Provenance : Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3218071
LAPOINTE, ERNEST, avocat et homme politique, né le 6 octobre 1876 à Saint-Éloi, Québec, deuxième enfant et fils aîné de Syfroi Lapointe et d’Adèle Lavoie ; le 16 février 1904, il épousa à Fraserville (Rivière-du-Loup, Québec) Emma Pratte, et ils eurent un fils, Hugues*, et une fille ; décédé le 26 novembre 1941 à Montréal et inhumé à Rivière-du-Loup.
Ernest Lapointe naquit dans une famille catholique francophone et fut élevé dans un environnement rural traditionnel au sud-ouest de Trois-Pistoles, au Québec. Son père était marchand et aidait aussi le curé de l’endroit en exécutant divers travaux. Encouragé par ce dernier, Ernest fréquenta le séminaire de Rimouski de 1889 à 1895 ; en 1893, il obtint la médaille du prince de Galles. Il étudia ensuite le droit à l’université Laval, à Québec, de 1895 à 1898. Pendant la même période, il fit un stage dans l’entreprise de François-Xavier Lemieux*, libéral bien en vue. Il fut admis au barreau en juillet 1898 et ouvrit un cabinet à Fraserville, entre Rimouski et Québec. En 1904, sa clientèle était déjà assez nombreuse pour qu’il demande à son ami Charles-Adolphe Stein de se joindre à lui. Il aurait d’autres associés, parmi lesquels Émile Gagnon, Joseph-Camille Pouliot et Dominique Lévesque, père de René*. Quand il était étudiant, Lapointe avait été partisan actif du Parti libéral, manquant des cours afin de faire campagne pour des candidats ; jeune avocat, il continua de travailler dans des rassemblements politiques, en particulier dans l’Est de la province de Québec, gagnant ainsi de l’expérience et des appuis pour son avenir politique. En février 1904, à l’âge de 27 ans, il remporta une élection partielle dans la circonscription fédérale de Kamouraska, devenue vacante après la démission de Henry George Carroll*. À son arrivée à Ottawa, il n’en savait pas beaucoup sur les Canadiens protestants anglophones, et ses positions sur les questions linguistiques étaient parfois plus radicales que celles des nationalistes d’Henri Bourassa*, qu’il critiquait parce qu’ils s’exprimaient en anglais au Parlement. Il serait toutefois grandement influencé par l’approche conciliante préconisée par son chef, le premier ministre sir Wilfrid Laurier*, sur des questions susceptibles de créer des dissensions, et chercherait à rendre les libéraux plus tolérants et accommodants envers des opinions différentes des leurs.
Au cours des dix premières années qu’il passa au Parlement (il garda son siège aux élections générales de novembre 1904 et d’octobre 1908), Lapointe n’ambitionna pas de s’attribuer le rôle de chef des députés de sa province. Il exerçait peu d’influence au sein du parti et n’envisageait pas une longue carrière politique. Il aurait préféré accéder à la magistrature. Il se prit d’aversion pour le favoritisme en politique, position qu’il maintiendrait tout au long de sa carrière. Cependant, comme c’était un excellent orateur déterminé à bien faire son travail, il acquit peu à peu des partisans, surtout après 1911. Cette année-là, les libéraux perdirent de nombreux sièges lorsque les conservateurs de Robert Laird Borden* remportèrent la majorité ; Lapointe fut alors en mesure de gravir les échelons du Parti libéral, qui formait désormais l’opposition. Il fut appuyé par de nombreux collègues, plus particulièrement par Jacques Bureau*, qui l’encouragea à améliorer sa compétence en anglais. (À la Chambre des communes, Lapointe prononcerait son premier discours important en anglais en 1916.) Pendant le débat sur le projet de loi d’aide à la marine [V. sir Robert Laird Borden], il formula une mise en garde : la mesure aurait comme résultat que le Canada « [se retrouverait], par ce fait, à participer dans toutes les guerres de l’Angleterre, justes ou injustes ». En outre, le fait que la voix des Canadiens français n’était pas entendue à Ottawa l’inquiétait de plus en plus. Dès 1914, Lapointe se distingua comme lieutenant de Laurier et organisateur politique pour le district de Québec et l’Est de la province, et était devenu un porte-parole prépondérant pour un nombre grandissant de libéraux au Québec.
Pendant la Première Guerre mondiale, Lapointe consolida sa position au parti. Laurier le choisit pour présenter au Parlement, en mai 1916, une motion importante afin de demander au gouvernement de l’Ontario de reconsidérer son Règlement 17, qui restreignait l’usage du français comme langue d’enseignement dans les écoles de la province [V. sir James Pliny Whitney*]. Non seulement les minorités francophones se préoccupaient des questions linguistiques, mais elles craignaient aussi que le règlement limite l’accès à une éducation catholique. La motion divisa les principaux partis politiques : 11 libéraux de l’Ouest votèrent contre, tandis que 5 conservateurs de la province de Québec l’appuyèrent. Chose plus importante encore, Lapointe, qui avait participé à l’élaboration de la motion, était devenu l’un des défenseurs les plus éloquents de la position des francophones de sa province sur leur rôle dans la guerre. Au déclenchement du conflit, Lapointe, à l’instar de son chef, avait soutenu la participation canadienne (même Henri Bourassa y avait été favorable), mais il reprocha bientôt au gouvernement de Borden (et à la presse canadienne anglaise) de ne pas faire davantage pour encourager le recrutement volontaire des francophones. Sachant que de nombreux habitants de la province de Québec résistaient à l’engagement, il voyait l’enrôlement sans coercition comme un compromis et déclara haut et fort que la conscription pour le service outre-mer était inacceptable. Les habitants du Bas-Canada n’auraient jamais accepté le pacte de la Confédération, affirma-t-il en juin 1917, s’ils avaient cru possible qu’un jour leurs descendants seraient obligés de s’enrôler dans une armée de l’Empire britannique. La question de la conscription revêtirait beaucoup d’importance pour illustrer l’influence grandissante de Lapointe dans le parti et parmi les Canadiens français. Après les émeutes de Pâques de 1918 [V. Georges Demeule*], il prononça un discours puissant dans lequel il condamnait la violence, dénonçait l’intolérance des Canadiens anglais et défendait les intérêts de la province de Québec.
En 1918, à la fin de la guerre, la société canadienne connut des transformations fondamentales. Lapointe et presque tous les francophones de la province de Québec s’étaient opposés avec véhémence au gouvernement d’union formé en octobre 1917 de conservateurs, d’indépendants et de libéraux conscriptionnistes, mais les pressions de l’urbanisation et de l’industrialisation donnèrent lieu à de profonds désaccords parmi les représentants au Québec. Sur les questions divisant le capital et le travail, Lapointe se rangea fermement du côté des ouvriers, en particulier lorsque les syndicats catholiques y étaient mêlés, et il fut l’un des rares libéraux à exprimer sa sympathie à l’endroit des travailleurs durant la grève générale de Winnipeg [V. Mike Sokolowiski*]. Les groupes de gens d’affaires étaient favorables à un tarif élevé pour protéger leurs produits manufacturés, tandis que les agriculteurs préféraient des tarifs faibles qui leur permettaient d’acheter plus de marchandises fabriquées aux États-Unis et encourageaient les Américains à réduire leurs droits de douane, aidant ainsi l’exportation des produits agricoles canadiens. Lapointe et ses électeurs ruraux n’entretenaient pas de bonnes relations avec les leaders du groupe de libéraux citadins qu’il appelait les « gros bonnets » : sir Lomer Gouin*, premier ministre libéral de la province de 1905 à 1920, et son successeur, Louis-Alexandre Taschereau*, qui la dirigerait de 1920 à 1936.
Le rôle de Lapointe dans le Parti libéral devint plus évident au congrès du parti d’août 1919, lorsque William Lyon Mackenzie King fut élu comme successeur de Laurier. Selon des historiens, King aurait choisi Lapointe pour être son plus proche conseiller ou les deux auraient été de grands amis ; Lita-Rose Betcherman les qualifierait même d’« âmes sœurs ». Cependant, cette relation reposait sur le pouvoir. King connaissait probablement moins bien le Canada catholique francophone que Lapointe le Canada anglophone. Au début du congrès, King n’avait pas récolté un vaste appui, notamment des délégués de la province de Québec. Encore contrariés par la conscription et furieux contre leurs collègues qui, comme William Stevens Fielding*, avaient déserté Laurier pour se joindre au gouvernement d’union, ces délégués envisageaient de s’abstenir de voter lorsque Lapointe, chef de l’aile gauche, rallia de nombreux indécis pour aider King à se faire élire avec une faible majorité. Lapointe et King soutenaient des opinions socioéconomiques semblables, mais, chose plus importante, ils étaient disposés à faire preuve de flexibilité sur diverses questions, tout comme Laurier. Grâce à cette position, Lapointe avait contribué à la réussite de King, et le nouveau chef en était conscient.
Peu après le congrès, Lapointe démissionna de sa position de député de Kamouraska et, le 27 octobre, remporta une élection partielle dans Québec-Est (circonscription vacante depuis la mort de Laurier), succédant ainsi symboliquement au chef du parti dans la province de Québec. Comme la base de son pouvoir s’étendit de l’Est à l’ensemble de la province, il se peut qu’il ait voulu se rapprocher du centre, ainsi que de Montréal et d’Ottawa. Il représenterait cette circonscription jusqu’à sa mort. Avec Hector Laferté, député à l’Assemblée législative, et d’autres collègues, il ouvrit un cabinet d’avocats à Québec. Au fil des ans, il y présiderait divers partenariats, mais ne pratiquerait pas le droit pendant son mandat de ministre de la Justice.
À la suite de la victoire libérale aux élections générales de 1921, Lapointe fut nommé ministre de la Marine et des Pêcheries le 29 décembre. Il avait demandé le portefeuille de la Justice, mais la situation de King demeurait précaire et, malgré leurs convictions similaires sur de nombreuses questions, King nomma Gouin, rival de Lapointe, au ministère convoité. Les libéraux détenaient 116 sièges et avaient besoin du soutien des 65 progressistes de Thomas Alexander Crerar*. Les positions de Lapointe sur la baisse des tarifs, orientées vers le monde rural, contribuèrent à attirer les progressistes, mais King devait aussi accommoder le groupe de Gouin, tourné vers les affaires. Étant donné que les 65 sièges de la province de Québec (56 % des députés fédéraux) appartenaient aux libéraux, tant Lapointe que Gouin jouèrent un rôle important pendant les deux premières années du gouvernement en prenant part aux décisions politiques la concernant. Lorsque Gouin démissionna, le 2 janvier 1924, Lapointe ressortit comme lieutenant de King au Québec et principal homme politique fédéral de la province. À ce titre, il choisissait des ministres du cabinet et des sénateurs originaires de la province de Québec et était responsable de nombreuses autres nominations, consolidant ainsi son leadership. Dans une moindre mesure, son influence s’étendit au delà des frontières de la province de Québec. Par exemple, il avait son mot à dire dans la nomination de sénateurs canadiens-français de toutes les provinces.
Après avoir été nommé ministre de la Justice et procureur général le 30 janvier 1924, Lapointe raffermit son statut dans le parti, mais celui de King était encore incertain. Les élections du 29 octobre 1925 laissèrent les libéraux avec moins de sièges que les conservateurs et les obligea à dépendre des députés progressistes et travaillistes pour garder le pouvoir. De nombreux libéraux et progressistes cherchèrent à remplacer King et comptaient sur Lapointe, qui dirigeait la minorité libérale au Parlement depuis que King avait perdu son siège, mais ce dernier soutint King à nouveau et mit fin à la contestation. Une fois de plus, King savait qui remercier. Un débat qui illustre bien l’approche politique de Lapointe concernait l’assurance-chômage et les pensions de vieillesse. Même s’il était lui-même favorable à ces mesures, il savait que l’Église catholique et la plupart des francophones de la province de Québec s’y opposaient. Sous la pression des députés travaillistes, il présenta les lois, mais usa de son influence pour affaiblir les propositions de ces derniers et insista sur l’importance de la collaboration entre les provinces. Un scandale au ministère des Douanes et de l’Accise, attribuable à la mauvaise gestion de Bureau, ami proche de Lapointe, menaça de renverser la minorité instable de King, et la demande du premier ministre de dissoudre la Chambre fut rejetée par le gouverneur général, lord Byng*. Après la défaite aux Communes du successeur de King comme premier ministre, le chef conservateur Arthur Meighen*, King amena son parti à la majorité aux élections générales du 14 septembre 1926, ce qui stabilisa sa position. Lapointe fut renommé ministre de la Justice et procureur général le 25 septembre 1926.
Lapointe n’avait pas le dernier mot sur toutes les questions concernant son ministère. Cependant, dans les affaires relatives au Québec, même dans d’autres domaines, sa voix dominait souvent. En 1929, il empêcha la tenue d’une discussion au cabinet sur un projet de voie maritime sur le Saint-Laurent, sous prétexte que sa province n’était pas prête. Il joua un rôle clé dans la détermination de la compétence en matière d’hydroélectricité, secteur qui prenait de plus en plus d’importance. À la fin des années 1920, pendant les négociations sur le transfert du fédéral au provincial de la responsabilité des ressources naturelles des provinces des Prairies, il exigea (malgré les objections de King) qu’on fournisse des garanties pour les terres appartenant à des écoles catholiques séparées. En privé, il confia à Thérèse Casgrain [Forget*] qu’il appuyait le droit de vote des femmes au Québec, mais s’opposa à ce que la question soit débattue à Ottawa, car elle relevait de la compétence provinciale. Influencé par l’Église catholique, il ne souhaitait pas alléger les procédures de divorce. Enfin, à une conférence fédérale-provinciale, en 1927, il refusa d’aller de l’avant avec un amendement à la constitution canadienne qu’il avait élaboré, parce que l’Ontario et la province de Québec s’y opposaient. « Le pouvoir fédéral est l’enfant des provinces ; il n’en est pas le père », avait-il déclaré à la Chambre des communes le 18 février 1925. Prophétiquement, il ajouta que si Ottawa imposait sa volonté, le problème ne serait pas réglé de façon harmonieuse [V. René Lévesque ; Pierre Elliott Trudeau*].
Lapointe affirmait que ce qui guidait ses actions était l’effet qu’elles auraient sur l’unité nationale. Il accordait la priorité aux sujets susceptibles de diviser les francophones et les anglophones. Tout au long de ses années de service, il insista, en dépit des protestations et hésitations de King, sur l’expansion des services gouvernementaux bilingues, faisant pression en 1933 et 1934 pour la mise en circulation d’une monnaie bilingue et l’attribution de plus de postes aux francophones dans la fonction publique. Les questions de politique étrangère entraineraient particulièrement la division, notamment celles qui touchaient le statut et les responsabilités du Canada en tant que membre de l’Empire britannique. En 1922, Lapointe s’était opposé à l’idée que le Canada appuie la Grande-Bretagne pendant la crise de Chanak [V. William Lyon Mackenzie King] et avait encouragé le premier ministre au « non-engagement », position qui préfigurait la politique de s’en remettre à la « décision du Parlement ». La ratification des traités était un autre indicateur important de l’autonomie du dominion, et Lapointe créa un précédent le 2 mars 1923 en signant avec les États-Unis le traité du flétan sans cosignataire britannique. Certes, King préférait que les représentants canadiens signent seuls les traités internationaux, mais il était moins prompt à le faire devant la résistance britannique. Pendant la Conférence impériale de 1926, rencontre cruciale parce que les participants tentèrent de préciser les relations au sein du British Commonwealth of Nations, Lapointe intervint auprès de la délégation canadienne en faveur d’une définition des dominions plus autonomiste que King ne le souhaitait. Dans un discours prononcé en 1927 à l’École polytechnique de Montréal, le lieutenant de la province de Québec se fit le champion de l’établissement à l’étranger de légations, qu’il désignait comme l’une des « marques essentielles » de la souveraineté canadienne.
Le vif désir de Lapointe de mettre en évidence l’autonomie de son pays à l’égard de la Grande-Bretagne s’était également révélé dans la politique canadienne à la Société des nations. Cette ferveur était toutefois mitigée par sa volonté d’éviter les engagements en matière de sécurité collective. En septembre 1922, à titre de représentant du Canada à Genève, Lapointe, avec l’approbation de King, avait maintenu avec fermeté les tentatives canadiennes de diluer l’article 10 du pacte de la Société des nations, qui favorisait une action concertée en cas d’attaque. Mais Lapointe était beaucoup plus enthousiaste que King au sujet de la « clause facultative » qui prévoyait l’arbitrage obligatoire de la Cour permanente de justice internationale dans les litiges entre les pays membres ; cette position témoignait de l’indépendance par rapport à la Grande-Bretagne qui, au départ, s’opposait à cette disposition. Une question plus importante surgit en 1927, celle de savoir si le Canada devait se faire élire pour trois ans au conseil d’administration de la Société des nations. Le premier ministre continuait de manifester peu d’intérêt envers la société et rejeta énergiquement l’idée, déclarant au cabinet que « le statut du Canada [était] désormais bien établi ». Mais Lapointe insista ; il télégraphia à Oscar Douglas Skelton, sous-secrétaire d’État aux Affaires extérieures, qu’il était vital « de faire connaître le statut du dominion sur le plan international ». King accepta, mais seulement après les menaces de démission de Lapointe. Ce dernier poussa King sur la voie de l’indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne plus rapidement et plus loin que le premier ministre ne serait allé de son propre chef et, à Genève, même si les deux hommes espéraient se soustraire à certaines obligations, Lapointe était plus disposé à voir le Canada jouer un rôle visible.
De nombreux auteurs ont indiqué que Lapointe et King affichaient les mêmes opinions sur la plupart des questions, sinon toutes. Il est vrai qu’ils partageaient des idéaux communs en matière de politique socioéconomique et insistaient tous deux (comme Laurier) sur l’importance du compromis dans la formulation des politiques. Mais tandis que le premier ministre anglophone cherchait à accommoder un grand nombre de groupes dans tout le pays, son lieutenant francophone veillait à ce que la voix de son peuple se fasse entendre dans un cabinet composé majoritairement d’anglophones. L’ignorance de King à l’endroit des francophones de la province de Québec constituait un problème constant pour son collègue.
Le premier ministre avait de nombreuses raisons d’écouter les conseils de Lapointe. Non seulement ce dernier avait installé King à la tête du pays en 1919 et l’y avait maintenu en 1925, mais aussi il continuait de diriger l’imposante aile parlementaire de la province de Québec. C’était également un orateur persuasif, avantagé par une apparence impressionnante. Le journaliste Michael Grattan O’Leary* écrivit en 1929 : « Physiquement, Ernest Lapointe est peut-être l’homme politique le plus gigantesque de l’Empire britannique. Juché sur ses six pieds trois pouces, avec des épaules et une tête massives, et un tour de taille ample sans être disgracieux, c’est un véritable géant dépassant ses collègues et dégageant une impression de grande puissance. » En fait, Lapointe ne mesurait que six pieds, mais pour King, qui n’était pas un grand orateur, qui se considérait comme un « petit homme rondouillard » et qui, selon l’historien Charles Perry Stacey*, « souffrait d’insécurité chronique », Lapointe paraissait sans doute mesurer sept pieds.
Le rôle de Lapointe, comme celui-ci le percevait, consistait non seulement à influencer la politique à Ottawa, mais aussi à maintenir un contact suffisamment étroit avec ses électeurs pour véhiculer efficacement leurs sentiments. C’est pourquoi, quand les libéraux perdirent les élections générales de juillet 1930 contre les conservateurs de Richard Bedford Bennett et que certains, dont le député libéral à l’Assemblée législative Oscar Drouin*, accusèrent Lapointe de ne plus être au courant des choses, Lapointe passa une grande partie des cinq années suivantes à renouer des liens. Au cours de ces années où sévit la grande dépression, il consacra moins de temps aux affaires internationales et beaucoup plus aux questions économiques comme les tarifs ; ses positions et impressions à l’égard de ce qu’accepterait sa province, de plus en plus anticommuniste et nationaliste [V. Maurice Le Noblet Duplessis*], différaient grandement de celles de King.
