LAWRASON, LAWRENCE (souvent écrit Laurence Laurason sous forme imprimée), marchand et homme politique, né le 10 août 1803 dans le canton d’Ancaster, Haut-Canada, dernier enfant de Lawrence Lawrason et de Rachel Pettit ; le 21 mai 1827, il épousa Abigail Lee, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 14 août 1882 à London, Ontario.
À l’âge de 14 ans, Lawrence Lawrason devint commis chez James Hamilton et John Warren, commerçants en « marchandises sèches », travaillant à l’embouchure de la rivière Grand à Queenston et, finalement, à Sterling (St Thomas). En 1819, Lawrason revint à la ferme de son père et, trois ans plus tard, acheta avec deux de ses frères plus de 550 acres de terres dans le canton de London, à quelques milles au nord-ouest du territoire réservé à la ville de London. En plus de faire de l’agriculture, il ouvrit un « magasin général », une fabrique de potasse et une distillerie, entreprises du même genre que celles que Hamilton et Warren exploitaient. En 1825, Lawrason devint le premier maître de poste adjoint de London, fonction qu’il occupa jusqu’en 1828, époque à laquelle on déménagea le bureau de poste plus près de la ville.
En 1832, Lawrason s’installa à London même et, en septembre, il ouvrit en association avec George Jervis Goodhue* un magasin général et un commerce de marchandises sèches, deux entreprises de gros et de détail. Comme beaucoup d’autres parmi les premiers marchands de London, Lawrason se livra à la spéculation intense sur des terrains dans toute la région. Il participa aussi à des tentatives en vue de promouvoir des projets locaux. Tout au long des années 1830, il appuya sans succès un plan pour rendre la rivière Thames navigable entre London et Chatham. Lawrason fit aussi partie des premiers actionnaires de la London and Gore Rail Road Company, constituée juridiquement en 1834. Il reçut une commission de juge de paix en 1835 et, trois ans plus tard, on le nomma l’un des trois commissaires chargés de régler la question de limites des terres dans le district de London, tant dans le domaine public que dans le domaine privé.
Goodhue rompit son association avec Lawrason en 1840 ; celui-ci poursuivit seul l’exploitation de l’entreprise jusqu’en 1845, année où il s’associa avec Hiram Chisholm, neveu de sa femme. De 1842 à 1850, à l’exception de 1846, Lawrason fut l’un des représentants du canton de London au London District Council. En janvier 1844, à l’élection partielle de London, rendue nécessaire par la démission de Hamilton Hartley Killaly*, Lawrason, conservateur convaincu, remporta une victoire écrasante sur le candidat réformiste Simeon Morrill*. Aux élections générales d’octobre, il défit un adversaire conservateur aux tendances plus libérales, John Duggan, de Toronto. Cependant, il céda son siège à William Henry Draper*, en janvier 1845, pour que celui-ci puisse diriger le parti gouvernemental du sein de l’Assemblée. Cette même année, on nomma Lawrason fonctionnaire chargé de recevoir, dans le district de London, les plaintes déposées par ceux qui avaient subi des pertes pendant la rébellion de 1837.
Au cours des années 1850, Lawrason continua de participer aux affaires locales. Il fut élu représentant du quartier St Patrick au conseil municipal de London en 1850. Il fut aussi président de la London and Port Stanley Railway Company de 1853 à 1857 et on lui fit l’honneur de nommer L. Lawrason la première locomotive que la compagnie acheta. Lawrason devint aussi administrateur de la Bank of Upper Canada, membre du conseil d’administration de la London Savings’ Bank et président de la Proof Line Road Company et de la London Building Society. Il se retira de son association avec Chisholm en 1855, au moment de la dissolution de la compagnie. Selon R. G. Dun and Company de New York (maison déterminant la cote de crédit des compagnies), il « était riche lorsqu’il prit sa retraite ».
Après avoir pris sa retraite, Lawrason prêta des sommes considérables à son gendre Lionel Augustus Ridout*, quincaillier de London et frère de George Percival* et de Joseph Davis Ridout. Il versa aussi une caution pour permettre à Ridout de faire des emprunts et d’obtenir du crédit pour une somme supplémentaire de $72 600. La crise économique de la fin des années 1850 et la mort de Ridout en 1859 nuisirent considérablement à la position financière de Lawrason. Finalement, il fit faillite en 1864. Vers la fin des années 1860 et au début des années 1870, il fut le représentant local de l’Edinburgh Life Association Company et augmenta ses revenus en devenant le premier magistrat de police à plein temps de London.
Membre dynamique de l’Église d’Angleterre, Lawrason fut marguillier du rector de l’église St Paul à London et joua un rôle prépondérant dans l’érection de la première église, consacrée en 1834, et de la deuxième (maintenant la cathédrale), en 1846. Il participa aussi activement à la milice locale et, en 1856, il avait atteint le rang de lieutenant-colonel dans le premier bataillon de la milice de London. Homme d’affaires prudent, malgré sa faillite, Lawrason connut le succès et attacha un grand prix à l’honnêteté, au désintéressement et à la compassion.
Baker Library, R. G. Dun & Co. ms reports, 19 : 26.— UWO, Laurason, Ridout, Penington families papers ; Middlesex County Court, Insolvency cases, 1864, docket no 4 ; Lionel Ridout papers.— Canada, prov. du, Assemblée législative, Journals, 1844–1845 ; Parl., Sessional papers, févr.–mai 1863, III : no 9 ; janv.–mars 1865, III : no 9.— London Advertiser (London, Ontario), 15 août 1882, 1er avril 1886.— Canadian biog. dict., I : 519s.
Daniel James Brook, « LAWRASON (Laurason), LAWRENCE (Laurence) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lawrason_lawrence_11F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
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