LEGARDEUR DE REPENTIGNY, PIERRE-JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS-XAVIER, officier dans les troupes de la Marine, né à Montréal le 24 mai 1719, fils de Jean-Baptiste-René Legardeur de Repentigny et de Marie-Catherine Juchereau de Saint-Denis, décédé à Pondichéry, Inde, le 26 mai 1776.
Fils d’officier militaire, Pierre-Jean-Baptiste-François-Xavier Legardeur de Repentigny s’enrôle dans les troupes de la Marine dès 1733. Promu enseigne en second à 15 ans, enseigne en pied en 1742, il devient lieutenant six ans plus tard. Affecté à l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1750, il obtient le grade de capitaine la même année.
En 1757, Legardeur, revenu au Canada, est décoré de la croix de Saint-Louis. À cette époque, son frère Louis sert également dans les troupes de la Marine ; les mémoires du temps sur le déroulement de la campagne militaire désignent les frères, tous deux capitaines, sous le nom de M. de Repentigny. Toutefois, Louis fait surtout campagne du côté de la rivière Ohio avec Jean-Baptiste-Philippe Testard de Montigny et Joseph Marin de La Malgue tandis que Pierre se distingue plus précisément dans la région de Québec. Lévis et Vaudreuil [Rigaud] considèrent Legardeur comme un officier plein de zèle, de talent et d’intelligence, et Montcalm* le qualifie « d’homme de mérite ».
Après la Conquête, Legardeur passe en France et s’établit à Tours. En 1769, il entre au service de la Compagnie des Indes comme major général et commandant des troupes. En 1771, il est promu colonel d’infanterie, en 1774, commandant à Mahé, Inde, et, en 1775, colonel du régiment de Pondichéry où il décède l’année suivante.
Legardeur est surtout connu comme le meurtrier du négociant de Québec, Nicolas Jacquin*, dit Philibert. Cet homicide, commis en janvier 1748, aurait été motivé par le désir de Philibert de faire changer le billet de logement de Legardeur qui devait résider chez lui. Offusqué, l’officier injurie le négociant qui lui répond sur le même ton et le frappe. Finalement, Legardeur tue le marchand d’un coup d’épée. Condamné par la Prévôté de Québec à être décapité et à une amende de 8 000#, il se réfugie au fort Saint-Frédéric (près de Crown Point, New York). En faisant valoir ses services et son talent militaire, il demande des lettres de rémission au roi ; le commandant général Roland-Michel Barrin* de La Galissonière et l’intendant Bicot lui accordent leur appui. Il obtient ses lettres de grâce en 1749. De retour à Québec, il se heurte à l’opinion publique qui ne pardonne pas aussi vite que le roi. Le gouverneur La Jonquière [Taffanel*] préfère le transfert à l’île Royale.
Ce meurtre est à l’origine de la célèbre légende du Chien d’Or [V. Nicolas Jacquin, dit Philibert] qui donna lieu à plusieurs interprétations. L’une d’elles prétend que Bigot, qui n’était même pas au pays à cette époque, serait l’instigateur du meurtre ; une autre y mêle l’intendant Michel Bégon* de La Picardière et un frère de Philibert qui aurait réussi à venger le négociant en tuant Legardeur en Inde. Legardeur et Philibert sont parmi les personnages principaux du roman de William Kirby*, The Golden Dog.
Legardeur avait épousé, le 30 janvier 1753 à Montréal, Catherine-Angélique, fille de Pierre-Jacques Payen de Noyan et de Chavoy ; décédée à Lachenaie (Québec), le 19 décembre 1757, elle avait eu deux enfants mort-nés. Le 26 juin 1766, il épousa en secondes noces à Saint-Vincent de Tours, France, Marguerite-Jeanne, fille de Philippe-Jean-Baptiste Mignon ; ils eurent deux enfants.
AN, Col., E, 272 (dossier Legardeur de Repentigny).— Archives paroissiales, Notre-Dame de Montréal, Registre des baptêmes, mariages et sépultures, 24 mai 1719.— Coll. des manuscrits de Lévis (Casgrain), I ; II ; V ;VII ; VIII.— Journal du siège de Québec (Æ. Fauteux), ANQ Rapport, 1920–1921, 137–241.— Claude de Bonnault, Le Canada militaire :état provisoire des officiers de milice de 1641 à 1760, ANQ Rapport, 1949–1951, 282s.— Æ. Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 163s.— Tanguay, Dictionnaire, V.— Léonce Jore, Pierre, Jean-Baptiste, François-Xavier Legardeur de Repentigny, RHAF, XV (1961–1962) 556–571.— P.-G. Roy, La famille LeGardeur de Repentigny, BRH, LIII (1947) :234–236 ;L’histoire vraie du Chien d’Or, Cahiers des Dix, 10 (1945) :103–168.
Céline Cyr, « LEGARDEUR DE REPENTIGNY, PIERRE-JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS-XAVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/legardeur_de_repentigny_pierre_jean_baptiste_francois_xavier_4F.html.
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Auteur de l'article: | Céline Cyr |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |