FORTIER, NARCISSE-CHARLES, prêtre catholique, né le 1er décembre 1800 à Québec, fils de François Fortier, marchand, et de Marie Poulin ; décédé le 3 février 1859 à Saint-Michel, Bas-Canada.

Narcisse-Charles Fortier fit des études classiques au séminaire de Nicolet de 1811 à 1818. Le 4 octobre de cette année-là, Mgr Joseph-Octave Plessis* le tonsura dans la cathédrale Notre-Dame de Québec. Fortier enseigna ensuite au collège de la paroisse Saint-Roch, que venait de fonder l’évêque de Québec. Il remplissait, en même temps, la fonction de secrétaire de Mgr Plessis. À ce titre, il était surtout chargé de veiller à l’application des décisions relatives à l’administration temporelle du diocèse : érection de nouvelles paroisses et division d’anciennes, affectation de prêtres à de nouveaux postes, construction d’églises et réponse aux diverses requêtes des paroissiens. Il reçut les ordres mineurs le 16 juin 1821, le diaconat le 15 mars 1823, pour finalement être ordonné prêtre le 12 juin de l’année suivante.

Après la mort de Mgr Plessis, survenue en 1825, Fortier poursuivit ses fonctions de secrétaire auprès du nouvel archevêque de Québec, Mgr Bernard-Claude Panet*. Quatre ans plus tard, il obtint la cure de la paroisse Saint-Michel, sur la rive sud du Saint-Laurent, où il prenait la relève du curé Antoine Gosselin. Charles-Félix Cazeau* le remplaça au poste de secrétaire de Panet.

À Saint-Michel, Fortier connut des moments difficiles, notamment à partir de 1836. Appuyé par les marguilliers, il décida cette année-là de louer ou de vendre les bancs de l’église paroissiale aux plus hauts enchérisseurs. Cette décision, loin de faire l’unanimité chez les paroissiens, provoqua de vifs débats qui se poursuivirent pendant de nombreuses années. De fait, le conflit ne se résolut qu’en 1849. Mgr Joseph Signay* envoya alors une lettre aux paroissiens leur disant que les bancs de la nef seraient vendus à mesure qu’ils deviendraient vacants, tandis que ceux du jubé seraient loués.

Durant les troubles de 1837–1838, Fortier, à l’instar de ses collègues de Rivière-Ouelle et de L’Islet, Louis-Marie Cadieux* et François-Xavier Delage, avait désapprouvé la révolte armée et accueilli chaleureusement un corps de troupe en provenance du Nouveau-Brunswick, qui se dirigeait vers Montréal.

En 1853, Fortier fonda le collège industriel de Saint-Michel qu’il plaça sous la direction de François-Xavier Toussaint*. Cet établissement comptait parmi la quinzaine de collèges industriels – désignation de l’époque – mis sur pied entre 1846 et 1856 dans le Bas-Canada. Le programme d’enseignement, assez souple et dépendant des compétences du corps professoral, comportait surtout des cours de commerce. À Saint-Michel, en 1854, trois professeurs dispensaient des cours en anglais et en français à environ 130 étudiants.

Narcisse-Charles Fortier mourut à Saint-Michel le 3 février 1859 et fut inhumé cinq jours plus tard dans le sanctuaire de l’église paroissiale. Par testament, il avait légué à l’église l’orgue qui lui appartenait, et aux commissaires d’écoles, le terrain sur lequel était bâti le collège.

Céline Cyr

ANQ-Q, CE1-1, 1er déc. 1800 ; CE2-5, 8 févr. 1859.— ASQ, Lettres, T, 128, 133.— Allaire, Dictionnaire, 1.— Caron, « Inv. de la corr. de Mgr Briand », ANQ Rapport, 1929–1930 : 76 ; « Inv. de la corr. de Mgr Panet », 1933–1934 : 263–264, 275, 285, 295, 304, 306, 331, 355, 371–372, 384–386, 391, 403, 408, 414, 418 ; 1935–1936 : 174, 188 ; « Inv. de la corr. de Mgr Plessis », 1928–1929 : 155, 203 ; 1932–1933 : 139, 175, 188, 197, 205, 215, 219 ; « Inv. de la corr. de Mgr Signay », 1936–1937 : 161, 353, 355, 362, 369, 433 ; 1938–1939 : 346.— L.-P. Audet, Histoire de l’enseignement au Québec (2 vol., Montréal et Toronto, 1971), 2 : 136–137.— Chabot, le Curé de campagne.— Douville, Hist. du collège-séminaire de Nicolet.— Henri Gingras, Saint-Michel de Bellechasse (Saint-Romuald, Québec, 1977).— Lambert, « Joseph-Octave Plessis » (thèse de ph.d., univ. Laval, 1981).— Père Marie-Antoine, St-Michel de la Durantaye (notes et souvenirs), 1678–1929 (Québec, 1929).

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Céline Cyr, « FORTIER, NARCISSE-CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fortier_narcisse_charles_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    28 novembre 2024