WILSON, JOHN, avocat, homme politique et juge, né le 5 février 1807 à Paisley, Renfrewshire, Écosse, fils aîné d’Ebenezer Wilson et de Jean Adam, décédé le 3 juin 1869 dans le canton de Westminster, Ontario.
La famille de John Wilson débarqua à Halifax, Nouvelle-Écosse, en provenance de l’Écosse, puis alla s’installer près de Perth, dans le Haut-Canada, vers 1823. John fréquenta les écoles primaire et secondaire du district, devint professeur et décida ensuite d’étudier le droit à Perth, en 1830, à l’étude de James Boulton. Le 13 juin 1830, il tua d’un coup de feu un camarade étudiant en droit, Robert Lyon, au cours de ce qui fut, dit-on, le dernier duel livré dans la province. Wilson, qui n’admettait pas les « conversations indécentes », avait rapporté à la fiancée de Lyon certains propos insultants que celui-ci avait tenus sur elle. La fiancée désavoua Lyon, qui s’en prit à Wilson ; une bagarre s’ensuivit, puis le duel fatal. Wilson et son témoin, Simon Robinson, se livrèrent à la justice, subirent un procès pour meurtre et furent acquittés.
Admis à la pratique du droit en 1835, Wilson prit charge de l’étude de Boulton à Niagara (Niagara-on-the-Lake) et se rendit ensuite à London où il s’installa à son compte. À St Thomas, le 20 mai 1835, il épousa Joanna Hughes qui devait lui donner huit enfants. Wilson ne fut pas long à se faire une réputation à London ; il s’associa un certain temps avec son beau-frère, D. J. Hughes. En 1836, il devint un des commissaires de la Cour des requêtes et directeur du scrutin, pour la ville de London, aux élections à l’Assemblée. On dit qu’il seconda les tories dans leurs efforts pour intimider les réformistes au bureau de votation, mais il repoussa ces accusations. Pendant la rébellion, il aida à désarmer les radicaux de l’endroit, participa à la mise sur pied d’une troupe chargée de protéger London d’une attaque éventuelle et se joignit à d’autres volontaires de la ville en vue de soumettre les personnes soupçonnées de trahison dans la région de St Thomas. Il fut nommé capitaine de la milice en 1838 et combattit les Patriotes jusqu’en janvier 1839, même s’il défendait alors devant les tribunaux la cause des gens accusés de trahison.
Wilson fut préfet du district de London de février 1842 à novembre 1844 et devint, en 1843, surintendant des écoles du district ; il occupa successivement divers postes jusqu’en 1863, notamment celui d’avocat de la ville de London de 1845 à 1849. Reconnu comme un avocat compétent et un homme généreux, il fut affectueusement surnommé « le brave John Wilson ». Sa grande popularité lui permit d’être élu à l’Assemblée législative à titre de représentant conservateur de la ville de London pour 1847 et 1848. Bien qu’il fut opposé au gouvernement responsable et au projet de loi pour l’indemnisation des pertes subies pendant la rébellion, il dénonça la violence avec laquelle les tories accueillirent ces mesures. En 1849, il déclara que si le mouvement annexionniste constituait une trahison en 1837, le jugement devait être le même en 1849, et il condamna la « faction extrémiste du parti conservateur » ; il se crut alors forcé de se présenter à la réélection, probablement comme indépendant. Il remporta la victoire, mais fut défait en 1851 par T. C. Dixon qu’il avait battu en 1849.
Réélu en 1854 comme conservateur indépendant, Wilson se joignit aux réformistes de Francis Hincks*. Lorsque le gouvernement de Hincks démissionna en septembre 1854, celui-ci se disposait à nommer Wilson leader de sa faction, mais décida finalement de rester au poste et accepta de rallier ses partisans à la coalition formée par Allan MacNab et Augustin-Norbert Morin. Wilson se déclara « heureux » de pouvoir ainsi éviter le leadership, mais n’accepta pas d’appuyer le nouveau gouvernement, peut-être parce que les « ultras » de 1849 en faisaient partie, et il refusa en 1857 de se présenter à nouveau à la réélection. Même s’il avait affirmé auparavant qu’il avait abandonné la politique, il se fit élire au Conseil législatif en mai 1863. Il n’occupa jamais son siège car, le 22 juillet suivant, il fut nommé juge de la Cour des plaids communs (il était devenu conseiller de la reine en 1856). Il alla s’installer à Toronto, mais conserva sa maison de Westminster. Durant l’automne et l’hiver de 1866–1867, il présida le procès de 16 des Féniens capturés à la suite de l’invasion du Haut-Canada, l’été précédent ; huit furent trouvés coupables. Wilson imposa la peine de mort à sept d’entre eux, mais les sentences furent toutes commuées. Bien que sa vie fut menacée à cette époque, on rapporta en janvier 1867 que Wilson avait fait un voyage dans les états du Nord « pour montrer aux Féniens qu’il ne les crai[gnait] pas ». Par une ironie du sort, c’est pourtant la fatigue des procès, semble-t-il, qui précipita son décès.
London Public Library and Art Museum (London, Ont.), City of London scrapbooks, 35.— PAO, Inderwick coll.— Documents relating to the resignation of the Canadian ministry in September, 1854 (Québec, 1854), 21–27.— Trials of the Fenian prisoners at Toronto, who were captured at Fort Erie, C.W., in June, 1866, G. R. Gregg et E. P. Roden, édit. (Toronto, 1867).— Daily Advertiser (London), 3, 4 juin 1869.— Read, Lives of judges, 337–345.— History of the county of Middlesex (Brock), 133–135.— Fred Williams, A notable election in London, C.W., 1850, Globe and Mail, 18 janv. 1939.
Colin Read, « WILSON, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wilson_john_9F.html.
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Auteur de l'article: | Colin Read |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
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