MORRILL, SIMEON, tanneur, corroyeur et homme d’affaires, né dans le Vermont le 11 août 1793, décédé à London, Ont., le 20 juin 1871.

Simeon Morrill passa son enfance dans le Maine ; en septembre 1817, on le retrouve tanneur à Kingston dans le Haut-Canada. C’est tout ce que l’on sait de lui jusqu’à son arrivée à London, dans le Haut-Canada, en 1829 où, dès la première année, il ouvrit une tannerie. Son entreprise progressa rapidement ; il établit une fabrique de bottes et de chaussures et il était reconnu comme le premier homme d’affaires de la région à payer comptant les peaux qu’il achetait ainsi que le salaire de ses employés. En 1861, il avait investi environ $20 000 dans sa tannerie ; il employait dix personnes et son stock de peaux s’évaluait à $15 000. Il fut cependant forcé de déclarer faillite en 1868 et ses affaires furent finalement liquidées en 1876.

À mesure que la ville se développait, Morrill se porta acquéreur d’autres intérêts financiers. De 1847 à 1865, il fut membre du conseil d’administration de la London Savings’ Bank ; en 1853, il signa le certificat constituant en société commerciale la London and Port Stanley Railway Company (il fit plus tard partie de son conseil d’administration), et il siégea aussi au conseil d’administration de la London Gas Company. Il fut en outre l’un des membres fondateurs du Board of Trade en 1857.

Comme plusieurs autres émigrants américains de la région, Morrill était réformiste en politique et, en décembre 1837, il prit part à une réunion nocturne tenue par les radicaux qui appuyaient William Lyon Mackenzie*. Lors d’une élection partielle en 1844, il fit la lutte à un tory, Lawrence Lawrason*, dans la circonscription de London mais, comme l’écrivait un journaliste du London Inquirer, « les réformistes manifestèrent une grande apathie », et il dut concéder l’élection. Il eut plus de succès sur la scène municipale et siégea au conseil comme représentant du quartier St Andrew pendant plusieurs années. Le premier à être élu maire de la ville, en 1848, il fut réélu en 1850 et en 1851. En qualité de maire, Morrill dut voter en 1851 pour briser l’égalité du vote concernant le parcours que devait suivre le Great Western Railway ; la voie ferrée passa sur sa propriété à proximité de sa tannerie. Il fut nommé juge de paix en 1841. Au cours des années 40, il joua un rôle important dans la réorganisation du Mechanics’ Institute et dans la formation du corps de pompiers volontaires et du Bureau de santé.

Méthodiste wesleyen, Morrill était connu pour sa générosité à l’égard de diverses œuvres de charité éducatives et religieuses. Il se dépensa tout particulièrement au sein de la London Temperance Reformation Society, et l’on peut lire cette épitaphe gravée sur sa pierre tombale : « Pendant quarante ans, défenseur infatiguable de la cause de la tempérance. » Après la mort de sa première épouse, Margaret Andrews, qui lui avait donné une famille nombreuse, il se remaria avec Eleanor Beach (née vers 1809, décédée en 1878), et n’eut pas d’enfant de son second mariage.

Madaline Roddick

APC FO 31, A1, 1861, London (ville).— Middlesex County Registry Office (London, Ont.), Joint Stock Company register, Liber A (1851–1866), 6.— University of Western Ontario Library, 234/2 (Proudfoot family papers, William Proudfoot journals, 1832–1850), janvier 1844 ; 332/8 (comté de Middlesex, Ont., Cour des plaids communs, registres des comparutions et de la défense, 18741875 et plumitif de la Cour des faillites, 18651881), p. 19 et exhibits.— J. of Education for Ont., XXIV (novembre 1871).— Kingston Gazette, 25 nov. 1817.— London Advertiser, 23 juin 1871.— [Archie Bremner], City of London, Ontario, Canada ; the pioneer period and the London of today (2e éd., London, Ont., 1900), 35, 84, 105, 119, 132.— C. T. Campbell, Pioneer days in London ; some account of men and things in London before it became a city (London, Ont., 1921), 53, 92, 122, 125–127.— History of the county of Middlesex, 62, 74, 196, 258, 268, 284, 285, 303, 321, 362.— Fred Landon, Western Ontario and the American frontier (Toronto, 1941).— Augusta Gilkinson, The Great Western Railway, Trans. of the London and Middlesex Hist. Soc., II (1909) : 31–44.— Fred Landon, London and its vicinity, 1837–38, Ont. Hist., XXIV (1927) : 410-438.

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Madaline Roddick, « MORRILL, SIMEON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/morrill_simeon_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024