Pendant son passage dans l’opposition, Lapointe raffermit sa réputation de protecteur du peuple lorsque la ville de Québec lui demanda de défendre son projet de municipalisation de l’énergie électrique contre les grandes entreprises qui s’y opposaient. La Quebec Power Company avait engagé l’avocat libéral Louis-Stephen St-Laurent*, et le conflit exemplifia les divisions au sein du Parti libéral.
En octobre 1935, les libéraux retournèrent au pouvoir ; le nombre de députés de la province de Québec resta important (55 membres, soit 32 % de 173 au total) et, dès lors, le prestige de Lapointe devint indiscutable. On lui offrit la direction des libéraux provinciaux et celle de l’Action libérale nationale, parti fondé par Paul Gouin* en 1934, mais il déclina les deux propositions. Il garda des liens étroits avec le Parti libéral provincial, contribua à diminuer ses pertes au profit de l’Action libérale nationale et joua un rôle de premier plan dans l’élection d’Adélard Godbout*, originaire lui aussi de Saint-Éloi, comme chef du parti au congrès de juin 1936. Son influence demeurait prépondérante dans les nominations au cabinet, en particulier celles qui touchaient la province ou celles des francophones ; toutefois, le premier ministre, qui ne voulait pas d’un francophone à la tête d’un portefeuille potentiellement difficile, avait refusé sa demande de devenir ministre des Affaires extérieures. Le 23 octobre 1935, Lapointe avait repris ses fonctions de ministre de la Justice et de procureur général. Il continua de promouvoir l’instauration de services bilingues ou leur expansion dans d’autres ministères, comme il l’avait fait durant le débat sur la monnaie bilingue en 1934.
En sa qualité de ministre de la Justice, Lapointe dut résoudre plusieurs problèmes importants. À une conférence fédérale-provinciale en décembre 1935, il maintint sa position selon laquelle les provinces décideraient du moment opportun pour les Canadiens de formuler un amendement à la constitution. Même s’il arguait que la dépression révélait, dans le système capitaliste, des failles qui pourraient être rectifiées par l’intervention gouvernementale, il s’opposa à de nombreuses propositions du New Deal de Bennett ; alléguant qu’elles empiétaient sur la compétence provinciale, il les renvoya aux tribunaux pour appeler une décision sur leur légalité [V. Newton Wesley Rowell]. Il ne fit rien pour encourager des lois en faveur de l’assurance-chômage, du salaire minimum et de la semaine de travail de 40 heures, mesures qu’il déclarait approuver, et il remit également en question le droit des syndicats à s’organiser, en grande partie en raison des pressions de la province de Québec et de son soutien des droits des provinces.
Parmi les Canadiens, ceux de la province de Québec craignaient le plus le communisme. Duplessis misa sur cette peur lorsqu’il mena à la victoire l’Union nationale, parti d’orientation nationaliste, à l’élection provinciale d’août 1936 ; il s’empressa de présenter un projet de loi qui deviendrait l’infâme Loi protégeant la province contre la propagande communiste, communément appelée loi du cadenas. Cette loi permettait au gouvernement d’ordonner la fermeture pendant un an d’un édifice utilisé pour « propager le communisme ou le bolchévisme », termes non définis. Lapointe aurait pu demander au gouverneur général en conseil de désavouer cette loi apparemment inconstitutionnelle (comme il le ferait en août 1937 avec les lois du Crédit social promulguées en Alberta par le gouvernement de William Aberhart), mais il estima que l’approbation de la population francophone, au Québec, était trop vive. Il refusa également de la renvoyer aux tribunaux, laissant aux individus la responsabilité de la contester. Il promit à King et à ses collègues du cabinet qu’il affronterait le nationalisme de Duplessis ultérieurement. Il craignait d’être accusé de laxisme envers le communisme et, pour la même raison, prôna la neutralité canadienne pendant la guerre civile d’Espagne lorsqu’il présenta la Loi sur l’enrôlement à l’étranger, 1937, qui imposait des sanctions à ceux qui s’engageaient dans des armées combattant les alliés du Canada ou qui les aidaient.
Comme l’autonomie canadienne au sein de l’Empire britannique semblait plus assurée après la ratification du statut de Westminster en 1931, Lapointe s’intéressa moins à la Société des nations comme moyen d’établir le statut du pays. Les mesures de sécurité collective de la société furent mises à l’épreuve en octobre 1935 quand l’Italie envahit l’Éthiopie et qu’on demanda à la communauté internationale d’appuyer les sanctions. Le représentant du Canada, Walter Alexander Riddell*, souhaitait voir le pétrole ajouté à la liste des produits dont on devait priver l’agresseur et, tout au long du mois de novembre, la proposition du Canada retint l’attention internationale. La situation ne plaisait pas à King, mais comme la Grande-Bretagne encourageait une réaction musclée contre l’Italie, il n’en fut pas aussi perturbé que Lapointe. Après avoir réussi à convaincre le premier ministre de répudier publiquement l’initiative de Riddell, Lapointe en fit l’annonce le 2 décembre ; King précisa alors qu’Ottawa ne s’opposait qu’au geste non autorisé de Riddell. La crise éthiopienne était susceptible de diviser les Canadiens ; Lapointe menaça de démissionner si Ottawa soutenait des sanctions militaires, mais d’autres membres du cabinet approuvaient fermement la prise de mesures pour assurer la sécurité collective, objectif pour lequel la Société des nations avait été constituée. Cependant, à mesure que l’enthousiasme britannique en faveur des sanctions s’estompait, King appuya Lapointe (déclarant qu’il l’avait toujours fait), et le danger d’une scission au pays fut écarté, tout comme la perspective d’une véritable sécurité collective.
