CADIEUX, LOUIS-MARIE, prêtre catholique, administrateur scolaire, auteur et vicaire général, né le 7 mars 1785 à Montréal, fils de Louis Cadieux et de Madeleine Serre ; décédé le 13 juin 1838 à Rivière-Ouelle, Bas-Canada, et inhumé deux jours plus tard dans le même village.
Louis-Marie Cadieux suit le cours classique au collège Saint-Raphaël, à Montréal, de 1798 à 1806. Il se rend ensuite au séminaire de Nicolet où, tout en poursuivant des études en théologie, il enseigne de 1807 à 1810 successivement aux classes de méthode, de belles-lettres, de rhétorique. Il reçoit la tonsure le 22 janvier 1807, puis les ordres mineurs le 31 juillet 1808. Le supérieur du séminaire de Nicolet et curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, à Nicolet, Jean Raimbault, est pressé de voir ordonner son protégé et, en janvier 1810, il informe l’évêque de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis*, en ces termes : « le sujet est mûr, a l’âge requis et [...] il est aussi bien disposé qu’il le pourra être dans 6 mois, tant pour la science que pour la piété et s’il y a des cas pour avancer un terme [...] c’est, je crois, celui où nous nous trouvons ». Mgr Plessis ne partage pas cet enthousiasme et n’ordonne Cadieux que le 26 août dans l’église de Baie-du-Febvre (Baieville). Aussitôt consacré, Cadieux est nommé directeur du séminaire de Nicolet, poste qu’il occupe jusqu’à son départ de ce village en 1813.
Cette année-là, Cadieux est envoyé comme curé dans la paroisse de La-Nativité-de-Notre-Dame, à Beauport, près de Québec, où il œuvre pendant six ans. En 1819, il est nommé curé de la paroisse de l’Immaculée-Conception, à Trois-Rivières. Il refuse d’abord de se rendre dans cette ville, car il croit qu’« il n’y a rien de plus opposé à [son] caractère et à [ses] manières que d’avoir autant de rapports [...] avec des gens d’un certain ton ». Il s’oppose d’autant plus à son transfert qu’on vient d’investir d’importantes sommes dans la réfection du presbytère de Beauport. Cadieux finit tout de même par accepter sa mutation.
Dès son arrivée à Trois-Rivières, Cadieux exerce son ministère, et peu après il obtient le poste de supérieur des ursulines de l’endroit ; il cumulera ces deux charges jusqu’en 1835. Il s’intéresse de plus au journalisme en collaborant à l’éphémère Ami de la religion et du roi, que publie Ludger Duvernay*. C’est également Duvernay qui imprime en 1823 Observations sur un écrit intitulé Questions sur le gouvernement écclésiastique du district de Montréal. Dans cette brochure, Cadieux réfute les dires d’Augustin Chaboillez*, curé de la paroisse Saint-Antoine, à Longueuil, qui s’oppose à l’établissement d’un nouvel évêché à Montréal. À cette époque, la paternité du texte demeure incertaine. Mgr Plessis en fut longtemps considéré comme l’auteur, ce qui d’ailleurs n’est pas tout à fait erroné, puisque celui-ci apporte pas moins de 144 modifications au texte original que lui fait parvenir Cadieux avant sa publication. Deux ans plus tard, Cadieux rédige un mémoire dans lequel il propose, compte tenu de l’état de délabrement du séminaire de Nicolet, de reloger cette maison d’enseignement à Trois-Rivières dans un ancien château devenu caserne et propriété du gouvernement. Quoique convaincant, ce mémoire n’a que très peu d’influence et ne modifie en rien les intentions des autorités religieuses qui n’envisagent aucunement un tel déménagement.
Au moment de sa nomination à la charge de vicaire général du diocèse de Québec, le 20 février 1833, Cadieux éprouve quelques difficultés dans l’administration de sa paroisse. Tout d’abord, les notables de Trois-Rivières insistent grandement pour participer à l’élection du président des réunions de la fabrique. Cadieux repousse ces prétentions, ce qui amène la création d’un nouveau conseil de fabrique dont le curé est exclu. Cette querelle avec les notables se résorbe, mais elle laisse tout de même des séquelles qui se manifestent dans les problèmes financiers que connaît Cadieux. Le 16 août 1834, il se plaint à l’archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay, que la fabrique ne lui paie qu’irrégulièrement les sommes dues et que, pendant son séjour à Trois-Rivières, il a épuisé tout son patrimoine. Dans la même lettre, il demande son transfert dans la paroisse plus rémunératrice de Sainte-Anne, à Varennes. Cadieux est alors considéré comme un candidat sérieux au poste d’auxiliaire de l’archevêque de Québec à Montréal. Il refuse l’offre mais, malgré une pétition de 400 paroissiens qui désirent le retenir à Trois-Rivières, accepte en septembre 1835 les fonctions de curé de la paroisse Notre-Dame-de-Liesse, à Rivière-Ouelle, où il deviendra membre fondateur de la corporation du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
À peine installé à Rivière-Ouelle, Louis-Marie Cadieux demande à Mgr Signay la permission de construire un nouveau presbytère digne d’un vicaire général, car, souligne-t-il, ses paroissiens sont disposés à faire quelque chose de beau et de grand. Malheureusement, il profite très peu de ses nouveaux locaux, puisqu’il meurt le 13 juin 1838. Par testament, il lègue à la corporation du séminaire de Nicolet la totalité de ses biens, avec toutefois l’obligation de verser à sa sœur Rose Cadieux, jusqu’à la fin de ses jours, une rente annuelle de £25. Le séminaire de Nicolet trouve le legs désavantageux et le refuse ; suivant les dispositions testamentaires, la corporation du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière hérite de la succession.
Louis-Marie Cadieux est le coauteur de : Observations sur un écrit intitulé Questions sur le gouvernement ecclésiastique du district de Montréal (Trois-Rivières, Québec, 1823). Il a aussi écrit en 1825 « Mémoire de M. Cadieux pour la translation du séminaire de Nicolet aux Trois-Rivières » qui a été reproduit dans Douville, Hist. du collège-séminaire de Nicolet, 1 : 173–176.
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Alain Gamelin, « CADIEUX, LOUIS-MARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cadieux_louis_marie_7F.html.
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Auteur de l'article: | Alain Gamelin |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
Année de la révision: | 1988 |
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