quitta Hamilton, où Edward John Gordon* l’avait remplacé, pour aller résider dans le nouveau palais épiscopal de Toronto. Il y mourut le 2 avril 1847, et on inhuma sa dépouille dans la cathédrale St Michael, encore inachevée.
Le recueil de poèmes que William Peter MacDonald a dédié au duc de Kent a paru à Londres en 1818 sous le titre de The moneiad : or, the power of money. Son tract antiprotestant porte le titre de The Protestant, or negative faith refuted, and the Catholic, or affirmative faith demonstrated from Scripture (Kingston, Ontario, 1836). Les Arch. of the Roman Catholic Archdiocese of Toronto possèdent un manuscrit relié de ses hymnes titré « Hymns translated from the latin Originals ; With Others ; and Occasional Poems on Sacred Subjects, composed by the Revd. Wm. MacDonald, Vicar General, U.C. » dans les M (Macdonell papers), AE22.01. MacDonald est aussi l’auteur de : Remarks on Doctor Strachan’s pamphlet against the Catholic doctrine of the real presence of Christ’s body and blood in the Eucharist [...] (Kingston, 1834).
ACAM, 255.102, 834–5.— Arch. of the Archdiocese of Kingston, AI (Alexander MacDonell papers, corr.), 1C24-9, 2C3–32, 2C4 ; BI (Remigius Gaulin papers, coin.), IC15-1, -3, -5 ; CI (Patrick Phelan papers, corr.), 2C21.— Arch. of the Roman Catholic Archdiocese of Toronto, LB 02 (Michael Power, letter-book, 1842–1865) : 130–132, 145–147, 260–261 ; M (Macdonell papers), AE01.01–02, .04 ; AE02.01 ; AE16.01 ; AE19.03 ; CA17.01, .03, .09.— Michael Power, Constitutiones diocesanæ in synodo Torontina prima latæ et promulgatæ (Toronto, 1842).— Catholic, a Religious Weekly Periodical (Kingston ; Hamilton, Ontario), 1830–1831, 1841–1844.— Robert Choquette, l’Église catholique dans l’Ontario français du dix-neuvième siècle (Ottawa, 1984).— S. D. Gill, « The sword in the Bishop’s hand » : Father William Peter MacDonald, a Scottish defender of the Catholic faith in Upper Canada », SCHEC Study Sessions, 50 (1983) : 437–452.
Robert Choquette, « MacDONALD, WILLIAM PETER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macdonald_william_peter_7F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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