Le déclin de la Société des nations ne pouvait qu’encourager des dirigeants belliqueux tel Adolf Hitler en Allemagne. À mesure que s’intensifiait la possibilité d’une guerre de grande ampleur, King devenait plus impatient d’annoncer le soutien du Canada à la Grande-Bretagne (comme il l’avait fait en privé pendant la Conférence impériale de 1937), mais Lapointe maintint fermement la politique de non-engagement qui supposait de s’en remettre à la « décision du Parlement ». Lapointe assura à sa province que les dépenses militaires accrues du Canada ne seraient consacrées qu’à la défense. En septembre 1938, pendant la crise qui aboutit aux accords de Munich, que le premier ministre britannique, Arthur Neville Chamberlain, négocia avec Hitler, King insista pour que le Canada confirme son appui à la Grande-Bretagne si la guerre éclatait. Il ne revint sur ses positions que devant une nouvelle menace de démission de Lapointe. Même s’il était soulagé de voir que les accords avaient mis fin à la crise, King craignait que la guerre ne soit inévitable. En janvier 1939, sans se rendre compte des appréhensions que ses paroles soulèveraient au Québec, il déclara au Parlement : « Si l’Angleterre est en guerre nous sommes en guerre. » Comme King n’avait pas consulté son lieutenant, ce dernier commença à se demander comment il pourrait rester au cabinet.
La solution de Lapointe, moment marquant de sa carrière, fut l’engagement qui permit au Canada d’entrer uni dans la Deuxième Guerre mondiale. Il ne pouvait pas demeurer au sein du cabinet si King annonçait des politiques qui ne se souciaient pas des francophones de la province de Québec, mais il pouvait agréer le souhait des anglophones de proclamer le soutien du Canada dans une guerre impliquant la Grande-Bretagne si l’on respectait également le souhait des francophones que la participation outre-mer soit volontaire. Ce pacte fut annoncé par King et Lapointe à la Chambre des communes en mars 1939, puis au déclenchement de la guerre en septembre. Tout aussi important, il fut présenté par Lapointe dans des discours convaincants axés sur les intérêts du Canada. De nombreux historiens ont argué que King seul était responsable du pacte et de toutes les décisions de politique étrangère prises à l’époque ; les procès-verbaux du cabinet et le journal de King indiquent toutefois que Lapointe joua un rôle aussi décisif dans la formulation du pacte (pour s’assurer que la voix de sa province serait entendue) que dans sa présentation aux francophones de la province de Québec.
Les sondages d’opinion portaient à croire qu’au Québec on acceptait le pacte, mais le soudain appel aux urnes de Duplessis pour octobre fournit un moyen d’évaluation plus concret. Lapointe décida que le temps était venu de défier le premier ministre. Non seulement fit-il une campagne active, mais promit-il également de quitter le cabinet (tout comme ses collègues ministres Charles Gavan Power* et Pierre-Joseph-Arthur Cardin) si la population de la province de Québec préférait l’Union nationale de Duplessis aux libéraux de Godbout. Godbout remporta les élections avec une forte majorité (54,1 % du vote et 70 des 86 sièges) et apporterait une collaboration bienvenue pour mettre efficacement en œuvre une partie de l’effort de guerre crucial du pays. Lorsque certains leaders anglophones favorables à la conscription, tel Mitchell Frederick Hepburn*, remirent également le pacte en question, King et Lapointe s’entendirent pour le mettre à l’épreuve aux élections fédérales prévues pour mars 1940. Les libéraux l’emportèrent de nouveau avec une forte majorité (181 des 245 sièges fédéraux, dont 61 des 65 sièges au Québec). Encore plus qu’auparavant, Lapointe usa de son influence pour orienter l’opinion publique, surtout au Québec.
King réussit à faire accepter deux lois importantes grâce à la grande aide de Lapointe. Premièrement, le 5 juin 1940, il persuada le cabinet de bannir les organisations nazies et communistes, ce qu’il avait recommandé à la fin de 1939 (il s’était fait d’autant plus pressant pour interdire les groupes communistes que l’opinion publique, au Québec, était en faveur de cette mesure). Le même jour, les députés libéraux envisagèrent la possibilité d’un enrôlement national pour le service militaire, mais Lapointe les prévint qu’il y aurait de l’opposition au Québec. Cependant, le 17 juin 1940, après que le maréchal français Philippe Pétain eut annoncé qu’il demanderait l’armistice, Lapointe conclut que la province de Québec serait désormais disposée à accepter la mesure ; le projet de loi fut présenté aux Communes le lendemain. La Loi sur la mobilisation des ressources nationales fut promulguée le 21 juin. King et Lapointe répétèrent qu’aucune loi concernant l’envoi de conscrits outre-mer ne serait jamais mise en œuvre. Lapointe s’était assuré du soutien de sa province à cette position, car il percevait mieux que King l’importance de choisir le moment opportun et la distinction fondamentale que les Canadiens français établissaient entre la conscription pour le service outre-mer en faveur de la Grande-Bretagne et la conscription pour la défense du Canada.
