LE VERRIER DE ROUSSON, FRANÇOIS, major à Montréal, lieutenant de roi à Québec, chevalier de Saint-Louis, né vers 1656, à Paris, fils de Nicolas Le Verrier, seigneur de Boisguibert, et de Madeleine Houdon, inhumé le 7 novembre 1732 à Québec.

Le Verrier fait d’abord une assez longue carrière militaire en France. Dès 1672, il sert dans la première compagnie des Mousquetaires du roi, en 1675, il devient cornette de cavalerie dans le régiment de Varennes, puis lieutenant réformé et lieutenant en pied dans le régiment de La Valette en 1682. Blessé à un œil en 1684, il est réformé deux ans après et, le 17 mars 1687, est fait capitaine dans les troupes du détachement de la marine. C’est à ce titre que, la même année, il passe en Nouvelle-France.

Le 10 septembre 1688, Le Verrier tue accidentellement son ami, Jacques Boucher de Montizambert, fils de Pierre Boucher. Les parents de la victime sont convaincus qu’il s’agit d’un simple accident de chasse et déclarent solennellement : « nous sommes parfaitement instruit de son innocence en cette rencontre [...]. C’est pourquoi à notre égard nous déchargeons le dit sieur Le Verrier de la dite mort ».

La carrière militaire de Le Verrier n’en est pas affectée et demeure assez brillante. Il est blessé deux fois lors des campagnes de 1689 et de 1693 contre les Iroquois. Ce qui ne l’empêche pas de monter régulièrement en grade : garde-marine en janvier 1693, il est promu capitaine avec commission en mars 1694 et, le 5 mars 1695, enseigne de vaisseau.

Le 6 septembre 1697, Callière, gouverneur de Montréal, l’envoie « au pied du long sault de la grande rivière se poster du côté nord dans le lieu qu’il jugera le plus propre pour en garder les deux bords » afin d’arrêter tous les canots qui y passeront. Il doit, si possible, y construire un fort de pieux ou, au moins, y faire un abatis pour se protéger de l’ennemi. Le Verrier remplit assez mal sa mission, et Louis XIV, dans une lettre personnelle, le blâme de son défaut de zèle au service.

Il fut néanmoins fait chevalier de Saint-Louis en 1713 « en considération de ses services », et fut nommé major des troupes à Montréal le 12 mai 1714. La même année, une note anonyme le qualifie ainsi : « Est assez bon officier et a de la dignité. » En 1724, il reçoit une pension de 400# en considération des blessures qu’il a subies. Il remplace, l’année suivante, M. De Louvigny [La Porte] comme lieutenant de roi à Québec. Il s’attire les plus grands éloges de l’intendant Dupuy, dans une lettre du 20 octobre 1727 : « M. Le Verrier, lieutenant de roi à Québec, qui y commandait en l’absence de M. le gouverneur général [Beauharnois*], s’y est comporté avec tout le feu, la vivacité et l’expérience d’un ancien officier ; il a vu faire la guerre à M. de Turenne et, par conséquent, est allé à bonne école. Cela paraît en tout ce qu’il fait, sa vigilance est entière et personne n’est plus ferme et plus positif que lui dans les règles du service. » Vaudreuil [Rigaud], en 1730, souligne lui aussi son zèle et son activité et note que Le Verrier « aime et fait observer la discipline ». Mais en dépit de ces témoignages de satisfaction, Le Verrier ne peut obtenir le poste de gouverneur de Trois-Rivières qu’il convoite.

Il avait épousé en 1704 Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault, fille de Jacques-Alexis de Fleury et de Marguerite de Chavigny de Berchereau. Ils eurent une fille et un fils, Louis*, qui, comme son père, embrassa la carrière militaire. La veuve de Le Verrier se remaria, en 1743, à Pierre de Rigaud* de Vaudreuil de Cavagnial, dernier gouverneur de la Nouvelle-France.

Nive Voisine

AN, Col., B, 33–37 ; Col., C11A, 34, 49, 53. — Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1946–47 : 443 ; 1947–48 : 137–339. — P.-G. Roy, Ce que le gouverneur de Callières pensait de nos officiers militaires en 1701, BRH, XXVI (1920) : 321–333 ; Les officiers détat-major, 146–155. — Tanguay, Dictionnaire, V : 395. — Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 106. — Claude de Bonnault, Notes sur MM. Leverrier, père et fils, BRH, XXXV (1929) : 288–291. — Montarville Boucher de LaBruère, La mort de Jacques Boucher de Montizambert, BRH, XXXIV (1928) : 12–19.

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Nive Voisine, « LE VERRIER DE ROUSSON, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/le_verrier_de_rousson_francois_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024