LYON, GEORGE, officier dans l’armée et dans la milice, homme d’affaires, juge de paix, fonctionnaire et homme politique, né en 1790 à Inveraray, Écosse, fils de George Lyon et d’Elizabeth Philips ; en 1812, il épousa Catherine Radenhurst, et ils eurent au moins six fils et quatre filles ; décédé le 26 mars 1851 à Richmond, dans le comté de Carleton, Haut-Canada.

George Lyon reçut une commission d’enseigne dans le 40e d’infanterie le 4 septembre 1806, puis une commission de lieutenant deux ans plus tard. Muté en 1809 au 100e d’infanterie, qui était arrivé au Canada en 1805, Lyon vint rallier son régiment en novembre 1810. Il participa à la guerre de 1812 et assista, le 3 juin 1813, à la capture des canonnières américaines Growler et Eagle à l’île aux Noix, dans le Bas-Canada. On le chargea des prisonniers américains qui furent transférés à Montréal. Le 5 juillet 1814, à la frontière du Niagara, il commandait la 8e compagnie du régiment à la bataille de Chippawa et, lorsque les Britanniques battirent en retraite, il fut gravement blessé. Il se rétablit cependant et continua de servir dans le 100e (renuméroté 99e en 1816) jusqu’au licenciement du régiment en 1818. Le 25 novembre, il commença à toucher une demi-solde de 4 shillings 6 pence par jour.

On proposa aux anciens membres du 99e d’infanterie d’aller s’installer au Haut-Canada, dans l’établissement militaire de Richmond, régi par le gouvernement et situé dans la région de la rivière Rideau. Lyon reçut comme première concession 500 acres de terre dans les cantons de Goulbourn et de March, et il se fixa à Richmond, village nouvellement arpenté, où il allait passer le reste de sa vie. Membre du groupe de militaires à la retraite qui administrèrent l’établissement à ses débuts, sous la direction de George Thew Burke (ancien capitaine dans le 99e d’infanterie), Lyon prit une part très active au développement du village. En 1820, il conclut une entente avec le bureau du sous-quartier-maître général en vue de construire pour les colons une scierie et un moulin à farine à Richmond, en échange de quoi il recevrait des terrains supplémentaires dans le village et dans le canton de Goulbourn. On le dédommagea plus tard de la perte d’une partie de ses terres, submergées par le bassin de réserve de son moulin, en lui délivrant des lettres patentes pour de nouvelles terres. On estima à 11 000 acres la superficie totale de ses propriétés dans la région.

Lyon évalua à £1 500 le coût de construction des moulins. La scierie fut bâtie vers 1821 et le moulin à farine fonctionnait déjà à plein rendement en avril 1826. Aux moulins, il ajouta une distillerie, dont les activités commencèrent au début de 1827, un moulin à foulon, une forge et un magasin où il vendait des spiritueux et d’autres marchandises. Il se lança également dans le commerce de la potasse. Outre le marché local, les principaux débouchés pour sa farine, son bois et son whisky étaient Montréal et La Pointe (Ottawa), quartier général animé des opérations de creusage du canal Rideau. Les questions juridiques inhérentes à ses affaires et à la gestion de ses terres (transactions foncières et poursuites, transfert de billets, règlement des titres sur les dettes d’un grand nombre de colons envers Lyon) furent confiées, après 1825 environ, à son beau-frère Thomas Mabon Radenhurst, de Perth. Le frère cadet de Lyon, Robert, qui avait immigré en 1829 et qui fit son stage de clerc au cabinet d’avocat de Radenhurst, périt de façon tragique en 1833 au cours d’un duel avec John Wilson*.

Eu égard à ses antécédents, il était naturel que Lyon occupe plusieurs postes en vue, dont une charge d’officier dans la milice locale. Nommé capitaine dans le 1er régiment de milice de Carleton le 2 août 1821, il fut promu major le 25 mai 1843 et reçut une première commission de juge de paix du district de Bathurst le 18 avril 1825. Plus tard, il remplit les fonctions d’agent du département des Terres de la couronne et de maître de poste à Richmond. Maintes fois candidat aux élections provinciales sous la bannière tory, dans la circonscription de Carleton, Lyon connut des succès mitigés. Lors d’une élection partielle qui suivit une âpre lutte entre les factions tories rivales de la région de Richmond et du canton de March, il fut défait par Hamnett Kirkes Pinhey en 1832. Après que Pinhey eut été démis de son siège pour irrégularités électorales, Lyon fut déclaré élu le 16 janvier 1833. Jusqu’en 1834, il siégea à la chambre d’Assemblée en même temps que John Bower Lewis, l’autre député de la circonscription de Carleton. Cette année-là, Lyon déposa un projet de loi en vue de constituer juridiquement la Richmond Canal Company, qui devait rendre navigable la rivière Goodwood (rivière Jock). Défait aux élections de 1836 et de 1844, il fut élu pour la deuxième fois dans Carleton à l’élection partielle du 23 juin 1846. Il perdit cependant son siège aux élections générales de 1847–1848.

Actif dans le monde des affaires presque jusqu’à sa mort, Lyon fut, semble-t-il, soumis à des difficultés financières sans cesse croissantes. En 1841, il songea sérieusement à donner ses moulins en location et à déménager. En 1849, il fut contraint de vendre sa demi-solde pour s’acquitter d’une obligation sur une propriété. Nommé lieutenant des Royal Canadian Rifles cette année-là, il vendit immédiatement sa commission à un autre officier.

Trois des fils de George Lyon atteignirent une certaine notoriété. Le plus âgé, George Byron Lyon Fellowes (son nom fut changé en 1856 afin qu’il puisse acquérir des propriétés de la famille de sa femme), fut avocat et député de la circonscription de Russell à l’Assemblée législative de 1848 à 1861. Robert, également avocat, fit fonction de juge à la Cour du comté de Carleton, et William Radenhurst Richmond fut le premier président du conseil municipal de Richmond, de 1850 à 1854. Un quatrième fils, Thomas, continua d’exploiter les moulins et la distillerie.

J. K. Johnson

AO, MU 2367 ; RG 1, A-I-6 : 21184–21187 ; RG 22, sér. 155, testament de George Lyon ; sér. 224, G. B. L. Fellowes ; Catherine Lyon ; W. R. R. Lyon.— APC, MG 30, D1, 19 : 502–504 ; RG 1, L3, 289 : L14/9, 11 ; 296 : L21/55 ; 296a : L.22/49 ; 421 ; RG 8, I (C sér.), 405 : 125 ; 684 : 56 ; 695 : 109 ; 772 : 133 ; 1011 : 93 ; 1017 : 52 ; RG 9, I, B5, 2, 6 ; RG 31, A1, 1851, Richmond Village ; RG 68, 8 : 457 ; 11 : 454 ; 38 : 470 ; 41 : 483.— BLHU, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 13 : 187.— PRO, WO 17/1515.— Canada, prov. du, Statuts, 1856, chap. 33.— H.-C., House of Assembly, Journal, 1832–1834 ; 1836 ; Statutes, 1834, chap. 31.— Bathurst Courier, 4 avril 1851.— Bytown Gazette, and Ottawa and Rideau District Advertiser, 16 juin 1836.— Cobourg Star, 10 avril 1833.— Montreal Transcript, 5 mars 1842.— Ottawa Citizen, 12 août 1854.— Toronto Herald, 7 avril 1842, 31 août 1843.— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology, 71, 79.— Canada directory, 1851 : 345 ; 1857–1858.— Canadian biog. dict., 1 : 748–749.— G.-B., WO, Army list, 1806–1849.— Illustrated historical atlas of the county of Carleton (including city of Ottawa), Ont. (Toronto, 1879 ; réimpr., Port Elgin, Ontario, 1971), xxxiii.— The service of British regiments in Canada and North America [...], C. H. Stewart, compil. (Ottawa, 1962).— W. H. Smith, Canada : past, present and future, 2 : 353–354 ; Smith’s Canadian gazetteer ; comprising statistical and general information respecting all parts of the upper province, or Canada West [...] (Toronto, 1846 ; réimpr., 1970), 160, 263.— Cornell, Alignment of political groups, 17, 19, 23, 31, 38, 48.— J. M. Hitsman, The incredible War of 1812 : a military history (Toronto, 1965), 136–137, 195–196.— Edward Shortt, The memorable duel at Perth ([Perth, Ontario], 1970), 16, 64.— M. S. Cross, « The age of gentility : the formation of an aristocracy in the Ottawa valley », SHC Communications hist., 1967 : 105–117.— « Death of Judge Lyon », Free Press (Ottawa), 26 mars 1888 : 2.— « Death of Mayor Fellowes », Free Press, 15 mars 1876 : 2.

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J. K. Johnson, « LYON, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lyon_george_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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