La chute de la France au printemps de 1940 amena bien des gens à réévaluer leurs positions antérieures, et Lapointe, obsédé par la conviction que les politiques qu’il avait favorisées à la Société des nations avaient contribué au succès nazi, fut grandement affligé. Il déclara au journaliste Alexander Grant Dexter* : « Nous nous sommes tous trompés dans notre conception de la paix mondiale. Nous devons être prêts à lutter pour la paix. Nous devons entretenir nos armes et notre capacité à faire la guerre et les mettre au service de la paix. » Il demanda à King la permission de se retirer, mais le premier ministre lui recommanda de prendre des vacances ; après quelques mois de congé, Lapointe fut en mesure de continuer.
Lapointe aida King à traiter un autre problème délicat : les relations diplomatiques avec le gouvernement français de Vichy. Comme beaucoup de gens au Québec, Lapointe éprouvait un grand respect pour Pétain au début de 1940. Dans l’immédiat, il fallait résoudre le cas de l’Émile Bertin, navire envoyé par le gouvernement de la France avant la guerre pour transporter de l’or à la Banque du Canada ; même si la Grande-Bretagne avait demandé de garder le navire au Canada, Ottawa lui permit de partir, comme Pétain l’avait réclamé. Les affrontements entre la Grande-Bretagne et la France en Afrique du Nord risquaient également de diviser les Canadiens, et King suivit étroitement les conseils de Lapointe : le Canada ne devait pas prendre parti contre la France de Vichy. La Grande-Bretagne espérait en outre qu’Ottawa approuverait les programmes que le général Charles de Gaulle, qui avait pris la tête du mouvement de résistance France libre, proposait de mettre sur pied au Canada ; tandis que King admirait de Gaulle, Lapointe ne lui accordait aucune confiance en raison de son arrogance et de son refus à discuter de ses intentions. En 1940, Lapointe refusa ses demandes de programme de formation des pilotes, d’aide pour une collecte de fonds et de collaboration dans d’autres projets. Lorsque Lapointe s’adressa directement aux Français au cours d’une émission de radio diffusée à l’échelle mondiale en octobre 1940, il n’essaya aucunement de promouvoir de Gaulle et son mouvement. Cependant, dès 1941, Pétain soutenait de plus en plus l’Allemagne et, en septembre, dans un message radiodiffusé en France, Lapointe appuya de Gaulle. Au mois d’août, il avait informé King que l’opinion au Québec était désormais suffisamment divisée entre Pétain et de Gaulle pour que l’appui au chef de France libre ne soulève plus de problème pour le gouvernement fédéral. À la demande de Londres, les relations du Canada avec Vichy se poursuivirent toutefois une année de plus.
Pendant la guerre, Lapointe continua de se concentrer sur des sujets qui menaçaient de diviser les Canadiens. Il participait rarement aux discussions sur des questions économiques et s’engagea peu dans les négociations importantes avec les États-Unis (notamment les accords d’Ogdensburg et de Hyde Park en 1940 et 1941). En juillet 1941, une grève à l’usine d’aluminium d’Arvida (Saguenay), au Québec, attira son attention ; il défendit la compétence provinciale et les droits des travailleurs syndiqués des industries de guerre contre le ministre des Munitions et des Approvisionnements, Clarence Decatur Howe*. Il persista à faire valoir auprès de la plupart des ministres anglophones du cabinet que des services gouvernementaux en français insuffisants aggravaient ce genre d’incidents. Cette bataille pour des services en français acquit une plus grande portée avec la croissance rapide du nombre de contrats gouvernementaux et l’intensification du recrutement pour l’effort de guerre ; malgré son acharnement, Lapointe était le plus souvent déçu par ses collègues anglophones.
En 1941, l’issue de la guerre était loin d’être certaine. Lapointe était aussi convaincu que tout le monde du besoin d’un effort de guerre total de la part du Canada, et ses opinions sur la nécessité de la sécurité collective, la conscription pour défendre le Canada et le soutien à de Gaulle avaient évolué. Mais il demeurait inflexible sur l’idée que la conscription pour le service outre-mer nuirait à l’unité nationale bien plus qu’elle pourrait aider la contribution du Canada à la guerre. Même s’il encourageait fortement les Canadiens français, dont son fils Hugues qui servit outre-mer, à s’enrôler, la promesse de non-conscription devint un élément essentiel de ses interventions. La probabilité de la conscription fut l’une des raisons pour lesquelles il prit la tête de l’opposition du cabinet aux appels de James Layton Ralston, ministre de la Défense nationale, pour accroître l’armée en 1941 [V. Henry Duncan Graham Crerar*]. « Il ne faut pas envoyer un grand nombre d’hommes mal équipés contre des engins [de guerre] simplement pour satisfaire les revendications de la population », déclara-t-il devant le comité de guerre du cabinet en juin 1941. Il craignait également que la production agricole et industrielle puisse en souffrir. Il ne vécut pas assez longtemps pour terminer ce combat, car un cancer du pancréas l’emporta à la fin du mois de novembre. King regretta profondément l’absence de son lieutenant. Il vit dans un grand pin le symbole de ce que Lapointe avait représenté pour lui et ressentit vivement la perte de « ce grand, fort, imposant, rassurant don de Dieu ». Cependant, en moins d’un mois, King approuva la grande armée de Ralston, invita Louis-Stephen St-Laurent (qui ne s’opposait pas à la conscription) à remplacer Lapointe et commença à planifier un plébiscite pour libérer Ottawa de son pacte. Le plébiscite fut annoncé en janvier 1942 et tenu le 27 avril. La majorité des Canadiens accepta la conscription, mais la majorité de la population de la province de Québec la rejeta.
Ernest Lapointe, souvent négligé par les historiens, fut grandement responsable de la représentation de sa province à Ottawa de 1921 à 1941. Certains historiens anglophones, tels Donald Grant Creighton* et Thomas Brent Slobodin, critiquèrent King pour avoir, à titre de premier ministre, permis au Québec de dominer la politique canadienne pendant cette période. Mais Lapointe n’eut pas le dessus dans tous les domaines ; il chercha rarement à exercer son pouvoir dans les questions économiques et ne réussit que dans une moindre mesure à convaincre ses collègues du besoin de services bilingues dans la fonction publique fédérale. Des historiens francophones, comme Michel Brunet*, affirment que le gouvernement de King ne prit pas du tout en considération les intérêts de la province de Québec. Mais Lapointe eut une réelle influence sur la politique canadienne dans les questions relatives à son ministère et dans toutes celles qui risquaient de diviser les anglophones et les francophones. Il mit habilement à profit ses multiples ressources : son autorité au sein de l’importante aile parlementaire libérale de la province, ses talents d’orateur, sa personnalité joviale qui en fit le député le plus populaire de la Chambre des communes pendant les 37 années consécutives que dura sa carrière, et, une fois devenu indispensable à King, ses menaces de démission. Lapointe réussit à donner une voix au Québec francophone à Ottawa tout au long de ses années de service.
De nombreux discours d’Ernest Lapointe ont été publiés et plus de 20 d’entre eux se trouvent dans le catalogue de Bibliothèque et Arch. Canada (Ottawa).
Bibliothèque et Arch. Canada, R188-0-3 ; R3884-9-4, vol. 11-13 ; R7648-0-6 ; R8069-0-5 ; R8207-0-X ; R10383-10-9, vol. 423-424 ; R10383-19-5 ; R10811-0-X.— Le Soleil (Québec), 1919-1942.— Paul Bernier, « les Débuts de la carrière d’Ernest Lapointe, 1904-1919 » (mémoire de m.a., univ. Laval, 1977).— L.-R. Betcherman, Ernest Lapointe : Mackenzie King’s great Quebec lieutenant (Toronto, 2002).— Michel Brunet, Québec, Canada anglais : deux itinéraires, un affrontement (Montréal, 1968).— Paul Bychok, « “La muraille qui vous protège” : Ernest Lapointe and French Canada, 1935-1941 » (mémoire de m.a., Queen’s Univ., Kingston, Ontario, 1984).— Canada, Chambre des communes, Débats, 1904-1942 ; Ministère des Affaires extérieures et al., Documents relatifs aux relations extérieures du Canada, R. A. Mackay et al., édit. (24 vol. parus, Ottawa, 1967- ), 3-8.— D. G. Creighton, The forked road : Canada, 1939-1957 (Toronto, 1976).— R. MacG. Dawson et H. B. Neatby, William Lyon Mackenzie King : a political biography (3 vol., Toronto, 1958-1976), 2 ; 3.— John MacFarlane, « Double vision : Ernest Lapointe, Mackenzie King and the Quebec voice in Canadian foreign policy, 1935-1939 », Rev. d’études canadiennes (Peterborough, Ontario), 34 (1999-2000), no 1 : 93-111 ; Ernest Lapointe and Quebec’s influence on Canadian foreign policy (Toronto, 1999) ; « Mr. Lapointe, Mr. King, Quebec & conscription », Beaver (Winnipeg), 75 (1995-1996), no 2 : 26-31.— J.-C. McGee, Laurier, Lapointe, Saint-Laurent : histoire politique de Québec-Est (Québec, [1948]).— M. G. O’Leary, « Lapointe : an intimate sketch of the one-time village lawyer who has become the chieftain of Quebec liberalism », Maclean’s (Toronto), 1er août 1929 : 2, 50, 53.— T. B. Slobodin, « A tangled web : the relationship between Mackenzie King’s foreign policy and national unity » (thèse de ph.d., Queen’s Univ., 1986).— C. P. Stacey, Mackenzie King and the Atlantic triangle : the 1976 Joanne Goodman Lectures delivered at the University of Western Ontario (Toronto, 1976).
John MacFarlane, « LAPOINTE, ERNEST », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 17, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lapointe_ernest_17F.html.
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Auteur de l'article: | John MacFarlane |
Titre de l'article: | LAPOINTE, ERNEST |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 17 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2011 |
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